COLLÈGE DE FRANCE – BASES NEURALES DE LA VULNÉRABILITÉ AUX CONDUITES SUICIDAIRES

COLLÈGE DE FRANCE (2007) BASES NEURALES DE LA VULNÉRABILITÉ AUX CONDUITES SUICIDAIRES

Il est actuellement admis que les conduites suicidaires doivent s’envisager selon un modèle stress-vulnérabilité. La vulnérabilité suicidaire est sous-tendue par un ensemble de dysfonctionnements neuronaux d’origine génétique et environnementale, impliquant notamment les projections sérotoninergiques á destination des régions ventromédianes du cortex préfrontal. Nous avons mené la première étude d’imagerie fonctionnelle explorant, in vivo, les régions cérébrales dysfonctionnelles associées á la vulnérabilité suicidaire. Nous avons comparé, en IRM fonctionnelle événementielle, les activités cérébrales de 13 sujets ayant une histoire passée de dépression et de conduite suicidaire, 14 sujets ayant une histoire de dépression sans histoire de conduite suicidaire et 16 sujets sains. Le paradigme a consisté á projeter aux participants des visages exprimant successivement la joie et la colère. Lors de la visualisation de la colère mais pas de la joie, les suicidants ont présenté un défaut d’activation du cortex ventrolatéral droit (BA47) et une plus grande activation du cortex cingulaire antérieur en comparaison des patients contrôles. Ainsi, notre étude suggère 1) l’implication de régions spécifiques du cortex préfrontal dans la vulnérabilité suicidaire 2) le rôle de la régulation de certaines émotions négatives 3) le fait que les suicidants représentent une population distincte des déprimés non suicidants. Ces résultats ouvrent des perspectives en terme de prédiction et de traitement.

A stress-diathesis model has been proposed to explain suicidal behaviour. The vulnerability to suicidal behaviour may be underlied by neural dysfunctions, from genetic and environmental origins, and notably involving the serotonergic projections to the ventromedial parts of the prefrontal cortex. We conducted the first functional imaging study of the vulnerability to suicidal behavior. Using event-related fMRI, we compared brain activations of 13 individuals with a past history of both suicidal behaviour and depression, 14 patients with a past history of depression but not suicidal behaviour and 16 healthy subjects. Participants had to watch faces expressing successively joy and anger. For angry but not happy faces, suicide attempters exhibited a lower activation of the lateral part of the right ventral prefrontal cortex (BA47) and a higher activation of the cingulate cortex. Our study suggests 1) the involvement of specific prefrontal regions in vulnerability to suicidal behaviour 2) a role for emotional regulation notably some negative ones 3) a certain specifity of the suicide attempter population in comparison to non suicidal patients. Our results may have predictive and therapeutic consequences.

 

Origine: SPI-EAO CERIMES Canal-U Santé et Sport; Générique Auteur: Fabrice JOLLANT – Université Montpellier 1 Inserm U888, CHU Montpellier, Service de Psychologie Médicale et Psychiatrie Hôpital Lapeyronie.

Guide d’évaluation du risque de suicide, Une ressource pour les organismes de santé (CA)

Guide d’évaluation du risque de suicide, Une ressource pour les organismes de santé (CANADA)

Le présent Guide d’évaluation du risque de suicide : Une ressource pour les organismes  de santé a été rédigé par l’Ontario Hospital Association (OHA) en partenariat avec l’Institut canadien pour la sécurité des patients (ICSP) afin d’aider les organismes de santé à comprendre et à normaliser la procédure d’évaluation du risque de suicide pour qu’elle en soit une de grande qualité.

Le présent guide se fonde sur une analyse du contexte de la littérature portant sur les études examinées par les pairs, les pratiques exemplaires et les politiques concernant les processus, principes et outils d’évaluation du risque de suicide. L’approche méthodologique ayant permis de concevoir le guide est présentée à l’annexe A. Des entrevues ont également été menées auprès de 21 intervenants experts issus de divers milieux culturels, ethniques, géographiques, démographiques et professionnels et de divers secteurs de la santé. Ces entrevues ont permis de compléter l’analyse du contexte et de tenir compte de certains aspects contextuels dans le cadre de l’évaluation du risque de suicide menée dans diverses situations et auprès de personnes ayant des antécédents variés. Les résultats de l’analyse du contexte et des entrevues ont débouché à l’élaboration de quatre sections :

