Prévention du suicide des adolescents: le programme de la Jason Foundation

La Jason Foundation est une organisation américaine à but non lucratif dédiée à la prévention du suicide chez les jeunes. Fondée en 1997 à la suite du décès tragique de Jason Flatt, un adolescent de 16 ans, l’organisation s’efforce de lutter contre ce qu’elle appelle l’« épidémie silencieuse » du suicide des jeunes .​


🎯 Mission et approche

La mission de la Jason Foundation est de fournir des programmes éducatifs et de sensibilisation gratuits pour aider les jeunes, les éducateurs, les parents et les travailleurs communautaires à identifier et à assister les jeunes à risque de suicide


Ressources pour les formateurs en prévention du suicide

Pour les formateurs, la Jason Foundation propose une série de modules de développement professionnel en ligne, conçus pour fournir des informations sur la sensibilisation et la prévention du suicide chez les jeunes. Ces modules sont adaptés aux enseignants, entraîneurs, autres membres du personnel scolaire, travailleurs de jeunesse, premiers intervenants, parents d’accueil et tout adulte travaillant avec des jeunes ou souhaitant en savoir plus sur le suicide chez les jeunes.

Chaque module aborde des sujets tels que l’étendue du problème du suicide chez les jeunes, les signes de préoccupation, les facteurs de risque, comment reconnaître les jeunes qui peuvent être en difficulté et comment les approcher pour les aider à trouver des ressources d’assistance. À la fin de chaque module, une opportunité d’imprimer un certificat de réussite est fournie .​

Exemple: Les FACTEURS DE RISQUE chez les adlolescents:

