Instructions – Suicides par suspension on strangulation (21 mars 1877)

pendaison1897Monsieur le Préfet,

bien que des tentatives de suicide dans les maisons d’arrêt de Justice et de correction, grâce à la vigilance des gardiens, ne se produisent pas fréquemment, il m’a paru utile de mettre les agents de ces établissements en position de donner des soins immédiats aux détenus qui ont essayé d’attenter à leurs jours par suspension ou strangulation.
A cet effet, j’ai chargé MM. les Inspecteurs généraux du service sanitaire attachés à mon ministère, de rédiger une instruction spéciale, a la portée des agents de garde et de surveillance des établissements pénitentiaires. Cette instruction contient, dans une forme sommaire, l’indication des principaux moyens a employer, en attendant l’arrivée des médecins, pour essayer de rappeler à la vie les individus qui auraient mis à exécution leurs projets de suicide. J’ai l’honneur de vous en adresser des exemplaires et je vous recommande de veiller a ce que les prescriptions consignées dans cette note soient scrupuleusement observées. J’en fais transmettre au directeur des prisons de votre département un nombre suffisant pour que chaque gardien puisse en avoir un exemplaire entre les mains.
Recevez, Monsieur le Préfet, l’assurance de ma considération très distinguée,
Le Président du Conseil, Ministre de l’Intérieur,
Signé : Jules Simon.

21 mars 1877. – Instruction sur les moyens à employer pour essayer de rappeler à la vie, en attendant l’arrivée du médecin, un homme pendu ou ayant tenté de s’étrangler.

Les moyens suivants doivent être employés dans l’ordre où ils sont indiqués.
  1.  Couper la corde
  2.  Desserrer rapidement le lien
  3.  S’il n’y est, porter le malade à l’air
  4.  Le placer la tête haute
  5.  Frictionner fortement la poitrine
  6.  Faire avec la main, alternativement, sur la poitrine et sur le ventre, de légères pressions, pour établir un mouvement analogue à celui qui se produit par la respiration,
  7.  Chercher à provoquer le vomissement, en introduisant un doigt au fond de la bouche
  8.  Appliquer la bouche sur celle du malade entreouverte et respirer fort, pour introduire de l’air dans sa poitrine
  9.  Si l’on a à sa portée un fer rouge, un charbon allumé, ou même de l’eau bouillante, brûler ou échauder rapidement quelques points peu étendus sur la poitrine.

Tous ces moyens doivent être successivement tentés, sans se décourager, jusqu’à l’arrivée du médecin.


0 commentaire

Laisser un commentaire

Emplacement de l’avatar

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *