Graphiques: Contribution au rapport 2012 de l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP)

Graphique : Evolution du taux de suicides dans les prisons françaises de 1989 à 2011

Graphique: Taux de suicide et densité carcérale en 2011


Graphique: Typologie des suicides en prison

Sur une base de 100 suicides en prison en 2011. (Source : Contribution au rapport 2012 de l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP), sur la base des données fournies par l’administration pénitentiaire / PMJ-MPLS)

Parallèlement à ces tentatives d’attention personnalisée, l’amélioration des conditions de détention reste une priorité: la ministre de la Justice Christiane Taubira a promis en septembre 2012 la création de plus de 5 000 places de prison d’ici cinq ans. La garde des Sceaux n’a pour l’instant annoncé aucune nouvelle mesure pour lutter contre le suicide en prison.

Ce travail a été réalisé par Jelena Prtorić et Emilienne Malfatto.

Monique SÉGUIN (2000) Comment désamorcer une crise suicidaire avant la phase aiguë ou le passage à l’acte?

Monique SÉGUIN (2000) Comment désamorcer une crise suicidaire avant la phase aiguë ou le passage à l’acte?

Monique SÉGUIN, Ph.D.; Directrice du programme de psychologie – Université du Québec à HullDirectrice du Laboratoire de recherche sur le suicide et le deuil – Centre de recherche Fernand-Seguin Hôpital Louis-H. Lafontaine, Montréal

Nous répondrons à cette question en développant quatre points. Premièrement, nous élaborerons brièvement le cadre théorique de la progression de la crise permettant de préciser les objectifs d’intervention qui favoriseront la gestion de la crise suicidaire.
Le deuxième point abordé permettra de constater qu’il existe des divergences dans la conception de l’intervention en situation de crise. Nous présenterons trois modèles issus de l’analyse de différentes pratiques. Ces modèles conceptuels de l’intervention en situation de crise varient en fonction des professionnels qui réalisent l’intervention. Comme il existe des différences entre les intervenants professionnels et les intervenants paraprofessionnels, nous tenterons de distinguer les rôles de chacun et les champs d’expertise des uns et des autres, selon une approche d’effets différentiels.
Troisièmement, nous aborderons un aspect essentiel permettant de désamorcer une situation de crise, c’est-à-dire l’évaluation du potentiel suicidaire. Cette évaluation s’avère une étape nécessaire afin de déterminer quel type d’intervention d’urgence doit être mis en place. Cette méthode d’évaluation du potentiel suicidaire devrait être connue de tous les intervenants auprès de personnes en phase de crise.
Quatrièmement, nous proposons des stratégies d’intervention selon une séquence qui favorise l’apprentissage ou l’enseignement de cette approche.

Comment desamorcer une crise suicidaire avant la phase aigue ou le passage a lacte

Auditions publiques (25/26 novembre 2009) Effets et conséquences du suicide sur l’entourage : modalités d’aide et de soutien

Audition Publique organisée par la Fédération Française de Psychiatrie (25/26 novembre 2009) : Effets et conséquences du suicide sur l’entourage : modalités d’aide et de soutien 

Un problème de santé publique :

Si le suicide représente environ 11.000 morts par an et touche l’ensemble de la population par les informations qui en sont fréquemment rapportées, ce sont entre cinq et dix personnes en moyenne qui sont profondément touchées par le suicide d’un proche ou par un suicide dont ils sont témoins.

L’impact du suicide sur l’entourage du suicidé est sans doute difficilement mesurable pour le nombre de personnes touchées, il est aussi difficilement mesurable sur la durée car on sait l’impact à long terme des images et affects fixés dans le psychisme de ces témoins.

On estime donc à 100.000 personnes touchées par un suicide dans l’année et au vu de l’impact durable de cet acte sur la population il y a lieu de préciser quels sont les retentissements à distance, et quels sont les risques pour la santé, pour la population proche et pour la société .