« Le suicide ne survient généralement pas de manière soudaine. Un certain nombre de facteurs de stress peuvent contribuer à l’anxiété et au mal-être d’un jeune, augmentant ainsi la possibilité d’une tentative de suicide. Plusieurs de ces facteurs sont décrits ci-dessous.
Dépression, maladie mentale et toxicomanie: L’un des facteurs de risque les plus révélateurs pour les jeunes est la maladie mentale. Les troubles mentaux ou les dépendances sont associés à près de 90 % des suicides. Un jeune sur dix souffre d’une maladie mentale suffisamment grave pour être altérée, mais moins de 20 % d’entre eux reçoivent un traitement. En fait, 60 % des personnes qui se suicident souffrent de dépression. La consommation d’alcool et de drogues – qui obscurcit le jugement, diminue les inhibitions et aggrave la dépression – est associée à 50-67 % des suicides.
Agressivité et bagarres: Des recherches récentes ont mis en évidence un lien entre la violence interpersonnelle et le suicide. Le suicide est associé aux bagarres chez les hommes comme chez les femmes, dans tous les groupes ethniques et chez les jeunes vivant en milieu urbain, suburbain ou rural.
Environnement familial: Au sein du foyer, un manque de cohésion, des niveaux élevés de violence et de conflit, un manque de soutien parental et l’aliénation de la famille et au sein de celle-ci peuvent augmenter le risque de suicide.
Environnement communautaire: Les jeunes fortement exposés à la violence communautaire courent un risque important de comportement autodestructeur. Cela peut se produire lorsqu’un jeune calque son propre comportement sur ce qu’il vit dans la communauté. En outre, de plus en plus de jeunes grandissent sans établir de liens significatifs avec des adultes et ne reçoivent donc pas les conseils dont ils ont besoin pour les aider à faire face à leur vie quotidienne.
Environnement scolaire: Les jeunes qui ont des difficultés en classe, qui ont l’impression que leurs professeurs ne les comprennent pas ou ne se soucient pas d’eux, ou qui ont de mauvaises relations avec leurs pairs sont plus vulnérables au risque de suicide.
Tentatives antérieures: Les jeunes qui ont déjà fait une tentative de suicide risquent d’en faire d’autres. En fait, ils sont huit fois plus susceptibles de faire une autre tentative de suicide que les jeunes qui n’ont jamais tenté de se suicider.
Facteurs culturels: L’évolution des rôles et des attentes des hommes et des femmes, les questions de conformité et d’assimilation, ainsi que les sentiments d’isolement et de victimisation peuvent tous accroître le niveau de stress et la vulnérabilité des individus. En outre, dans certaines cultures (en particulier les cultures asiatiques et du Pacifique), le suicide peut être considéré comme une réponse rationnelle à la honte.
Antécédents familiaux/stress: Des antécédents de maladie mentale et de suicide parmi les membres de la famille immédiate augmentent le risque de suicide chez les jeunes. Les changements dans la structure familiale tels que le décès, le divorce, le remariage, le déménagement dans une nouvelle ville et l’instabilité financière augmentent également le risque.
L’automutilation: Les comportements d’automutilation comprennent les coups de tête, les coupures, les brûlures, les morsures, les effacements et les blessures creusées. Ces comportements sont de plus en plus fréquents chez les jeunes, en particulier chez les jeunes filles. Bien que l’automutilation signale généralement l’apparition de problèmes plus vastes, la raison de ce comportement peut varier de la pression du groupe de pairs à de graves troubles émotionnels. Bien qu’il faille chercher de l’aide pour toute personne qui s’automutile, une réponse appropriée est cruciale. La plupart des comportements d’automutilation n’étant pas des tentatives de suicide, il est important d’être prudent lorsque l’on s’adresse au jeune et de ne pas faire de suppositions.
Crises situationnelles: Environ 40 % des suicides de jeunes sont associés à un événement déclencheur identifiable, comme le décès d’un proche, la perte d’une relation importante, le divorce des parents ou des abus sexuels. En général, ces événements coïncident avec d’autres facteurs de risque.
Troubles de l’alimentation: Bien que les complications médicales liées à la malnutrition soient la principale cause de décès chez les personnes souffrant de troubles de l’alimentation, on pense que le suicide vient juste après. Le comportement suicidaire est élevé chez les personnes souffrant d’anorexie mentale, de boulimie et d’hyperphagie boulimique, les trois troubles alimentaires les plus étudiés.
LGBTQ+: Les jeunes LGBTQ+ ne sont pas exposés à un risque accru de suicide en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre, mais plutôt en raison des mauvais traitements et de la stigmatisation dont ils font l’objet dans la société. Au cours de l’année écoulée, 39 % des jeunes LGBTQ+ ont sérieusement envisagé de se suicider, dont 46 % des jeunes transgenres et non binaires. Les taux de suicide sont plus élevés chez les personnes de couleur que chez les Blancs. Plus de 12 % des jeunes LGBTQ+, dont 14 % des personnes transgenres et non binaires et 7 % des jeunes cisgenres, ont tenté de se suicider l’année dernière.Quarante-six pour cent des jeunes âgés de 13 à 17 ans ont envisagé de se suicider et 16 % ont fait une tentative de suicide l’année dernière. Trente-trois pour cent des jeunes adultes âgés de 18 à 24 ans ont envisagé de se suicider et 8 % ont fait une tentative de suicide l’année dernière. Le projet Trevor est la principale organisation à but non lucratif de prévention du suicide et d’intervention en cas de crise pour les jeunes LGBTQ+. Il fournit des informations et un soutien aux jeunes LGBTQ+ 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, tout au long de l’année.


Application « Ask a Friend »

Protocole spécifique de prévention auprès des adolescents

Le protocole de la Jason Foundation repose sur l’éducation et la sensibilisation comme premières étapes de la prévention. L’organisation vise à établir un « Triangle de Prévention » en fournissant aux étudiants, aux parents et aux enseignants les outils et les ressources pour aider à identifier et à assister les jeunes à risque. Cela est accompli grâce à une unité de programme pour les étudiants et des séminaires d’information pour les enseignants et les parents .​The Jason Foundation, Inc.

Les programmes de la Jason Foundation sont conçus pour être faciles à utiliser et fournir des informations éducatives. Il n’y a aucune intention de diagnostiquer ou de traiter des idées suicidaires. L’objectif est d’autonomiser les jeunes, les éducateurs et les parents pour les aider à reconnaître quand les jeunes souffrent et savoir comment obtenir l’aide professionnelle le plus tôt possible .


