BEH (2019) SUICIDE ET TENTATIVES DE SUICIDE: DONNÉES ÉPIDÉMIOLOGIQUES RÉCENTES

BEH (2019) SUICIDE ET TENTATIVES DE SUICIDE: DONNÉES ÉPIDÉMIOLOGIQUES RÉCENTES

Coordination scientifique // Scientific coordination

Christine Chan-Chee et Enguerrand du RoscoätSanté publique France, Saint-Maurice, France

Si le lien est brisé: http://prevention.suicide.free.fr/wp-content/uploads/BEH_2019_3-4.pdf

 

Prévention du suicide : l’évaluation est indispensable

// Suicide prevention: Evaluation is essential

Pierre Thomas
Professeur de psychiatrie, Faculté de médecine, Université de Lille, France

Les hospitalisations pour tentative de suicide dans les établissements de soins de courte durée : évolution entre 2008 et 2017

// Hospitalizations for attempted suicide in acute care facilities in France: Trends between 2008 and 2017

Christine Chan-Chee
Santé publique France, Saint-Maurice, France

Étude de faisabilité de la mise en place d’un système de surveillance des suicides basé sur les données des instituts médico-légaux

// Feasibility study of the implementation of suicide surveillance system based on data from forensic institutes

Virginie Gigonzac et coll.
Santé publique France, Saint-Maurice, France

Tentatives de suicide, pensées suicidaires et usages de substances psychoactives chez les adolescents français de 17 ans. Premiers résultats de l’enquête Escapad 2017 et évolutions depuis 2011

// Suicide attempts, suicidal thoughts and use of psychoactive substances among 17-year-old French adolescents. First results of the ESCAPAD 2017 survey and changes since 2011

Eric Janssen et coll.
Observatoire français des drogues et toxicomanies (OFDT), La Plaine Saint-Denis, France

 

Baromètre de Santé publique France 2017 : tentatives de suicide et pensées suicidaires chez les 18-75 ans

// Santé Publique France Health Barometer 2017: Suicidal attempts and suicidal ideation among the 18-75 years-old

Christophe Léon et coll.
Santé publique France, Saint-Maurice, France

Causes associées aux suicides dans les certificats de décès. Analyse des certificats médicaux de décès, France, 2000-2014

// Causes associated with suicide in death certificates. Analysis of death certificates in France, 2000-2014

Catherine Ha et coll.
Santé publique France, Saint-Maurice, France

Pensées suicidaires dans la population active occupée en France en 2017

// Suicidal ideation among the working population in France in 2017

Pauline Delézire et coll.
Santé publique France, Saint-Maurice, France

Activité des associations de prévention et d’aide à distance en santé dans le domaine de la prévention du suicide

// Activity of prevention and remote support services associations in the field of suicide prevention in France

Christine Chan-Chee et coll.
Santé publique France, Saint-Maurice, France

Union nationale de Prevention du suicide

L’UNPS fait un gros travail de compilation d’informations et dedonnées sur leur site: https://www.unps.fr/

Elle rassemble ici quelques infographies utiles pour delivrere des formations.

Taux de décès par suicide en population générale

Tous les chiffres en France : Bulletin Épidémiologique Hebdomadaire 2020

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), plus de 800 000 décès sont attribuables chaque année à un suicide dans le monde 1. En France métropolitaine, les dernières données disponibles du Centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès (CépiDc- Inserm) font état de 8 948 décès par suicide en 2015. Même si leur nombre est en diminution ces dernières années, la France présente, parmi les pays européens, un des taux de suicide les plus élevés, derrière les pays de l’Est, la Finlande et la Belgique.

Variation du taux de décès par suicide en France entre 2000 et 2016

Globalement, le taux de décès par suicide a tendance à diminuer : -33,5 % entre 2000 et 2016. Cette baisse est plus importante au cours de la période 2008-2016 (-23,5 %) qu’entre 2000 et 2008 (-13,0 %). Les taux diminuent pour toutes les classes d’âge à l’exception des 45-54 ans entre 2000 et 2008 et des 95 ans ou plus au cours de la période 2008-2016.

