L’outil SAFE-T (Suicide Assessment Five-Step Evaluation and Triage)

L’outil SAFE-T (Suicide Assessment Five-Step Evaluation and Triage) est un protocole structuré destiné aux professionnels de la santé mentale pour évaluer le risque suicidaire et orienter les interventions appropriées. Développé par la Substance Abuse and Mental Health Services Administration (SAMHSA), il est largement utilisé aux États-Unis et dans d’autres pays pour guider les cliniciens dans l’identification et la gestion des comportements suicidaires.

Présentation du protocole SAFE-T

Le SAFE-T repose sur cinq étapes clés permettant une évaluation complète et systématique :oudecho.iu.edu

  1. Identification des facteurs de risque
    Cela inclut les antécédents personnels ou familiaux de tentatives de suicide, les troubles mentaux (comme la dépression ou les troubles bipolaires), la consommation de substances, les pertes récentes, l’isolement social, etc.

  2. Identification des facteurs protecteurs
    Il s’agit de repérer les éléments pouvant réduire le risque suicidaire, tels que le soutien familial ou social, la spiritualité, l’accès aux soins, les compétences en résolution de problèmes, etc.

  3. Enquête sur les idées suicidaires
    Cette étape consiste à interroger le patient sur la présence d’idées suicidaires, l’existence d’un plan précis, l’intention de passage à l’acte et les comportements antérieurs.

  4. Détermination du niveau de risque et des interventions
    En fonction des informations recueillies, le clinicien évalue le niveau de risque (faible, modéré, élevé) et détermine les interventions appropriées, qui peuvent aller d’une surveillance accrue à une hospitalisation.

  5. Documentation et planification du suivi
    Il est essentiel de consigner l’évaluation, les décisions prises et de planifier un suivi adapté pour assurer la continuité des soins.

Ce protocole est conçu pour être utilisé lors du premier contact avec un individu à risque, notamment dans les services d’urgence, les cliniques externes ou les contextes communautaires. Il peut être intégré aux dossiers médicaux électroniques pour faciliter la documentation et le suivi .​


📄 Ressources disponibles

  • Carte de poche SAFE-T (en anglais) : un guide succinct pour les cliniciens, disponible en téléchargement sur le site de la SAMHSA .​

  • Adaptations françaises : Bien que le protocole SAFE-T n’ait pas encore de traduction officielle en français, des initiatives similaires, comme la traduction et l’adaptation de l’intervention de planification de la sécurité (Safety Planning Intervention) pour la prévention des tentatives de suicide, ont été réalisées .​researchgate.net

Plan de Protection Personnel


Intégration avec d’autres outils

Le SAFE-T peut être utilisé en complément d’autres instruments d’évaluation du risque suicidaire, tels que l’échelle C-SSRS (Columbia-Suicide Severity Rating Scale), qui offre une évaluation plus détaillée des pensées et comportements suicidaires .​api.dadeschools.net


Avantages du SAFE-T

  • Structuration de l’évaluation : permet une approche systématique et complète.Default

  • Facilité d’utilisation : conçu pour être rapide et adaptable à divers contextes cliniques.

  • Documentation claire : facilite la traçabilité des évaluations et des décisions cliniques.

  • Adaptabilité : peut être intégré à différents systèmes de soins et utilisé en conjonction avec d’autres outils.


 

https://library.samhsa.gov/sites/default/files/safet-flyer-pep24-01-036.pdf

Masha Linehan : « les patients TCD étaient moins susceptibles de s’automutiler et plus susceptibles de rester en thérapie par rapport aux traitements standards »