 Cadre législatif aux USA: The Jason Flatt Act

La Jason Flatt Act est une législation qui exige que les enseignants et certains membres du personnel scolaire complètent deux heures de formation sur la sensibilisation et la prévention du suicide chez les jeunes pour maintenir ou renouveler leurs qualifications professionnelles. Cette exigence de formation ne s’ajoute pas aux heures de formation déjà requises, mais s’inscrit dans le nombre d’heures déjà nécessaires pour continuer à enseigner. Vingt et un États ont pris l’initiative d’être proactifs dans la prévention du suicide chez les jeunes en adoptant la Jason Flatt Act .

Prévention du suicide: Interventions numériques basées sur le web et applications mobiles

Une étude JMIR a évalué un système de notification de suicidabilité numérique destiné aux jeunes, permettant une détection précoce et une réponse rapide des équipes cliniques JMIR.


Une approche numérique pour aborder les idées et les comportements suicidaires dans les services de santé mentale pour les jeunes : Étude d’observation (Chong & al, 2024)

Résumé
Les longs temps d’attente pour les traitements de santé mentale peuvent entraîner des retards dans la détection précoce et la gestion des idées et comportements suicidaires, qui sont cruciaux pour l’efficacité des soins de santé mentale et la prévention du suicide. L’utilisation de la technologie numérique est une solution potentielle pour l’identification rapide des jeunes présentant une suicidalité élevée.

Objectif :
L’objectif principal de cette étude était d’évaluer l’utilisation d’un système numérique de notification de la suicidalité conçu pour détecter et répondre aux besoins suicidaires dans les services de santé mentale pour les jeunes. Deuxièmement, l’étude visait à caractériser les jeunes à différents niveaux d’idées et de comportements suicidaires.

Méthodes :
Des jeunes âgés de 16 à 25 ans ont rempli des évaluations multidimensionnelles à l’aide d’une plateforme numérique, recueillant des informations démographiques, cliniques, sociales, fonctionnelles et sur la suicidalité. Lorsque le score de suicidalité dépassait un seuil prédéterminé, établi en fonction de l’expertise clinique et des politiques de service, un algorithme à base de règles configuré au sein de la plateforme générait immédiatement une alerte pour les cliniciens traitants. Les actions cliniques ultérieures et les temps de réponse ont été analysés.

Résultats :
Au total, 2021 personnes ont participé, dont 266 (11 %) ont déclenché une ou plusieurs notifications d’idées et de comportements suicidaires élevés. Sur les 292 notifications générées, 76 % (222/292) ont été résolues, avec un temps de réponse médian de 1,9 (intervalle 0-50,8) jours. Les actions cliniques entreprises pour traiter la suicidalité comprenaient la création de plans de sécurité (60%, 134/222), des contrôles de sécurité (18%, 39/222), une thérapie psychologique (8%, 17/222), un transfert vers un autre service (3%, 8/222) et la prise de nouveaux rendez-vous (2%, 4/222). Les jeunes présentant des niveaux élevés de suicidalité étaient plus susceptibles de présenter des symptômes plus graves et comorbides, y compris un faible engagement dans le travail ou l’éducation, une psychopathologie hétérogène, une toxicomanie et des maladies récurrentes.

Conclusions :
Le système numérique de notification de la suicidalité a facilité la prise de mesures cliniques rapides en alertant les cliniciens sur les niveaux élevés d’idées et de comportements suicidaires détectés chez les jeunes. En outre, l’évaluation multidimensionnelle a révélé des symptômes complexes et comorbides chez les jeunes présentant une suicidalité élevée. En accélérant et en personnalisant les soins pour ceux qui présentent une suicidalité élevée, le système de notification numérique peut jouer un rôle essentiel dans la prévention d’une progression rapide des symptômes et de leurs effets néfastes sur la santé mentale des jeunes.

Par ailleurs, un examen exploratoire a recensé diverses applications et plateformes web proposant des outils de coping, des modules psychoéducatifs et des contacts d’urgence pour réduire le risque suicidaire PMC.