Conclusion générale
L’ensemble des groupes, des constations et réflexions, indiquent qu’il y a des besoins de soutien, d’aide, de soins et de traitements auxquels on a plus ou moins accès, et qui sont dans l’ensemble mal définis.  Le Jury prend le risque de proposer les définitions suivantes :
le soutien est représenté par une présence, éventuellement passive, discrète, mais effective, physique auprès d’une personne en état de choc, dans une situation de malaise et hors d’état d’exprimer une opinion. La présence de personnes sensibilisées et attentives offre une possibilité de liens affectif et social avec d’autres ;
l’aide implique un acte d’assistance à une personne susceptible soit de l’entendre soit de le demander  ; les professionnels ont à mettre à disposition des personnes, des possibilités d’aides, mais cela ne nécessite aucune formation professionnelle préa lable ; cependant un acte d’assistance auprès d’une personne troublée peut nécessiter pour l’aidant un soutien second, lequel aura de plus une valeur formatrice.
Certaines situations de deuil après suicide s’avèrent se compliquer et exigent l’intervention professionnalisée, sur indication d’un professionnel, de psychothérapies, d’assistance médicamenteuse, d’assistance institutionnelle, au niveau d’interventions temporaires (et préventives) ou à titre thérapeutique (soins et traitements). La complexité réelle, et le constat que ce type d’organisation en réseau existe déjà ici et là de manière spontanée, montrent à l’évidence qu’il s’agit de donner à l’ensemble des intervenants, ceux qui subissent et ceux qui agissent, des niveaux de connaissances nettement supérieurs à ceux dont ils disposent actuellement. Pour cela le recueil d’informations et la recherche sont
nécessaires, ainsi qu’une meilleure diffusion des informations.

http://www.psydoc-france.fr/conf&rm/conf/endeuilles/recoEndeuilles.pdf

COLLÈGE DE FRANCE – BASES NEURALES DE LA VULNÉRABILITÉ AUX CONDUITES SUICIDAIRES

COLLÈGE DE FRANCE (2007) BASES NEURALES DE LA VULNÉRABILITÉ AUX CONDUITES SUICIDAIRES

Il est actuellement admis que les conduites suicidaires doivent s’envisager selon un modèle stress-vulnérabilité. La vulnérabilité suicidaire est sous-tendue par un ensemble de dysfonctionnements neuronaux d’origine génétique et environnementale, impliquant notamment les projections sérotoninergiques á destination des régions ventromédianes du cortex préfrontal. Nous avons mené la première étude d’imagerie fonctionnelle explorant, in vivo, les régions cérébrales dysfonctionnelles associées á la vulnérabilité suicidaire. Nous avons comparé, en IRM fonctionnelle événementielle, les activités cérébrales de 13 sujets ayant une histoire passée de dépression et de conduite suicidaire, 14 sujets ayant une histoire de dépression sans histoire de conduite suicidaire et 16 sujets sains. Le paradigme a consisté á projeter aux participants des visages exprimant successivement la joie et la colère. Lors de la visualisation de la colère mais pas de la joie, les suicidants ont présenté un défaut d’activation du cortex ventrolatéral droit (BA47) et une plus grande activation du cortex cingulaire antérieur en comparaison des patients contrôles. Ainsi, notre étude suggère 1) l’implication de régions spécifiques du cortex préfrontal dans la vulnérabilité suicidaire 2) le rôle de la régulation de certaines émotions négatives 3) le fait que les suicidants représentent une population distincte des déprimés non suicidants. Ces résultats ouvrent des perspectives en terme de prédiction et de traitement.

A stress-diathesis model has been proposed to explain suicidal behaviour. The vulnerability to suicidal behaviour may be underlied by neural dysfunctions, from genetic and environmental origins, and notably involving the serotonergic projections to the ventromedial parts of the prefrontal cortex. We conducted the first functional imaging study of the vulnerability to suicidal behavior. Using event-related fMRI, we compared brain activations of 13 individuals with a past history of both suicidal behaviour and depression, 14 patients with a past history of depression but not suicidal behaviour and 16 healthy subjects. Participants had to watch faces expressing successively joy and anger. For angry but not happy faces, suicide attempters exhibited a lower activation of the lateral part of the right ventral prefrontal cortex (BA47) and a higher activation of the cingulate cortex. Our study suggests 1) the involvement of specific prefrontal regions in vulnerability to suicidal behaviour 2) a role for emotional regulation notably some negative ones 3) a certain specifity of the suicide attempter population in comparison to non suicidal patients. Our results may have predictive and therapeutic consequences.

 

Origine: SPI-EAO CERIMES Canal-U Santé et Sport; Générique Auteur: Fabrice JOLLANT – Université Montpellier 1 Inserm U888, CHU Montpellier, Service de Psychologie Médicale et Psychiatrie Hôpital Lapeyronie.

