Video VOST: Dr Thomas Joiner (université d’Harvard) évoque la prévention du suicide

La théorie interpersonnelle du suicide, de Thomas Joiner, tente d’expliquer pourquoi les individus adoptent un comportement suicidaire et d’identifier les individus à risque. Développée par Thomas Joiner et exposée dans Why People Die By Suicide, cette théorie se compose de trois éléments qui, ensemble, conduisent à des tentatives de suicide. Selon la théorie, la présence simultanée d’un sentiment d’appartenance contrarié et d’un sentiment d’être un fardeau produit le désir de suicide. Bien que le désir de suicide soit nécessaire, il n’entraîne pas à lui seul la mort par suicide. Joiner affirme plutôt qu’il faut aussi avoir acquis la capacité (c’est-à-dire l’aptitude acquise) de surmonter sa peur naturelle de la mort.

Un certain nombre de facteurs de risque ont été associés au comportement suicidaire, et il existe de nombreuses théories du suicide qui intègrent ces facteurs de risque établis, mais peu sont capables d’expliquer tous les phénomènes associés au comportement suicidaire comme le fait la théorie interpersonnelle du suicide.
Un autre point fort de cette théorie réside dans sa capacité à être testée empiriquement. Elle est construite de manière à pouvoir être réfutée. Un certain nombre d’études ont apporté un soutien au moins partiel à la théorie interpersonnelle du suicide. Plus précisément, une revue systématique de 66 études utilisant la théorie interpersonnelle du suicide a montré que l’effet de la charge perçue sur les idées de suicide était la relation la plus testée et la mieux étayée. Les autres prédictions de la théorie, en particulier en ce qui concerne les effets d’interaction critiques, sont moins bien étayées.

Désir de suicide
Appartenance contrariée
L’appartenance, c’est-à-dire le fait de se sentir accepté par les autres, est considérée comme un besoin fondamental, essentiel à la santé psychologique et au bien-être d’un individu. Il a été démontré que l’augmentation des liens sociaux – un concept lié à l’appartenance – réduisait le risque de suicide. Plus précisément, le fait d’être marié, d’avoir des enfants et d’avoir plus d’amis est associé à un risque plus faible de comportement suicidaire, Par exemple, les taux de suicide ont été plus faibles les dimanches du Super Bowl que les autres dimanches, et l’on pense que le lien social qui se crée lorsqu’on est fan d’une équipe sportive accroît le sentiment d’appartenance. En revanche, les personnes qui se suicident font souvent état d’un isolement social avant leur décès.

Se sentir comme un fardeau
C’est la croyance que l’on est un fardeau pour les autres ou la société. Joiner décrit la charge perçue comme la croyance que « ma mort vaut plus que ma vie ». Le chômage, les problèmes médicaux ou de santé et l’incarcération sont des exemples de situations dans lesquelles une personne peut avoir l’impression d’être une charge pour les autres. Il est important de noter que la charge est « perçue » et qu’il s’agit souvent d’une croyance erronée. Selon la théorie, l’appartenance contrariée et la lourdeur perçue constituent ensemble le désir de suicide.

Capacité acquise
Joiner parle de capacité « acquise » parce qu’il ne s’agit pas d’une capacité avec laquelle les humains sont nés. Au contraire, cette capacité à adopter des comportements suicidaires ne s’acquiert qu’au fil des expériences de la vie. La peur de la mort est un instinct naturel et puissant. Selon cette théorie, la peur de la mort est affaiblie lorsqu’une personne est exposée à la douleur physique ou à des expériences de vie provocantes, car ces expériences conduisent souvent à l’absence de peur et à l’insensibilité à la douleur. Ces expériences peuvent être un traumatisme dans l’enfance, le fait d’être témoin d’un événement traumatisant, de souffrir d’une maladie grave ou de s’automutiler.

On pense que ces comportements entraînent une désensibilisation aux stimuli douloureux et augmentent la capacité d’une personne à adopter des comportements suicidaires. Cette composante est importante pour identifier les personnes susceptibles de faire une tentative de suicide ou de mourir par suicide. Par exemple, certaines professions (soldats, chirurgiens et policiers) sont exposées à la douleur physique ou à des expériences provocantes.