La prévention du suicide est une question de santé publique cruciale, avec des organisations comme l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) mettant l’accent sur des stratégies basées sur des preuves. Marsha Linehan, professeure émérite de psychologie à l’Université de Washington, est une figure clé dans ce domaine, en particulier à travers son travail sur la TCD. Ses recherches se sont concentrées sur l’application de modèles comportementaux aux comportements suicidaires, à l’abus de substances et au TPL, avec un accent particulier sur la suicidabilité chronique.
Des données récentes des Centers for Disease Control and Prevention (CDC) indiquent plus de 49 000 décès par suicide en 2023, soulignant l’urgence d’interventions efficaces (Suicide Data and Statistics | Suicide Prevention | CDC).
Le travail de Linehan s’aligne avec des initiatives comme l’équipe de recherche sur le suicide du National Institute of Mental Health (NIMH), formée en 2019, visant à réduire les taux de suicide de 20 % d’ici 2025 (Suicide Research – National Institute of Mental Health (NIMH)).
Identification des contributions clés
La contribution principale de Linehan est le développement de la TCD, publié pour la première fois en 1991 dans Archives of General Psychiatry, démontrant son efficacité pour les patients TPL avec des comportements suicidaires. Son travail a été reconnu avec des prix tels que le Louis Israel Dublin Award for Lifetime Achievement in the Field of Suicide et le Distinguished Research in Suicide Award de l’American Foundation for Suicide Prevention (Marsha M. Linehan – Wikipedia).
De plus, une annonce récente du 8 avril 2025 mentionne qu’elle recevra le Lifetime Achievement Research Award de l’American Foundation for Suicide Prevention, soulignant son impact continu (People – University of Washington Department of Psychology).
Détails sur la TCD pour la prévention du suicide
La TCD est une psychothérapie basée sur des preuves qui intègre la restructuration cognitive avec l’acceptation, la pleine conscience et le façonnage. Elle a été initialement développée pour les clients ne s’améliorant pas avec les méthodes existantes, débloquant de nouveaux moyens de traiter la suicidabilité chronique et le TPL. La thérapie inclut quatre catégories de compétences, comme détaillé dans le tableau suivant :
Catégorie de compétence TCD
Description
Pleine conscience
Aide les personnes à être présents et à gérer leurs émotions, réduisant les actes suicidaires impulsifs.
Tolérance au stress
Enseigne des techniques pour tolérer les crises sans recourir au suicide.
Régulation émotionnelle
Aide à gérer les émotions intenses qui peuvent mener à des idées suicidaires.
Efficacité interpersonnelle
Améliore les compétences sociales et la gestion des relations, réduisant le stress interpersonnel.
Un essai clinique de 1991 a montré que les patients TCD étaient moins susceptibles de s’automutiler et plus susceptibles de rester en thérapie par rapport aux traitements standards, un résultat soutenu par son travail aux Behavioral Research and Therapy Clinics, un consortium évaluant les traitements pour les populations suicidaires (Marsha Linehan | Behavioral Research & Therapy Clinics).
L’approche de Linehan inclut également l’analyse comportementale, des stratégies d’engagement pour réduire les comportements suicidaires et des stratégies dialectiques équilibrant l’acceptation et le changement. Ces composantes sont délivrées à travers une thérapie individuelle, une formation en groupe (généralement 24 semaines), un coaching téléphonique en temps réel et des équipes de consultation pour les thérapeutes, assurant un cadre de traitement complet.
Développement du Linehan Suicide Safety Net (LSSN)
Au-delà de la TCD, Linehan a développé le LSSN, un outil multimédia en ligne conçu pour soutenir les cliniciens travaillant avec des individus suicidaires. La caractéristique principale est le Linehan Risk Assessment and Management Protocol (LRAMP), un protocole dérivé empiriquement qui fournit une liste de contrôle structurée pour évaluer, gérer et documenter le risque de suicide. Une étude publiée en J Clin Psychol en 2017 (DOI : 10.1002/jclp.22331) a examiné son utilisabilité et son efficacité, impliquant 44 professionnels de la santé mentale sur une période de 3 mois. Les résultats ont montré :
  • Le LSSN était jugé acceptable et hautement utilisable.
  • Son utilisation était associée à une augmentation significative de la confiance dans la conduite de l’évaluation et de la gestion du risque de suicide.
  • Il y avait une diminution des préoccupations liées au traitement des clients suicidaires.
Cet outil semble prometteur pour les cliniciens, offrant une approche structurée à la gestion du risque de suicide (Evaluating a Multimedia Tool for Suicide Risk Assessment and Management: The Linehan Suicide Safety Net – PubMed).
Autres contributions et diffusion
Linehan a fondé Behavioral Tech LLC et Behavioral Tech Research, Inc., se concentrant sur la diffusion de traitements comportementaux basés sur la science. Son entreprise propose des programmes de formation, tels que l’atelier sur l’évaluation et la gestion du risque suicidaire, que le personnel a trouvé utile (Marsha Linehan: Dialectic Behavioral Therapy). Elle a également co-fondé le DBT-Linehan Board of Certification (DBT-LBC) pour assurer des fournisseurs de TCD basés sur des preuves, augmentant la portée mondiale de son travail.
Ses contributions théoriques incluent la modélisation du cycle des comportements suicidaires, comme vu dans sa publication “Modeling the suicidal behavior cycle: Understanding repeated suicide attempts among individuals with borderline personality disorder and a history of attempting suicide” (DOI : 10.1037/ccp0000496, PMC 7228857, PMID 32162931), qui explore les mécanismes sous-jacents aux tentatives répétées de suicide.
Outils pratiques pour la prévention du suicide
Pour les cliniciens, les principaux outils sont la TCD et le LSSN. La TCD implique un programme thérapeutique structuré, tandis que le LSSN offre une plateforme numérique pour l’évaluation du risque. Pour les patients, apprendre les compétences de TCD—pleine conscience, tolérance au stress, régulation émotionnelle et efficacité interpersonnelle—est crucial pour gérer les crises et réduire les comportements suicidaires. Les ressources de formation sont disponibles via Behavioral Tech (Behavioral Tech), y compris des formations à venir et des services de consultation.
Défis et controverses
Le domaine fait face à des défis, y compris des débats sur l’efficacité de certains traitements, comme les antidépresseurs chez les jeunes, que le travail de Linehan touche à travers son focus sur le TPL. La complexité de la prévention du suicide signifie que les approches peuvent varier selon l’individu et le contexte culturel, comme noté dans des articles comme ceux de The Lancet Public Health sur les approches de santé publique (Preventing suicide: a public health approach to a global problem – The Lancet Public Health).
Conclusion
Les travaux de Marsha Linehan ont révolutionné la prévention du suicide à travers la TCD et le LSSN, fournissant des outils thérapeutiques et cliniques. Ses recherches, soutenues par une reconnaissance mondiale et des initiatives de formation continues, continuent d’évoluer, abordant la nature sensible et complexe de la prévention du suicide au 30 avril 2025.