Prévalences

En 2017, 4,7 % des personnes âgées de 18 à 75 ans ont déclaré avoir eu des pensées suicidaires au cours des 12 derniers mois, les femmes (5,4 %) étant en proportion plus nombreuses que les hommes (4,0 % ; p < 0,001). Compte tenu des intervalles de confiance liés à l’échantillonnage de l’enquête, cette différence selon le sexe n’est significative que chez les 55-64 ans avec 6,3 % de pensées suicidaires au cours des 12 derniers mois chez les femmes contre 3,6 % chez les hommes (p < 0,01). La pré­valence varie également selon la classe d’âge, avec un pic noté chez les 45-54 ans (5,6 %), aussi bien chez les femmes que chez les hommes (respectivement 6,3 % et 4,9 %).

Les tentatives de suicides

En 20177,2% [6,8-7,6] (n=1 742) des 18-75 ans déclaraient avoir tenté de se suicider au cours de leur vie (9,9% des femmes vs 4,4% des hommes ; p<0,001) et 0,39% [0,30-0,51] (n=75) au cours des 12 derniers mois (0,29% des hommes vs 0,48% des femmes ; p=0,076). Parmi les personnes ayant fait une TS au cours de leur vie, plus d’un tiers (37,7%) ont déclaré en avoir fait au moins deux (39,9% des femmes vs 32,4% des hommes ; p<0,05). L’âge moyen de la dernière TS était de 29 ans pour les hommes et 27 ans pour les femmes (p<0,05) ; l’âge médian était de 25 ans (27 ans pour les hommes et 24 ans pour les femmes). La majorité des TS ont eu lieu avant l’âge de 25 ans, et c’est entre 15 et 19 ans que la proportion de suicidants était la plus importante, avec 30,1% de femmes concernées et 19,5% d’hommes (p<0,001).

Évolution du nombre de séjours hospitaliers pour tentative de suicide et de patients en France entre 2008 et 2017

Les évolutions annuelles du nombre de séjours hospitaliers pour tentative de sui­cide et du nombre de patients entre 2008 et 2017 sont parallèles. Le nombre d’hospitalisations augmente entre 2008 et 2010 puis baisse jusqu’en 2013 pour se stabiliser ensuite. Dans les années 2008-2011, le nombre annuel de séjours pour tentative de suicide est supérieur à 100 000 et le nombre de patients hospitalisés se situe autour de 89 000. En 2017, on compte moins de 90 000 séjours effectués par un peu plus de 77 000 personnes.

Taux de décès par suicide selon les régions

Les taux de décès par suicide par région doivent être comparés avec prudence. En effet, les données relatives au nombre de décès par suicide présentent un défaut d’exhaustivité global estimé à 10 % en France métropolitaine par le CépiDc-Inserm. Cette sous-estimation varie selon les régions et atteint 46 % en Île-de-France. Ainsi les différences de taux de suicide sont vraisemblablement en partie imputables à la qualité de la remontée de l’information et ne reflètent pas la situation épidémiologique réelle (voir le 2e rapport de l’ONS, p. 185).

Les taux standardisés moyens de décès par suicide entre 2014 et 2016 varient forte­ment selon les régions. Le taux de la Bretagne dépasse de 52,0 % le taux moyen de la France métropolitaine. Viennent ensuite les régions Pays de la Loire, Normandie et Hauts-de-France, avec des taux supérieurs de plus de 30 % au taux moyen de France métropolitaine. Les régions Auvergne-Rhône-Alpes, Corse, et Île-de-France enregistrent les plus bas taux de décès par suicide (inférieurs de plus de 14 % au taux moyen de France métropolitaine).

Entre 2000-2002 (période de référence) et 2014-2016, les taux de décès par suicide ont tendance à diminuer de façon significative quelle que soit la région considérée.

