REPÈRES (2009) Eléments de connaissance et d’approfondissement pour la prévention des crises suicidaires

Eléments de connaissance et d’approfondissement pour la prévention des crises suicidaires (2009). REPERES

Ces éléments de connaissance et d’approfondissement pour la prévention des gestes suicidaires est le fruit d’un long travail qui a mobilisé, sous le pilotage de la Direction en charge des ressources humaines notamment au travers de l’expert scientifique du bureau de l’organisation du travail et de la prévention, un groupe de travail constitué sous l’égide du Comité Central d’Hygiène et de Sécurité. Ce dernier a permis la réalisation du dispositif de prévention des gestes suicidaires grâce à la participation active des représentants du personnel, de représentants du réseau national des médecins de prévention, du réseau des assistants de service social et des conseillères sociales territoriales, de secrétaires généraux ou directeurs de service. (…)

Dans le domaine du travail, les études menées sur le sujet des suicides démontrent que le milieu professionnel peut-être un facteur de protection contre les comportements suicidaires, même si dans certains cas les conditions de travail peuvent intervenir dans ce processus complexe. Pour autant, des événements tragiques se produisent et l’entourage va développer un sentiment de culpabilité qui doit être utilisé comme une dynamique de réflexion afin de dépister les risques potentiels mais aussi et surtout d’améliorer les facteurs de protection. Un comportement suicidaire peut en effet en générer d’autres et provoquer des suicides en cascade. Lorsqu’un suicide endeuille une collectivité de travail, il ne s’agit pas de rechercher, dans l’environnement professionnel, cause ou responsabilité systématiques du suicide : tout suicide a des causes multiples et la responsabilité, notamment pénale, d’autrui en cas de suicide ne sera susceptible d’être recherchée qu’en cas de complicité active, non assistance à une personne en péril ou encore provocation au suicide. Ce qui importe c’est d’améliorer les facteurs de protection au sein des collectifs de travail. Les tentatives de suicide doivent également faire l’objet d’un traitement très attentif car l’après crise suicidaire est une période très sensible. En effet, le suicide véhicule une image tabou et la guérison est un long processus. L’agent concerné reste fragile, il lui est difficile de dire qu’il a fait une tentative de suicide, d’où l’importance de la qualité de l’environnement professionnel lors de son retour au travail. La prévention du suicide implique bien sûr les médecins, quelles que soient leurs fonctions ou spécialités et les professionnels de santé en général, mais également l’entourage personnel et professionnel.

http://www.intefp-sstfp.travail.gouv.fr/

DURKHEIM (1897) Le suicide

Emile DURKHEIM (1897) Le suicide,  Étude de sociologie 

Une édition électronique diffusée par la bibliothèque numérique (Classiques des sciences sociales) de l’université du Quebec à Chicoutimi réalisée à partir du livre d’Émile Durkheim (1897), Le suicide. Étude de sociologie. Paris: Les Presses universitaires de France, 2e édition, 1967, 462 pages. Collection: Bibliothèque de philosophie contemporaine.

Ainsi, une monographie du suicide a une portée qui dépasse l’ordre particulier de faits qu’elle vise spécialement. Les questions qu’elle soulève sont solidaires des plus graves problèmes pratiques qui se posent à l’heure présente. Les progrès anormaux du suicide et le malaise général dont sont atteintes les sociétés contemporaines dérivent des mêmes causes. Ce que prouve ce nombre exceptionnellement élevé de morts volontaires, c’est l’état de perturbation profonde dont souffrent les sociétés civilisées et il en atteste la gravité. On peut même dire qu’il en donne la mesure. Quand ces souffrances s’expriment par la bouche d’un théoricien, on peut croire qu’elles sont exagérées et infidèlement traduites. Mais ici, dans la statistique des suicides, elles viennent comme s’enregistrer d’elles-mêmes, sans laisser de place à l’appréciation personnelle. On ne peut donc enrayer ce courant de tristesse collective qu’en atténuant, tout au moins, la maladie collective dont il est la résultante et le signe. Nous  avons montré que, pour atteindre ce but, il n’était nécessaire ni de restaurer artificiellement des formes sociales surannées et auxquelles on ne pourrait communiquer qu’une apparence de vie, ni d’inventer de toutes pièces des formes entièrement neuves et sans analogies dans l’histoire. Ce qu’il faut, c’est rechercher dans le passé les germes de vie nouvelle qu’il contenait et en presser le développement.

Le livre I en format PDF

Le livre II en format PDF

Le livre III en format PDF

Mucchielli & Renneville (1998) “Les causes du suicide : pathologie individuelle ou sociale ? Durkheim, Halbwachs et les psychiatres de leur temps (1830-1930)”

Laurent Mucchielli et Marc Renneville (1998) “Les causes du suicide : pathologie individuelle ou sociale ? Durkheim, Halbwachs et les psychiatres de leur temps (1830-1930)”.

Un article publié dans la revue Déviance et société, no 1, 1998, pp. 3-36.