TCD et prévention du suicide: les apports de Marsha Linehan

La thérapie comportementale dialectique (TCD), développée par Marsha Linehan (1993), est un traitement très prometteur qui a révolutionné la prise en charge des troubles de la personnalité borderline, des pensées suicidaires et des psychotraumatismes.

La TCD a été utilisé très efficacement pour aider les personnes qui ont des difficultés à gérer leurs émotions et à nouer des relations étroites, et avec les personnes qui pensent à se faire du mal. La thérapie comportementale dialectique met l’accent sur les émotions – en particulier la façon dont nous apprenons à gérer les sentiments difficiles. Si vous vous êtes déjà trouvé émotions difficiles, et si ces émotions interfèrent avec vos relations, la TCD peut être très utile. Elle repose sur les hypothèses suivantes :

  • Si vos réactions émotionnelles ne sont pas prises en compte (par ceux qui ont pris soin de vous) lorsque vous êtes jeune, vous aurez peut-être des difficultés à identifier, étiqueter et gérer vos émotions à l’âge adulte.
  • Lorsque vous avez du mal à gérer vos émotions, cela se répercute sur vos relations avec les autres.
  • Nous augmentons souvent notre niveau de détresse en pensant à ce qui s’est déjà produit et à ce qui pourrait se produire dans le futur
  • La pleine conscience, qui est un ensemble de techniques permettant de revenir au moment présent, peut vous aider à gérer les émotions et les pensées pénibles.
  • Il est parfois efficace d’essayer de changer les émotions négatives, et parfois d’accepter ces émotions difficiles. Vous pouvez développer des compétences pour vous aider à décider de l’approche à adopter dans diverses situations.

Le traitement par la thérapie comportementale dialectique a été développé à l’origine pour traiter les troubles de la personnalité limite. Les personnes chez qui l’on diagnostique un trouble de la personnalité limite ont souvent des difficultés relationnelles et ont souvent des antécédents de pensées et d’actions suicidaires. Au cours des dernières années, la TCD a été utilisée pour aborder une variété de conditions, y compris le PTSD (Becker et Zayfert 2001).

Ce mode de thérapie comporte plusieurs aspects :

  • la pleine conscience,
  • l’efficacité interpersonnelle,
  • la régulation des émotions
  • et la tolérance à la détresse.

pour en savoir plus: http://depts.washington.edu/uwbrtc/resources/treatment-resources/

Videos en français sur les compétences enseignées dans la TCD: https://www.youtube.com/playlist?list=PLVlLbxLe1Eo7TlxEvhebgfdMVHzgiSts-

Nouvelle approche pharmacologique de la prevention du suicide avec la Kétamine et l’eskétamine

Kétamine et eskétamine

Des analyses méta montrent que la kétamine et l’eskétamine peuvent réduire rapidement l’idéalisation suicidaire en quelques heures, même chez des patients résistants aux traitements conventionnels Nature.