I. La première section donne un aperçu des principes, des processus et des considérations en matière d’évaluation du risque de suicide afin de faciliter cette évaluation dans divers milieux de soins de santé.
II. La deuxième section recense les outils d’évaluation du risque de suicide en précisant leurs propriétés psychométriques et en formulant des recommandations d’utilisation.
III. La troisième section établit un cadre pour l’évaluation du risque de suicide, notamment l’utilisation des outils d’évaluation du risque de suicide et des recommandations sur la surveillance de la qualité du processus d’évaluation de ce risque.
IV. La quatrième et dernière section fournit aux organismes de santé des ressources, notamment des concepts clés, des trucs et des diagrammes, qui peuvent être reproduites et affichées dans le milieu de soins. De plus, la méthodologie du projet y est expliquée plus en détail, et les références aux ouvrages cités sont énumérées.

http://www.oha.com/FinalFrenchVersion20o2SuicideRiskAssessmentGuidebook.pdf

INSERM (2010) Suicide et activité professionnelle en France: premières exploitations de données disponibles

Rapport INSERM (2010): Suicide et activité professionnelle en France: premières exploitations de données disponibles

La conduite suicidaire est un processus complexe et multifactoriel. S’il est aujourd’hui difficile de comptabiliser le nombre exact de suicides en lien avec le travail, il existe néanmoins certaines données permettant d’approcher cette problématique. Cette étude a pour objectif de décrire la mortalité par suicide et son évolution au cours du temps dans la population des salariés (hommes) selon les secteurs d’activité auxquels ils appartiennent. La description de la mortalité par suicide provient du projet Cosmop du Département santé travail de l’InVS. Il s’appuie sur les données issues du panel DADS (Déclaration annuelle des données sociales) de l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) couplées aux causes médicales de décès du CépiDc (Centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès) de l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale). Les taux de mortalité par suicide (standardisés sur l’âge) ont été calculés chaque année de 1976 à 2002 selon le secteur d’activité de l’employeur et le groupe socioprofessionnel du salarié. Sur la période 1976-2002, le taux standardisé de mortalité par suicide est estimé à 25,1/100 000 (en population ce taux est de 33,4/100 000, même standardisation). On ne constate pas d’évolution notable au cours du temps. En revanche, les taux de mortalité diffèrent sensiblement selon les secteurs d’activité. Le secteur de la santé et de l’action sociale présente le taux de mortalité par suicide le plus élevé (34,3/100 000) puis viennent ensuite les secteurs de l’administration publique (en dehors de la fonction publique d’État) (29,8/100 000), de la construction (27,3/100000) et de l’immobilier (26,7/100 000). L’analyse par groupe socioprofessionnel montre des taux de mortalité près de trois fois plus élevés chez les employés et surtout chez les ouvriers par rapport aux cadres. Cette étude montre des inégalités de mortalité par suicide selon les secteurs d’activité. On observe, en revanche, une relative stabilité dans le temps dans cette population au travail entre 1976 et 2002, superposable à l’évolution observée en population générale. Malgré certaines limites (en particulier l’absence de la population d’étude de salariés de la fonction publique d’État) cette étude permet de proposer une première approche des liens entre suicide et activité professionnelle en France.

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CHAVAGNAT (2006) Prévention du suicide

Prévention du suicide,  Par Jean-Jacques Chavagnat (2006)

 Des moments de mal-être peuvent être ressentis tout au long de l’existence, en particulier à l’adolescence ou lors du vieillissement. Ces périodes de mutation obligent à des adaptations psychologiques qui peuvent être à l’origine d’affects dépressifs, conduire au désespoir, voire au suicide. Cet ouvrage, écrit par des psychiatres français, belges, suisses et québécois, rend compte de l’évolution des idées sur le suicide et de l’état actuel des recherches. Il aborde les périodes clés de la vie psychique (adolescence, vieillissement) et sociale (mal-être au travail), Enfin, il fait le point sur les programmes de prévention ; peut-on prévenir un passage à l’acte suicidaire, ou, à défaut, le prendre en charge et l’éviter ?

http://books.google.fr/books

DURKHEIM (1897) Le suicide

Emile DURKHEIM (1897) Le suicide,  Étude de sociologie 

Une édition électronique diffusée par la bibliothèque numérique (Classiques des sciences sociales) de l’université du Quebec à Chicoutimi réalisée à partir du livre d’Émile Durkheim (1897), Le suicide. Étude de sociologie. Paris: Les Presses universitaires de France, 2e édition, 1967, 462 pages. Collection: Bibliothèque de philosophie contemporaine.

