UK: Guide sur la prévention du suicide pour les professionnels de santé

Le document Framework for Suicide Risk Assessment and Management publié par le ministère de la Santé de la Nouvelle-Galles du Sud (NSW Health) est un guide essentiel pour les professionnels de santé, y compris les formateurs en prévention du suicide. Il fournit une structure détaillée pour l’évaluation et la gestion du risque suicidaire, applicable dans divers contextes cliniques.

🧭 Objectifs du cadre

Ce cadre vise à :

  • Standardiser l’évaluation du risque suicidaire à travers les services de santé.

  • Clarifier les rôles et responsabilités des professionnels de santé, qu’ils soient généralistes ou spécialisés en santé mentale.

  • Assurer une prise en charge continue du patient, depuis la première présentation jusqu’à la sortie et le suivi postérieur.


Processus d’évaluation du risque suicidaire

1. Engagement initial

    • Établir une relation thérapeutique de confiance avec le patient est fondamental pour une évaluation efficace.

2. Collecte d’informations

    • Obtenir des informations corroborées à partir de diverses sources, y compris la famille, les amis et les dossiers médicaux, pour une compréhension complète du contexte du patient.

3. Détermination du niveau de risque

    • Le risque suicidaire est classé en quatre catégories :
  • Risque élevé

  • Risque moyen

  • Risque faible

  • Aucun risque prévisible

Cette classification prend en compte la variabilité du risque et la confiance du clinicien dans son évaluation.


Gestion du risque suicidaire

  • Planification des soins : Élaborer un plan de gestion personnalisé en fonction du niveau de risque identifié.

  • Intervention immédiate : Pour les patients à risque élevé, des mesures de sécurité immédiates doivent être mises en place.

  • Suivi et réévaluation : Le risque suicidaire étant dynamique, des réévaluations régulières sont essentielles, notamment lors de changements dans l’état clinique du patient.


Collaboration interdisciplinaire

La gestion efficace du risque suicidaire nécessite une collaboration entre :

Cette approche collaborative garantit une prise en charge holistique et adaptée aux besoins individuels.


Implications pour les formateurs en prévention du suicide

Pour les formateurs, ce cadre offre une base solide pour :

  • Former les professionnels à l’identification et à l’évaluation du risque suicidaire.

  • Développer des compétences en communication et en engagement thérapeutique.

  • Promouvoir une culture de sécurité et de vigilance continue au sein des établissements de santé.


Ce cadre s’inscrit dans une approche plus large de prévention du suicide, alignée sur des initiatives telles que le programme Towards Zero Suicides . Il est essentiel que les formateurs intègrent ces principes dans leurs programmes pour renforcer la capacité des professionnels de santé à prévenir efficacement le suicide.

Évolution des âges les plus à risque de suicide

Entre 2015 et 2020, les taux de suicide ont augmenté chez les 15-24 ans, les 25-34 ans et les 35-44 ans.

Pour le groupe des 45 à 54 ans, le taux est resté relativement stable avant de diminuer vers 2019. Chez les 55-64 ans, les taux ont augmenté régulièrement à partir de 2015, puis ont baissé en 2018. Pour les 65 ans et plus, le taux est resté stable jusqu’en 2017, puis a augmenté jusqu’en 2018, année où il a diminué.

Sourcesuicide prevention resources center 

Programme ACE Base+1 pour la prévention du suicide dans l’armée américaine

L’article intitulé « Améliorations essentielles de la formation de l’armée en matière de prévention du suicide et d’intervention : Une collaboration inter-agences pour développer le nouveau programme « ACE Base +1 «  publié dans Military Medicine, présente le développement d’un programme de formation innovant destiné à renforcer la prévention du suicide au sein de l’armée américaine. Ce programme, nommé ACE Base +1, est le fruit d’une collaboration interagences visant à améliorer les compétences des militaires en matière de détection et d’intervention face aux comportements suicidaires.Oxford Academic

Le programme ACE Base +1, est une mise à jour significative du programme de formation à la prévention du suicide et à l’intervention face à une crise suicidaire de l’United States Army. Développé en collaboration entre les Defense Centers for Public Health-Aberdeen et l’Institut de recherche de l’Army Walter Reed (WRAIR), ce programme s’appuie sur des recherches actuelles, des réglementations de l’Army, des directives de santé publique du CDC (Centers for Disease Control and Prevention) et des politiques du Bureau du département de prévention du suicide. Il représente une avancée dans les efforts de prévention du suicide au sein de l’Armée, en intégrant des améliorations dans le contenu, les méthodes de formation et la conception globale, alignée sur les initiatives nationales et du Département de la Défense.

🎯 Objectifs du programme ACE Base +1

Le programme ACE Base +1 a été conçu pour :

  • Renforcer les compétences des militaires en matière de prévention du suicide, en mettant l’accent sur l’identification des signes avant-coureurs et l’intervention appropriée.

  • Intégrer les connaissances sur les expériences adverses de l’enfance (ACE), reconnaissant leur impact à long terme sur la santé mentale et le risque suicidaire.