A meta-analysis of the effects of ketamine on suicidal ideation in depression patients (Shen & al 2025)

Résumé
Le traitement des idées suicidaires chez les patients souffrant de dépression est un problème majeur auquel sont confrontés les services de psychiatrie et d’urgence, et le choix raisonnable des médicaments est particulièrement important. Il a été démontré que la kétamine réduisait rapidement les idées suicidaires, mais la force de l’effet n’est pas claire et il existe peu de preuves médicales fondées sur des données probantes pour étayer cette affirmation. Nous avons effectué une recherche systématique de tous les articles publiés sur PubMed, Cochrane Library, Web of Science, CNKI et EMBASE. Stata 15 et R 4.1.3 ont été utilisés pour la méta-analyse, et les rapports de cotes ont été calculés dans des modèles à effets fixes ou à effets aléatoires en fonction des résultats du test d’hétérogénéité. Notre recherche a abouti à 505 articles ; nous avons analysé 14 études, qui ont inclus 1 380 participants. Les 14 études comprenaient 10 essais contrôlés randomisés (ECR) et 4 études à bras unique. Notre étude suggère que la kétamine a un effet thérapeutique significatif sur les idées suicidaires tout au long du cycle de traitement. Nous avons réalisé des méta-analyses en réseau (NMA) et des méta-analyses par paire pour comparer l’efficacité de la kétamine dans la réduction des idées suicidaires. Une réduction significative des idées suicidaires a été observée au cours du premier jour suivant le traitement (NMA ketamine day1 RR = 10,02, 95%CI = 4,24 à 23,68). En cas de traitement répété, le degré de récupération des idées suicidaires après la dernière dose était significativement plus élevé qu’après la première dose (RR = 0,56, 95 % IC = 0,51 à 0,62). La récupération des idées suicidaires était également significativement meilleure dans le groupe traité que dans le groupe placebo au même moment (NMA ketamine day26 RR = 4,29, 95%CI = 1,41 à 13,08). Il s’agit de la première méta-analyse en réseau à démontrer le rôle de la kétamine dans le soulagement des idées suicidaires. Notre méta-analyse en réseau a également comparé les effets de différents médicaments à différents moments, ce qui n’a pas été fait dans les études précédentes. Ces résultats sont d’une grande importance pour la recherche future sur les drogues et l’utilisation rationnelle des drogues.

Un essai clinique récent chez les jeunes a démontré qu’une perfusion unique de kétamine, combinée à la méthodologie CAMS, diminuait significativement la sévérité de la suicidabilité à court et moyen terme PubMed.

Ketamine treatment in youth for fast reduction of suicidality and engagement in psychotherapy: A randomized placebo-controlled trial protocol (Reilly-Harrington & al 2024)

Résumé
Contexte : Le suicide est l’une des principales causes de décès chez les jeunes. Bien que la kétamine ait démontré des effets anti-suicidaires rapides, son innocuité et son efficacité chez les jeunes n’ont pas été entièrement étudiées. Le Collaborative Assessment and Management of Suicidality (CAMS), un traitement axé sur le suicide dont il a été démontré qu’il réduisait les idées suicidaires et la détresse symptomatique, n’a jamais été étudié en association avec la kétamine.

Objectifs : Cette étude cherche à savoir si la perfusion de kétamine, comparée au placebo, réduit rapidement la suicidalité sévère chez les jeunes et les jeunes adultes et améliore l’efficacité du CAMS pour réduire la suicidalité après le traitement aigu et le suivi à 3 mois. Nous cherchons à savoir si les participants qui reçoivent de la kétamine, par rapport au placebo, présentent une diminution de la suicidalité, des tentatives de suicide, des visites aux urgences pour suicidalité et des réadmissions en psychiatrie au cours des 3 mois de suivi.

Méthodes : Cet essai contrôlé randomisé comprend 140 participants (âgés de 14 à 30 ans) hospitalisés pour des idées suicidaires graves ou après une tentative de suicide. Pendant leur hospitalisation, les participants sont randomisés pour recevoir jusqu’à 6 traitements de kétamine ou de placebo. Parallèlement, les participants participent à des séances CAMS, qui commencent pendant l’hospitalisation et se poursuivent après la sortie pour un maximum de 12 séances via la télésanté ou jusqu’à ce que les critères de résolution de la suicidalité soient remplis. Des évaluations de suivi mensuelles sont effectuées pendant 3 mois.

Discussion : Historiquement, les admissions à l’hôpital n’ont pas permis de réduire les comportements suicidaires après la sortie. Nous émettons l’hypothèse que la kétamine, comparée au placebo, entraînera une amélioration rapide de la suicidalité et renforcera l’engagement dans le CAMS, nécessitant beaucoup moins de séances pour résoudre la suicidalité à haut risque après la sortie de l’hôpital. Nous émettons l’hypothèse que le groupe kétamine présentera une diminution de la suicidalité, des tentatives de suicide et des réadmissions par rapport au groupe placebo au cours des trois mois de suivi.

