Shawn Christopher Shea: Évaluation du Potentiel Suicidaire

Shawn Christopher Shea, psychiatre et expert international en prévention du suicide, a apporté des contributions majeures à la prise en charge clinique du risque suicidaire, en insistant sur l’importance d’une évaluation approfondie et empathique. Ses travaux, notamment développés dans son ouvrage « The Practical Art of Suicide Assessment », offrent des outils concrets aux cliniciens. Voici ses principaux apports et conseils :


1. La méthode C.A.S.E. (Chronological Assessment of Suicide Events)

Shea a développé cette approche structurée pour évaluer le risque suicidaire de manière chronologique et nuancée :

  • Exploration des événements suicidaires actuels: Période de temps : Dernières 48 heures
    • Techniques : Incidents comportementaux (demander des détails spécifiques), questions d’ancrage (fixer le contexte temporel)
    • Objectif : Détailler les pensées ou tentatives suicidaires les plus récentes, en abordant la méthode, la gravité, les intentions, la planification, le rôle de l’alcool/des drogues, les facteurs interpersonnels, le désespoir et les raisons pour lesquelles la tentative n’a pas été menée à terme.
    • Exemples de questions : « Il semble que la nuit dernière ait été difficile. Expliquez-moi ce qui s’est passé, étape par étape. Une fois que vous avez décidé de vous suicider, qu’avez-vous fait ensuite ? »
    • Cette étape fait appel à une approche de type « vidéo verbale » pour garantir des détails complets, comme l’indiquent les écrits de Shea.
  • Exploration des événements récents liés au suicide (Recent Events): Période de temps : 2 mois précédents
    • Objectif : Méthodes supplémentaires et choix de méthodes cachées potentielles
    • Techniques : Supposition douce (supposer des pensées suicidaires pour faciliter la divulgation), incidents comportementaux, déni de la spécificité (poser des questions sur des méthodes particulières), amplification des symptômes (exagérer les déclarations pour encourager la divulgation).
    • Objectif : découvrir toute autre pensée ou projet suicidaire dans le passé récent, en se concentrant sur les méthodes, les actions entreprises et la fréquence, la durée et l’intensité des idées.
    • Exemples de questions : « Au cours des deux derniers mois, avez-vous eu d’autres idées d’overdose  de medicaments? » « Quelles sont les autres façons avec lesquelles vous avez pensé vous suicider ?
    • Cette étape est cruciale pour identifier les schémas et les risques cachés, en utilisant des techniques telles que la négation d’éléments spécifiques si l’on soupçonne une réticence, par exemple : « Avez-vous pensé à vous couper ou à vous poignarder ? »
  • Passé suicidaire : Période de temps: au delà de 2 mois. Analyser les antécédents (tentatives, idées, hospitalisations).

    • Focus : Tentative de suicide antérieure la plus grave et données antérieures critiques
    • Objectif : Identifier les informations susceptibles d’influencer le triage ou le suivi actuel, telles que la tentative la plus grave, la comparaison entre les déclencheurs actuels et passés, le nombre de tentatives passées et le moment des tentatives récentes.
    • Exemples de questions : « Quelle est la tentative de suicide antérieure la plus grave ? » « Les éléments déclencheurs actuels sont-ils similaires aux tentatives passées ? « Nombre approximatif de gestes/tentatives dans le passé ? « Quand la tentative la plus récente a-t-elle eu lieu en dehors de deux mois ?
    • Cette étape permet de rechercher des données historiques pour contextualiser le risque actuel et garantir une formulation complète du risque.
  • Exploration des événements suicidaires immédiats: Durée : Pendant l’entretien et ultérieurement
    • Focus: Idées suicidaires actuelles et futures, désir, intention et planification de la sécurité
    • Objectif : Évaluer l’état d’esprit actuel du client concernant le suicide, y compris le désir par rapport à l’intention, le désespoir, les plans futurs, les raisons de vivre, et élaborer un plan de sécurité.
    • Exemples de questions : « En ce moment même, pensez-vous à vouloir vous suicider ? » Quelle est l’intensité de la douleur, de « dure mais supportable » à « je ne sais pas si je peux continuer » ? « Qu’est-ce qui vous empêche de vous suicider ?
    • Cette étape peut utiliser le contrat de sécurité comme outil d’évaluation, en observant les signaux non verbaux, et est essentielle pour la gestion immédiate des risques.

2. Techniques d’entretien

L’approche CASE incorpore sept techniques d’entretien clés pour faciliter la divulgation plus fiable des idéées et methodes suicidaires  :

  • Normalisation : Présenter les pensées suicidaires comme une réponse commune à la détresse, réduisant ainsi la stigmatisation.
  • Atténuation de la honte : Réduire la honte du client à propos de ses pensées suicidaires, encourager l’ouverture.
  • Incident comportemental : Demander des détails spécifiques sur les comportements suicidaires pour ancrer l’évaluation dans des événements concrets.
  • Suggestion douce : Supposer la présence de pensées suicidaires pour faciliter la révélation, par exemple : « De nombreuses personnes dans votre situation ont pensé au suicide, et vous ? »
  • Déni de la spécificité : Poser des questions sur des méthodes spécifiques pour découvrir des idées cachées, par exemple : « Avez-vous pensé à vous couper ou à vous poignarder ? »
  • La question générale : Utiliser des questions générales pour s’assurer que toutes les méthodes sont couvertes, par exemple : « Y a-t-il d’autres moyens que vous avez envisagés ? ».
  • L’amplification des symptômes : Exagérer les déclarations du client pour l’encourager à en dire plus, par exemple : « On dirait que ces pensées vous accompagnent presque tout le temps, c’est bien ça ? ».

Ces techniques sont intégrées tout au long des quatre étapes afin d’améliorer la communication et la précision.

3.L’importance de l’empathie et de la relation thérapeutique

  • Éviter le jugement : Shea insiste sur une écoute sans moralisation, pour que le patient se sente compris.

  • Poser des questions directes : Aborder frontalement le suicide (« Avez-vous pensé à vous donner la mort ? ») sans craindre de « planter l’idée ».

  • Valider la souffrance : Reconnaître la douleur psychique pour établir une alliance thérapeutique solide.


4. Distinguer l’idéation passive de l’intention active

Shea enseigne à différencier :

  • Idées passives (« Je souhaiterais ne plus me réveiller »).

  • Plans concrets (recherche de moyens, préparatifs).
    → Cette distinction guide l’urgence de l’intervention et le niveau de surveillance.


5. Conseils pratiques aux cliniciens

  • Ce schéma représente les trois composantes d’une évaluation approfondie du suicide. L’approche CASE fournit un cadre pour l’évaluation des informations contenues dans le carré rouge (idéation, plan, comportements, désir et intention).

    Ne pas se fier aux checklists : Le risque suicidaire ne se réduit pas à une liste de critères ; il exige une évaluation dynamique.

  • Explorer l’ambivalence : Beaucoup de personnes oscillent entre l’envie de mourir et l’envie de vivre (ex. : « Qu’est-ce qui vous retient encore ? »).

  • Impliquer l’entourage (avec accord de la personne) : Repérer les soutiens possibles et sécuriser l’environnement (retirer les armes, médicaments, etc.).

  • Documenter rigoureusement : Noter les éléments clés de l’évaluation pour guider les futurs intervenants.