  • Favoriser une approche collaborative entre différentes agences et services, afin d’assurer une réponse coordonnée et efficace.


Structure et contenu de la formation

Le programme ACE Base +1 se distingue par :

  • Une formation modulaire adaptée aux différents niveaux hiérarchiques et fonctions au sein de l’armée.

  • L’utilisation de scénarios interactifs et d’études de cas basés sur des situations réelles, facilitant l’application pratique des connaissances acquises.

  • Une évaluation continue des compétences, permettant d’ajuster le contenu en fonction des besoins spécifiques des participants.

  • Decouvrir le manuel de ACE Base+1

Caractéristiques clés du programme

Le programme ACE Base +1 se distingue par plusieurs éléments innovants qui le rendent particulièrement adapté à la prévention du suicide dans un contexte militaire :
  1. Cadre modulaire pour une formation obligatoire adaptée
    • Le programme est structuré de manière modulaire, permettant une personnalisation de la formation selon les besoins spécifiques des différents groupes au sein de l’Army (par exemple, soldats, civils, familles). Cela permet une approche plus ciblée et efficace, en ajustant le contenu selon le rôle et les responsabilités des participants.
    • Par exemple, les leaders peuvent recevoir une formation approfondie sur la gestion des crises, tandis que les soldats de première ligne se concentrent sur l’identification des signes de détresse.
  2. Approche de santé publique axée sur l’intervention précoce, la confiance et la cohésion
    • L’accent est mis sur l’intervention précoce, en encourageant les pairs à identifier les signes avant-coureurs du suicide et à intervenir rapidement, par exemple en posant des questions directes sur les pensées suicidaires.
    • La formation vise également à bâtir la confiance et la cohésion au sein des unités, ce qui est crucial pour la prévention du suicide, car une forte cohésion sociale est un facteur protecteur. Cela inclut des activités pour renforcer les liens entre les membres de l’unité.
  3. Méthodes de formation centrées sur les discussions entre pairs et les répétitions comportementales
    • Les sessions de formation incluent des discussions entre pairs, favorisant un apprentissage collaboratif et une meilleure compréhension des enjeux. Ces discussions permettent aux participants de partager leurs expériences et d’apprendre les uns des autres, réduisant le stigma autour du suicide.
    • Des exercices de répétition comportementale (comme des simulations de rôle) sont utilisés pour permettre aux participants de pratiquer les compétences d’intervention dans des scénarios réalistes, tels que comment accompagner une personne vers une ressource de soutien.
  4. Curriculum inclusif pour l’ensemble de la communauté de l’Army
    • Le programme est conçu pour être inclusif, couvrant non seulement les soldats mais aussi les civils et les familles. Cela reconnaît que la prévention du suicide nécessite une approche communautaire, impliquant tous les acteurs de l’écosystème militaire.
    • Par exemple, les familles peuvent recevoir une formation sur les signes de détresse chez leurs proches soldats, tandis que les civils du Département de l’Army sont formés pour reconnaître les ressources disponibles.

Implications pour les formateurs en prévention du suicide

Pour les formateurs, l’intégration des éléments du programme ACE Base +1 dans leurs sessions de formation peut :

  • Améliorer la compréhension des facteurs de risque liés aux expériences adverses de l’enfance et leur influence sur le comportement suicidaire.

  • Fournir des outils pratiques pour l’identification précoce des signes de détresse psychologique et l’intervention appropriée.

  • Encourager une culture organisationnelle axée sur la prévention, la résilience et le soutien mutuel.


Ressources complémentaires

Pour approfondir la compréhension des ACE et de leur impact sur la santé mentale, les formateurs peuvent consulter :


En résumé, le programme ACE Base +1 représente une avancée significative dans la formation à la prévention du suicide, en intégrant une approche holistique qui tient compte des expériences passées des individus. Pour les formateurs, l’adoption de ces principes peut renforcer l’efficacité de leurs interventions et contribuer à la réduction des comportements suicidaires au sein des populations à risque.

 

Quelles implications de l’étude sur les ACE(S) (Kaiser Permanente) et la prévention du suicide?

L’étude pionnière sur les Expériences Adverses de l’Enfance (ACE), menée conjointement par Kaiser Permanente et les Centers for Disease Control and Prevention (CDC), a mis en évidence un lien fort entre les traumatismes infantiles et divers problèmes de santé mentale à l’âge adulte, y compris le risque accru de suicide. Pour les formateurs en prévention du suicide, intégrer les enseignements de cette étude est essentiel pour comprendre les origines profondes du comportement suicidaire et adapter les interventions en conséquence.


Comprendre les ACE : des facteurs de risque majeurs

Les ACE englobent des expériences telles que la maltraitance physique, émotionnelle ou sexuelle, la négligence, ou encore la présence de troubles mentaux ou de toxicomanie chez les parents. L’étude a révélé une relation dose-réponse : plus une personne a été exposée à un nombre élevé d’ACE, plus le risque de comportements autodestructeurs, y compris le suicide, est élevé. Par exemple, une personne ayant subi quatre ACE ou plus présente un risque significativement accru de tentative de suicide à l’âge adulte.