Modes de suicide

En 2016, comme les années précédentes, le mode de suicide le plus fréquent est la pendaison (58 % des suicides), loin devant les armes à feu (13 %), les prises de médicaments et autres substances (10 %) et les sauts d’un lieu élevé (8 %). Ces modes de décès diffèrent sensiblement selon le sexe. Pour les hommes, la pendai­son est à l’origine de 62 % des suicides et les armes de 16 %. Pour les femmes, la pendaison (44 %) et la prise de médicaments et autres substances (21 %) sont les modes les plus utilisés.

Causes associées aux suicides dans les certificats de décès

Sur la période d’étude, 156 910 décès par suicide chez les individus âgés d’au moins 10 ans ont été enregistrés en France, dont 74% d’hommes. Ces décès représentent 1,9% du total des décès et 10 461 cas en moyenne par an. Selon ces certificats de décès, 40% des suicides étaient associés à la présence de troubles mentaux, plus souvent chez les femmes que chez les hommes (48% vs 36%). Il s’agissait en grande majorité de troubles dépressifs (38% chez les femmes et 28% chez les hommes). Ceux-ci étaient 41 fois plus fréquemment associés aux suicides qu’aux autres décès. Les suicides des personnes âgées de moins de 25 ans représentaient une part modérée du total des suicides (5,5%), mais étaient à l’origine d’un nombre élevé d’années de vie perdues. Des associations particulièrement fortes ont été observées avec les troubles de l’humeur et les troubles anxieux dans cette classe d’âge.

Pour 16% des suicides, le certificat de décès indiquait l’existence d’au moins une pathologie non mentale ayant contribué au décès : les maladies les plus souvent associées étaient celles de l’appareil circulatoire (5% des CD suicide), les maladies du système nerveux (4%) et les tumeurs invasives (3%), sans que l’étude ait été en mesure d’identifier des pathologies non mentales liées aux suicides.

Conduites suicidaires à l’échelle des régions (2019)

Suicide et tentative de suicides : données nationales et régionales

Santé publique France publie dans un numéro thématique du bulletin épidémiologique hebdomadaire les dernières données épidémiologiques sur le suicide et les tentatives de suicide ainsi que pour la première fois des bilans régionaux sur les conduites et pensées suicidaires.

L’objectif de ce numéro du BEH est de faire le point des données sur les conduites suicidaires en France à partir d’enquêtes et de bases médico-administratives qui  permettent d’étudier la mortalité, la morbidité et les causes associées à l’acte suicidaire. Ces connaissances sont indispensables pour renforcer les stratégies de prévention du suicide. Y est également abordée la question de l’évaluation des associations de prévention et d’aide à distance en santé dans le domaine de la prévention du suicide.

Près de 5% de la population adulte déclare avoir pensé à se suicider au cours de l’année

Le Baromètre de Santé publique France 2017 apporte des connaissances sur les idées suicidaires et les tentatives de suicide (TS) dans la population générale et chez les actifs. Près de 5% des 18-75 ans de la population générale déclaraient avoir pensé à se suicider au cours des 12 derniers mois et plus de 7% déclaraient avoir fait une TS au cours de la vie. Les femmes étaient plus touchées que les hommes. Plusieurs facteurs associés aux comportements suicidaires y sont identifiés : avoir eu un épisode dépressif, avoir à faire face à des situations financières difficiles, le fait d’être célibataire, divorcé ou veuf, l’inactivité professionnelle, l’exposition aux violences ainsi que les évènements traumatisants dans l’enfance.

Des secteurs d’activité professionnelle plus à risque

Ce même baromètre montre que chez les actifs 4,5% des femmes et 3,1% des hommes ont eu des pensées suicidaires et qu’un tiers les attribuait à des raisons professionnelles. Les secteurs d’activité les plus touchés étaient ceux de l’hébergement et restauration, des arts et spectacles et de l’enseignement.