Résumé
Le suicide est un grave problème de santé publique, en particulier chez les adultes. Les facteurs de risque de suicide comprennent la présence de troubles mentaux, des antécédents de tentatives de suicide, la consommation de substances ou d’alcool et le manque de soutien social. L’impact du risque de suicide comprend la perte psychologique, ainsi que le traumatisme et le stress émotionnel qui peuvent être ressentis par les familles et les communautés touchées. Les interventions numériques sont apparues comme une alternative prometteuse pour la prévention du risque de suicide. Les recherches antérieures se sont concentrées sur les résultats de divers modèles, qui n’ont pas fourni d’informations claires sur l’intervention afin d’éclairer la mise en œuvre de l’intervention.

Cette étude vise à décrire une intervention numérique destinée à réduire le risque de comportement suicidaire chez les adultes. La conception utilisée dans cette étude est celle d’une revue de la portée. Les auteurs ont effectué une recherche documentaire dans les bases de données Scopus, PubMed et CINAHL. Les critères d’inclusion dans cette étude étaient les articles traitant des interventions numériques visant à prévenir le risque de suicide dans les populations adultes, en langue anglaise, en texte intégral, de conception ECR ou quasi-expérimentale, et de période de publication des 10 dernières années (2014-2024). Les principaux mots-clés utilisés dans la recherche d’articles étaient prévention du suicide, intervention numérique et adultes. L’extraction des données s’est faite à l’aide d’un tableau manuel et l’analyse des données a été qualitative et descriptive, avec une approche par le contenu.

Les résultats ont montré qu’il y avait 9 articles qui traitaient des interventions numériques pour réduire le risque de suicide chez les adultes. Les différents types d’interventions numériques utilisés étaient des applications pour smartphone, des modules d’apprentissage en ligne et des interventions basées sur des jeux. Ces interventions offrent un potentiel significatif pour réduire le risque de comportement suicidaire chez les adultes. Les interventions numériques ont un rôle important à jouer dans la réduction du risque de comportement suicidaire chez les adultes en prenant en compte les aspects d’adéquation aux besoins individuels et de compréhension de la culture numérique. Ensuite, le développement des services de santé mentale et des politiques de santé publique présentés doit se faire avec la collaboration des parties prenantes dans les efforts de prévention du suicide.

Mots-clés : adultes, intervention numérique, risque de suicide, prévention du suicide

Surveillance et interventions sur les réseaux sociaux

Dans la même idée, un programme de l’Université de l’Oregon surveille l’activité des jeunes sur les réseaux sociaux et a permis de prévenir plus de 150 tentatives de suicide en cinq ans OHSU News.

ou citons des partenariats entre plateformes sociales et services de santé visent à intégrer des algorithmes de détection et des ressources d’intervention directe au sein des applications pour réduire les délais de prise en charge Association Psychanalytique Américaine.

Suicide et automutilations- campagne de prevention de l’APA (VOST)

(Pensez à activer les sous-titres en français)

Si vous ou un proche pensez au suicide, rappelez-vous que vous n’êtes PAS seul et que de l’aide est disponible. Deuxième cause de décès (après les accidents) chez les personnes âgées de 10 à 34 ans, le suicide est un grave problème de santé publique.

En 2020, aux États-Unis, plus de 45 000 personnes sont mortes par suicide. On estime que 1,4 million d’adultes font une tentative de suicide chaque année, selon les Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC). Plus d’une personne sur cinq décédée par suicide avait exprimé son intention de se suicider. Les hommes sont plus de trois fois plus susceptibles que les femmes de s’enlever la vie. Les armes à feu (aux etats-unis) sont la méthode la plus courante de suicide (utilisées dans environ la moitié des suicides). Pourtant, le suicide peut être évité.

Connaître les facteurs de risque et reconnaître les signes avant-coureurs du suicide peut aider à le prévenir. Facteurs de risque, signes d’alerte et facteurs de protection: Le suicide est lié aux troubles mentaux, en particulier à la dépression et aux troubles de la consommation d’alcool, et le plus fort facteur de risque de suicide est une tentative de suicide antérieure. Le Suicide Prevention Resource Center définit les facteurs de risque et de protection et les signes d’alerte : Les facteurs de risque sont des caractéristiques qui rendent plus probable qu’un individu envisage, tente ou meure par suicide. Les signes d’alerte indiquent un risque immédiat de suicide. Les facteurs de protection sont des caractéristiques qui rendent moins probable le fait qu’une personne envisage, tente ou meure par suicide. Facteurs de risque de suicide:

Certains événements et circonstances peuvent augmenter le risque (pas dans un ordre particulier, sauf le premier).