Ainsi, une monographie du suicide a une portée qui dépasse l’ordre particulier de faits qu’elle vise spécialement. Les questions qu’elle soulève sont solidaires des plus graves problèmes pratiques qui se posent à l’heure présente. Les progrès anormaux du suicide et le malaise général dont sont atteintes les sociétés contemporaines dérivent des mêmes causes. Ce que prouve ce nombre exceptionnellement élevé de morts volontaires, c’est l’état de perturbation profonde dont souffrent les sociétés civilisées et il en atteste la gravité. On peut même dire qu’il en donne la mesure. Quand ces souffrances s’expriment par la bouche d’un théoricien, on peut croire qu’elles sont exagérées et infidèlement traduites. Mais ici, dans la statistique des suicides, elles viennent comme s’enregistrer d’elles-mêmes, sans laisser de place à l’appréciation personnelle. On ne peut donc enrayer ce courant de tristesse collective qu’en atténuant, tout au moins, la maladie collective dont il est la résultante et le signe. Nous  avons montré que, pour atteindre ce but, il n’était nécessaire ni de restaurer artificiellement des formes sociales surannées et auxquelles on ne pourrait communiquer qu’une apparence de vie, ni d’inventer de toutes pièces des formes entièrement neuves et sans analogies dans l’histoire. Ce qu’il faut, c’est rechercher dans le passé les germes de vie nouvelle qu’il contenait et en presser le développement.

Le livre I en format PDF

Le livre II en format PDF

Le livre III en format PDF

TOUSSIGNANT (1994); “Le suicide et les comportements suicidaires”

“Le suicide et les comportements suicidaires” (1994), Michel Tousignant, professeur, Centre de recherche et d’intervention sur le suicide et l’euthanasie, UQAM.

Un article publié dans l’ouvrage sous la direction de Fernand Dumont, Simon Langlois, et Yves Martin, Traité des problèmes sociaux, chapitre 37, pp. 765-776. Québec: Institut québécois de recherche sur la culture, 1994, 1164 pp.

Le suicide est le fait de s’enlever la vie par un acte volontaire. La marge entre le volontaire et le non-volontaire peut être très mince, comme dans les cas où l’acte est commis sous l’influence de produits psychotropes. En pratique, le chercheur doit s’en remettre aux archives fondées sur les décisions des médecins témoins et des coroners qui sont effectivement liées à des pressions sociales et à des facteurs personnels. On aurait tort cependant de croire trop rapidement à une multiplication de complots pour cacher le plus possible la triste vérité. Cet argument est parfois soulevé pour expliquer que les suicides étaient moins fréquents à une époque antérieure à cause de la honte sociale provoquée par le phénomène. En fait, seulement des preuves de situations inverses sont bien étayées. Par exemple, la mise en application de critères opérationnels stricts proposés par l’Organisation mondiale de la santé dans l’État de New York au début des années 1980 a contribué à une baisse du taux de suicide. Il faut rappeler par ailleurs que la mort violente donne lieu à une enquête légale dans tous les cas et qu’il n’est pas aisé de dissimuler un suicide évident. Les registres étatiques ne rendent peut-être pas compte de toute la réalité, mais ils en forment un  reflet suffisamment valide pour mener des analyses, surtout à l’intérieur d’un même pays.

 

http://classiques.uqac.ca/

si le lien est brisé: suicide_comport_suicidaires

Etude des liens entre comportements auto- et hétéro-agressifs et de leurs facteurs de risque chez les détenus (2002)

Etude des liens entre comportements auto- et hétéro-agressifs et de leurs facteurs de risque chez les détenus; par Nicolas COMBALBERT, Anne-Marie FAVARD et Marc-André BOUCHARD

Revue internationale de CRIMINOLOGIE et de POLICE technique et scientifique – Janvier Mars 2002