Une situation préoccupante concernant les tentatives de suicide et pensées suicidaires chez les jeunes filles

Les adolescents de 17 ans ont été interrogés dans le cadre de  de l’enquête Escapad (Enquête sur la santé et les consommations lors de l’appel de préparation à la défense) de l’OFDT. Il en ressort qu’en 2017, près de 3% des adolescents déclaraient avoir fait au cours de leur vie une TS ayant nécessité une hospitalisation. La situation des filles est particulièrement préoccupante avec une augmentation des TS et pensées suicidaires depuis 2011. Là aussi la dépression est la variable la plus fortement associée. D’autres variables sont également associées aux conduites suicidaires, telles que le décrochage scolaire et les consommations de substances psychoactives (alcool, tabac et drogues illicites).

L’analyse des hospitalisations pour TS par SpFrance confirme la situation préoccupante des jeunes filles âgées de 15 à 19 ans. C’est dans cette population que le taux le plus élevé est systématiquement observé quelle que soit l’année. Par ailleurs, sur l’ensemble de la population, le nombre d’hospitalisations pour TS a diminué entre 2008 et 2017, passant de plus de 100 000 par an à environ 89 000 en 2017, cette baisse étant plus marquée chez les femmes. Par contre, le taux annuel de récidives de TS hospitalisées est resté constant. Certaines régions (Bretagne, Normandie et Hauts-de-France) sont plus touchées que d’autres et cette différence présente en 2008 perdure en 2017 (voir encadré). La majorité de cas de TS présente une pathologie psychiatrique sous-jacente, en particulier une dépression.

L’importance des troubles mentaux sous-jacents

Les troubles psychiatriques, en particulier la dépression et les troubles anxieux, étaient surreprésentés dans les 156 910 certificats de décès mentionnant le suicide comme cause de décès entre 2000 et 2014, comparés aux autres certificats de décès. Le suicide, contrairement aux TS, concerne une forte majorité d’hommes. Si quelques pathologies non mentales ont pu être repérées sur ces certificats, il n’a pas été possible d’identifier leur lien avec le suicide. Les bases médico-administratives du système national des données de santé (SNDS) pourraient apporter un éclairage complémentaire.

Identifier les personnes à risque pour cibler les actions de prévention

Identifier les personnes vulnérables et à haut risque en permettant d’intervenir en amont de la crise suicidaire est l’une des clés de la réussite d’une politique de prévention du suicide, comme le repérage et la prise en charge de la dépression, le maintien du lien avec les personnes ayant fait une TS. En milieu professionnel, l’identification des secteurs d’activités plus à risque permettra de cibler la prévention. Chez les jeunes, les usages de substances psychoactives, le décrochage scolaire et les symptômes dépressifs pourraient être utilisés comme des indicateurs  pour le repérage de profils d’adolescents présentant un risque accru de conduites suicidaires.

Encadré – Conduites suicidaires à l’échelle des régions

Pour la première fois, Santé publique France publie des bilans régionaux sur les conduites suicidaires à partir de trois sources de données (décès, hospitalisations, passages aux urgences pour tentative de suicide) et sur les pensées suicidaires à partir du baromètre de Santé publique France 2017. Si on considère l’ensemble des données, la région Hauts-de-France a la situation la plus défavorable. A l’opposé, l’Ile-de-France a la situation la plus favorable. Les différences inter-départementales sont encore plus marquées.

Épidémiologie France Suicides

Données épidémiologiques des suicides en France

En 2017, 8355 décès par suicide ont été enregistrés en France Entière  et 8214 en France métropolitaine.

Les statistiques de décès par suicide sont issues des certificats de décès dont la base de données est gérée par le CépiDc-Inserm.
Toutefois, une sous-évaluation est estimée à 10 % pour les données nationales, due en particulier aux décès dont la cause reste indéterminée ou à ceux ayant fait l’objet d’un examen médico-légal dont la conclusion n’a pas été rapportée au CépiDc-Inserm.
En savoir plus:

Les taux de suicides sont trois fois supérieur chez les hommes.