6. Critique des mythes sur le suicide

Shea déconstruit des croyances dangereuses, comme :

  • « Parler du suicide encourage le passage à l’acte » → Faux : En parler réduit l’isolement.

  • « Une amélioration soudaine signifie que le risque est écarté » → Faux : Cela peut indiquer une décision prise de mourir.


7. Approche préventive systémique

  • Formation continue : Les cliniciens/intervenants doivent se former régulièrement aux techniques d’entretien.

  • Collaboration interdisciplinaire : Travailler avec psychologues, assistants sociaux et médecins pour un suivi global.


Shea transforme l’évaluation du suicide en un art clinique, combinant rigueur méthodologique (C.A.S.E.) et humanité. Ses conseils aident les professionnels à déstigmatiser la parole sur la mort, à agir avec précision et à sauver des vies grâce à une écoute active et éclairée.

Pour approfondir : « The Practical Art of Suicide Assessment: A Guide for Mental Health Professionals and Substance Abuse Counselors » (Shea, 2002).

Shawn Christopher Shea est psychiatre, Directeur du « Training Institute for Suicide Assessment and Clinical Interviewing » et professeur adjoint de psychiatrie à la Dartmouth Medical School . Il a animé plus de 850 présentations et ateliers dans plus de 20 pays, couvrant la prévention du suicide, l’entretien clinique, la résilience et l’adhésion au traitement .
Contributions majeures: Outre le CASE Approach, Dr Shea a mis au point diverses techniques d’entretien (techniques de validité) et a participé à l’élaboration du programme de formation de l’American Association of Suicidology et à des comités dédiés à l’évaluation du risque suicidaire

Le 31 14 est le numéro national de prévention du suicide 

Le 31 14 est le numéro national de prévention du suicide en France. Voici comment il fonctionne et ce que vous devez savoir :

1. Disponibilité

  • 24h/24 et 7j/7 : Accessible en permanence, de jour comme de nuit.

  • Gratuit : Appel non surtaxé depuis un fixe ou un mobile.


2. Pour qui ?

  • Toute personne en détresse psychologique, confrontée à des idées suicidaires ou à une crise existentielle.

  • L’entourage (proches, amis, collègues) inquiet pour une personne vulnérable.


3. Déroulement de l’appel

  • Écoute anonyme et confidentielle : Aucune information personnelle n’est exigée.

  • Interlocuteurs formés : Des professionnels ou bénévoles spécialisés dans la gestion des crises suicidaires vous répondent.

  • Soutien immédiat : Ils vous aident à verbaliser votre souffrance, à identifier des solutions et à trouver des ressources locales (médecins, associations, etc.).


4. Approche bienveillante

  • Pas de jugement : Les écoutants sont formés pour accueillir la parole sans banaliser la détresse.

  • Orientation si besoin : Ils peuvent vous guider vers des structures adaptées (CMP, psychiatres, urgences).


5. Autres canaux de contact

  • SMS : Envoyez « APA » au 31 14 pour échanger par écrit (service expérimental).

  • Chat en ligne : Disponible via sos-amitie.org (réseau partenaire).


6. Quand appeler ?

  • Sentiment d’impasse, isolement, angoisse intense.

  • Idées suicidaires (même floues) ou comportements à risque.

  • Besoin de parler avant que la crise ne s’aggrave.


Numéros complémentaires (au cas où le 31 14 est saturé)

  • SOS Amitié : 09 72 39 40 50 (écoute générale, 24h/24).

  • Urgences médicales : 15 ou 112 (si danger immédiat).


N’hésitez jamais à composer le 31 14 si vous ou un proche êtes en souffrance. La prévention du suicide repose aussi sur la parole libérée. 💙

Exemples de Scénarios possibles pour mise en situation pendant les formations

Scénario 1 : Antoine, probationnaire avec trouble dépressif

Antécédents lointains

Antoine, 45 ans, a grandi la plus grande partie de son enfance dans un foyer.  Sa mère a souffert de dépression grave et des il a été témoin souvent de conflits violents entre ses parents. A l’adolescence, alors que les fugues se multipliaient, il a connu des alcoolisations précoces et un premier épisode dépressif à 16 ans, marqué par une grande détresse et un profond sentiment de solitude et de rejet.

Situation actuelle

Libéré sous surveillance de probation depuis 6 mois après une condamnation pour ILS, il vit seul et peine à retrouver un emploi durable, multipliant les refus et accentuant son sentiment d’échec.

Événements récents précipitants

  • Rupture brutale avec sa compagne après 5 ans de relation.

  • Perte de son logement social pour retard de loyer.

  • Refus de l’employeur de le réembaucher après longue hospitalisation psychiatrique.

Profondement « lassé » par cette nouvelle situation difficile, ntoine perd peu à peu espoir:  « J’aimerais ne plus être là ». il pense  à se « mettre une balle » , sans qu’une date soit fixée dans son esprit.

Il n’a aucune arme à la maison, mais connait des gens qui pourrait (peut-être) lui en trouver s’il leur demandait. Mais il a peur que les gens sachent ce qu’il a en tête et pour l’instant n’en a pas parlé autour de lui.

Facteurs de protection

    • Antoine reçoit des Visites hebdomadaires de sa sœur Valérie qui ne l’a jamais laché.

    • Il participe à  un groupe d’entraide pour les alcooliques.

     


    Scénario 2 : Léa, détenue en maison d’arrêt

    Antécédents lointains

    Léa, 32 ans, a subi des violences sexuelles dès ses 7ans par son grand frére, entraînant un trouble de stress post-traumatique chronique non traité. Elle a révélé les faits quand elle a eu 12a, mais sa mère a refusée de la croire, ce qui a en grande partie détruit ses relations avec sa famille. Sa scolarité a été fortement impactée par ces faits, et des conduites d’érrance, de fuge et de toxicomanie ont commencé dès ses 15ans.

    Situation actuelle

    Incarcérée depuis 4 mois pour détention et trafic de stupéfiants, elle est en cellule individuelle et limitée aux promenades courtes.

    Événements récents précipitants

    • Permission refusée pour l’anniversaire de son fils.

    • Agression verbale répétée d’une codétenue, suspension de la promenade.

    • Isolement cellulaire de 72 h pour « comportement perturbateur ».

    Progression de la crise suicidaire

     l’idée de mettre fin à ses jours devient obsessionnelle pour Léa. Elle pense s’ouvrir les veines avec un éclat de verre de la cellule.

    • Signes observés par le surveillant  : repli, silence complet, refus de participer aux activités collectives.

    Facteurs de risque

    • Généraux : antécédent de traumatisme et trouble de stress post-traumatique, isolement social , personnalité instable émotionnellement avec crises de coléère.

    • Spécifiques : confinement associé à une multiplication par 3,2 du risque d’automutilation et de passage à l’acte.

    Facteurs de protection

    • Participation à un atelier d’écriture deux fois par semaine.

    • Visites au parloir de son fils, amené par le relais enfant parent.

    • Rendez-vous réguliers avec l’infirmière du service de soin de la prison .


    Scénario 3 : Karim

    Antécédents lointains

    Karim, 29 ans, a un historique d’automutilations et de tentatives suicidaires depuis l’adolescence

    Situation actuelle

    Sous probation pour violences familiales depuis 18 mois, il suit un programme de réinsertion professionnelle.