Mots-clés : Adolescents ; CAMS ; Kétamine ; Psychothérapie ; Suicide ; Jeunes adultes.


Une revue systématique des essais cliniques depuis 2020 confirme l’efficacité rapide de la kétamine sur l’idéalisation suicidaire, tout en soulignant le besoin d’études sur la durabilité des effets et le profil de sécurité Nature.

Clinical trials since 2020 of rapid anti-suicidal ideation effects of ketamine and its enantiomers: a systematic review (Sajid & al, 2025)

Résumé
Contexte: Le suicide est un problème de santé publique mondial pour lequel il existe peu de traitements empiriques.

Résultats: Les études portent sur l’augmentation par la kétamine d’autres traitements tels que l’électroconvulsivothérapie (ECT), sur diverses voies d’administration – intraveineuse (IV), intramusculaire (IM) et intranasale (IN) – et sur des schémas à dose unique ou à doses multiples. Des doses multiples de kétamine/S-cétamine IV ont entraîné des réductions de l’IS pendant des périodes allant de plusieurs jours à plusieurs semaines, tandis que des doses uniques ont eu des effets plus courts et plus variables. Les doses multiples et uniques de kétamine/S-cétamine IN et les doses uniques de kétamine IV ont produit des résultats anti-SI moins cohérents. L’administration de kétamine/S-cétamine par voie intraveineuse et par voie intraveineuse semble être bien tolérée. La R-cétamine semble produire moins d’effets secondaires, mais des recherches cliniques supplémentaires sont nécessaires pour clarifier ses effets antidépresseurs et anti-SI chez l’homme.

Conclusion: Cette revue confirme les effets anti-SI limités dans le temps de la kétamine et la nécessité d’un traitement personnalisé. Les limites sont l’hétérogénéité des études, les petits échantillons et la rareté des données sur le comportement suicidaire ou la R-cétamine.

Intelligence artificielle et prédiction du risque suicidaire

Intelligence artificielle et prédiction du risque suicidaire

Les modèles basés sur les dossiers médicaux électroniques (DME) ont montré une performance supérieure aux méthodes de dépistage traditionnelles pour identifier les personnes à risque de suicide Institut National de la Santé Mentale.

Des modèles prédictifs prometteurs pour la prévention du suicide
27 mars 2025 – Point fort de la recherche:

Plus de 40 % des personnes qui décèdent par suicide consultent un professionnel de la santé dans le mois qui précède leur décès, ce qui souligne le rôle essentiel des établissements de santé dans la prévention du suicide. Les chercheurs ont essayé de trouver de meilleurs moyens de détecter rapidement et précisément le risque de suicide dans ces établissements. Une tactique prometteuse consiste à analyser les dossiers médicaux électroniques (DME) pour identifier rapidement les personnes ayant besoin d’aide.

Dans une étude financée par les National Institutes of Health, Emily Haroz, Ph.D. , Roy Adams, Ph.D. , Novalene Alsenay Goklish, D.B.H. , et leurs collègues ont créé de nouveaux modèles de prédiction du risque de suicide en utilisant les données des dossiers médicaux électroniques de l’Indian Health Service (IHS). Ces modèles ont permis de mieux identifier les personnes présentant un risque de suicide que les méthodes de dépistage actuellement utilisées.

Qu’ont fait les chercheurs dans cette étude ?
Les chercheurs ont analysé les données des DSE de plus de 331 000 visites effectuées par plus de 16 000 adultes auprès de prestataires de l’IHS entre 2017 et 2021. Au cours de cette période, 324 personnes ont tenté de se suicider et 37 personnes sont décédées par suicide. Parmi elles, 72% des tentatives de suicide et 50% des décès par suicide ont eu lieu dans les 90 jours suivant le contact avec le système de santé.

Les chercheurs ont créé des modèles qui intègrent les facteurs de risque de suicide trouvés dans les DSE. Ils ont ensuite testé ces modèles pour voir s’ils permettaient de mieux prédire le risque de tentative de suicide ou de décès dans les 90 jours suivant une visite à l’IHS que les méthodes actuellement utilisées. Les méthodes actuellement utilisées comprennent le dépistage du suicide et la prise en compte des antécédents de tentatives de suicide et des diagnostics récents d’idées suicidaires.