Les classes d’âge les plus touchées :

  • les 45-54 ans,
  • les 55-64 ans
  • les 35-44 ans

Le taux de décès par suicide augmente fortement avec l’âge chez les hommes et est le plus élevé après 74 ans.

Cependant, la part du suicide dans la mortalité générale est nettement plus élevée chez les jeunes des deux sexes que chez les personnes âgées : Le suicide est la 1ère cause de mortalité des 25-34 ans (20 % environ du total des décès dans cette tranche d’âge) et la 2ème cause (après les accidents de la circulation) chez les 15-24 ans.

source INSERM – CépiDC (effectifs de décès de personnes domiciliés en France (France entière) & Taux brut de décès par suicide (France entière))



s
ource INSERM – CépiDC (effectifs de décès de personnes domiciliés en France Métropolitaine & Taux brut de décès par suicide (France métropolitaine))

D’après donnéesINSERM – CépiDC (effectifs de décès de personnes domiciliés en France Métropolitaine)

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2017
France entièresource INSERM – CépiDC

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En 2016, comme les années précédentes, le mode de suicide le plus fréquent est la pendaison (58% des suicides), loin devant les armes à feu (13%), les prises de médicaments et autres substances (10 %) et les sauts d’un lieu élevé (8 %). Ces modes de décès diffèrent sensiblement selon le sexe. Pour les hommes, la pendai-son est à l’origine de 62 % des suicides et les armes de 16 %. Pour les femmes, la pendaison (44 %) et la prise de médicaments et autres substances (21 %) sont les modes les plus utilisés. (Source ONS 2020)

En ce qui concerne le suicide, de nombreuses études démontrent également l’importance des facteurs psychiatriques. Selon les recherches en suicidologie, de 50 à 90% des personnes qui se sont suicidées souffraient d’un ou de problèmes de santé mentale (dépression, troubles bi-polaires, anxiétés, addictions, schizophrénie, anorexie…)
Il est estimé qu’avoir fait une tentative de suicide multiplie par 30 le risque suicidaire. Un trouble bipolaire le multiplie par 28, la dépendance à l’alcool par 22, la dépression par 20, la schizophrénie par 8 et un trouble de la personnalité par 3. Ces facteurs s’additionnant. Toutefois il s’agit de statistiques, et des personnes souffrant d’un ou de troubles psychiques peuvent très bien ne jamais tenter de se suicider.
Il n’existe pas un risque mais bien plusieurs étroitement associés, s’inscrivant à la fois dans une histoire personnelle, un contexte familial et environnement social. Le suicide est donc un phénomène multifactoriel, complexe, impliquant des facteurs autant psychologiques, sociaux et biologiques, que culturels et environnementaux.

L’évolution du taux de suicide sur une longue période

La période 1953-2012 peut être globalement découpée en trois phases : une stabilité du taux de suicide pour les années 1953-1976 (1,55/10000), une augmentation régulière entre 1977 et 1985 (2,26/10000) et une décroissance ensuite (1,53/10000 en 2012)

Globalement, le taux de décès par suicide a tendance à diminuer : -33,5 % entre 2000 et 2016. Cette baisse est plus importante au cours de la période 2008-2016 (-23,5 %) qu’entre 2000 et 2008 (-13,0 %). Les taux diminuent pour toutes les classes d’âge à l’exception des 45-54 ans entre 2000 et 2008 et des 95 ans ou plus au cours de la période 2008-2016.