  • Tentative(s) de suicide antérieure(s)
  • Des antécédents de suicide dans la famille
  • Abus de substances (drogue/alcool)
  • Troubles de l’humeur (dépression, trouble bipolaire)
  • Accès à des moyens létaux (par exemple, garder des armes à feu à la maison)
  • Pertes et autres événements (par exemple,
  • rupture d’une relation ou décès,
  • échecs scolaires,
  • difficultés juridiques,
  • difficultés financières, intimidation)
  • Antécédents de traumatisme ou d’abus
  • Maladie physique chronique, y compris la douleur chronique
  • l’exposition au comportement suicidaire d’autres personnes.
  • Dans certains cas, un facteur de stress récent ou un événement catastrophique soudain, un échec ou peut laisser les gens se sentir désespérés, incapables de voir une issue, et devenir un « point de basculement » vers le suicide.

 

Learn more about suicide prevention at www.psychiatry.org/suicide

SUICIDE: Mesurer l’impact de la crise sanitaire liée au Covid-19

SUICIDE: Mesurer l’impact de la crise sanitaire liée au Covid-19, Effets contrastés au sein de la population et mal-être chez les jeunes
(5
e RAPPORT / SEPTEMBRE 2022) Valentin Berthou, Aristide Boulch, Monique Carrière, Hadrien Guichard,
Jean-Baptiste Hazo, Adrien Papuchon, Charline Sterchele et Valérie Ulrich (DREES)