Implications
Une étude d’enquête portant sur une vaste cohorte basée sur la population soutient la théorie interpersonnelle dans la mesure où l’interaction entre l’appartenance contrariée et le fardeau perçu prédit l’idéation suicidaire, et l’idéation suicidaire et la capacité prédisent les plans de tentative de suicide et les tentatives effectives.

La théorie interpersonnelle du suicide identifie les facteurs que les cliniciens devraient évaluer pour détecter un risque accru de suicide et les facteurs qui devraient être ciblés dans la prévention et le traitement.

La théorie interpersonnelle du suicide de Thomas Joiner

« Le comportement suicidaire est un problème majeur dans le monde entier et, en même temps, il a reçu relativement peu d’attention empirique.Ce manque relatif d’attention empirique peut être dû en partie à l’absence relative de développement théorique concernant le comportement suicidaire. Ce document présente la théorie interpersonnelle du comportement suicidaire. Nous proposons que la forme la plus dangereuse de désir suicidaire soit causée par la présence simultanée de deux construits interpersonnels – l’appartenance et le sentiment d’être un fardeau (et du désespoir lié à ces états) et, en outre, que la capacité de s’engager dans un comportement suicidaire est distincte du désir de s’engager dans un comportement suicidaire. Selon cette théorie, la capacité à adopter un comportement suicidaire émerge, par le biais de l’accoutumance et des processus d’opposition, en réponse  à une exposition répétée à des expériences physiquement douloureuses et/ou suscitant la peur. Dans le présent document, les hypothèses de la théorie sont définies plus précisément que dans les présentations précédentes (Joiner, 2005), dans le but d’inviter à la recherche scientifique et à  la réfutation potentielle des hypothèses de la théorie ».

Hypothèses de la théorie interpersonnelle du suicide
1 L’appartenance contrariée et la perception d’être un fardeau sont des causes proximales et suffisantes de l’idéation suicidaire passive.
2 La présence simultanée d’une appartenance contrariée et de la perception d’être un fardeau, lorsqu’ils sont perçus comme stables et immuables (c.-à-d. le désespoir à l’égard de ces états), est une cause proximale et suffisante de désir suicidaire actif.
3 La présence simultanée d’un désir suicidaire et d’une diminution de la peur de la mort est la condition dans laquelle le désir suicidaire se transforme en intention suicidaire. .
4 L’issue d’un comportement suicidaire grave (c’est-à-dire les tentatives de suicide mortelles ou presque mortelles) est plus susceptible de se produire dans le contexte suivant d’appartenance contrariée, de fardeau perçu (et de désespoir à l’égard de ces deux éléments), d’une peur réduite du suicide et d’une tolérance élevée à la douleur physique.

Thomas_joiner_interpersonnal_theory_of%20suicide.pdf

Le modèle de risque du suicide de Thomas Joiner: la théorie interpersonnelle du suicide

Dans son livre « Why People Die by Suicide » (Pourquoi les gens meurent du suicide), Thomas Joiner (2006) met en avant plusieurs théories du suicide des deux siècles derniers. Sa théorie interpersonnelle et psychologique du suicide est très utile pour évaluer les risques au travail. Dans cette théorie, Joiner indique que les personnes qui se suicident n’ont pas seulement le désir de mourir mais elles ont également appris à dépasser leur instinct d’auto-préservation (voir l’image 1).

En d’autres termes, vouloir mourir, selon Joiner, est composé de deux éléments psychologiques: le sentiment d’être un poids pour les autres (perceived burdensomeness) et une déconnexion sociale de quelque chose de plus grand que soi (thwarted belongingness). Concernant le premier élément, l’accent est mis sur le terme « perception », car peu importe ce que le reste du monde voit, ce qui importe est comment la personne se voit elle-même. Souvent, la façon de penser est celle-ci: « Pour les gens qui m’aiment je serais mieux mort que vivant ». La personne suicidaire a souvent perdu le sentiment d’avoir un but. Le second élément concerne le sentiment de connexion sociale. En temps qu’être humains nous sommes liés aux autres et lorsque ces liens sont rompus ou dissous, nous souffrons d’isolement.