Catégorie d’ACE
Exemple
Impact potentiel sur le risque de suicide
Maltraitance physique
Être frappé par un parent
Augmentation des troubles de l’humeur, dépression
Maltraitance émotionnelle
Être humilié ou critiqué régulièrement
Risque accru de pensées suicidaires
Négligence physique
Manque de nourriture ou de soins médicaux
Isolement social, comportements à risque
Dysfonctionnement familial
Parent alcoolique ou membre de famille incarcéré
Stress chronique, augmentation des tentatives de suicide

Implications pour la formation en prévention du suicide

  1. Évaluation approfondie des antécédents : Former les intervenants à identifier les signes de traumatismes passés et à poser des questions sensibles sur les expériences infantiles peut aider à détecter les personnes à risque.

  2. Approche centrée sur le traumatisme : Adopter une perspective qui reconnaît l’impact des traumatismes passés permet de créer un environnement sécurisé et empathique pour les personnes en détresse.

  3. Renforcement des facteurs de protection : Mettre l’accent sur le développement de relations stables, le soutien social et l’estime de soi peut atténuer les effets des ACE et réduire le risque suicidaire.

  4. Intégration de programmes éducatifs : Utiliser des modules de formation spécifiques sur les ACE, comme ceux proposés par des organisations spécialisées, peut enrichir les compétences des formateurs et des intervenants.


Ressources pour les formateurs

  • Modules de formation sur les ACE : Des programmes en ligne offrent des cours sur la reconnaissance et la prévention des ACE, adaptés à divers professionnels de la santé mentale.

  • Matériel pédagogique : Des brochures, des guides et des outils d’évaluation sont disponibles pour aider à la mise en œuvre de formations efficaces sur les ACE et la prévention du suicide.

Exemple pratique : Le programme « Ask, Care, Escort » (ACE)

Bien que le programme « Ask, Care, Escort » de l’Armée américaine ne soit pas directement lié à l’étude Kaiser Permanente sur les ACE, il illustre comment les principes tirés de l’étude peuvent être appliqués. Ce programme, décrit sur le site du programme Army ACE, forme les soldats et les civils à intervenir auprès des personnes à risque en trois étapes :
  • Ask : Poser des questions directes sur les pensées suicidaires.
  • Care : Prendre soin de la personne en montrant de l’empathie et en offrant un soutien immédiat.
  • Escort : Accompagner la personne vers un professionnel de santé pour un suivi.
Ce modèle peut être adapté pour les formateurs en prévention du suicide, en intégrant la sensibilisation aux ACE comme un facteur clé pour identifier les personnes à risque. Par exemple, les formateurs peuvent enseigner comment les ACE augmentent la probabilité de pensées suicidaires et comment intervenir de manière adaptée.

Rapport OIP: « Dix fois plus de suicide en prison qu’à l’extérieur »

Le site de l’Observatoire international des prisons (OIP) affirme que le taux de suicide en détention en France est « dix fois plus élevé qu’à l’extérieur ». Cette déclaration, bien que percutante, mérite une analyse critique en la confrontant à d’autres sources et données disponibles.

Comparaison des taux de suicide : prison vs. population générale

Selon les données de l’Observatoire des inégalités, le taux de suicide en prison en France est environ six fois plus élevé que celui de la population générale . L’Institut national d’études démographiques (Ined) indique que les périodes de placement en cellule disciplinaire présentent un risque de suicide 15 fois supérieur à celui observé en cellule ordinaire.

En réalité, l’affirmation d’un taux « dix fois plus élevé » peut varier en fonction des méthodologies et des périodes considérées: Voir observatoire-disparites-justice-penale.fr Ined. D’autres sources estiment ce ratio entre six et sept fois plus élevé. 

Évolution historique et comparaison internationale

Historiquement, le taux de suicide en milieu carcéral en France a augmenté, passant de 4 suicides pour 10 000 détenus en 1960 à 19 en 2008 . En 2023, la France enregistrait 16 suicides pour 10 000 détenus, se situant parmi les pays européens avec les taux les plus élevés, derrière l’Allemagne, l’Autriche, la Finlande, l’Estonie, la Lettonie, le Luxembourg, Malte, la Norvège et la Slovénie .​Cairn Info    Le Point.fr

Facteurs de risque spécifiques

Plusieurs facteurs augmentent le risque de suicide en prison :

  • Statut de prévenu : Les prévenus se suicident deux fois plus que les condamnés .​Ined

  • Isolement disciplinaire : Le placement en cellule disciplinaire est associé à un risque de suicide 15 fois supérieur à celui observé en cellule ordinaire .​Ined

  • Troubles mentaux : Une proportion significative de détenus présente des troubles psychiques, augmentant le risque suicidaire

Le taux de suicide en prison en France est incontestablement plus élevé que dans la population générale, avec des estimations variant selon les sources. Bien que l’OIP souligne à juste titre la gravité de la situation, une analyse nuancée et basée sur des données multiples est nécessaire pour comprendre pleinement l’ampleur du problème et mettre en œuvre des stratégies de prévention efficaces.