Taux de décès par suicide par région

Les taux de décès par suicide par région doivent être comparés avec prudence. En effet, les données relatives au nombre de décès par suicide présentent un défaut d’exhaustivité global estimé à 10 % en France métropolitaine par le CépiDc-Inserm. Cette sous-estimation varie selon les régions et atteint 46 % en Île-de-France. Ainsi les différences de taux de suicide sont vraisemblablement en partie imputables à la qualité de la remontée de l’information et ne reflètent pas la situation épidémiologique réelle (voir le 2e rapport de l’ONS, p.185). Les taux standardisés moyens de décès par suicide entre 2014 et 2016 varient fortement selon les régions (tableau 3). Le taux de la Bretagne dépasse de 52,0 % le taux moyen de la France métropolitaine. Viennent ensuite les régions Pays de la Loire, Normandie et Hauts-de-France, avec des taux supérieurs de plus de 30 % au taux moyen de France métropolitaine. Les régions Auvergne-Rhône-Alpes, Corse, et Île-de-France enregistrent les plus bas taux de décès par suicide (inférieurs de plus de 14 % au taux moyen de France métropolitaine). Entre 2000-2002 (période de référence) et 2014-2016, les taux de décès par suicide ont tendance à diminuer de façon significative quelle que soit la région considérée.

(Source ONS 2020)

Article à retrouver sur infosuicide.org

Données actualiées sur le suicide par le CépiDc de l’INSERM

Cette page affiche les références bibliographiques des publications du CepiDc, de la plus récente à la plus ancienne.
Vous pouvez importer les références (au format « ris ») une à une ou choisir d’importer toutes les publications, soit l’ensemble de la bibliographie.
Le format « ris » est utilisable avec la plupart des logiciels de gestion de bibliographie. Un logiciel est donc requis pour pouvoir lire ce format.

Le lien vers les données actualiés:

https://www.cepidc.inserm.fr/publications-scientifiques?search_api_fulltext=suicide+france

SUICIDE: Mesurer l’impact de la crise sanitaire liée au Covid-19

SUICIDE: Mesurer l’impact de la crise sanitaire liée au Covid-19, Effets contrastés au sein de la population et mal-être chez les jeunes
(5
e RAPPORT / SEPTEMBRE 2022) Valentin Berthou, Aristide Boulch, Monique Carrière, Hadrien Guichard,
Jean-Baptiste Hazo, Adrien Papuchon, Charline Sterchele et Valérie Ulrich (DREES)