 

Screen Shot 2020-04-20 at 3.52.16 PM.png

Individuellement, chacun de ces deux éléments, n’est pas suffisant pour pousser la personne à l’acte suicidaire, mais ensemble avec une possibilité (ou de l’intrépidité), ils entraînent la personne dans un état de risque élevé de suicide. Depuis leur naissance, les êtres humains ont un fort instinct pour préserver leur propre vie. Joiner soutient qu’une série d’expériences douloureuses et difficiles au cours de la vie peut « immuniser » une personne contre la peur de la douleur et de la mort associée au suicide. Ces expériences peuvent être liées à des traumatismes et des abus, mais peuvent aussi comprendre des comportements à risque, des blessures dues au sport, ou une connaissance et une aisance avec les moyens mortels pour se suicider (ex: armes à feu, drogues mortelles). Cela explique pourquoi une précédente tentative de suicide est le meilleur indicateur d’une future tentative. Cependant, concernant les capacités du modèle, avoir vécu des expériences douloureuses et choquantes ou un attrait pour les comportements défiants la mort ne prédit pas en soi un suicide. Le risque est élevé quand les deux facteurs se croisent – quand un désir de se suicider rencontre la possibilité de le faire..

voir sur: https://www.constructionworkingminds.org/french-suicide-risk-model

BEH (2019) SUICIDE ET TENTATIVES DE SUICIDE: DONNÉES ÉPIDÉMIOLOGIQUES RÉCENTES

BEH (2019) SUICIDE ET TENTATIVES DE SUICIDE: DONNÉES ÉPIDÉMIOLOGIQUES RÉCENTES

Coordination scientifique // Scientific coordination

Christine Chan-Chee et Enguerrand du RoscoätSanté publique France, Saint-Maurice, France

Si le lien est brisé: http://prevention.suicide.free.fr/wp-content/uploads/BEH_2019_3-4.pdf

 

Prévention du suicide : l’évaluation est indispensable

// Suicide prevention: Evaluation is essential

Pierre Thomas
Professeur de psychiatrie, Faculté de médecine, Université de Lille, France

Les hospitalisations pour tentative de suicide dans les établissements de soins de courte durée : évolution entre 2008 et 2017

// Hospitalizations for attempted suicide in acute care facilities in France: Trends between 2008 and 2017

Christine Chan-Chee
Santé publique France, Saint-Maurice, France

Étude de faisabilité de la mise en place d’un système de surveillance des suicides basé sur les données des instituts médico-légaux

// Feasibility study of the implementation of suicide surveillance system based on data from forensic institutes

Virginie Gigonzac et coll.
Santé publique France, Saint-Maurice, France

Tentatives de suicide, pensées suicidaires et usages de substances psychoactives chez les adolescents français de 17 ans. Premiers résultats de l’enquête Escapad 2017 et évolutions depuis 2011

// Suicide attempts, suicidal thoughts and use of psychoactive substances among 17-year-old French adolescents. First results of the ESCAPAD 2017 survey and changes since 2011

Eric Janssen et coll.
Observatoire français des drogues et toxicomanies (OFDT), La Plaine Saint-Denis, France

 

Baromètre de Santé publique France 2017 : tentatives de suicide et pensées suicidaires chez les 18-75 ans

// Santé Publique France Health Barometer 2017: Suicidal attempts and suicidal ideation among the 18-75 years-old

Christophe Léon et coll.
Santé publique France, Saint-Maurice, France

Causes associées aux suicides dans les certificats de décès. Analyse des certificats médicaux de décès, France, 2000-2014

// Causes associated with suicide in death certificates. Analysis of death certificates in France, 2000-2014

Catherine Ha et coll.
Santé publique France, Saint-Maurice, France

Pensées suicidaires dans la population active occupée en France en 2017

// Suicidal ideation among the working population in France in 2017

Pauline Delézire et coll.
Santé publique France, Saint-Maurice, France

Activité des associations de prévention et d’aide à distance en santé dans le domaine de la prévention du suicide

// Activity of prevention and remote support services associations in the field of suicide prevention in France

Christine Chan-Chee et coll.
Santé publique France, Saint-Maurice, France

Données actualiées sur le suicide par le CépiDc de l’INSERM

Cette page affiche les références bibliographiques des publications du CepiDc, de la plus récente à la plus ancienne.
Vous pouvez importer les références (au format « ris ») une à une ou choisir d’importer toutes les publications, soit l’ensemble de la bibliographie.
Le format « ris » est utilisable avec la plupart des logiciels de gestion de bibliographie. Un logiciel est donc requis pour pouvoir lire ce format.