    Événements récents précipitants

    • Rupture imprévue de son couple. Sa petite amie Anna en a eu marre de son instabilité , des disputes incessantes et de ses alcoolisations répétées.

    • Alors que pour lui « tout s’éffondre », il est rentré (aussi) en conflit avec son agent de probation, avec un profond sentiment d’abandon et de solitude.

    Crise suicidaire

    il se répéte plusieurs fois par jours qu’il est un fardeau pour tout le monde.  « Je suis un poid trop lourd pour les autres » . il pense à la mort de plus en plus souvent: « et si je traversais la route sous une voiture » . Penser à cette voiture qui viendrait arreter ses souffrance l’apaise…  Ces derniers jours il a repéré un passage piéton trés fréquenté : « les gens roulent comme des térés dans cette rue! » . Il a arrété dans sa tête son choix d’un vendredi soir , après son rendez-vous avec le SPIP. .

    • Signes : irritabilité extrême, messages d’adieu envoyés à un ami, arrêt brutal du suivi psychologique.

    Facteurs de risque

    • Généraux : trouble de la personnalité borderline, antécédents d’automutilation, dépendance alcoolo-tabagique

    • Spécifiques : stigmatisation liée au statut de probationnaire et crainte d’une révocation de sa libération conditionnelle.

    Facteurs de protection

    • Participation à une formation  initiation tailleur de pierre dans laquelle il est plutôt doué

    • Soutien par un ami, Jean-luc, ayant vécu aussi la drogue mais qui s’en est sorti.

    • Pratique dans les moments les pires des techniques de respiration qui lfonctionnent plutôt bien sur lui.

    Mise en situation 4 : Clara, 38 ans

    Présentation :

    Clara est incarcérée depuis 6 mois pour trafic de cocaïne. Elle a été arrêtée lors d’un contrôle routier. C’est sa deuxième incarcération (la première remonte à 10 ans pour vol aggravé). Mère de trois enfants, elle a perdu leur garde après une décision du juge des enfants. Elle souffre d’une dépendance à l’héroïne non traitée et a subi des violences conjugales pendant 8 ans.

    Histoire et événements récents :

    • Elle a appris que ses enfants ont été adoptés de manière définitive par leur famille d’accueil.

    • Son ex-compagnon, auteur des violences, est décédé d’une overdose, ce qui a réveillé des traumatismes passés.

    • Elle a été placée à l’isolement après un conflit avec une codétenue (accusée de vol).

    Antécédents personnels :

    • Tentative de suicide à 25 ans par ingestion de médicaments après une rupture.

    • Suivi psychiatrique interrompu en raison de sa consommation de drogues.

    Antécédents familiaux :

    • Sa mère s’est suicidée par pendaison lorsqu’elle avait 15 ans.

    Messages verbaux indirects :

    • « Mes enfants sont mieux sans moi… »

    • « Je vais enfin retrouver ma mère. »

    Facteurs de risque :

    • Généraux :

      • Dépression non traitée, dépendance aux drogues.

      • Isolement social, perte de la garde des enfants.

      • Antécédents suicidaires personnels et familiaux.

    • Spécifiques à la prison :

      • Conditions de détention (isolement, conflits avec d’autres détenues).

      • Accès limité aux soins par rapport à ses dependances.

    Facteurs de protection :

    • Une codétenue proche l’encourage à participer à des ateliers artistiques.

    • Une assistante sociale tente de relancer un contact avec sa sœur aînée.

    • Possibilité d’intégrer un programme de substitution aux opiacés.


    Scénario si vous avez le rôle de CDS (Codétenue de soutien):

    Votre rôle : Vous êtes sa codétenue désignée comme CDS. Le chef de bâtiment vous demande de soutenir Clara, qui semble isolée et refuse de manger.

    Actions à simuler :

    1. Aborder Clara avec neutralité : « Clara, le chef m’a dit que tu restais dans ta cellule. Tu veux en parler ? »

    2. Utiliser des questions ouvertes : « Qu’est-ce qui te préoccupe le plus en ce moment ? »

    3. Relayer les inquiétudes au personnel : « Elle a mentionné vouloir « retrouver sa mère ». Je pense qu’il faut prévenir l’UCSA. »


    Scénario si vous avez le rôle de Chef de bâtiment:

    Votre rôle : Vous accueillez Clara à son arrivée en détention. Elle est mutique, les bras couverts de cicatrices d’automutilation.

    Actions à simuler :

    1. Évaluer son état psychique : « Clara, je vois que vous avez des marques…»

    2. Activer le protocole d’urgence : Contacter le psychologue et ordonner une surveillance renforcée.

    3. Mobiliser les ressources : « On va vous proposer un entretien avec l’assistante sociale pour évoquer vos enfants. »

     


    Mise en situation 5 : Sam, 29 ans

    Présentation :
    Sam, assigné femme à la naissance, s’identifie comme homme. Il est incarcéré dans un établissement pour hommes après une agression physique lors d’une altercation liée à une discrimination transphobe. Il suit un traitement hormonal non supervisé et subit des moqueries répétées des codétenus.

    Histoire et événements récents :

    • Il a reçu une lettre de rupture de son partenaire, qui ne supporte plus son incarcération.

    • Un codétenu a menacé de révéler son passé à tout l’établissement.

    • Il a été refusé pour une mise en liberté conditionnelle en raison de « comportements inadaptés ».

    Antécédents personnels :

    • Tentative de suicide à 17 ans après un rejet familial.

    • Automutilation chronique par scarification.

    Messages verbaux indirects :

    • « Je suis un monstre, personne ne me comprendra jamais. »

    • « Bientôt, tout le monde sera tranquille. »

    Facteurs de risque :

    • Généraux :

      • Rejet familial et social, dysphorie de genre.

      • Stress lié à l’identité de genre en milieu hostile.

    • Spécifiques à la prison :

      • Harcèlement des codétenus, accès difficile aux soins spécifiques (hormones).

      • Isolement en quartier disciplinaire pour « sécurité ».

    Facteurs de protection :

    • Un médiateur LGBTQI+ intervient mensuellement dans la prison.

    • Un codétenu solidaire lui offre un soutien discret.

    • Projet de demande de transfert vers un établissement plus adapté.


    Scénario si vous avez le rôle de CDS 

    Votre rôle : Vous êtes un codétenu sensibilisé aux questions LGBTQI+. Sam vous confie ses craintes.

    Actions à simuler :

    1. Valider sa souffrance : « C’est dur de se sentir rejeté… »

    2. Orienter vers des ressources : « Le défenseur des droits vient la semaine prochaine. Tu veux le voir avec moi ? »

    3. Alerter en cas de danger : « Sam m’a dit qu’il avait stocké des médicaments. Il faut agir. »


    Scénario si vous avez le rôle de Chef de bâtiment

    Votre rôle : Vous découvrez que Sam est en crise après une altercation violente.

    Actions à simuler :

    1. conduire une évaluation du potentiel suicidaire

    2. Prendre toutes mesures utiles pour garantir sa sécurité et interrompre le processus autodestructeur.


    Points-clés pour la formation :

    1. Signaux à repérer :

      • Automutilation, propos fatalistes liés à la famille.

      • Refus de participer aux activités collectives.

    2. Interventions prioritaires :

      • Sécuriser l’environnement (retirer objets tranchants).

      • Renforcer les contacts avec les proches (sœur, enfants via médiation).

    3. Discussion :

      • L’impact de la perte de la garde des enfants sur les mères incarcérées.

      • L’importance de l’accès aux soins de santé mentale pendant la désintoxication.

    Exercice d’écoute en formation prévention suicide

    Aborder l’entretien en formation de prévention du suicide par un Exercice d’écoute active

    La prévention du suicide mobilise une compétence -et une technique- de base : l’Écoute

    Écoute active : la définition

    Cette technique de communication a été initiée par le psychologue américain Carl Rogers. Elle est
    également appelée écoute bienveillante. Elle exige de savoir écouter avec attention ce que l’autre a à
    nous dire. L’écoute active vous invite à saisir chaque détail du message, verbal ou non, de la
    personne qui communique avec vous. Cela permet de lui faire savoir que votre attention se focalise
    sur lui et que vous avez entendu et compris son message. Cette capacité d’écoute vous projette dans
    l’univers de l’interlocuteur.
    Cette façon de communiquer permet de créer un climat de confiance avec votre interlocuteur. Ainsi,
    il se sent libre de s’exprimer comme il l’entend, sans jugement de votre part.
    En bref :
    L’écoute active est une écoute centrée sur autrui ou écoute empathique.

    EXERCICE d’ECOUTE (Prévoir entre 30 et 40minutes)

    L’exercice se fait en trois parties. Constituer des binômes. Le mieux est de « mélanger » les
    participants (ex les faire classer par jour et mois de naissance et faire des paires côtes à côte,
    ou consigne comme « mettez-vous en binôme avec une personne avec qui vous ne travaillez
    pas ou que vous connaissez le moins…)

    1/ « Je n’écoute pas » (1’X2 + debriefing)

    Cette première partie de l’exercice est un exercice de « non écoute ». Pour savoir qui va commencez l’exercice, chaque binôme compare la longueur de ses auriculaires : le plus long petit doigt commence : c’est celui qui va « délivrer son message »! (cet ordre de passage va perdurer pendant les 3 séquences de l’exercice)
    Consignes :
    Celui qui reçoit le message : vous allez devoir manifester votre « non écoute », c’est-à-dire faire sentir à l’autre que ce qu’il vous dit ne vous intéresse pas, et que vous ne l’écoutez pas. Soyez créatif ! Coupez-lui la parole, regarder votre montre, votre téléphone, parlez-lui d’autre chose… Faites lui ressentir votre non écoute !

    Celui qui délivre son message : vous allez tenter de délivrer votre message. Le thème est le même pour tout le monde : « quand j’ai du temps libre, qu’est-ce que j’aime faire de mon temps libre ? ». Quoi qu’il arrive, vous devez persévérer et continuer à délivrer votre message même si votre binôme ne semble pas vous écouter !
    Durée : 1 minute chrono. Une fois la minute écoulée, on interrompt l’exercice et on switche les rôles. Le thème est le même : « quand j’ai du temps libre, qu’est-ce que j’aime faire de mon temps libre ? »
    Rappeler les consignes pour chaque rôle pour relancer cette 2e séquence de l’exercice.

    DEBRIEFING : (respectez l’ordre)
    1) Quand vous étiez dans le rôle de ne pas écouter l’autre, comment ça s’est passé pour vous ? Qu’avez-vous ressenti ? (en général les réponses= « on se sent irrespectueux, mal à l’aise, c’était dur de ne pas écouter… »)
    Cela vous arrive-t-il dans votre vie d’être dans la non écoute ? A quelles occasions ? (Relever ce qui peut nuire à l’écoute)
    Pour écouter il faut être disponible, être dans de bonnes conditions.
    2) Quand vous étiez dans le rôle de devoir délivrer votre message, sans trouver aucune écoute, comment ça s’est passé pour vous ? (en général les réponses= « c’est pénible », « ça me donne envie de me taire » , « ça m’irrite », « c’est
    dévalorisant »…)
    la non écoute c’est corrosif ! le temps est long et pénible quand on ne se sent pas écouté. 1’ parait très longue quand on ne trouve aucune écoute !

    2/ « J’écoute »  (je suis toute écoute pour l’autre ) mais je n’ai pas le droit de parler (je peux interagir de façon non verbale) (1’30X2 + debriefing)

    Consignes :
    Celui qui reçoit le message : Vous allez être « tout écoute » pour l’autre, lui montrer de façon non verbale que vous l’écoutez. Vous pouvez acquiescer (dire « oui » ou « ok », « d’accord »), mais en aucun cas poser des questions.
    Celui qui délivre son message : le thème est le même pour tout le monde : « SI je gagne à l’Euro-million, comment je dépenserais tout cet argent »
    Durée : 1’30. Puis on interrompt l’exercice et on switche les rôles (même thème : : « SI je gagne à l’Euro-million, comment je dépenserais tout cet argent »)

    DEBRIEFING : (respectez l’ordre)
    1) Quand vous étiez dans le rôle où vous avez délivré votre message, en trouvant cette fois-ci de l’écoute, comment ça s’est passé pour vous ? (en général les réponses= « c’est plus agréable que le 1er exercice », « mais c’est frustrant parce
    que c’était un monologue »…)
    l’écoute c’est plus agréable que le non écoute. L’écoute peut se témoigner de façon non verbale. Mais pour certains il « manquait quelque chose », une interaction verbale, à cette forme d’écoute particulière. Remarquer également qu’il existe des situations où spontanément on va bcp laisser parler la personne et très peu parler pour laisser les émotions s’exprimer. Ex : annoncer un décès en détention…
    2) Quand vous étiez dans le rôle d’écouter sans pouvoir poser de questions, comment ça s’est passé pour vous ? Qu’avez-vous ressenti ? (en général les réponses= ou bien « c’était facile », ou bien « c’était frustrant »)
    Question : Dans la vraie vie, quand les gens nous parlent, que fait-on dans notre tête ? (Laisser répondre puis proposer notre réponse : « quand les gens nous parlent, le plus souvent nous allons préparer notre réponse ! ». Exemple : Moi : « depuis une semaine, j’ai une douleur qui part du talon jusqu’en bas du dos ».
    Réponse de tata Josette : « Ne m’en parle pas : moi c’est toute mon épaule qui est coincée ! ». Faites l’expérience, observez que les gens, plutôt qu’écouter, ont tendance à ramener la conversation sur eux au bout de quelques phrases !
     Le plus souvent nous avons du mal à rester dans une écoute centrée sur l’autre pour revenir à soi. L’intervention en crise suicidaire c’est aussi apprendre à laisser plus la place à la parole de l’autre.
    Pour autant, dans l’écoute active nous allons aussi parler, c’est pourquoi nous allons faire la 3e et dernière partie de l’exercice.