Le programme QPR (Question, Persuade, Refer) pour la prévention du suicide

Le programme QPR (Question, Persuade, Refer) est une méthode de prévention du suicide développée par le QPR Institute, visant à former des « gatekeepers » (personnes sentinelles) capables d’identifier les signes avant-coureurs du suicide, d’engager un dialogue avec la personne en détresse et de la référer vers des ressources appropriées.


🧭 Objectifs du programme QPR

Le programme QPR a pour but d’enseigner aux participants à :

  1. Questionner : Apprendre à poser des questions directes et appropriées pour déterminer si une personne envisage le suicide.

  2. Persuader : Encourager la personne en détresse à chercher de l’aide et à accepter le soutien proposé.

  3. Référer : Orienter la personne vers les ressources professionnelles disponibles pour une prise en charge adéquate.

Cette approche est souvent comparée à la RCP (réanimation cardio-pulmonaire) en tant qu’intervention d’urgence en santé mentale, visant à stabiliser la situation jusqu’à ce qu’une aide professionnelle puisse être apportée.


Contenu de la formation QPR Gatekeeper

La formation QPR Gatekeeper est conçue pour être accessible à tous, sans nécessiter de formation préalable en santé mentale. Elle couvre les éléments suivants :

  • Introduction à la prévention du suicide : Comprendre l’importance du rôle des « gatekeepers » dans la détection et la prévention du suicide.

  • Mythes et réalités : Démystifier les idées fausses courantes sur le suicide.

  • Signes d’alerte : Identifier les indices verbaux, comportementaux et situationnels indiquant un risque suicidaire.

  • Techniques de communication : Apprendre à poser la « question du suicide », à écouter activement et à persuader la personne de chercher de l’aide.

  • Référencement vers les ressources : Connaître les services locaux et nationaux disponibles pour aider les personnes en crise.

  • Exercices pratiques : Participer à des jeux de rôle pour renforcer les compétences acquises.

La formation dure généralement entre 1 et 2 heures et peut être dispensée en présentiel ou en ligne.


 Certification des formateurs QPR

Pour ceux souhaitant devenir formateurs QPR, le QPR Institute propose une certification de formateur QPR Gatekeeper. Ce programme comprend :

  • Durée : Environ 12 heures de formation.
  • Contenu : Approfondissement des connaissances sur le suicide, techniques pédagogiques pour enseigner le programme QPR, gestion des réactions émotionnelles des participants, et organisation de sessions de formation.
  • Matériel fourni : 25 livrets QPR pour animer les premières sessions, supports de présentation, et accès à des ressources en ligne.

  • Certification : Valable pour une durée de 3 ans.

Les formations peuvent être suivies en ligne ou en présentiel, avec des options adaptées aux besoins internationaux.


 Adaptabilité et reconnaissance

Le programme QPR est reconnu et utilisé à l’échelle mondiale, avec des adaptations culturelles et linguistiques disponibles pour répondre aux besoins spécifiques de différentes populations. Il est soutenu par des recherches indépendantes et est considéré comme une pratique fondée sur des données probantes en matière de prévention du suicide.

 

Prévention du suicide des adolescents: le programme de la Jason Foundation

La Jason Foundation est une organisation américaine à but non lucratif dédiée à la prévention du suicide chez les jeunes. Fondée en 1997 à la suite du décès tragique de Jason Flatt, un adolescent de 16 ans, l’organisation s’efforce de lutter contre ce qu’elle appelle l’« épidémie silencieuse » du suicide des jeunes .​


🎯 Mission et approche

La mission de la Jason Foundation est de fournir des programmes éducatifs et de sensibilisation gratuits pour aider les jeunes, les éducateurs, les parents et les travailleurs communautaires à identifier et à assister les jeunes à risque de suicide


Ressources pour les formateurs en prévention du suicide

Pour les formateurs, la Jason Foundation propose une série de modules de développement professionnel en ligne, conçus pour fournir des informations sur la sensibilisation et la prévention du suicide chez les jeunes. Ces modules sont adaptés aux enseignants, entraîneurs, autres membres du personnel scolaire, travailleurs de jeunesse, premiers intervenants, parents d’accueil et tout adulte travaillant avec des jeunes ou souhaitant en savoir plus sur le suicide chez les jeunes.