Le lien vers les données actualiés:

https://www.cepidc.inserm.fr/publications-scientifiques?search_api_fulltext=suicide+france

ZHONG, FAZEL et al. (2021) Facteurs de risque de suicide en milieu carcéral : revue systématique et méta-analyse

Facteurs de risque de suicide en milieu carcéral : revue systématique et méta-analyse (The Lancet)

Shaoling Zhong, Morwenna Senior, Rongqin Yu, Amanda Perry, Keith Hawton, Jenny Shaw, Seena Fazel

Résumé

Contexte

Les taux de suicide chez les personnes incarcérées sont élevés par rapport aux personnes d’âge et de sexe similaires qui vivent dans la communauté. Pour améliorer les évaluations et les interventions visant à réduire le risque de suicide, il faut disposer de données actualisées sur les facteurs de risque.
Notre objectif était d’examiner les facteurs de risque associés au suicide chez les détenus.

Méthodes

Nous avons réalisé une revue systématique et une méta-analyse actualisées des facteurs de risque de suicide chez les personnes incarcérées. Nous avons recherché dans cinq bases de données bibliographiques les articles publiés entre le 1er janvier 2006 et le 13 août 2020, et dans une base de données les articles publiés entre le 1er janvier 1973 et le 13 août 2020. Les études éligibles ont rapporté les facteurs de risque chez personnes décédées par suicide en prison et chez des témoins issus de la population carcérale générale. Deux examinateurs ont indépendamment extrait les données de chaque étude à l’aide d’un formulaire standardisé. Nous avons calculé les rapports de cotes (OR) regroupés à effets aléatoires pour l’association entre les facteurs de risque et les facteurs de risque. Nous avons calculé des rapports de cotes à effets aléatoires pour l’association du suicide avec des facteurs de risque démographiques, cliniques, criminologiques et institutionnels, et nous avons étudié l’hétérogénéité à l’aide d’analyses de sous-groupes et de méta-régression. Cette revue systématique est enregistrée auprès de PROSPERO, CRD42020137979.

Résultats

Nos recherches ont permis d’identifier 8041 enregistrements et d’utiliser 77 études éligibles provenant de 27 pays, y compris 35 351 suicides, dans l’analyse principale. Les facteurs cliniques les plus fortement associés au suicide étaient:

  • les idées suicidaires pendant la période d’incarcération actuelle (OR 15-2, 95% CI 8-5-27-0),
  • un antécédent de tentative de suicide (OR 8-2, 4-4-15-3),
  • et un diagnostic psychiatrique actuel (OR 6-4, 3-6-11-1).

Les facteurs institutionnels associés au suicide comprenaient:

  • l’occupation d’une cellule unique (OR 6-8, 2-3-19-8)
  • et l’absence de visites sociales (OR 1-9, 1-5-2-4).

Les facteurs criminologiques comprenaient :

  • le statut de prévenu (OR 3-6, 3-1-4-1),
  • le fait de purger une peine à perpétuité (OR 2-4, 1-3-4-6),
  • et le fait d’avoir été condamné pour un délit violent, en particulier l’homicide (OR 3-1, 2-2-4-2).

Interprétation

Plusieurs facteurs de risque modifiables, tels que le diagnostic psychiatrique, les idées suicidaires au cours de la période de détention actuelle et la cellule unique, ont été identifiés.
l’occupation d’une seule cellule, sont associés au suicide chez les personnes incarcérées. Les interventions devraient cibler ces facteurs de risque et inclure un meilleur accès à des soins de santé mentale fondés sur des données probantes. La compréhension d’autres facteurs associés au suicide pourrait améliorer la stratification des risques et l’allocation des ressources dans les services pénitentiaires.

Financement

Wellcome Trust, National Institute for Health Research Applied Research Collaboration Oxford and
Thames Valley

https://www.thelancet.com/action/showPdf?pii=S2468-2667%2820%2930233-4

Suicide Intervention Response Inventory (Inventaire des Réponses en Intervention auprès d’une personne suicidaire)

Suicide Intervention Response Inventory (Inventaire des Réponses en Intervention auprès d’une personne suicidaire)

L’inventaire des réponses en Intervention auprès d’une personne suicidaire est conçu pour évaluer la capacité des paraprofessionnels (ainsi que des professionnels) à reconnaître et à répondre aux déclarations suicidaires. (Neimeyer R.A. & Maclnnes, 1981)

Il comprend 25 items, dont chacun représente un extrait d’une séance de conseil, et deux réponses potentielles.
SIRI V1 : L’utilisateur doit choisir la réponse la plus appropriée (A ou B)
SIRI V2 : L’utilisateur doit classer les réponses à chaque extrait de 3 (hautement approprié) à -3 (hautement inapproprié).
Le SIRI a été créé par Robert Neimeyer, et validé par Neimeyer & Hartley en 1986. Il est actuellement utilisé dans le cours de suicide LivingWorks, qui enseigne la gestion avancée des cas de suicide.