https://www.unps.fr/unps_images/documents/ons-5eme-rapport-covid19.pdf

Dès les premières semaines de la pandémie de Covid-19, certains experts de la prévention du suicide se sont inquiétés d’une possible augmentation des conduites suicidaires à court terme ou plus long terme, sous l’effet de la pandémie elle-même et de certaines consignes sanitaires émises pour limiter son expansion. De fait, les mesures de confinement,la limitation des déplacements et des activités, la fermeture de nombreux lieux, ainsi que l’engorgement du système de soins et plus globalement le contexte sanitaire et social ont alimenté de multiples facteurs de risque : isolement, rupture de prise en charge des troubles psychiques, dégradation de la santé physique et psychologique, sédentarité subie, incertitude, sentiment d’insécurité, violences intrafamiliales, confinement dans des logements de faible surface, augmentation de la consommation d’alcool, perte d’emploi ou – au contraire– surcharge de travail, diminution ou perte de revenus, par exemple. Toutefois, les premières données collectées sur la situation française en 2020, confirmées par celles recueillies dans d’autres pays de niveau économique similaire, semblent avoir infirmé ces craintes, du moins celles concernant l’impact immédiat de l’épidémie sur les conduites suicidaires.
Malgré une hausse des symptômes d’anxiété, de dépression et des problèmes de sommeil
identifiée dès les premières semaines de l’épidémie, les décès par suicide semblent avoir diminué pendant les épisodes de confinement de 20201. De même, par rapport à l’année précédente, les hospitalisations pour lésion auto-infligée diminuent pendant le confinement du printemps 2020 et au cours de l’été suivant. En revanche, à partir du deuxième trimestre de 2020, ce nombre augmente très sensiblement pour les adolescentes et jeunes femmes,a contrario du reste de la population. La diminution des hospitalisations pour geste suicidaire au premier semestre de 2020 interroge : comment expliquer cette baisse,même temporaire, alors que le contexte général est marqué par une nette dégradation de la santé mentale ?
La situation de péril collectif vécue en début de pandémie pourrait, au même titre que les
guerres, avoir engendré un fort sentiment de cohésion sociale et celui d’être moins singulier et responsable de sa situation difficile, à certains égards protecteurs par rapport au risque de suicide. De façon inattendue, certains aspects des mesures de lutte contre l’épidémie ont aussi pu participer à une atténuation du risque suicidaire. Par exemple, au cours des périodes de confinement ou sous l’effet du chômage partiel, le temps passé avec les proches a augmenté pour beaucoup de Français : les parents ont, dans certains cas, été plus disponibles pour leurs enfants et pour leurs adolescents ; le travail à distance, pour ceux qui étaient concernés, a parfois protégé de certains risques psychosociaux ; la diminution du temps de transport, enfin, a pu se traduire par une moindre fatigue pour une partie de la population. De plus, en lien direct avec la crise suicidaire, les épisodes de confinement ont été caractérisés par une plus grande surveillance des proches et par un moindre accès aux moyens létaux. Lors du premier confinement, certaines formes d’adversité et d’insécurité, grandes pourvoyeuses de détresse psychique, ont en outre baissé. Enfin, il faut saluer la poursuite, malgré la crise, des soins délivrés aux personnes déjà prises en charge pour des troubles psychiatriques (par des consultations à distance par exemple).
La santé mentale de la population dans son ensemble s’est donc dégradée rapidement dès
le début du premier confinement, sans forcément se traduire par une hausse immédiate des conduites suicidaires. Ces tendances moyennes ne doivent cependant pas occulter les inégalités existantes dans les conditions et les vécus des épisodes de confinement. Tandis que certaines catégories de la population ont bénéficié de l’aide de leur entourage et de conditions de vie relativement peu stressantes, d’autres, notamment les travailleurs dits « de première ligne » et les personnes vivant dans des logements sur occupés ou de faible qualité ont, au contraire, connu un stress professionnel exacerbé, une peur accrue d’être contaminées et une dégradation globale de leurs conditions de vie. De plus, certains ont souffert d’être confinés seuls ou au contraire dans un environnement familial délétère, voire violent.
Ces évolutions doivent être interprétées dans le cadre d’une tendance générale à la baisse
des conduites suicidaires, observable depuis les années 1980, et dont la persistance à l’issue de la pandémie reste à confirmer. La situation pourrait évoluer défavorablement en raison de la dégradation de l’état de santé mentale de la population et d’éventuelles conséquences négatives d’une crise sanitaire qui perdure, combinée à une situationsocio-économique difficile. Les périodes de récession économique sont souvent accompagnées d’une hausse des conduites suicidaires, en particulier chez les hommes en âge de travailler2, avec des conséquences à moyen terme qualifiées d’« effets rebonds ». Les résultats globaux peuvent aussi masquer des réalités différentes selon les sous-populations,avec notamment un accroissement des inégalités face au risque suicidaire déjà souligné parles premiers travaux publiés. Dans ce contexte, les personnes déjà vulnérables pourraient développer des conduites suicidaires plus importantes des suites de cette pandémie, dont les conséquences ont notamment frappé plus durement les jeunes, les femmes, les familles monoparentales et les personnes en situation de précarité.

plus d’info sur: https://www.unps.fr

Rapport 2014 de l’Observatoire national du suicide

Un Observatoire national du suicide créé en 2013

En France, 200 000 tentatives de suicide donnent lieu à un contact avec le système de soins et près de 10 500 personnes décèdent par suicide , soit près de trois fois plus que par accidents de la circulation chaque année. Ce phénomène, reconnu comme un problème de santé publique depuis la fin des années 1990, a conduit à la mise en place d’une politique spécifique de prévention du suicide.

Le Programme national d’actions 2011-2014 a succédé à la Stratégie nationale d’actions face au suicide 2000-2005 et en 2013, un Observatoire national du suicide (ONS) a été mis en place (décret n° 2013-809 du 9 septembre 2013). La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) en assure le secrétariat et le directeur de la Drees la présidence déléguée.