https://www.unps.fr/unps_images/documents/ons-5eme-rapport-covid19.pdf

Dès les premières semaines de la pandémie de Covid-19, certains experts de la prévention du suicide se sont inquiétés d’une possible augmentation des conduites suicidaires à court terme ou plus long terme, sous l’effet de la pandémie elle-même et de certaines consignes sanitaires émises pour limiter son expansion. De fait, les mesures de confinement,la limitation des déplacements et des activités, la fermeture de nombreux lieux, ainsi que l’engorgement du système de soins et plus globalement le contexte sanitaire et social ont alimenté de multiples facteurs de risque : isolement, rupture de prise en charge des troubles psychiques, dégradation de la santé physique et psychologique, sédentarité subie, incertitude, sentiment d’insécurité, violences intrafamiliales, confinement dans des logements de faible surface, augmentation de la consommation d’alcool, perte d’emploi ou – au contraire– surcharge de travail, diminution ou perte de revenus, par exemple. Toutefois, les premières données collectées sur la situation française en 2020, confirmées par celles recueillies dans d’autres pays de niveau économique similaire, semblent avoir infirmé ces craintes, du moins celles concernant l’impact immédiat de l’épidémie sur les conduites suicidaires.
Malgré une hausse des symptômes d’anxiété, de dépression et des problèmes de sommeil
identifiée dès les premières semaines de l’épidémie, les décès par suicide semblent avoir diminué pendant les épisodes de confinement de 20201. De même, par rapport à l’année précédente, les hospitalisations pour lésion auto-infligée diminuent pendant le confinement du printemps 2020 et au cours de l’été suivant. En revanche, à partir du deuxième trimestre de 2020, ce nombre augmente très sensiblement pour les adolescentes et jeunes femmes,a contrario du reste de la population. La diminution des hospitalisations pour geste suicidaire au premier semestre de 2020 interroge : comment expliquer cette baisse,même temporaire, alors que le contexte général est marqué par une nette dégradation de la santé mentale ?
La situation de péril collectif vécue en début de pandémie pourrait, au même titre que les
guerres, avoir engendré un fort sentiment de cohésion sociale et celui d’être moins singulier et responsable de sa situation difficile, à certains égards protecteurs par rapport au risque de suicide. De façon inattendue, certains aspects des mesures de lutte contre l’épidémie ont aussi pu participer à une atténuation du risque suicidaire. Par exemple, au cours des périodes de confinement ou sous l’effet du chômage partiel, le temps passé avec les proches a augmenté pour beaucoup de Français : les parents ont, dans certains cas, été plus disponibles pour leurs enfants et pour leurs adolescents ; le travail à distance, pour ceux qui étaient concernés, a parfois protégé de certains risques psychosociaux ; la diminution du temps de transport, enfin, a pu se traduire par une moindre fatigue pour une partie de la population. De plus, en lien direct avec la crise suicidaire, les épisodes de confinement ont été caractérisés par une plus grande surveillance des proches et par un moindre accès aux moyens létaux. Lors du premier confinement, certaines formes d’adversité et d’insécurité, grandes pourvoyeuses de détresse psychique, ont en outre baissé. Enfin, il faut saluer la poursuite, malgré la crise, des soins délivrés aux personnes déjà prises en charge pour des troubles psychiatriques (par des consultations à distance par exemple).
La santé mentale de la population dans son ensemble s’est donc dégradée rapidement dès
le début du premier confinement, sans forcément se traduire par une hausse immédiate des conduites suicidaires. Ces tendances moyennes ne doivent cependant pas occulter les inégalités existantes dans les conditions et les vécus des épisodes de confinement. Tandis que certaines catégories de la population ont bénéficié de l’aide de leur entourage et de conditions de vie relativement peu stressantes, d’autres, notamment les travailleurs dits « de première ligne » et les personnes vivant dans des logements sur occupés ou de faible qualité ont, au contraire, connu un stress professionnel exacerbé, une peur accrue d’être contaminées et une dégradation globale de leurs conditions de vie. De plus, certains ont souffert d’être confinés seuls ou au contraire dans un environnement familial délétère, voire violent.
Ces évolutions doivent être interprétées dans le cadre d’une tendance générale à la baisse
des conduites suicidaires, observable depuis les années 1980, et dont la persistance à l’issue de la pandémie reste à confirmer. La situation pourrait évoluer défavorablement en raison de la dégradation de l’état de santé mentale de la population et d’éventuelles conséquences négatives d’une crise sanitaire qui perdure, combinée à une situationsocio-économique difficile. Les périodes de récession économique sont souvent accompagnées d’une hausse des conduites suicidaires, en particulier chez les hommes en âge de travailler2, avec des conséquences à moyen terme qualifiées d’« effets rebonds ». Les résultats globaux peuvent aussi masquer des réalités différentes selon les sous-populations,avec notamment un accroissement des inégalités face au risque suicidaire déjà souligné parles premiers travaux publiés. Dans ce contexte, les personnes déjà vulnérables pourraient développer des conduites suicidaires plus importantes des suites de cette pandémie, dont les conséquences ont notamment frappé plus durement les jeunes, les femmes, les familles monoparentales et les personnes en situation de précarité.

plus d’info sur: https://www.unps.fr

Guides de la série « 13 Reasons Why » pour amorcer la discussion parents/enfants

Les acteurs de 13 Reasons Why évoquent le harcèlement et les nombreuses formes qu’il peut prendre. Ces six vidéos abordent les sujets difficiles de la série et expliquent où trouver des informations si vous avez besoin d’aide. Si vous-même ou l’un de vos proches souhaitez consulter des ressources de gestion de crise, rendez-vous sur le site http://www.13ReasonsWhy.info

French-13-Reasons-Why-Guide-de-discussion

French-13-Reasons-Why-Guide-de-discussion


FRANCE 3 (2013) « Condamné à me tuer », pour lutter contre le harcèlement à l’école

FRANCE 3 (2/10/2013) Jonathan Destin sort un livre, « Condamné à me tuer », pour lutter contre le harcèlement à l’école

jonathan_1Il y a deux ans, à Marquette-lez-Lille, Jonathan Destin, aujourd’hui 18 ans, a tenté de se suicider en s’aspergeant d’alcool parce qu’il se disait harcelé au lycée. Il raconte son histoire dans un livre « Condamné à me tuer ».