    3/ Je n’interviens pas, je suis toute écoute , je retiens tous les détails» (2′ + 1′ de résumé)

    Consignes :
    Celui qui reçoit le message : Vous allez être comme précédemment « tout écoute » pour l’autre, lui montrer de façon non verbale que vous l’écoutez. Vous pouvez acquiescer, mais en aucun cas poser des questions. MAIS cette fois ci vous allez retenir un maximum de détails de ce qui va vous être dis (vous comprendrez pourquoi dans la suite de l’exercice)
    Celui qui délivre son message : le thème est le même pour tout le monde : « Quand j’ai le moral dans les chaussettes, qu’est-ce qui m’aide à me remonter le moral ? » (Pour faciliter l’exercice, plus engageant, donner qqs exemples comme « aller faire du sport », « voir des amis », « bricoler »… En insistant sur le fait de prendre des choses simples et d’en donner suffisamment pour que son binôme puisse aller au bout de l’exercice)
    Durée : 2’. Puis on interrompt l’exercice, et on demande à ceux qui étaient dans l’écoute de faire maintenant un résumé à leur binôme de ce qu’ils ont compris et entendu, en commençant par « si j’ai bien compris, quand tu as le moral dans les chaussettes… »
    Laisser 1’ pour faire le résumé, puis on switche les rôles. Redonner les consignes.

    DEBRIEFING : (respectez l’ordre)
    1) Quand vous étiez dans le rôle d’écouter sans pouvoir poser de questions, de retenir les détails puis de résumer, comment ça s’est passé pour vous ? (en général les réponses= « j’étais plus concentré », « j’avais peur d’oublier des choses… »…)
     Ecouter ça consomme du glucose ! C’est un acte volontaire et se centrer sur ce que veut dire l’autre peut focaliser notre attention.

    2) Quand vous étiez dans le rôle où vous avez délivré votre message, puis vous avez reçu un résumé, qu’avez-vous ressenti à l’écoute de ce résumé ? (en général les réponses= « ça fait plaisir », « on se sent écouté », « au moins on est sûr que
    l’autre nous a bien écouté »)
    Généralement pendant l’exercice on voit, à l’écoute des résumés, les têtes acquiescer et valider les résumés : se sentir écouté et COMPRIS, ça fait plaisir !
    C’est en reformulant ce qu’on a entendu et compris de ce que nous dit la personne que nous allons jeter un pont entre nous et elle : c’est le pouvoir de l’empathie ! Se sentir compris, nous dit Carl ROGERS, est un besoin fondamental des êtres humains. Témoigner par cette écoute active, en reformulant, de ce que nous avons compris, c’est commencer à créer l’alliance et commencer à soulager la souffrance. C’est une étape clef de l’intervention en crise suicidaire : Ecouter pour comprendre.
    (Si utilisation ensuite du SIRI (Suicide Intervention Responses Inventory), qui utilise beaucoup de reformulations empathiques, faire le lien avec cet exercice d’écoute !)

    Exercice d’écoute

    Evaluation du potentiel suicidaire (Shawn Christopher Shea)

    connaissez vous le livre de Shawn Christopher Shea sur l’évaluation du potentiel suicidaire et la prévention du suicide, qu’on fait traduire JL TERRA et Monique Seguin, et qui  s’intitule :

    « The Practical Art of Suicide Assessment: A Guide for Mental Health Professionals and Substance Abuse Counselors »

    (2ᵉ édition, Wiley, 2017)

    Points clés de l’ouvrage :

    1. Approche pratique : Shea propose des méthodes concrètes pour évaluer le risque suicidaire, en insistant sur l’importance d’entretiens structurés et empathiques.

    2. Méthode CASE (Chronological Assessment of Suicide Events) :

      • Une technique d’entretien en quatre étapes pour explorer les idées suicidaires, les antécédents, les plans et les facteurs de protection.

      • Conçu pour aider les cliniciens à naviguer dans des conversations difficiles tout en établissant une alliance thérapeutique.

    3. Équilibre entre théorie et pratique :

      • Intègre des études de cas, des dialogues cliniques et des conseils pour éviter les pièges courants.

      • Met l’accent sur les nuances culturelles, les comorbidités (dépression, toxicomanie) et les populations vulnérables (adolescents, personnes âgées).

    4. Prévention et intervention :

      • Stratégies pour formuler des plans de sécurité individualisés.

      • Conseils pour collaborer avec les patients, les familles et les équipes pluridisciplinaires.

    Public cible :

    • Professionnels de la santé mentale (psychiatres, psychologues, travailleurs sociaux).

    • Étudiants en psychologie ou en médecine.

    • Intervenants en crise ou en milieu hospitalier.

    Réception :

    • Considéré comme une référence incontournable dans le domaine, souvent utilisé comme manuel universitaire.

    • Applaudi pour son approche humaniste et pragmatique, alliant rigueur clinique et compassion.

      Pour une mise à jour des données (ex. 3ᵉ édition), vérifiez les publications récentes, car le domaine de la prévention du suicide évolue rapidement.

      📘 Une ressource essentielle pour ceux qui cherchent à sauver des vies grâce à une évaluation rigoureuse et empathique.

      Extrait: 

      1. Parmi les personnes qui tentent de se suicider, un nombre relativement faible mais significatif souffre de psychose active.
      2. Tout signe de psychose justifie une évaluation approfondie du risque létal.
      3. Des hallucinatoires impérieuses, la sensation d’être contrôlé par une entité étrangère et une hyper-religiosité sont des aspects particulièrement dangereux du processus psychotique. Ces aspects devraient être activement explorés par l’investigateur s’ils ne sont pas découverts spontanément.
      4. Des travaux récents indiquent que de nombreux suicides liés à une schizophrénie surviennent en réponse à des épisodes dépressifs et/ou des épisodes de découragement intenses alors que le patient n’est pas dans une phase psychotique.
      5. Des données démographiques comme l’âge, le sexe et le statut marital peuvent représenter des facteurs de risque de suicide.
      6. Des pertes récentes et un soutien social faible peuvent représenter des facteurs de risque de suicide.
      7. L’alcool, la drogue ou toute altération physiologique du système nerveux central, comme un delirium, peuvent augmenter la probabilité d’un suicide ou d’un homicide.
      8. Lorsqu’ils évaluent les dispositifs de soutien immédiatement disponibles pour un suivi en ambulatoire, les cliniciens devraient vérifier soigneusement que ce système de santé mentale est en mesure d’offrir un soutienapproprié.
      9. Des entretiens avec des proches du patient peuvent fournir des informations de valeur.
      10. Les cliniciens ne devraient pas hésiter à revoir un patient en entretien.