Cotation SIRI1 :
SIRI 1 – Le SIRI implique l’utilisation d’une grille de cotation indiquant laquelle des réponses est la plus appropriée des deux. Tant que l’utilisateur du test a indiqué la réponse correcte comme étant plus adaptée, il marque un point. Si il a coté les deux réponses comme étant identiques, comptez-les comme une réponse incorrecte. Un score plus élevé indique une meilleure capacité d’intervention en cas de suicide.

Cotation SIRI 2 :
Les items représentent une série d’extraits de séances de counseling. Chaque extrait commence par une expression du sujet concernant un aspect de la situation à laquelle il ou elle fait face, suivi de deux réponses possibles de l’aidant à la remarque de l’aidé. Vous devez évaluer combien chaque réponse est appropriée ou inappropriée vis-à-vis de l’aidé : Dans la colonne vous devez attribuer une note de -3 à +3, correspondant à ces critères.  Pour coter la version révisée du SIRI (SIRI-2), calculez simplement la différence (en tenant compte du signe) entre la note du répondant pour chaque item et la note moyenne attribuée par le groupe d’experts en suicidologie. Le score total sur le SIRI-2 représente donc l’écart total entre les cotes individuelles et celles des panélistes pour tous les éléments. L’item 14 s’est avéré être psychométriquement ambigu dans l’étude de validation, et il est donc recommandé son exclusion du SIRI-2. Contrairement au SIRI original. dont les scores vont de 0 à 25, avec des scores plus élevés représentant des degrés plus élevés de compétence, les scores sur la version révisée couvrent une gamme beaucoup plus large et représentent les degrés de variation d’un hypothétique score idéal. Par conséquent, les scores plus élevés traduisent une compétence moindre (et pas l’inverse) dans la reconnaissance de réponses aidantes et facilitatrices face à un individu suicidaire.

Suicide Intervention Response Inventory_I

pour en savoir plus:

Pour découvrir le support avec les règles de cotation du SIRI II (pas recommandée pour le modèle de formation présenté ici, du fait de la complexification de la cotation) :

Suicide Intervention Response Inventory_II

SUICIDE: Mesurer l’impact de la crise sanitaire liée au Covid-19

SUICIDE: Mesurer l’impact de la crise sanitaire liée au Covid-19, Effets contrastés au sein de la population et mal-être chez les jeunes
(5
e RAPPORT / SEPTEMBRE 2022) Valentin Berthou, Aristide Boulch, Monique Carrière, Hadrien Guichard,
Jean-Baptiste Hazo, Adrien Papuchon, Charline Sterchele et Valérie Ulrich (DREES)