En 2011, Jonathan s’est aspergé d’alcool à brûler et a allumé un briquet. Il voulait mourir parce qu’il ne supportait plus les insultes, les coups, les menaces, les moqueries dit-il. Le geste désespéré d’un garçon qui souffrait terriblement et depuis longtemps d’être un souffre-douleur… Une histoire de harcèlement à l’école. C’était le 8 février 2011. Jonathan Destin avait alors 16 ans.

Sauvé miraculeusement par une femme qui passait près de la Deûle, où il s’était immolé par le feu, le lycéen (il était alors au lycée des vertes-feuilles à Saint-André) va être placé en coma artificiel pendant deux mois. Il est aujourd’hui brûlé au 3ème degré sur les 2/3 du corps et a subi de nombreuses opérations. Il garde de nombreuses et lourdes séquelles.

Lire l’article complet sur le site de FRANCE 3

 

Barometre santé jeune (2010- Inpes) Tentatives de suicide et pensées suicidaires parmi les 15-30 ans

Beck F., Richard J-B. dir. Les comportements de santé des jeunes. Analyses du Baromètre santé 2010. Saint-Denis : INPES, coll. Baromètres santé, 2013 : 344 p.

Selon les données du Baromètre santé 2010, 0,9 % des 15-30 ans (0,5 % des hommes et 1,3 % des femmes) ont fait une tentative de suicide au cours des douze derniers mois. Ces données positionnent ainsi cette tranche d’âge comme la plus concernée, en particulier pour les femmes. Cette proportion apparaît relativement stable depuis 2000. À l’échelle de la vie entière, 5,0 % des 15-30 ans (2,7 % des hommes et 7,3 % des femmes) déclarent avoir déjà fait une tentative de suicide.

Les facteurs associés aux tentatives de suicide au cours des douze derniers mois sont, pour les jeunes hommes, le fait d’avoir subi des violences sexuelles au cours de la vie ou d’autres types de violences au cours des douze derniers mois. Parmi les jeunes femmes, les violences subies sont également liées aux tentatives de suicide, auxquelles s’ajoutent des facteurs sociodémographiques, tels qu’un jeune âge (15-19 ans) ou un bas niveau de revenu, qui semblent avoir relativement plus de poids chez les femmes que chez les hommes.

Concernant les pensées suicidaires, 3,4 % des 15-30 ans déclarent avoir pensé à se suicider au cours des douze derniers mois. À la différence des tentatives de suicide, c’est entre 46 et 60 ans que l’on observe la plus forte prévalence de pensées suicidaires au cours des douze derniers mois (4,4 % chez les hommes et 5,6 % chez les femmes). Les jeunes femmes sont en proportion plus nombreuses (4,0 %) que les jeunes hommes (2,8 %) à déclarer avoir eu des pensées suicidaires au cours de l’année. Les différences entre hommes et femmes ne sont observées que dans les tranches d’âge les plus jeunes ou les plus élevées (4,0 % des femmes de 61-75 ans contre 1,9 % des hommes de la même tranche d’âge).

Si les facteurs associés aux pensées suicidaires sont relativement similaires à ceux observés sur les tentatives de suicide (en particulier le fait d’avoir subi des violences), il existe néanmoins quelques spécificités. Le fait de vivre seul (OR = 1,4), ainsi que, chez les femmes, un bas niveau de revenu et la consommation quotidienne de tabac (OR = 1,7) sont associés positivement aux pensées suicidaires, y compris après contrôle des effets de structure.

 

La consommation d’alcool à risque et, pour les hommes seulement, le chômage, s’avèrent également associés à la survenue de pensées suicidaires, mais ces liens ne restent pas significatifs après contrôle des effets de structure. Par ailleurs, au sein de la classe des 15-30 ans, la survenue des pensées suicidaires, contrairement aux tentatives de suicide, ne semble pas différente en fonction de l’âge.