Résumé
Cet article propose une revue des études épidémiologiques récentes qui tentent de définir le lien entre l’auto- et l’hétéro-agressivité. Ainsi, nous nous intéressons à deux types de comorbidité: la séquence homicide-suicide et les comportements auto-agressifs chez les détenus. Nous analysons les facteurs de risque communs à ces deux phénomènes et enfin, nous mettons en évidence les biais méthodologiques inhérents à ces études.

liens entre comportements auto et hétéro-agressifs chez les détenus   (revues disponibles  sur http://www.polymedia.ch/)

INSERM (2007) Épidémiologie du phénomène suicidaire : complexité, pluralité des approches et prévention

A. Batt, A. Campeon, D. Leguay, P. Lecorps (2007) Épidémiologie du phénomène suicidaire : complexité, pluralité des approches et prévention

Dans cet article, il est montré ce que le « phénomène suicidaire » recouvre de nos jours, comment il est appréhendé et – préoccupation plus récente – comment il fait l’objet d’une volonté de prévention. L’exposé comprend les définitions de l’objet étudié, le rappel des méthodes de recueil de données et des discussions liées aux inévitables variations des approches, un bref repérage spatiotemporel. Sont présentés les acquis recueillis dans la littérature biomédicale, celle des sciences humaines et/ou scientifique, principalement centrés sur les domaines les plus susceptibles d’interroger les médecins et les intervenants tout au long du processus suicidaire. La méthode suivie vise à apporter au praticien les informations disponibles mais aussi à lui présenter le questionnement et le regard critique de professionnels pour lui permettre d’interroger sa pratique et l’intérêt d’une meilleure insertion dans une démarche communautaire. Enfin, du fait de l’amplification au cours des années, dans la littérature biomédicale et institutionnelle, de la question de la prévention sous ses différents aspects nous abordons la question de la légitimité et de l’éthique d’actions collectives susceptibles d’aller au-devant d’une problématique qui relève tout d’abord de l’ordre privé mais aussi largement de l’ordre social. Différentes approches (clinique, sociologique, éthique) sont confrontées dans ce texte. Leur complémentarité ne fait pas de doute.

 

Milieu carcéral
La détention en milieu carcéral est une période difficile. L’incarcération fragilise le sujet de multiples manières (enfermement, éloignement familial, isolement, rupture sociale, etc.) et il n’est pas étonnant que la prévalence du suicide en milieu carcéral soit importante, notamment dans les premiers mois de détention (9 % des suicides sont réalisés pendant la première semaine, 17 % pendant le premier mois, 34 % durant les
3 premiers mois). Le rapport sur le suicide en milieu carcéral en 2001- 2002 fait état d’un nombre important de suicides puisque le nombre total était de 122 en 2002, de 104 en 2001 et était seulement de 39 en 1980, 59 en 1990 avec un pic de 136 en 1996. Le nombre de suicides est rapporté à la population moyenne détenue qui a augmenté de 11 % en 2002, soit 48 318 en 2001 et 53 510 en 2002. Le taux de suicide est ainsi pour 10 000 personnes détenues de 21,5 en 2001 et 22,8 en 2002. La Figure 7 fait apparaître une tendance à l’augmentation du phénomène suicidaire (suicide et tentative) avec l’âge, tendance qui oscille à des niveaux assez élevés depuis 1994. Une nuance cependant : le taux de suicide des moins de 18 ans est plus élevé que dans le reste de la population puisque dans cette tranche d’âge, le taux de suicide en détention est de près de 20 fois supérieur.
Enfin, le taux de suicide en population générale, qui est trois fois moindre pour les femmes, est très supérieur en détention puisqu’il s’élève à 26,2 pour 10 000 contre 23,1 pour 10 000 pour leurs homologues masculins (soulignons, pour éviter toute confusion dans la lecture de ces résultats, que l’habitude est d’utiliser des taux pour 10 000 en milieu pénitentiaire et pour 100 000 en population générale). Le mode de suicide par
pendaison est largement majoritaire (92 % des cas). Le phénomène suicidaire en établissement pénitentiaire doit être confronté aux données épidémiologiques existantes portant sur les pathologies mentales avérées. Une méta-analyse conduite par Fazel et al. retrouve chez les hommes incarcérés 3,7 % de psychoses chroniques (au sens du Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders, 4e édition, [DSM IV]), 10 % de
troubles dépressifs caractérisés, et 65 % de troubles de la personnalité incluant 47 % de personnalités antisociales. Chez les femmes, ils constatent respectivement 4 % de psychoses chroniques, 12 % de troubles dépressifs et 42 % de troubles de la personnalité, avec 21 % de personnalités antisociales. L’étude transversale coordonnée par l’INSERM et conduite en France en 2003-2004 sur un échantillon représentatif de 799 détenus a retrouvé une prévalence ponctuelle, selon une analyse fine fondée sur l’avis conforme indépendant de deux psychiatres, de 18 % d’états dépressifs, de 10 % de dépendance aux drogues, et de 3,8 % de troubles schizophréniques. Dans un tel contexte, commun à l’ensemble des pays développés, la prégnance de la  problématique suicidaire est inévitablement majeure. Comme nous le verrons plus loin, il serait toutefois réducteur d’en conclure, comme la tentation en est parfois exprimée, que le suicide en détention est le fait des populations de malades psychiques que la société aurait commodément choisi d’exclure de son sein. À tout le moins peut-on y voir, au même rang que les manifestations de souffrance psychique qui feront support au diagnostic de la pathologie, l’indice du sentiment d’échec lié à la prise de conscience de l’impasse objective, et subjective, qui a conduit le sujet à la relégation. Ainsi, suicide et pathologie seraient deux conséquences d’une conduite d’échec, d’une marginalisation sociale autoprovoquée, qui serait d’autant plus humiliante qu’elle ne serait pas la conséquence, extériorisable, de la pathologie.