Qu’ont constaté les chercheurs ?
Les chercheurs ont constaté que les deux modèles étaient aussi performants l’un que l’autre, identifiant correctement les personnes ayant fait une tentative de suicide ou décédées par suicide dans les 90 jours suivant leur dernière visite médicale dans 82 % des cas. Cela suggère que le test fait bien la distinction entre les personnes à risque de suicide et celles qui ne le sont pas. En revanche, les méthodes de dépistage actuellement utilisées n’ont permis d’identifier correctement les personnes à risque que dans 64 % des cas, ce qui est à peine mieux que le hasard (50 %).

Pourquoi cette étude est-elle importante ?
Le suicide est la onzième cause de décès aux États-Unis, et les populations amérindiennes et autochtones de l’Alaska ont le taux de suicide le plus élevé de tous les groupes raciaux ou ethniques. Les facteurs qui déterminent le risque de suicide sont variés et complexes, d’où l’importance d’identifier les meilleures méthodes d’identification et de prévention du risque de suicide dans des contextes et des populations différents.

Dans cette étude, les modèles basés sur les DSE ont été plus performants que les méthodes existantes de dépistage du risque de suicide. Ces résultats suggèrent que l’utilisation de modèles basés sur les DSE peut être un moyen important de réduire le risque de suicide dans les établissements de soins de santé qui desservent cette population très touchée. (Adams, R., Haroz, E. E., Rebman, P., Suttle, R., Grosvenor, L., Bajaj, M., Dayal, R. R., Maggio, D., Kettering, C. L., Goklish, N. (2024). Developing a suicide risk model for use in the Indian Health Service. npj mental health research, 3(1), 47)

Deep learning et prevention du suicide

Des études récentes utilisent le traitement du langage naturel et le deep learning pour analyser le contenu des réseaux sociaux et détecter les signes avant-coureurs d’idées suicidaires (Abdelmoteleb & al, 2025).

Un examen systématique des évaluations de l’IA indique que ces approches sont prometteuses, mais nécessitent encore des validations externes et des protocoles éthiques stricts pour éviter la stigmatisation ou les faux positifs PubMed

Evaluating the ability of artificial intelligence to predict suicide: A systematic review of reviews (Abdelmoteleb & al, 2025)

Points forts de cette recherche:

  • Les techniques d’apprentissage automatique, en particulier le traitement du langage naturel et l’apprentissage profond, sont très efficaces pour prédire le risque de suicide.
  • Ces méthodes analysent divers ensembles de données, y compris les messages des médias sociaux et les dossiers médicaux électroniques.
  • L’apprentissage automatique surpasse le jugement clinique traditionnel en termes de sensibilité, de spécificité et de précision prédictive.
  • Les approches basées sur l’IA offrent des avancées significatives en matière de détection précoce et de prévention personnalisée du suicide.
  • La poursuite de la recherche et l’examen éthique sont essentiels pour optimiser le rôle de l’IA dans les soins de santé mentale.

Le suicide reste un problème de santé publique crucial au niveau mondial, avec environ 800 000 décès par an. Malgré divers efforts de prévention, les taux de suicide augmentent, ce qui souligne la nécessité de stratégies plus efficaces. Les méthodes traditionnelles d’évaluation du risque de suicide manquent souvent de précision et de capacité prédictive. C’est pourquoi l’intelligence artificielle (IA), et en particulier l’apprentissage automatique (AAM), est apparue comme une solution potentielle. Cet article passe en revue les évaluations systématiques de l’efficacité de l’IA dans la prédiction du risque de suicide, dans le but d’explorer le potentiel de l’IA tout en abordant ses défis et ses limites.
Méthodologie : Une approche de métarecherche a été utilisée pour passer en revue les évaluations systématiques existantes sur le rôle de l’IA dans la prédiction du risque de suicide. Conformément aux lignes directrices PRISMA, une recherche exhaustive a été effectuée dans PubMed et Web of Science pour les publications de 2004 à 2024. Les études pertinentes ont été sélectionnées sur la base de critères d’inclusion spécifiques, et des données ont été extraites sur les caractéristiques de l’examen, les techniques d’IA, les résultats et la qualité méthodologique. L’examen porte sur les modèles d’IA/ML prédisant séparément les idées suicidaires (IS), les tentatives de suicide (TS) et les décès par suicide (DS), à l’exclusion de l’automutilation non suicidaire.