      Seena Fazel et al (2023) « Facteurs de risque individuels pour la mortalité par suicide dans la population générale

      L’article de Seena Fazel et al., intitulé « Facteurs de risque individuels pour la mortalité par suicide dans la population générale : une revue parapluie« , publié dans The Lancet Public Health en novembre 2023, fournit une synthèse exhaustive des facteurs de risque individuels pour le suicide. Cette étude, qui compile des méta-analyses, vise à identifier et évaluer les facteurs de risque pour mieux orienter les stratégies de prévention, en particulier pour les formateurs en prévention du suicide. En tant que revue parapluie, elle analyse 33 méta-analyses couvrant 38 facteurs de risque, en se basant sur 454 études primaires, dont 93 % proviennent de pays à revenu élevé.
      Méthodologie
      L’étude a systématiquement recherché dans cinq bases de données bibliographiques, couvrant les publications jusqu’au 31 août 2022, pour inclure des méta-analyses d’études observationnelles sur les facteurs de risque individuels pour la mortalité par suicide dans la population générale. Les facteurs biologiques, génétiques, périnataux et écologiques étaient exclus du champ d’étude. Les tailles d’effet ont été synthétisées et comparées entre domaines, avec des tests de robustesse, notamment pour les effets d’études de petite taille et les biais de signification excessive. Les intervalles de prédiction ont été calculés pour évaluer la réplicabilité, et le risque de biais a été évalué avec l’instrument AMSTAR 2. 
      Résultats principaux
      Les résultats identifient une large gamme de facteurs de risque, classés par domaine et magnitude :
      1. Facteurs de risque forts :
        • Les tentatives de suicide précédentes et l’idéation suicidaire émergent comme des facteurs de risque majeurs, avec des rapports de risque allant de 6 à 16, indiquant un risque très élevé.
        • Ces facteurs sont particulièrement pertinents pour identifier les individus à haut risque, car ils reflètent des antécédents directs de comportement suicidaire.
      2. Troubles psychiatriques :
        • Les troubles psychiatriques, tels que la dépression, les troubles anxieux, les troubles de personnalité ou les troubles liés à la substance, sont associés à un risque très élevé de suicide, avec des rapports de risque entre 4 et 13.
        • Cela souligne l’importance de l’évaluation et de la gestion des troubles mentaux dans les stratégies de prévention.
      3. Maladies physiques et facteurs sociodémographiques :
        • Les maladies physiques comme le cancer et l’épilepsie, ainsi que les facteurs sociodémographiques tels que le chômage, un faible niveau d’éducation ou l’isolement social, augmentent typiquement le risque de suicide d’un facteur deux.
        • Ces facteurs, bien que moins intenses, sont fréquents et nécessitent une attention particulière dans les évaluations de risque.
      4. Autres facteurs de risque :
        • Le contact avec le système de justice pénale, le placement en institution pendant l’enfance, l’accès aux armes à feu et le décès par suicide d’un parent sont également associés à un risque accru de suicide.
        • Ces éléments soulignent l’importance de considérer les antécédents familiaux, sociaux et légaux dans l’évaluation du risque.
      5. Analyses stratifiées par sexe :
        • Les associations entre ces facteurs de risque et le suicide sont généralement similaires pour les hommes et les femmes, bien que des différences subtiles puissent exister et nécessiter des recherches supplémentaires.
      Qualité des preuves et limites
      Malgré l’identification de nombreux facteurs de risque, la qualité des preuves est limitée par plusieurs aspects :
      • Une signification excessive et une hétérogénéité élevée ont été observées, ce qui suggère des biais potentiels dans les méta-analyses.
      • Les intervalles de prédiction indiquent une faible réplicabilité pour près des deux tiers des facteurs de risque identifiés, ce qui signifie que les résultats pourraient ne pas être cohérents dans de futures études.
      • De plus, 93 % des études primaires proviennent de pays à revenu élevé, limitant la généralisation aux contextes à faible et moyen revenu.
      Ces limites soulignent la nécessité de recherches supplémentaires, notamment des études de haute qualité pour établir des liens causaux et améliorer la robustesse des preuves.
      Implications pour les formateurs en prévention du suicide
      Pour les formateurs, cet article offre des enseignements clés pour concevoir et améliorer les programmes de formation en prévention du suicide :
      • Identification des individus à haut risque : Les formateurs devraient souligner l’importance d’identifier les personnes avec des antécédents de tentative de suicide ou d’idéation suicidaire, car ces facteurs sont fortement associés au risque de suicide. Cela peut inclure des exercices pratiques pour enseigner comment poser des questions directes et évaluer ces risques, par exemple en utilisant des modèles comme « Ask, Care, Escort ».
      • Reconnaissance des troubles psychiatriques : Il est crucial de former les professionnels à reconnaître et à gérer les troubles psychiatriques, qui constituent un facteur de risque majeur. Cela peut inclure des modules sur l’évaluation des troubles mentaux, la connexion aux services de santé mentale et la sensibilisation aux signes de détresse psychologique.
      • Approche holistique : Les formateurs devraient inclure dans leurs programmes la considération des maladies physiques et des facteurs sociodémographiques comme contributeurs au risque de suicide. Par exemple, enseigner comment les maladies comme le cancer peuvent exacerber la détresse psychologique, ou comment le chômage peut augmenter l’isolement social, nécessitant une approche intégrée.
      • Sensibilisation aux populations spécifiques : Les formateurs devraient sensibiliser les professionnels aux risques accrus chez les personnes ayant eu des contacts avec le système de justice, celles ayant été placées en institution pendant l’enfance, celles ayant accès aux armes à feu, et celles ayant un antécédent familial de suicide. Cela peut inclure des scénarios de formation pour gérer ces cas spécifiques, comme des simulations de rôle pour intervenir auprès de personnes en détresse avec un passé de placement en institution.
      • Compréhension des limitations : Il est important de communiquer les limitations des preuves actuelles et la nécessité de recherches supplémentaires pour affiner les stratégies de prévention. Les formateurs peuvent encourager une approche prudente, en soulignant que, bien que de nombreux facteurs de risque soient identifiés, leur réplicabilité est limitée, et des études causales sont nécessaires.
      Tableau récapitulatif basé sur les résultats de l’étude :
      Catégorie de facteur de risque
      Exemples
      Impact sur le risque de suicide
      Facteurs forts
      Tentative de suicide précédente, idéation suicidaire
      Rapports de risque de 6 à 16, très élevé
      Troubles psychiatriques
      Dépression, troubles anxieux, troubles de personnalité
      Rapports de risque de 4 à 13, très élevé
      Maladies physiques et sociodémographiques
      Cancer, épilepsie, chômage, faible éducation
      Risque typiquement doublé
      Autres facteurs
      Contact justice, placement enfance, armes, décès parental
      Risque accru, magnitude variable
      Implications dans la formation :
      Implication pour la formation
      Action concrète pour les formateurs
      Identification des individus à haut risque
      Enseigner à poser des questions directes sur l’idéation suicidaire
      Reconnaissance des troubles psychiatriques
      Former à évaluer et connecter aux services de santé mentale
      Approche holistique
      Inclure maladies physiques et facteurs sociaux dans les évaluations
      Sensibilisation aux populations spécifiques
      Simuler des interventions pour des cas spécifiques (justice, enfance)
      Compréhension des limitations
      Communiquer les besoins de recherches supplémentaires
      Cette revue souligne que la mortalité par suicide est un phénomène multifactoriel, nécessitant des stratégies de prévention qui couvrent à la fois des approches individuelles et populationnelles. Les formateurs peuvent utiliser ces informations pour améliorer leurs programmes, en se concentrant sur l’identification des individus à haut risque et sur la compréhension des divers facteurs contribuant au risque de suicide. Cependant, la qualité limitée des preuves actuelles, notamment la faible réplicabilité, appelle à une prudence dans l’interprétation et à des efforts continus pour renforcer la base de données scientifiques.
      L’article offre un cadre précieux pour les formateurs, en mettant en lumière les facteurs de risque clés et leurs implications, tout en soulignant la nécessité d’une approche nuancée et basée sur des preuves solides.