L’Observatoire est chargé de coordonner et d’améliorer les connaissances sur le suicide, les tentatives de suicide et les moyens d’y faire face, ainsi que de produire des recommandations, notamment en matière de prévention.

Il est composé d’experts, de professionnels de santé, de parlementaires, de représentants d’administrations centrales et de représentants d’associations de familles et d’usagers.

Voir le:

Le premier rapport annuel

rapport-onsLe premier rapport de l’Observatoire national du suicide a été remis le 2 décembre 2014 à la ministre chargée de la santé. Il constitue un premier état des lieux des connaissances sur le suicide et les tentatives de suicide en France et comporte des premières recommandations qui vont servir à l’élaboration d’un nouveau programme national d’actions contre le suicide.

Le rapport met en évidence des inégalités sociales très marquées : les agriculteurs exploitants sont deux à trois fois plus touchés par le suicide que les cadres ; le suicide touche davantage les ouvriers que les cadres. Les personnes sans activité salariée sont les plus touchées.

Le rapport 2014 de l’Observatoire national du suicide (pdf, 2.8 Mo), 221 pages.

Si le lien est brisé: rapport_ONS_2014

Sur le site du ministère de la Santé

ONS (2016) SUICIDE: Connaître pour prévenir

ONS (fevrier 2016) SUICIDE Connaître pour prévenir : dimensions nationales, locales et associatives

bouton-ons2016Depuis les années 1950, de nombreuses associations se sont investies dans la prévention du suicide et dans le soutien aux familles endeuillées. À travers leurs actions de terrain au contact des personnes en souffrance et à leur écoute, ces associations rassemblent des informations qualitatives et quantitatives d’une grande richesse, susceptibles de compléter la surveillance épidémiologique et d’appuyer la recherche et les prises de décision en santé publique. Leur diversité, leur couverture géographique et populationnelle, l’étendue des actions et des interventions menées, la valorisation des données recueillies et les problèmes que ces structures rencontrent pour mener à bien leurs projets méritent d’être mieux connus et partagés. C’est le thème de ce dossier. Il s’appuie sur les présentations réalisées au cours de la journée du 16 avril 2015, commune aux deux groupes de travail de l’Observatoire national du suicide (ONS), « Surveillance épidémiologique » (piloté par l’InVS) et « Axes de recherche » (piloté par la DREES), consacrée aux actions et données recueillies en 2014 par les associations de prévention du suicide. L’Union nationale pour la prévention du suicide (UNPS, 1996), qui réunit de nombreuses associations, a engagé un recensement de ce tissu associatif, afin d’en souligner la diversité en termes d’actions menées, de modalités d’intervention, de périmètres géographiques et de populations couvertes. Le premier volet de ce dossier est consacré à la présentation de ce travail en cours.

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OMS (2014) Prévention du suicide, L’état d’urgence mondial

OMS (2014) Prévention du suicide: L’état d’urgence mondial

Premier Rapport de l'OMS sur le sucide

Informations sur la publication

Nombre de pages: 89
Date de publication: 2014
Langues: Anglais, français
ISBN: 978 92 4 256477 8

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Présentation

Le suicide est évitable. Pourtant, toutes les 40 secondes, une personne se suicide quelque part dans le monde et bien plus tentent de mettre fin à leurs jours. Aucune région ni aucune tranche d’âge n’est épargnée. Il touche toutefois particulièrement les jeunes de 15 à 29 ans, chez qui il constitue la deuxième cause de mortalité à l’échelle mondiale.

C’est la première fois que l’OMS publie un rapport en la matière. Ce document rassemble les connaissances acquises dans le domaine. Il a pour objectif d’encourager les pays à développer ou renforcer leurs stratégies globales de prévention du suicide selon une approche multisectorielle de la santé publique.

Voir aussi