http://psychologie-m-fouchey.psyblogs.net/Epidemiologie_du_phenomene_suicidaire.pdf

Conférence de consensus: La crise suicidaire : reconnaître et prendre en charge (2000)

Conférence de consensus: La crise suicidaire : reconnaître et prendre en charge, 19 et 20 octobre 2000, Amphithéâtre Charcot – Hôpital de la Pitié Salpêtrière – Paris

INTRODUCTION
Les données de la littérature sur la prévention du suicide sont abondantes pour la prévention primaire et la prévention tertiaire mais pauvres pour la prévention secondaire. Cela tient au fait que les premières manifestations de la crise suicidaire sont difficiles à cerner : ses aspects sont très variables, les troubles sont parfois inapparents, lorsqu’ils existent ils se manifestent par des signes peu spécifiques et permettent peu de prévoir si la crise va évoluer vers une rémission spontanée ou vers une tentative de suicide ou d’autres passages à l’acte. Il n’y a pas un consensus international sur ses critères de définition. Pourtant il est essentiel de repérer une telle crise suicidaire car elle justifie une prise en charge et constitue un moment fécond où une action thérapeutique est possible. C’est pourquoi la Fédération Française de Psychiatrie a estimé qu’il serait utile d’organiser une conférence de consensus sur ce sujet. La principale difficulté est venue de cette pauvreté des données.Les recommandations qui suivent correspondent à « l’état de l’art » actuel. Elles ne sont ni complètes ni parfaites. Elles auront certainement à être revisitées lorque les connaissances auront progressé. Leur objectif est de permettre l’amélioration du repérage, et par là même l’organisation d’une prise en charge susceptible d’éviter ou de limiter la fréquence des passages à l’acte.

Texte intégral:

conf_consensus_crise_suicidaire_integrale

Version condensée 

conf_consensus_suicide_2000

Points de repères issues de la conférence de consensus:

conf_consensus_suicide_pts de repere

 

Suicide en prison: la France comparée à ses voisins européens (2009)

Suicide en prison: la France comparée à ses voisins européens (Géraldine Duthé, Angélique Hazard, Annie Kensey , Jean-Louis Pan Ké Shon- 2009)

Contrairement aux idées reçues, la surpopulation carcérale et le suicide n’évoluent pas de façon parallèle. Le taux global d’occupation des établissements pénitentiaires, calculé en rapportant le nombre de personnes écrouées à la capacité effective d’hébergement dans l’ensemble des établissements pénitentiaires, a diminué durant les années 1990, passant au-dessous du seuil de 100 détenus pour 100 places début 2001. Il a augmenté depuis jusqu’à 119 détenus pour 100 places en janvier 2008. Alors que le taux d’occupation des établissements pénitentiaires diminue au début des années 1990, le taux de suicide augmente. Et lorsque le taux d’occupation augmente à partir de 2002, celui du suicide a tendance à diminuer.

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