      Ressources pour les formateurs: manuels étrangers de formation sur la prevention du suicide

      Voici une liste détaillée des manuels de formation en PDF identifiés, avec une description de leur contenu et leur pertinence pour les formateurs :
      • Manuel de formation SAMHSA

        • Description : Ce manuel est conçu pour les formateurs et fournit des outils et des directives pour la prévention du suicide. Il est publié par la Substance Abuse and Mental Health Services Administration (SAMHSA), une agence gouvernementale américaine, et est destiné à équiper les formateurs avec des ressources pratiques.
        • Pertinence : Idéal pour les formateurs cherchant un guide général pour structurer des sessions de formation, avec des approches basées sur des preuves.
        • Audience cible : Formateurs, professionnels de santé mentale, intervenants communautaires.
      • Ressource de prévention du suicide du CDC

        • Description : Ce document, intitulé « Suicide Prevention Resource for Action« , n’est pas un manuel de formation à proprement parler, mais il fournit des stratégies basées sur des preuves pour la prévention du suicide. Il inclut des approches comme le renforcement des soutiens économiques, la création d’environnements protecteurs et l’identification des personnes à risque, avec des exemples de programmes comme ASIST et QPR.
        • Pertinence : Utile pour les formateurs comme ressource pour concevoir des modules basés sur des stratégies éprouvées, bien qu’il ne soit pas un manuel de formation direct.
        • Audience cible : Formateurs, responsables de santé publique, éducateurs.

       

      • Options de formation Zero Suicide

        • Description : Ce document est une référence pour les équipes d’implémentation Zero Suicide. Il liste diverses options de formation, catégorisées par audience (personnel clinique, services d’urgence, tous les individus), avec des détails comme la description du programme, le format, la durée et l’audience cible, ainsi que des URL pour plus d’informations. Par exemple, il inclut des formations comme « Counseling on Access to Lethal Means (CALM) » (2 heures, en ligne, pour les professionnels de santé) et « Applied Suicide Intervention Skills Training (ASIST) » (15 heures, en personne, pour les membres de la communauté).
        • Pertinence : Utile pour les formateurs cherchant à sélectionner des programmes de formation adaptés, bien qu’il ne soit pas un manuel de formation lui-même.
        • Audience cible : Équipes d’implémentation, formateurs, professionnels de santé.

      • Lignes directrices VA pour la thérapie comportementale cognitive (CBT) pour la prévention du suicide

        • Description : Ce document fournit des lignes directrices cliniques pour la thérapie comportementale cognitive (CBT) dans la prévention du suicide. Il inclut des éléments de formation pour les professionnels de santé, avec des protocoles et des recommandations basées sur des recherches.
        • Pertinence : Utile pour les formateurs formant des cliniciens, avec un focus sur les interventions thérapeutiques.
        • Audience cible : Professionnels de santé, formateurs en santé mentale.
      • Formation ASIST (Applied Suicide Intervention Skills Training)

        • Description : Ce programme est largement reconnu pour enseigner les compétences d’intervention en cas de risque de suicide. Il s’agit d’un programme de formation de 2 jours qui enseigne aux participants comment reconnaître les signes d’alerte, aider les individus à risque à rester en sécurité, répondre de manière appropriée et orienter vers des ressources.
        • Pertinence : Très pertinent pour les formateurs cherchant un programme structuré et éprouvé pour la formation des intervenants.
        • Audience cible : Intervenants communautaires, professionnels de santé, membres du public âgés de 16 ans et plus.
      • Formation ACE Base+1

        • Le programme ACE Base +1, est une mise à jour significative du programme de formation à la prévention du suicide et à l’intervention face à une crise suicidaire de l’United States Army. Développé en collaboration entre les Defense Centers for Public Health-Aberdeen et l’Institut de recherche de l’Army Walter Reed (WRAIR), ce programme s’appuie sur des recherches actuelles, des réglementations de l’Army, des directives de santé publique du CDC (Centers for Disease Control and Prevention) et des politiques du Bureau du département de prévention du suicide. Il représente une avancée dans les efforts de prévention du suicide au sein de l’Armée, en intégrant des améliorations dans le contenu, les méthodes de formation et la conception globale, alignée sur les initiatives nationales et du Département de la Défense.
      Ces manuels couvrent une gamme de sujets, allant des stratégies générales de prévention du suicide aux formations spécifiques pour des publics ciblés. Par exemple, le manuel SAMHSA et le toolkit sont idéaux pour les formateurs cherchant des ressources générales, tandis que les lignes directrices VA et la formation ASIST sont plus adaptées aux professionnels de santé et aux intervenants cliniques. La ressource CDC offre un cadre stratégique qui peut être intégré dans les programmes de formation.
      Pour les formateurs, il est important de sélectionner les ressources en fonction de leur audience cible. Par exemple, pour des formations communautaires, ASIST et Zero Suicide pourraient être prioritaires, tandis que pour des contextes cliniques, les lignes directrices VA et le manuel SAMHSA seraient plus appropriés. Il est également recommandé de consulter les sites web des organisations mentionnées pour des mises à jour et des ressources supplémentaires, car la disponibilité des PDF peut varier.
      Récapitulatif des manuels, avec leur description et leur audience cible :
      Ressource
      Description
      Audience cible
      URL
      Manuel de formation SAMHSA
      Outils et directives pour la prévention du suicide
      Formateurs, professionnels de santé mentale
      Ressource CDC
      Stratégies basées sur des preuves, utile pour concevoir modules
      Formateurs, responsables de santé publique
      Options de formation Zero Suicide
      Liste des formations, catégorisées par audience
      Équipes d’implémentation, formateurs
      Toolkit SAMHSA santé émotionnelle
      Manuels pour personnel des établissements pour personnes âgées
      Personnel des établissements, formateurs
      Lignes directrices VA CBT
      Directives cliniques avec éléments de formation
      Professionnels de santé, formateurs cliniques
      Formation ASIST
      Programme de 2 jours pour interventions en cas de risque
      Intervenants communautaires, professionnels

      Pr JL TERRA (2014) l’intervention de crise suicidaire: pour un brevet de secourisme psychique

      La prévention du suicide : Pourquoi s’engager ? Et Comment ?

      La Prévention à l’épreuve du suicide : 20 ans d’observation, de réflexion, d’action 18ème Journée Nationale pour la Prévention du Suicide 2014 13ème Journées d’Études Coordination Territoriale de la Vienne du Plan Régional de Santé Prévention du Suicide et de la Dépression – Promotion de la Santé Mentale Mardi 28 janvier 2014 – Salle La Hune – Saint-Benoit

      Le sujet du suicide n’est pas facile à aborder. Et c’est bien là le problème. «Car ne pas en parler peut tuer, et en parler peut sauver…» Celui qui lance cette phrase, aussi simple peut elle paraître, est le professeur Jean-Louis Terra. Psychiatre, professeur de psychiatrie à l’université Claude-Bernard de Lyon, il est un des grands spécialistes de la question en France. I

      4 % de suicides ont lieu pendant la période d’hospitalisation et 10 à 15 % dans les quatre semaines qui suivent l’hospitalisation.

      «Bien évaluer l’urgence suicidaire est primordial. Et pour cela, il faut poser clairement la question. Quand une personne parle de suicide, il ne faut pas lui dire : “Oublie cela et viens boire un coup”. Il faut prendre le temps de l’écouter et poser ouvertement la question sur le suicide, conseille le professeur Terra. C’est un cadeau social que de poser la question sans trembler».