https://www.unps.fr/unps_images/documents/ons-5eme-rapport-covid19.pdf

Dès les premières semaines de la pandémie de Covid-19, certains experts de la prévention du suicide se sont inquiétés d’une possible augmentation des conduites suicidaires à court terme ou plus long terme, sous l’effet de la pandémie elle-même et de certaines consignes sanitaires émises pour limiter son expansion. De fait, les mesures de confinement,la limitation des déplacements et des activités, la fermeture de nombreux lieux, ainsi que l’engorgement du système de soins et plus globalement le contexte sanitaire et social ont alimenté de multiples facteurs de risque : isolement, rupture de prise en charge des troubles psychiques, dégradation de la santé physique et psychologique, sédentarité subie, incertitude, sentiment d’insécurité, violences intrafamiliales, confinement dans des logements de faible surface, augmentation de la consommation d’alcool, perte d’emploi ou – au contraire– surcharge de travail, diminution ou perte de revenus, par exemple. Toutefois, les premières données collectées sur la situation française en 2020, confirmées par celles recueillies dans d’autres pays de niveau économique similaire, semblent avoir infirmé ces craintes, du moins celles concernant l’impact immédiat de l’épidémie sur les conduites suicidaires.
Malgré une hausse des symptômes d’anxiété, de dépression et des problèmes de sommeil
identifiée dès les premières semaines de l’épidémie, les décès par suicide semblent avoir diminué pendant les épisodes de confinement de 20201. De même, par rapport à l’année précédente, les hospitalisations pour lésion auto-infligée diminuent pendant le confinement du printemps 2020 et au cours de l’été suivant. En revanche, à partir du deuxième trimestre de 2020, ce nombre augmente très sensiblement pour les adolescentes et jeunes femmes,a contrario du reste de la population. La diminution des hospitalisations pour geste suicidaire au premier semestre de 2020 interroge : comment expliquer cette baisse,même temporaire, alors que le contexte général est marqué par une nette dégradation de la santé mentale ?
La situation de péril collectif vécue en début de pandémie pourrait, au même titre que les
guerres, avoir engendré un fort sentiment de cohésion sociale et celui d’être moins singulier et responsable de sa situation difficile, à certains égards protecteurs par rapport au risque de suicide. De façon inattendue, certains aspects des mesures de lutte contre l’épidémie ont aussi pu participer à une atténuation du risque suicidaire. Par exemple, au cours des périodes de confinement ou sous l’effet du chômage partiel, le temps passé avec les proches a augmenté pour beaucoup de Français : les parents ont, dans certains cas, été plus disponibles pour leurs enfants et pour leurs adolescents ; le travail à distance, pour ceux qui étaient concernés, a parfois protégé de certains risques psychosociaux ; la diminution du temps de transport, enfin, a pu se traduire par une moindre fatigue pour une partie de la population. De plus, en lien direct avec la crise suicidaire, les épisodes de confinement ont été caractérisés par une plus grande surveillance des proches et par un moindre accès aux moyens létaux. Lors du premier confinement, certaines formes d’adversité et d’insécurité, grandes pourvoyeuses de détresse psychique, ont en outre baissé. Enfin, il faut saluer la poursuite, malgré la crise, des soins délivrés aux personnes déjà prises en charge pour des troubles psychiatriques (par des consultations à distance par exemple).
La santé mentale de la population dans son ensemble s’est donc dégradée rapidement dès
le début du premier confinement, sans forcément se traduire par une hausse immédiate des conduites suicidaires. Ces tendances moyennes ne doivent cependant pas occulter les inégalités existantes dans les conditions et les vécus des épisodes de confinement. Tandis que certaines catégories de la population ont bénéficié de l’aide de leur entourage et de conditions de vie relativement peu stressantes, d’autres, notamment les travailleurs dits « de première ligne » et les personnes vivant dans des logements sur occupés ou de faible qualité ont, au contraire, connu un stress professionnel exacerbé, une peur accrue d’être contaminées et une dégradation globale de leurs conditions de vie. De plus, certains ont souffert d’être confinés seuls ou au contraire dans un environnement familial délétère, voire violent.
Ces évolutions doivent être interprétées dans le cadre d’une tendance générale à la baisse
des conduites suicidaires, observable depuis les années 1980, et dont la persistance à l’issue de la pandémie reste à confirmer. La situation pourrait évoluer défavorablement en raison de la dégradation de l’état de santé mentale de la population et d’éventuelles conséquences négatives d’une crise sanitaire qui perdure, combinée à une situationsocio-économique difficile. Les périodes de récession économique sont souvent accompagnées d’une hausse des conduites suicidaires, en particulier chez les hommes en âge de travailler2, avec des conséquences à moyen terme qualifiées d’« effets rebonds ». Les résultats globaux peuvent aussi masquer des réalités différentes selon les sous-populations,avec notamment un accroissement des inégalités face au risque suicidaire déjà souligné parles premiers travaux publiés. Dans ce contexte, les personnes déjà vulnérables pourraient développer des conduites suicidaires plus importantes des suites de cette pandémie, dont les conséquences ont notamment frappé plus durement les jeunes, les femmes, les familles monoparentales et les personnes en situation de précarité.

plus d’info sur: https://www.unps.fr

Rapport 2014 de l’Observatoire national du suicide

Un Observatoire national du suicide créé en 2013

En France, 200 000 tentatives de suicide donnent lieu à un contact avec le système de soins et près de 10 500 personnes décèdent par suicide , soit près de trois fois plus que par accidents de la circulation chaque année. Ce phénomène, reconnu comme un problème de santé publique depuis la fin des années 1990, a conduit à la mise en place d’une politique spécifique de prévention du suicide.

