Seena Fazel et al (2023) « Facteurs de risque individuels pour la mortalité par suicide dans la population générale
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Facteurs de risque forts :
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Les tentatives de suicide précédentes et l’idéation suicidaire émergent comme des facteurs de risque majeurs, avec des rapports de risque allant de 6 à 16, indiquant un risque très élevé.
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Ces facteurs sont particulièrement pertinents pour identifier les individus à haut risque, car ils reflètent des antécédents directs de comportement suicidaire.
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Troubles psychiatriques :
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Les troubles psychiatriques, tels que la dépression, les troubles anxieux, les troubles de personnalité ou les troubles liés à la substance, sont associés à un risque très élevé de suicide, avec des rapports de risque entre 4 et 13.
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Cela souligne l’importance de l’évaluation et de la gestion des troubles mentaux dans les stratégies de prévention.
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Maladies physiques et facteurs sociodémographiques :
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Les maladies physiques comme le cancer et l’épilepsie, ainsi que les facteurs sociodémographiques tels que le chômage, un faible niveau d’éducation ou l’isolement social, augmentent typiquement le risque de suicide d’un facteur deux.
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Ces facteurs, bien que moins intenses, sont fréquents et nécessitent une attention particulière dans les évaluations de risque.
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Autres facteurs de risque :
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Le contact avec le système de justice pénale, le placement en institution pendant l’enfance, l’accès aux armes à feu et le décès par suicide d’un parent sont également associés à un risque accru de suicide.
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Ces éléments soulignent l’importance de considérer les antécédents familiaux, sociaux et légaux dans l’évaluation du risque.
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Analyses stratifiées par sexe :
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Les associations entre ces facteurs de risque et le suicide sont généralement similaires pour les hommes et les femmes, bien que des différences subtiles puissent exister et nécessiter des recherches supplémentaires.
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Une signification excessive et une hétérogénéité élevée ont été observées, ce qui suggère des biais potentiels dans les méta-analyses.
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Les intervalles de prédiction indiquent une faible réplicabilité pour près des deux tiers des facteurs de risque identifiés, ce qui signifie que les résultats pourraient ne pas être cohérents dans de futures études.
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De plus, 93 % des études primaires proviennent de pays à revenu élevé, limitant la généralisation aux contextes à faible et moyen revenu.
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Identification des individus à haut risque : Les formateurs devraient souligner l’importance d’identifier les personnes avec des antécédents de tentative de suicide ou d’idéation suicidaire, car ces facteurs sont fortement associés au risque de suicide. Cela peut inclure des exercices pratiques pour enseigner comment poser des questions directes et évaluer ces risques, par exemple en utilisant des modèles comme « Ask, Care, Escort ».
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Reconnaissance des troubles psychiatriques : Il est crucial de former les professionnels à reconnaître et à gérer les troubles psychiatriques, qui constituent un facteur de risque majeur. Cela peut inclure des modules sur l’évaluation des troubles mentaux, la connexion aux services de santé mentale et la sensibilisation aux signes de détresse psychologique.
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Approche holistique : Les formateurs devraient inclure dans leurs programmes la considération des maladies physiques et des facteurs sociodémographiques comme contributeurs au risque de suicide. Par exemple, enseigner comment les maladies comme le cancer peuvent exacerber la détresse psychologique, ou comment le chômage peut augmenter l’isolement social, nécessitant une approche intégrée.
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Sensibilisation aux populations spécifiques : Les formateurs devraient sensibiliser les professionnels aux risques accrus chez les personnes ayant eu des contacts avec le système de justice, celles ayant été placées en institution pendant l’enfance, celles ayant accès aux armes à feu, et celles ayant un antécédent familial de suicide. Cela peut inclure des scénarios de formation pour gérer ces cas spécifiques, comme des simulations de rôle pour intervenir auprès de personnes en détresse avec un passé de placement en institution.
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Compréhension des limitations : Il est important de communiquer les limitations des preuves actuelles et la nécessité de recherches supplémentaires pour affiner les stratégies de prévention. Les formateurs peuvent encourager une approche prudente, en soulignant que, bien que de nombreux facteurs de risque soient identifiés, leur réplicabilité est limitée, et des études causales sont nécessaires.
Catégorie de facteur de risque
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Exemples
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Impact sur le risque de suicide
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Facteurs forts
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Tentative de suicide précédente, idéation suicidaire
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Rapports de risque de 6 à 16, très élevé
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Troubles psychiatriques
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Dépression, troubles anxieux, troubles de personnalité
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Rapports de risque de 4 à 13, très élevé
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Maladies physiques et sociodémographiques
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Cancer, épilepsie, chômage, faible éducation
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Risque typiquement doublé
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Autres facteurs
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Contact justice, placement enfance, armes, décès parental
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Risque accru, magnitude variable
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Implication pour la formation
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Action concrète pour les formateurs
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Identification des individus à haut risque
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Enseigner à poser des questions directes sur l’idéation suicidaire
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Reconnaissance des troubles psychiatriques
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Former à évaluer et connecter aux services de santé mentale
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Approche holistique
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Inclure maladies physiques et facteurs sociaux dans les évaluations
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Sensibilisation aux populations spécifiques
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Simuler des interventions pour des cas spécifiques (justice, enfance)
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Compréhension des limitations
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Communiquer les besoins de recherches supplémentaires
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