Résultats : Sur les 96 articles initiaux, 23 répondaient aux critères d’inclusion pour l’examen du texte intégral. La plupart des études se sont concentrées sur le développement de modèles de ML pour identifier le risque de suicide, montrant des résultats prometteurs en termes d’amélioration de la précision et de l’efficacité. Ces modèles utilisent diverses sources de données et techniques analytiques. Toutefois, des difficultés subsistent, notamment un risque élevé de biais et des problèmes d’interprétabilité, qui nécessitent une validation et un perfectionnement supplémentaires des méthodes basées sur l’IA.

Conclusion : L’étude souligne le potentiel important de l’IA, en particulier de la ML, pour prédire le risque de suicide et les tentatives de suicide. Bien que les modèles de ML soient prometteurs, des défis tels que les limites des données, les biais et les problèmes d’interprétabilité doivent être relevés. La poursuite de la recherche et l’examen éthique sont essentiels pour réaliser pleinement le potentiel de l’IA dans la prévention du suicide.

Mots-clés : Intelligence artificielle ; apprentissage automatique ; comportement suicidaire ; évaluation du risque de suicide.

Prévention du suicide: Interventions numériques basées sur le web et applications mobiles

Une étude JMIR a évalué un système de notification de suicidabilité numérique destiné aux jeunes, permettant une détection précoce et une réponse rapide des équipes cliniques JMIR.


Une approche numérique pour aborder les idées et les comportements suicidaires dans les services de santé mentale pour les jeunes : Étude d’observation (Chong & al, 2024)

Résumé
Les longs temps d’attente pour les traitements de santé mentale peuvent entraîner des retards dans la détection précoce et la gestion des idées et comportements suicidaires, qui sont cruciaux pour l’efficacité des soins de santé mentale et la prévention du suicide. L’utilisation de la technologie numérique est une solution potentielle pour l’identification rapide des jeunes présentant une suicidalité élevée.

Objectif :
L’objectif principal de cette étude était d’évaluer l’utilisation d’un système numérique de notification de la suicidalité conçu pour détecter et répondre aux besoins suicidaires dans les services de santé mentale pour les jeunes. Deuxièmement, l’étude visait à caractériser les jeunes à différents niveaux d’idées et de comportements suicidaires.

Méthodes :
Des jeunes âgés de 16 à 25 ans ont rempli des évaluations multidimensionnelles à l’aide d’une plateforme numérique, recueillant des informations démographiques, cliniques, sociales, fonctionnelles et sur la suicidalité. Lorsque le score de suicidalité dépassait un seuil prédéterminé, établi en fonction de l’expertise clinique et des politiques de service, un algorithme à base de règles configuré au sein de la plateforme générait immédiatement une alerte pour les cliniciens traitants. Les actions cliniques ultérieures et les temps de réponse ont été analysés.

Résultats :
Au total, 2021 personnes ont participé, dont 266 (11 %) ont déclenché une ou plusieurs notifications d’idées et de comportements suicidaires élevés. Sur les 292 notifications générées, 76 % (222/292) ont été résolues, avec un temps de réponse médian de 1,9 (intervalle 0-50,8) jours. Les actions cliniques entreprises pour traiter la suicidalité comprenaient la création de plans de sécurité (60%, 134/222), des contrôles de sécurité (18%, 39/222), une thérapie psychologique (8%, 17/222), un transfert vers un autre service (3%, 8/222) et la prise de nouveaux rendez-vous (2%, 4/222). Les jeunes présentant des niveaux élevés de suicidalité étaient plus susceptibles de présenter des symptômes plus graves et comorbides, y compris un faible engagement dans le travail ou l’éducation, une psychopathologie hétérogène, une toxicomanie et des maladies récurrentes.

Conclusions :
Le système numérique de notification de la suicidalité a facilité la prise de mesures cliniques rapides en alertant les cliniciens sur les niveaux élevés d’idées et de comportements suicidaires détectés chez les jeunes. En outre, l’évaluation multidimensionnelle a révélé des symptômes complexes et comorbides chez les jeunes présentant une suicidalité élevée. En accélérant et en personnalisant les soins pour ceux qui présentent une suicidalité élevée, le système de notification numérique peut jouer un rôle essentiel dans la prévention d’une progression rapide des symptômes et de leurs effets néfastes sur la santé mentale des jeunes.

Par ailleurs, un examen exploratoire a recensé diverses applications et plateformes web proposant des outils de coping, des modules psychoéducatifs et des contacts d’urgence pour réduire le risque suicidaire PMC.