Le Programme national d’actions 2011-2014 a succédé à la Stratégie nationale d’actions face au suicide 2000-2005 et en 2013, un Observatoire national du suicide (ONS) a été mis en place (décret n° 2013-809 du 9 septembre 2013). La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) en assure le secrétariat et le directeur de la Drees la présidence déléguée.

L’Observatoire est chargé de coordonner et d’améliorer les connaissances sur le suicide, les tentatives de suicide et les moyens d’y faire face, ainsi que de produire des recommandations, notamment en matière de prévention.

Il est composé d’experts, de professionnels de santé, de parlementaires, de représentants d’administrations centrales et de représentants d’associations de familles et d’usagers.

Voir le:

Le premier rapport annuel

rapport-onsLe premier rapport de l’Observatoire national du suicide a été remis le 2 décembre 2014 à la ministre chargée de la santé. Il constitue un premier état des lieux des connaissances sur le suicide et les tentatives de suicide en France et comporte des premières recommandations qui vont servir à l’élaboration d’un nouveau programme national d’actions contre le suicide.

Le rapport met en évidence des inégalités sociales très marquées : les agriculteurs exploitants sont deux à trois fois plus touchés par le suicide que les cadres ; le suicide touche davantage les ouvriers que les cadres. Les personnes sans activité salariée sont les plus touchées.

Le rapport 2014 de l’Observatoire national du suicide (pdf, 2.8 Mo), 221 pages.

Si le lien est brisé: rapport_ONS_2014

Sur le site du ministère de la Santé

Chirurgie de l’obésité : un risque de suicide plus important?

Science et Avenir (9 oct 2015) La chirurgie bariatrique entraînerait chez certains patients de graves conséquences psychologiques. Un risque à prendre en compte lors du suivi post-opératoire.

Des personnes obèses ayant subi une chirurgie bariatrique pour perdre du poids ont 50 % plus de probabilité de faire une tentative de suicide qu’avant l’intervention, selon une étude publiée mercredi 7 octobre 2015 dans la revue médicale américaine JAMA Surgery. Les scientifiques ont épluché les dossiers médicaux de 8.815 habitants de la province canadienne d’Ontario (Canada) ayant subi une chirurgie bariatrique entre 2006 et 2011. Ces patients ont été suivis pendant six ans, à savoir trois ans avant et trois ans après l’intervention.

Les tentatives ont lieu 2 à 3 ans après l’intervention

Dans ce groupe, 111 personnes ont été prises en charge aux urgences hospitalières pour 158 tentatives de suicide au total. Les scientifiques ont mis en lumière qu’un tiers avaient eu lieu avant l’intervention et les deux-tiers dans les trois ans l’ayant suivi, soit un accroissement de 50 % du risque. La majorité des tentatives de suicide a été commise par des personnes ayant souffert de troubles mentaux dans le passé, ont constaté les auteurs. De précédentes études avaient déjà montré que les suicides étaient nettement plus fréquents chez les personnes ayant subi cette opération que dans le reste de la population. Elles n’avaient pas déterminé si cela résultait de l’intervention elle-même ou du taux élevé de problèmes mentaux liés à l’obésité. Selon d’autres études, un grand nombre d’obèses ont fait part d’une amélioration de leur moral et de leur estime de soi après cette chirurgie, mais une petite minorité a souffert d’une aggravation de leur dépression et des troubles alimentaires. Les chercheurs canadiens ont souligné que les tentatives de suicide se sont produites pour la plupart entre les deuxième et troisième années après l’opération. Ce qui montre la nécessité d’un suivi plus long de ces patients, ont-ils conclu.

Après l’opération, les habitudes alimentaires doivent changer profondément. Des experts ont avancé que des patients avaient tendance à substituer la nourriture par de l’alcool. Pour d’autres, un pontage gastrique (aussi nommé « bypass gastrique ») pourrait affecter le niveau des hormones et des neurotransmetteurs dans les intestins qui jouent un rôle important pour réguler l’humeur et l’appétit. Aux États-Unis, près de 200.000 interventions bariatriques ont été réalisées en 2014, et plus de 50.000 opérations ont lieu en France chaque année. Elles ont permis d’importantes pertes de poids chez la plupart des obèses ainsi qu’une réduction du diabète adulte dit de type 2 notamment.

Lire la suite de l’article sur le site de science et Avenir