Résumé:
Cet article interroge le rapport individu/société ainsi que le modèle de causalité psychique conçus par Durkheim dans le Suicide, et les met en perspective historique au regard d’une part de l’état des interprétations l’ayant précédé, d’autre part de la relecture critique opérée par Halbwachs en 1930. Nous revenons d’abord en détail sur la façon dont Durkheim écarte les thèses psychiatriques qui, selon lui, expliquent un fait social par des pathologies individuelles. Nous montrons ensuite que la construction durkheimienne implique le rejet de l’analyse des motifs individuels pour les remplacer par une autre interprétation psychologique fondée sur l’existence de mécanismes inconscients socialement déterminés. Au passage, nous soulignons que cette construction théorique rencontre quelques difficultés dans la confrontation avec les données empiriques de l’époque, et qu’elle amène en définitive à s’interroger sur le bien fondé de la typologie durkheimienne des suicides. Enfin, nous examinons la façon dont, plus de trente ans après, Halbwachs parvient largement à résoudre ces difficultés en abandonnant les postulats théoriques que Durkheim avait placés au coeur de l’analyse sociologique.
Mots-clés : Suicide – Théorie sociologique – Histoire de la psychiatrie – Histoire de la sociologie – Epistémologie

causes_du_suicide.pdf

JD Schramm (2011): Briser le silence pour les survivants du suicide (TED Talks)

JD Schramm (2011): Briser le silence pour les survivants du suicide (TED Talks)

Même quand nos vies semblent paisibles de l’extérieur, se retrouver enfermer à l’intérieur peut être un monde de souffrance silencieuse, qui pousse certaines personnes à prendre la décision de mettre fin à leurs jours. A TEDYou, JD Schramm nous demande de briser le silence qui entoure le suicide et les tentatives de suicide, et de créer des ressources dont on a grand besoin pour aider ceux qui reconquièrent leur vie après avoir échapper à la mort. Ressources: http://t.co/wsNrY9C

 


http://download.ted.com/talks/JDSchramm_2011A-low-fr.mp4

TERRA (2003) Prévention du suicide des personnes détenues

Prévention du suicide des personnes détenues- J.L. Terra – décembre 2003 

Évaluation des actions mises en place et propositions pour développer un programme complet de prévention Rapport de mission à la demande du garde des Sceaux, ministre de la Justice et du ministre de la Santé, de la Famille et des Personnes Handicapées

La prévention du suicide devient de plus en plus une priorité sanitaire partagée, dans laquelle s’engagent de très nombreux acteurs professionnels et bénévoles. La stratégie nationale doit servir cet espoir collectif en permettant la transition entre des actions expérimentales et des actions généralisées. Les efforts conduits et à conduire dans le monde pénitentiaire peuvent être exemplaires.

http://www.ladocumentationfrancaise.fr/var/storage/rapports-publics/034000724/0000.pdf

 

RAPPORT ALBRAND (2009) La prévention du suicide en milieu carcéral

La prévention du suicide en milieu carcéral
Commission présidée par le docteur Louis ALBRAND (janvier 2009)- vice président: JL TERRRA

Le suicide en prison constitue une problématique particulièrement délicate et complexe. D’une part parce que le suicide d’une personne détenue est toujours vécu douloureusement par l’environnement de celui qui y a recouru ; l’administration pénitentiaire, en charge de la garde et de la réinsertion des personnes qui lui sont confiées, étant souvent, a posteriori, perçue comme ayant été en quelque sorte responsable de ce décès. D’autre part parce que ce phénomène est souvent abordé de manière passionnée ; non seulement le suicide donne à débattre des questions philosophiques essentielles, mais la prison demeure aussi un sujet d’affrontements idéologiques. Le suicide d’une personne privée de liberté constitue également un échec, voire un drame de conscience, pour celles et ceux qui ont eu à intervenir dans son parcours depuis la garde à vue jusqu’à l’arrivée en détention. Tous les maillons de la chaîne judiciaire sont amenés à se poser des questions sur ce qui aurait pu être entrepris pour l’éviter. L’administration pénitentiaire, plus que n’importe quel autre service de l’Etat, a ainsi depuis toujours été confrontée à cette question.

http://www.ladocumentationfrancaise.fr/var/storage/rapports-publics/094000387/0000.pdf

TOUSSIGNANT (1994); “Le suicide et les comportements suicidaires”

“Le suicide et les comportements suicidaires” (1994), Michel Tousignant, professeur, Centre de recherche et d’intervention sur le suicide et l’euthanasie, UQAM.

Un article publié dans l’ouvrage sous la direction de Fernand Dumont, Simon Langlois, et Yves Martin, Traité des problèmes sociaux, chapitre 37, pp. 765-776. Québec: Institut québécois de recherche sur la culture, 1994, 1164 pp.