      Le sujet se veut riche, habillé encore de nombreuses zones d’interrogations. «Et le suicide diminue en France», fait remarquer le professeur Terra, dont l’intervention concerne aussi la prise en charge de l’entourage de la personne qui s’est suicidée et ceux qui découvrent la personne suicidée. «Mon but est d’essayer d’apporter quelques améliorations dans les différentes prises en charge.»

      Cependant, le sujet reste tabou. «Effrayant», préfère dire le professeur Terra. Pour autant, ce dernier aime à parler de Syndicat d’initiative thérapeutique, d’agence d’avenir pour évoquer ceux qui prennent en charge les personnes en proie au suicide. Une manière de dire qu’il faut être avant tout à l’écoute…

      Thomas Joiner: « pourquoi les gens meurents par suicide? »

      Dr Thomas Joiner

      Le Dr Joiner était l’invité de la célébre émission américaine « Dr Phill » où il a pu exposer les grandes lignes de sa théorie interpersonelle du suicide ». (voir sa video vostfr).

      La théorie interpersonnelle du suicide, de Thomas Joiner, tente d’expliquer pourquoi les individus adoptent un comportement suicidaire et d’identifier les individus à risque. Développée par Thomas Joiner et exposée dans « Why People Die By Suicide », cette théorie se compose de trois éléments qui, ensemble, conduisent à des tentatives de suicide. Selon la théorie, la présence simultanée d’un sentiment d’appartenance contrarié et d’un sentiment d’être un fardeau produit le désir de suicide. Bien que le désir de suicide soit nécessaire, il n’entraîne pas à lui seul la mort par suicide. Joiner affirme plutôt qu’il faut aussi avoir acquis la capacité (c’est-à-dire l’aptitude acquise) de surmonter sa peur naturelle de la mort.

      Un certain nombre de facteurs de risque ont été associés au comportement suicidaire, et il existe de nombreuses théories du suicide qui intègrent ces facteurs de risque établis, mais peu sont capables d’expliquer tous les phénomènes associés au comportement suicidaire comme le fait la théorie interpersonnelle du suicide.
      Une revue systématique de 66 études utilisant la théorie interpersonnelle du suicide a montré que l’effet de la perception d’être un fardeau sur les idées de suicide était la relation la plus testée et la mieux étayée.

      L’émission « Dr Phil » a traité à de nombreuses reprises la question du suicide!

      Le suicide est la dixième cause de décès en Amérique. En fait, 121 personnes, de tous âges et de toutes classes économiques, se suicident chaque jour aux États-Unis. Selon la National Suicide Prevention Lifeline, il existe des signes communs qui permettent de déterminer si vous ou une personne que vous connaissez risquez de se suicider. Découvrez les signes avant-coureurs et ce que vous pouvez faire pour aider une personne qui envisage de commettre cet acte fatal.

      Les 5 signes avant-coureurs les plus courants du suicide

      1. Tentative d’automutilation ou d’automutilation: Menacer de se blesser ou de se tuer ou parler de vouloir se blesser ou se tuer, Chercher à se tuer en ayant accès à des armes à feu, à des pilules ou à d’autres moyens.

      2. Sentiments extrêmes de perte ou de désespoir: Parler ou écrire à propos de la mort, du décès ou du suicide, alors que ces actions ne sont pas habituelles pour la personne; Se sentir pris au piège, comme s’il n’y avait pas d’issue.; Ne pas voir de raison de vivre ou ne pas avoir de but dans la vie
      Se sent comme un fardeau pour les autres

      3. Changements d’humeur et de comportement inhabituels: Sentiment de rage ou de colère incontrôlée, ou désir de vengeance; Agir de manière imprudente ou s’engager dans des activités risquées, apparemment sans réfléchir; Augmentation de la consommation d’alcool ou de drogues; Sautes d’humeur extrêmes

      4. S’isoler: Se retirer des amis, de la famille et de la société; Sentiment d’anxiété, d’agitation ou d’incapacité à dormir, ou sommeil permanent

      5. Mettre de l’ordre dans ses affaires: Appeler des amis ou des membres de la famille pour leur dire au revoir; Régler les derniers détails; Modifier son testament

      5 choses à faire si vous voyez des signes avant-coureurs

      1. Prenez la personne au sérieux et réalisez qu’elle ne plaisante pas, mais qu’elle vous fait part de ses projets.

      2. Appelez le 15.

      3. Si le danger est imminent, demandez de l’aide en appelant une ligne d’urgence pour le suicide, comme 3114, le numéro national de prevention du suicide.

      4. Encouragez la personne à chercher une aide psychologique,

      5. N’abandonnez pas la personne. Prenez constamment de ses nouvelles. Faites-lui savoir que vous voulez qu’elle soit en sécurité et en bonne santé, et qu’un traitement professionnel est le meilleur moyen d’y parvenir.

      Les adolescents:

      L’augmentation récente du nombre de suicides chez les adolescents inquiète les parents et les éducateurs. Votre proche est-il en danger ? Dr. Phil fait la lumière sur les mythes les plus répandus.

      • Le suicide survient toujours sans aucun signe avant-coureur.
      • Une fois qu’une personne a décidé de se suicider, il n’y a rien que vous puissiez faire pour l’en empêcher.
      • Le suicide ne frappe que les personnes d’un certain sexe, d’une certaine race, d’une certaine situation financière, d’un certain âge, etc.
      • Les personnes qui ont tenté de se suicider et qui ont survécu ne tenteront plus de se suicider.
      • Les personnes qui tentent de se suicider sont folles.
      • Les personnes qui tentent de se suicider sont faibles.
      • Il ne faut jamais demander à une personne suicidaire si elle pense au suicide, car le fait d’en parler lui en donne l’idée.
      • Les jeunes ne pensent jamais au suicide parce qu’ils ont toute la vie devant eux.
      • Il y a peu de corrélation entre l’abus d’alcool ou de drogues et le suicide.
      • Les personnes suicidaires ne cherchent pas d’aide.
      • Seuls les enfants déprimés tentent de se suicider.
      • Dire à quelqu’un de se remonter le moral l’aide généralement.
      • Il est préférable de garder secrets les sentiments suicidaires d’une personne.
      • Si la personne a promis de demander de l’aide, votre travail est terminé.

        Pr Jean Louis TERRA (2008) Prévention et prise en charge des suicidants

        Prévention et prise en charge des suicidants

        -> Pour revoir les fondamentaux de la formation prévention du suicide du Pr JL TERRA

        Une conférence du cycle « Le suicide en face » donnée en 2008 par Jean-Louis Terra, psychiatre.

        Pourquoi les hommes se tuent-ils plus que les femmes ? Les jeunes moins que les vieux ? Les urbains plus que les ruraux ? Et l’été plus que l’hiver ? Le lundi plus que le dimanche ? La France se distingue par son taux élevé de suicides: 11 000 chaque année contre 5 000 morts sur la route. Certains âges, certaines catégories socioprofessionnelles, certains lieux de vie sont plus soumis que d’autres à la tentation du suicide. Comment comprendre ces phénomènes ? Comment prévenir la tentation du suicide et prendre en charge les suicidants ?En coproduction avec la Cité de la santé, ce cycle a été proposé à l’occasion de l’exposition sur le suicide présentée en novembre 2007.