Chaque module aborde des sujets tels que l’étendue du problème du suicide chez les jeunes, les signes de préoccupation, les facteurs de risque, comment reconnaître les jeunes qui peuvent être en difficulté et comment les approcher pour les aider à trouver des ressources d’assistance. À la fin de chaque module, une opportunité d’imprimer un certificat de réussite est fournie .​

Exemple: Les FACTEURS DE RISQUE chez les adlolescents:

« Le suicide ne survient généralement pas de manière soudaine. Un certain nombre de facteurs de stress peuvent contribuer à l’anxiété et au mal-être d’un jeune, augmentant ainsi la possibilité d’une tentative de suicide. Plusieurs de ces facteurs sont décrits ci-dessous.
Dépression, maladie mentale et toxicomanie: L’un des facteurs de risque les plus révélateurs pour les jeunes est la maladie mentale. Les troubles mentaux ou les dépendances sont associés à près de 90 % des suicides. Un jeune sur dix souffre d’une maladie mentale suffisamment grave pour être altérée, mais moins de 20 % d’entre eux reçoivent un traitement. En fait, 60 % des personnes qui se suicident souffrent de dépression. La consommation d’alcool et de drogues – qui obscurcit le jugement, diminue les inhibitions et aggrave la dépression – est associée à 50-67 % des suicides.
Agressivité et bagarres: Des recherches récentes ont mis en évidence un lien entre la violence interpersonnelle et le suicide. Le suicide est associé aux bagarres chez les hommes comme chez les femmes, dans tous les groupes ethniques et chez les jeunes vivant en milieu urbain, suburbain ou rural.
Environnement familial: Au sein du foyer, un manque de cohésion, des niveaux élevés de violence et de conflit, un manque de soutien parental et l’aliénation de la famille et au sein de celle-ci peuvent augmenter le risque de suicide.
Environnement communautaire: Les jeunes fortement exposés à la violence communautaire courent un risque important de comportement autodestructeur. Cela peut se produire lorsqu’un jeune calque son propre comportement sur ce qu’il vit dans la communauté. En outre, de plus en plus de jeunes grandissent sans établir de liens significatifs avec des adultes et ne reçoivent donc pas les conseils dont ils ont besoin pour les aider à faire face à leur vie quotidienne.
Environnement scolaire: Les jeunes qui ont des difficultés en classe, qui ont l’impression que leurs professeurs ne les comprennent pas ou ne se soucient pas d’eux, ou qui ont de mauvaises relations avec leurs pairs sont plus vulnérables au risque de suicide.
Tentatives antérieures: Les jeunes qui ont déjà fait une tentative de suicide risquent d’en faire d’autres. En fait, ils sont huit fois plus susceptibles de faire une autre tentative de suicide que les jeunes qui n’ont jamais tenté de se suicider.
Facteurs culturels: L’évolution des rôles et des attentes des hommes et des femmes, les questions de conformité et d’assimilation, ainsi que les sentiments d’isolement et de victimisation peuvent tous accroître le niveau de stress et la vulnérabilité des individus. En outre, dans certaines cultures (en particulier les cultures asiatiques et du Pacifique), le suicide peut être considéré comme une réponse rationnelle à la honte.
Antécédents familiaux/stress: Des antécédents de maladie mentale et de suicide parmi les membres de la famille immédiate augmentent le risque de suicide chez les jeunes. Les changements dans la structure familiale tels que le décès, le divorce, le remariage, le déménagement dans une nouvelle ville et l’instabilité financière augmentent également le risque.
L’automutilation: Les comportements d’automutilation comprennent les coups de tête, les coupures, les brûlures, les morsures, les effacements et les blessures creusées. Ces comportements sont de plus en plus fréquents chez les jeunes, en particulier chez les jeunes filles. Bien que l’automutilation signale généralement l’apparition de problèmes plus vastes, la raison de ce comportement peut varier de la pression du groupe de pairs à de graves troubles émotionnels. Bien qu’il faille chercher de l’aide pour toute personne qui s’automutile, une réponse appropriée est cruciale. La plupart des comportements d’automutilation n’étant pas des tentatives de suicide, il est important d’être prudent lorsque l’on s’adresse au jeune et de ne pas faire de suppositions.
Crises situationnelles: Environ 40 % des suicides de jeunes sont associés à un événement déclencheur identifiable, comme le décès d’un proche, la perte d’une relation importante, le divorce des parents ou des abus sexuels. En général, ces événements coïncident avec d’autres facteurs de risque.
Troubles de l’alimentation: Bien que les complications médicales liées à la malnutrition soient la principale cause de décès chez les personnes souffrant de troubles de l’alimentation, on pense que le suicide vient juste après. Le comportement suicidaire est élevé chez les personnes souffrant d’anorexie mentale, de boulimie et d’hyperphagie boulimique, les trois troubles alimentaires les plus étudiés.
LGBTQ+: Les jeunes LGBTQ+ ne sont pas exposés à un risque accru de suicide en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre, mais plutôt en raison des mauvais traitements et de la stigmatisation dont ils font l’objet dans la société. Au cours de l’année écoulée, 39 % des jeunes LGBTQ+ ont sérieusement envisagé de se suicider, dont 46 % des jeunes transgenres et non binaires. Les taux de suicide sont plus élevés chez les personnes de couleur que chez les Blancs. Plus de 12 % des jeunes LGBTQ+, dont 14 % des personnes transgenres et non binaires et 7 % des jeunes cisgenres, ont tenté de se suicider l’année dernière.Quarante-six pour cent des jeunes âgés de 13 à 17 ans ont envisagé de se suicider et 16 % ont fait une tentative de suicide l’année dernière. Trente-trois pour cent des jeunes adultes âgés de 18 à 24 ans ont envisagé de se suicider et 8 % ont fait une tentative de suicide l’année dernière. Le projet Trevor est la principale organisation à but non lucratif de prévention du suicide et d’intervention en cas de crise pour les jeunes LGBTQ+. Il fournit des informations et un soutien aux jeunes LGBTQ+ 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, tout au long de l’année.