Résumé
Le suicide est un grave problème de santé publique, en particulier chez les adultes. Les facteurs de risque de suicide comprennent la présence de troubles mentaux, des antécédents de tentatives de suicide, la consommation de substances ou d’alcool et le manque de soutien social. L’impact du risque de suicide comprend la perte psychologique, ainsi que le traumatisme et le stress émotionnel qui peuvent être ressentis par les familles et les communautés touchées. Les interventions numériques sont apparues comme une alternative prometteuse pour la prévention du risque de suicide. Les recherches antérieures se sont concentrées sur les résultats de divers modèles, qui n’ont pas fourni d’informations claires sur l’intervention afin d’éclairer la mise en œuvre de l’intervention.

Cette étude vise à décrire une intervention numérique destinée à réduire le risque de comportement suicidaire chez les adultes. La conception utilisée dans cette étude est celle d’une revue de la portée. Les auteurs ont effectué une recherche documentaire dans les bases de données Scopus, PubMed et CINAHL. Les critères d’inclusion dans cette étude étaient les articles traitant des interventions numériques visant à prévenir le risque de suicide dans les populations adultes, en langue anglaise, en texte intégral, de conception ECR ou quasi-expérimentale, et de période de publication des 10 dernières années (2014-2024). Les principaux mots-clés utilisés dans la recherche d’articles étaient prévention du suicide, intervention numérique et adultes. L’extraction des données s’est faite à l’aide d’un tableau manuel et l’analyse des données a été qualitative et descriptive, avec une approche par le contenu.

Les résultats ont montré qu’il y avait 9 articles qui traitaient des interventions numériques pour réduire le risque de suicide chez les adultes. Les différents types d’interventions numériques utilisés étaient des applications pour smartphone, des modules d’apprentissage en ligne et des interventions basées sur des jeux. Ces interventions offrent un potentiel significatif pour réduire le risque de comportement suicidaire chez les adultes. Les interventions numériques ont un rôle important à jouer dans la réduction du risque de comportement suicidaire chez les adultes en prenant en compte les aspects d’adéquation aux besoins individuels et de compréhension de la culture numérique. Ensuite, le développement des services de santé mentale et des politiques de santé publique présentés doit se faire avec la collaboration des parties prenantes dans les efforts de prévention du suicide.

Mots-clés : adultes, intervention numérique, risque de suicide, prévention du suicide

Surveillance et interventions sur les réseaux sociaux

Dans la même idée, un programme de l’Université de l’Oregon surveille l’activité des jeunes sur les réseaux sociaux et a permis de prévenir plus de 150 tentatives de suicide en cinq ans OHSU News.

ou citons des partenariats entre plateformes sociales et services de santé visent à intégrer des algorithmes de détection et des ressources d’intervention directe au sein des applications pour réduire les délais de prise en charge Association Psychanalytique Américaine.

Le 31 14 est le numéro national de prévention du suicide 

Le 31 14 est le numéro national de prévention du suicide en France. Voici comment il fonctionne et ce que vous devez savoir :

1. Disponibilité

  • 24h/24 et 7j/7 : Accessible en permanence, de jour comme de nuit.

  • Gratuit : Appel non surtaxé depuis un fixe ou un mobile.


2. Pour qui ?

  • Toute personne en détresse psychologique, confrontée à des idées suicidaires ou à une crise existentielle.

  • L’entourage (proches, amis, collègues) inquiet pour une personne vulnérable.


3. Déroulement de l’appel

  • Écoute anonyme et confidentielle : Aucune information personnelle n’est exigée.

  • Interlocuteurs formés : Des professionnels ou bénévoles spécialisés dans la gestion des crises suicidaires vous répondent.

  • Soutien immédiat : Ils vous aident à verbaliser votre souffrance, à identifier des solutions et à trouver des ressources locales (médecins, associations, etc.).


4. Approche bienveillante

  • Pas de jugement : Les écoutants sont formés pour accueillir la parole sans banaliser la détresse.

  • Orientation si besoin : Ils peuvent vous guider vers des structures adaptées (CMP, psychiatres, urgences).


5. Autres canaux de contact

  • SMS : Envoyez « APA » au 31 14 pour échanger par écrit (service expérimental).

  • Chat en ligne : Disponible via sos-amitie.org (réseau partenaire).


6. Quand appeler ?

  • Sentiment d’impasse, isolement, angoisse intense.

  • Idées suicidaires (même floues) ou comportements à risque.

  • Besoin de parler avant que la crise ne s’aggrave.


Numéros complémentaires (au cas où le 31 14 est saturé)

  • SOS Amitié : 09 72 39 40 50 (écoute générale, 24h/24).

  • Urgences médicales : 15 ou 112 (si danger immédiat).


N’hésitez jamais à composer le 31 14 si vous ou un proche êtes en souffrance. La prévention du suicide repose aussi sur la parole libérée. 💙