Partie de son pays, où le sujet n’a pas de résonance médiatique,  Sophie Bruneau a traversé la frontière pour tenter de le comprendre côté Français -où il fut plus largement débattu. Au travers de récits et de témoignages sur de nombreux cas -notamment chez Renault, de rencontres avec des psychiatres (Christophe Dejours), des médecins du travail (Dominique Huez) ou des journalistes qui ont enquêté sur le sujet (Sonya Faure, de Libération).

Durée:46’45

Suicides au travail se développe à travers trois matériaux principaux. D’abord, la parole de quatre interlocuteurs qui sont confrontés à cette question du suicide au travail dans leur pratique professionnelle. Puis, tel un leitmotiv, l’énumération de brèves journalistiques évoque une situation générale dramatique. Enfin, en contrepoint, les sons d’espaces collectifs de travail et les éléments musicaux qui font résonner les soubassements de ce monde du travail et semblent signifier que personne n’est à l’abri. L’ensemble de l’oeuvre aborde à la fois la situation, les éléments de compréhension et les perspectives pour l’action.

Extraits :
« En Belgique, on a des suicides qui sont très clairement liés au travail mais qui sont systématiquement réduits à une problématique individuelle et présentés comme des faits-divers. Qu’est-ce qui fait que du côté des journalistes, de l’opinion publique, des syndicats, c’est pas quelque chose qui est relayé, il y a pas de liens qui sont faits ? C’est comme s’il y avait une sorte d’aveuglement en Belgique. »
Axel Geeraerts, directeur du Centre de Prévention Suicide à Bruxelles.

« Si on fait rien, on dit rien, on transforme rien, ça veut dire qu’il est normal de se suicider au travail ? Finalement, il y a une banalisation des suicides ! Le suicide est déjà en soi un événement considérable qui vient montrer que le monde social de l’entreprise est détruit, que la déstructuration a atteint des proportions gigantesques. Un seul suicide montre que toute la communauté est malade. C’est ça que ça veut dire. C’est pas la question quantitative : un seul suicide montre qu’il y a plus de solidarité, c’est l’individualisation complète dans un climat de solitude, c’est la désolation, c’est la solitude de chacun au milieu de tout le monde. »
Christophe Dejours, psychiatre, auteur de « Souffrance en France ».

 46’ 47’’ / stéréo / 2009

Réalisation : Sophie Bruneau
Montage : Valène Leroy
Voix : Karine Birgé
Prise de son : Sophie Bruneau et Marc-Antoine Roudil
Mixage : Pierre Devalet
Intervenants : Axel Geeraerts, Sonya Faure, Christophe Dejours et Dominique Huez

Une coproduction alter ego films et « Du Côté des Ondes », un appel à projets soutenu par la RTBF, la SACD France, la Scam et la Promotion des lettres. Avec la participation du fonds d’aide à la création radiophonique du Ministère de la Communauté française de Belgique et l’aide de la Direction générale Humanisation du travail du Service public fédéral « Emploi, Travail et Concertation Sociale ».

Diffusions: radio Panik, La Première, Libé Labo, Observatoire du stress France Télécom…
Sélectionné au festival de Brest (compétition – concours Nagra France)

http://prevention.suicide.free.fr/wp-content/uploads/audio-in-vivo_2010-05-03_suicides-au-travail-mode-d-emploi.mp3

Catégories : multimédia

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