Le suicide est le fait de s’enlever la vie par un acte volontaire. La marge entre le volontaire et le non-volontaire peut être très mince, comme dans les cas où l’acte est commis sous l’influence de produits psychotropes. En pratique, le chercheur doit s’en remettre aux archives fondées sur les décisions des médecins témoins et des coroners qui sont effectivement liées à des pressions sociales et à des facteurs personnels. On aurait tort cependant de croire trop rapidement à une multiplication de complots pour cacher le plus possible la triste vérité. Cet argument est parfois soulevé pour expliquer que les suicides étaient moins fréquents à une époque antérieure à cause de la honte sociale provoquée par le phénomène. En fait, seulement des preuves de situations inverses sont bien étayées. Par exemple, la mise en application de critères opérationnels stricts proposés par l’Organisation mondiale de la santé dans l’État de New York au début des années 1980 a contribué à une baisse du taux de suicide. Il faut rappeler par ailleurs que la mort violente donne lieu à une enquête légale dans tous les cas et qu’il n’est pas aisé de dissimuler un suicide évident. Les registres étatiques ne rendent peut-être pas compte de toute la réalité, mais ils en forment un  reflet suffisamment valide pour mener des analyses, surtout à l’intérieur d’un même pays.

 

http://classiques.uqac.ca/

si le lien est brisé: suicide_comport_suicidaires

Etude des liens entre comportements auto- et hétéro-agressifs et de leurs facteurs de risque chez les détenus (2002)

Etude des liens entre comportements auto- et hétéro-agressifs et de leurs facteurs de risque chez les détenus; par Nicolas COMBALBERT, Anne-Marie FAVARD et Marc-André BOUCHARD

Revue internationale de CRIMINOLOGIE et de POLICE technique et scientifique – Janvier Mars 2002

Résumé
Cet article propose une revue des études épidémiologiques récentes qui tentent de définir le lien entre l’auto- et l’hétéro-agressivité. Ainsi, nous nous intéressons à deux types de comorbidité: la séquence homicide-suicide et les comportements auto-agressifs chez les détenus. Nous analysons les facteurs de risque communs à ces deux phénomènes et enfin, nous mettons en évidence les biais méthodologiques inhérents à ces études.

liens entre comportements auto et hétéro-agressifs chez les détenus   (revues disponibles  sur http://www.polymedia.ch/)

Quai des belges : ‘Tabou’, un film poignant sur le suicide des jeunes/ vidéo et bande annonce

Au coeur de ce Quai des Belges, le documentaire réalisé par Orane Burri : Tabou.

Mercredi 27 avril 2011 sur ARTE Belgique 22h35 et le jeudi 28 avril sur La Trois à 21h05

« J’ai écopé de tous les complexes qu’il est possible d’imaginer : infériorité, manque de confiance en moi, anxiété, frustration, culpabilité, hypersensibilité…» Thomas rêve de créer une grande œuvre, mais se heurte au mur de ses doutes et de son impuissance. « Je ne fais pratiquement rien depuis mon bac, il y a quatre ans », constate-t-il. Souffrance. Solitude. Peur de sortir. Peur d’aller vers les autres. Mais dans cet entrelacs de névroses transparaît aussi le sentiment romantique d’être au-dessus de la mêlée, quelqu’un à part, promis à une destinée hors du commun, celle de son suicide longuement préparé et mis en scène…

Thomas a vingt ans. A l’âge ou d’autres entament leur vie d’adulte, il a décidé d’en finir avec la vie. Passionné de cinéma, il filme ses derniers mois, se livre face caméra. Des heures de rushes qu’il confiera en héritage à son amie de jeunesse, Orane Burri. Dix ans plus tard, devenue cinéaste, elle ose replonger dans les images de Thomas. Pour briser un tabou…

« Il y a encore du chemin à faire pour montrer que le suicide doit cesser d’être un tabou ; j’espère que la diffusion du film permettra d’outrepasser nos peurs et aidera à l’ouverture du débat… » (Orane Burri, réalisatrice de Tabou).

C’est ce qu’Arte-Belgique et la RTBF ont décidé de faire, en diffusant ce film qui aborde frontalement ce sujet douloureux, dans l’émission Quai des Belges avec des plateaux réunissant des spécialistes de la prévention du suicide enregistrés au Centre Patrick Dewaere à Lierneux, un lieu unique en Belgique qui prend en charge les ados et les jeunes adultes suicidants et suicidaires.

Après la Finlande, la Belgique est le deuxième pays d’Europe pour le nombre de suicide. 2000 personnes mettent chaque année fin à leurs jours dans notre pays, un chiffre qui augmente d’année en année; c’est dire la nécessité de lever le tabou et de mettre en place une politique de prévention efficace.

Quel est le mécanisme mental de déclenchement d’un acte suicidaire ? Comment détecter les personnes fragiles ? Comment ouvrir le dialogue avec elles et intervenir efficacement ? Autant de questions qui nous concernent tous et posées par Hadja Lahbib à ses invités, dont la réalisatrice de Tabou, Orane Burri, le responsable du Centre Patrick Dewaere, Xavier GernayAxel Geeraerts du Centre de prévention du suicide et Florence Ringlet (Un pass dans l’impasse) dans ce cinquantième numéro de Quai des Belges.


http://www.rtbf.be/

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