Parmi les jeunes ayant pensé à se suicider, 68 % déclarent qu’ils ont été jusqu’à imaginer comment s’y prendre, cette proportion n’étant pas significativement différente selon le sexe, l’âge ou la situation professionnelle. Quant à ceux ayant déclaré une tentative de suicide, 23 % ont rapporté qu’ils étaient « vraiment décidés à mourir » (contre 34 % parmi les 31-75 ans), 17 % qu’ils « souhaitaient mourir, [tout en sachant] que le moyen n’était pas le plus efficace » et 60 % que leur tentative de suicide était plutôt « un appel à l’aide ».

Concernant la prise en charge, près d’un jeune suicidant sur deux (46 %) est allé à l’hôpital suite à sa dernière tentative de suicide. Parmi ces derniers, huit sur dix ont été hospitalisés. Globalement, 49 % des jeunes suicidants déclarent avoir été suivis par un médecin ou un psychothérapeute après leur dernière tentative de suicide. Toutefois, 38 % n’ont eu recours à aucune structure ou professionnel de santé. Ces chiffres montrent la nécessité de la sensibilisation de la population à ce problème et l’intérêt du dépistage du risque suicidaire lors des consultations médicales. En effet, pour l’OMS, les médecins généralistes représentent un élément clé dans le dépistage et la prise en charge des personnes à risque suicidaire. Une tentative de suicide chez un adolescent ne doit jamais être banalisée, elle doit conduire à une triple évaluation somatique, psychologique et sociale, et tout jeune ayant fait une tentative de suicide devrait être conduit aux urgences de l’hôpital.

retrouvez les conclusions du barométre santé jeunes 2010 sur le site de l’INPES

http://www.inpes.sante.fr/Tentatives-suicide-pensees-suicidaires-15-30-ans.pdf

POMMEREAU (2007) À propos du suicide des adolescents

Que faire face à un jeune qui a des idées de suicide ou qui a tenté de se suicider ? Les réponses du Dr Xavier Pommereau, responsable du centre Jean Abadie, pôle adolescents Aquitaine, CHU de Bordeaux interviewé en 2007.

vidéo sur http://www.universcience.tv

Harcelée sur Internet, une jeune anglaise se suicide

Une jeune Anglaise âgée de 14 ans s’est suicidée début août après avoir reçu des messages d’insultes et d’intimidation sur un réseau social, où les internautes peuvent dialoguer sous forme de questions-réponses de manière anonyme.

Hannah Smith, 14 ans, originaire du Leceistershire, au Royaume-Uni,  s’était inscrite sur le réseau social Ask.fm, afin d’y trouver des conseils pour soigner son eczéma, qui lui gâchait la vie depuis longtemps.

Sur ce site, sorte de réseau social basé sur un système de questions-réponses où les internautes participent de manière anonyme, elle pensait trouver la solution à ses tracas de jeune fille. Mais rapidement, l’adolescente, qui avait posté sa photo, a eu droit à un déluge de messages haineux : « Tu es moche, meurs et tout le monde sera content » …  Poussée à bout, l’adolescente  a été retrouvée pendue dans sa chambre, le 2 août dernier, rapporte le quotidien britannique Mirror. La veille de son suicide, Hannah avait posté une nouvelle photo avec l’inscription « Tu penses que tu veux mourir, mais en réalité tu veux être sauvée » .

Déjà trois victimes en 2012

Le réseau Ask.fm n’en est pas à son premier scandale, assure le journal d’outre-Manche. Déjà en 2012, deux internautes irlandaises et un jeune adolescent britannique, victimes de harcèlement sur le site, s’étaient données la mort. Crée en Lettonie en 2010, Ask.fm rassemble aujourd’hui 53 millions de membres. Mais la modération des messages n’est assurée que par une équipe très restreinte. D’où ces terribles dérapages qui peuvent toucher des personnes fragiles.

Après ce dernier drame, Le père de Hannah a appelé le Premier ministre britannique David Cameron à s’assurer que ces réseaux sociaux étaient correctement régulés, appelant notamment à un renforcement des contrôles qui sont très largement déficients. Ce de manière à protéger les milliers de jeunes contre les dérives favorisées par l’anonymat des messages qui sont postés.

Lire l’intégralité de l’article  sur LCI.fr