Application « Ask a Friend »

Protocole spécifique de prévention auprès des adolescents

Le protocole de la Jason Foundation repose sur l’éducation et la sensibilisation comme premières étapes de la prévention. L’organisation vise à établir un « Triangle de Prévention » en fournissant aux étudiants, aux parents et aux enseignants les outils et les ressources pour aider à identifier et à assister les jeunes à risque. Cela est accompli grâce à une unité de programme pour les étudiants et des séminaires d’information pour les enseignants et les parents .​The Jason Foundation, Inc.

Les programmes de la Jason Foundation sont conçus pour être faciles à utiliser et fournir des informations éducatives. Il n’y a aucune intention de diagnostiquer ou de traiter des idées suicidaires. L’objectif est d’autonomiser les jeunes, les éducateurs et les parents pour les aider à reconnaître quand les jeunes souffrent et savoir comment obtenir l’aide professionnelle le plus tôt possible .


 Cadre législatif aux USA: The Jason Flatt Act

La Jason Flatt Act est une législation qui exige que les enseignants et certains membres du personnel scolaire complètent deux heures de formation sur la sensibilisation et la prévention du suicide chez les jeunes pour maintenir ou renouveler leurs qualifications professionnelles. Cette exigence de formation ne s’ajoute pas aux heures de formation déjà requises, mais s’inscrit dans le nombre d’heures déjà nécessaires pour continuer à enseigner. Vingt et un États ont pris l’initiative d’être proactifs dans la prévention du suicide chez les jeunes en adoptant la Jason Flatt Act .

Un génial support de formation intéractif sur la prevention du suicide: Real Talk About Suicide (RTAS)

Le site https://prevent-suicide.org.uk/rtas/ présente le programme Real Talk About Suicide (RTAS), une initiative de l’organisation britannique Grassroots Suicide Prevention. Ce programme vise à renforcer les compétences en matière de prévention du suicide, en mettant l’accent sur la reconnaissance des signes avant-coureurs et la conduite de conversations salvatrices.

Il s’agit d’un film interécatif mettant en scéne une personne en crise suicidaire et un aidant: réguliérement plusieurs options sont proposées à l’aidant sur ce qu’il convient de faire ou de dire: un excellent support de formation!


🎯 Objectif du programme RTAS

RTAS est conçu pour aider les individus à :

  • Identifier les signes indiquant qu’une personne pourrait être en détresse suicidaire.

  • Engager des conversations ouvertes sur le suicide, en surmontant les tabous et les malentendus.

  • Orienter efficacement les personnes en crise vers des ressources et des soutiens appropriés.

Le programme s’adresse à toute personne souhaitant acquérir des compétences en prévention du suicide, y compris les professionnels de la santé, les éducateurs, les travailleurs sociaux et les membres de la communauté.


Fonctionnement et contenu

RTAS propose une approche pédagogique interactive, combinant :

  • Ateliers en présentiel ou en ligne : Ces sessions sont animées par des formateurs expérimentés et incluent des discussions, des études de cas et des exercices pratiques.

  • Ressources numériques : Le programme intègre des outils tels que l’application Stay Alive, qui offre des informations et des stratégies pour rester en sécurité en période de crise.

  • Supports pédagogiques : Les participants reçoivent des documents pour approfondir leur compréhension et faciliter l’application des compétences acquises.Grassroots Suicide Prevention

Les sessions sont conçues pour être accessibles et adaptées aux besoins des participants, favorisant un environnement d’apprentissage sûr et inclusif.


Intégration dans des formations sur la prévention du suicide

RTAS est en anglais. il peutnéanmoins servir de base pour développer de nouvelles initiatives de sensibilisation.

  • Module complémentaire : Utiliser RTAS ou developper une version française comme un module spécifique au sein d’une formation plus large sur la santé mentale ou la prévention du suicide.

  • Atelier autonome : Organiser des sessions RTAS indépendantes pour des groupes ciblés, tels que des étudiants, des personnels ou des citoyens.

  • Formation des formateurs : Former des individus au sein de votre institution pour qu’ils deviennent des animateurs RTAS, assurant ainsi une diffusion continue et adaptée du programme.

En intégrant RTAS, les formations bénéficient d’une approche structurée et éprouvée, renforçant l’efficacité des interventions en matière de prévention du suicide.


Comment accéder au programme RTAS

Pour en savoir plus sur RTAS ou organiser une session de formation, vous pouvez :

Ils offrent des formations adaptées aux besoins spécifiques des organisations et des communautés, avec des options en ligne et en présentiel.


En résumé, Real Talk About Suicide (RTAS) est un programme précieux pour toute initiative visant à renforcer les compétences en prévention du suicide. Son approche interactive et centrée sur la personne en fait un outil efficace pour sensibiliser et équiper les individus à intervenir de manière appropriée et empathique.

Le dispositif SafeTALK (Tell, Ask, Listen, KeepSafe)

Dispositif SafeTALK (Tell, Ask, Listen, KeepSafe) : Guide Détaillé pour les Formateurs en Prévention du Suicide


1. Introduction à SafeTALK

  • Origine :
    Développé par LivingWorks, un organisme international spécialisé dans la prévention du suicide, SafeTALK (pour Suicide Alertness for Everyone: Tell, Ask, Listen, Keepsafe) est un programme de formation grand public conçu pour sensibiliser aux signes de détresse suicidaire et agir de manière proactive.
    Objectifs principaux :

    • Apprendre à repérer les personnes à risque suicidaire.

    • Savoir engager une conversation directe sur le suicide.

    • Orienter vers des ressources d’aide professionnelle.

  • Public cible :
    Toute personne de plus de 15 ans (enseignants, travailleurs sociaux, parents, collègues, etc.), sans prérequis en santé mentale.


2. Principes Fondamentaux

  • Philosophie :

    • « Toute personne peut sauver une vie » : Valoriser le rôle des non-professionnels comme premiers intervenants.

    • Briser les tabous : Rendre le sujet du suicide abordable et dédramatisé.

    • Agir rapidement : Intervenir avant la crise pour éviter le passage à l’acte.

  • Les 4 étapes SafeTALK :

    1. TELL (Reconnaître les signes de détresse).

    2. ASK (Poser une question directe sur le suicide).

    3. LISTEN (Écouter sans jugement).

    4. KEEPSAFE (Connecter la personne à une ressource sécurisée).

3. Structure de la Formation (4 heures)

La formation est interactive, basée sur des études de cas, des vidéos et des jeux de rôle.

Module Contenu
1. Introduction Statistiques sur le suicide, mythes/réalités, objectifs de SafeTALK.
2. Reconnaître les signes (TELL) Signes verbaux (« Je n’en peux plus »), non verbaux (isolement, désintérêt).
3. Poser la question (ASK) Techniques pour aborder le sujet : « Penses-tu au suicide ? » (direct et bienveillant).
4. Écouter activement (LISTEN) Pratique de l’écoute empathique, éviter les jugements ou les conseils simplistes.
5. Sécuriser (KEEPSAFE) Identifier des ressources locales (lignes d’écoute, psychologues, proches).
6. Études de cas Scénarios réalistes (ex. : un collègue en détresse, un adolescent isolé).

4. Outils et Supports Pédagogiques

  • Matériel fourni :

    • Manuel du participant : Résumé des étapes, exemples de phrases clés.

    • Vidéos pédagogiques : Témoignages, démonstrations de conversations.

    • Carte de ressources : Liste des contacts d’urgence (ex. : 3114 en France).

  • Rôle du formateur :

    • Manuel du formateur
    • Créer un environnement sécurisant pour libérer la parole.

    • Utiliser des méthodes participatives (questions ouvertes, jeux de rôle).

    • Adapter le contenu au contexte culturel ou professionnel (ex. : écoles, entreprises).


5. Compétences Clés à Transmettre

  1. Repérer les signaux :

    • Comportements à risque (donner ses affaires, propos de mort).

    • Changements émotionnels (désespoir, agitation).

  2. Poser des questions directes :

    • « Est-ce que tu penses à te faire du mal ? », « As-tu envisagé le suicide ? ».

  3. Écouter sans juger :

    • Éviter les phrases du type « Tu as tout pour être heureux ».

    • Valider les émotions : « Je vois que tu souffres, je suis là ».

  4. Orienter vers l’aide :

    • Ne pas rester seul·e avec la situation : contacter un professionnel ou un proche de confiance.


6. Mise en Œuvre Pratique

  • Adaptation au public :

    • En milieu scolaire : Insister sur les signes chez les adolescents (cyberharcèlement, isolement).

    • En entreprise : Intégrer des exemples liés au stress professionnel ou au burn-out.

    • Communautés spécifiques : Personnes LGBTQ+, réfugiés, etc.

  • Étapes pour les formateurs :

    1. Certification préalable : Suivre une formation de formateur SafeTALK (via LivingWorks).

    2. Préparer le lieu : Espace calme, chaises en cercle pour favoriser les échanges.

    3. Gérer les émotions : Prévoir un temps de débriefing après les jeux de rôle.


7. Évaluation et Suivi

  • Indicateurs d’efficacité :

    • Augmentation du nombre de personnes orientées vers des ressources après la formation.

    • Feedback des participants sur leur confiance à intervenir.

  • Outils d’évaluation :

    • Questionnaire pré/post-formation : Mesurer l’évolution des connaissances.

    • Simulations pratiques : Évaluer l’application des étapes SafeTALK.


8. Défis et Solutions

  • Défi 1 : Réticence à aborder le sujet
    Solution : Utiliser des jeux de rôle pour désamorcer la peur de mal faire.

  • Défi 2 : Manque de ressources locales
    Solution : Collaborer avec les acteurs de santé mentale en amont pour établir un réseau.

  • Défi 3 : Émotions fortes pendant la formation
    Solution : Former les formateurs à la gestion des réactions émotionnelles.


9. Ressources Complémentaires


10. Témoignage d’Impact

  • Exemple : Une étude au Canada a montré que 85 % des participants à SafeTALK se sentaient plus aptes à identifier une personne suicidaire et à agir après la formation.


Conclusion : SafeTALK est un dispositif accessible et concret, idéal pour outiller des communautés entières à agir en prévention du suicide. Pour les formateurs, l’enjeu est de combiner rigueur méthodologique et bienveillance, en insistant sur l’importance de ne jamais rester seul·e face à une situation de crise. L’approche proactive et pragmatique de SafeTALK en fait un complément essentiel à des programmes plus approfondis comme l’ASIST (Applied Suicide Intervention Skills Training).

 

Trousse d’outils pour la prévention du suicide (Centre for Suicide Prevention, Canada)

Ce document, intitulé « Trousse d’outils pour la prévention du suicide », est publié par le Centre for Suicide Prevention (filiale de l’Association canadienne pour la santé mentale), vise à guider les proches, aidants ou amis d’une personne confrontée à des pensées suicidaires dans l’élaboration d’un plan de sécurité, outil clé pour prévenir les crises suicidaires. Mis à jour en juin 2020, il explique en détail les principes, étapes et bonnes pratiques pour créer et mettre en œuvre ce plan, en soulignant son approche collaborative et axée sur les forces de la personne.


Résumé de la méthode proposée pour créer un plan de sécurité :

  1. Objectif du plan :
    Aider une personne à anticiper et gérer une crise suicidaire en s’appuyant sur ses ressources personnelles, ses stratégies d’adaptation et son réseau de soutien. Il est conçu hors période de crise, lorsque la personne est en mesure de réfléchir clairement.

  2. Étapes clés :

    • Étape 1 : Identifier les signes avant-coureurs (pensées, émotions, situations ou comportements annonciateurs d’une crise).
      Exemple : Une dispute, des pensées comme « Je n’en peux plus ».

    • Étape 2 : Lister les stratégies d’adaptation internes (activités apaisantes, relaxation, exercice physique).
      Exemple : Respiration contrôlée, promenade à vélo.

    • Étape 3 : Noter les personnes et lieux réconfortants pouvant distraire des pensées suicidaires.
      Exemple : Appeler un ami, aller dans un parc.

    • Étape 4 : Inscrire les contacts de soutien proches (famille, amis) à contacter en cas de besoin.

    • Étape 5 : Répertorier les professionnels et services d’urgence (thérapeutes, hôpitaux, lignes d’écoute).
      Exemple : Numéro des Services de crises du Canada : 1-833-456-4566.

    • Étape 6 : Sécuriser l’environnement en retirant les moyens de suicide (médicaments, armes).

    • Étape 7 : Définir les raisons de vivre (personnes, passions, valeurs).
      Exemple : « Mon chien dépend de moi. »

  3. Mise en œuvre :

    • Le plan doit être accessible (copie papier, téléphone) et révisé régulièrement en fonction des besoins.

    • Les aidants jouent un rôle actif : ils aident à identifier les ressources, rappellent les raisons de vivre et vérifient la sécurité de l’environnement.

  4. Différence avec un contrat de non-suicide :
    Le plan de sécurité se distingue d’un « contrat de non-suicide », jugé peu efficace et coercitif. Il privilégie une approche collaborative, centrée sur l’autonomie et l’espoir, plutôt que sur des promesses contraignantes.


Cette méthode proactive et structurée permet à la personne à risque de s’appuyer sur ses forces, son réseau et des stratégies concrètes pour traverser une crise, tout en impliquant activement son entourage dans un cadre bienveillant et adaptatif.

Extrait: « Bien que certaines personnes songent au suicide très brièvement ou seulement une fois dans leur vie, d’autres y pensent de façon continuelle ou intermittente au fil du temps. Les pensées suicidaires peuvent constituer un véritable fardeau pour les gens, et les tenir en otage. Être en proie à ces pensées, c’est faire l’expérience de l’obscurité absolue, du désespoir, de la douleur, et rien n’a d’importance si ce n’est d’arrêter cette souffrance.

En tant qu’amis et aidants, nous pouvons nous sentir démunis devant l’idée d’aider ou de soutenir ces personnes; nous pouvons croire que notre seule option est d’emmener notre proche aux urgences, qu’un soutien médical d’urgence est nécessaire.

Si la personne présentant un risque suicidaire est actuellement en situation de crise, la salle d’urgence offre en effet le niveau de soins approprié. Autrement, l’élaboration d’un plan de sécurité avec la collaboration d’une autre personne est la meilleure façon de procéder.

Cette trousse d’outils explique en quoi consiste un plan de sécurité, la manière de créer un tel plan avec une personne potentiellement à risque, le fonctionnement des plans de sécurité, et les raisons pour lesquelles ils font partie des meilleurs outils pour atténuer les comportements suicidaires éventuels. »