M6 (2012) Premiers pas en prison : le choc carcéral – Enquête exclusive

M6 Prévention des suicides en prison
Premiers pas en prison : le choc carcéral – Enquête exclusive

Videos, séries et émissions sur M6.fr : Vidéo Enquête exclusive : Prévention des suicides en prison – M6

Tous les trois jours, un détenu se donne la mort dans les prisons françaises. Les responsables pénitentiaires ont une préoccupation : prévenir le suicide. Pour cela, l’affectation en cellule des nouveaux arrivants n’est pas prise à la légère.

FRANCE CULTURE (2012) Travailler mieux pour vivre mieux: réflexions pour d’autres perspectives d’organisation du travail

 FRANCE CULTURE; Emission « les Chemins de la connaissance » (07.12.2012) Travailler mieux pour vivre mieux : réflexions pour d’autres perspectives d’organisation du travail

Cela ne devrait pas exister, mais c’est la triste réalité : il existe des femmes et des hommes malades du travail, il se rencontre des épuisés de la vie qui n’ont plus le courage de résister au « management de la peur » et à la pression gestionnaire. Ceux-la ne supportent plus la dévalorisation de leur métier, ils ont honte de la malfaçon, ils regrettent le temps de la coopération entre collègues ; alors, ils se sentent inutiles, et perdent toute estime de soi. Or contrairement à ce qu’on pouvait attendre, les travailleurs qui se suicident sur leur lieu de travail sont rarement des sujets marginalisés. Ce ne sont pas uniquement les bras cassés qui se suicident au travail. Et puis le malaise au travail ne débouche pas toujours – heureusement – sur de tels actes de désespoir. La souffrance s’y exprime parfois de manière sourde et diffuse. Et certains travailleurs sont contraints de suspendre leur pensée. Que veut dire alors cet état de chose ? Il signe la preuve que la gestion est entrée en lutte contre les métiers. Le travail en effet n’est pas objectivement mesurable, il ne se réduit pas au but à atteindre. Pour éprouver le fait de travailler, il faut mobiliser son intelligence, son savoir-faire, être rusé. Travailler, c’est se transformer soi-même, y compris par l’effort. Ce n’est jamais répondre uniquement au travail prescrit. Or la gestion fait croire le contraire. Elle entend tout maîtriser. Le gestionnaire en ce sens est un adversaire du travail. Et quand ce n’est pas le gestionnaire, ce sont les objectifs prescrits par les nouvelles technologies, et l’autocontrôle induit par des programmes reposant sur des objectifs exclusivement quantifiables.Pour ne pas entériner ce malaise, nous avons réunis un grand clinicien du travail et un grand spécialiste du droit social pour parler de souffrance au travail et de justice sociale. Nous les avons réunis pour tenter de penser ensemble l’intelligence subjective au travail et la coopération collective au travail.

En un mot : l’humanisation des rapports sociaux, et notamment dans le travail, laquelle permet de se réaliser soi-même dans des œuvres utiles à tous.

Invité(s) : Christophe Dejours, psychiatre et psychanalyste, professeur au Conservatoire national des arts et métiers (CNAM); Alain Supiot, professeur au Collège de France, Directeur de l’Institut d’études avancées de Nantes, auteur de « L’esprit de Philadelphie : La justice sociale face au marché total ».

Guide d’évaluation du risque de suicide, Une ressource pour les organismes de santé (CA)

Guide d’évaluation du risque de suicide, Une ressource pour les organismes de santé (CANADA)

Le présent Guide d’évaluation du risque de suicide : Une ressource pour les organismes  de santé a été rédigé par l’Ontario Hospital Association (OHA) en partenariat avec l’Institut canadien pour la sécurité des patients (ICSP) afin d’aider les organismes de santé à comprendre et à normaliser la procédure d’évaluation du risque de suicide pour qu’elle en soit une de grande qualité.

Le présent guide se fonde sur une analyse du contexte de la littérature portant sur les études examinées par les pairs, les pratiques exemplaires et les politiques concernant les processus, principes et outils d’évaluation du risque de suicide. L’approche méthodologique ayant permis de concevoir le guide est présentée à l’annexe A. Des entrevues ont également été menées auprès de 21 intervenants experts issus de divers milieux culturels, ethniques, géographiques, démographiques et professionnels et de divers secteurs de la santé. Ces entrevues ont permis de compléter l’analyse du contexte et de tenir compte de certains aspects contextuels dans le cadre de l’évaluation du risque de suicide menée dans diverses situations et auprès de personnes ayant des antécédents variés. Les résultats de l’analyse du contexte et des entrevues ont débouché à l’élaboration de quatre sections :

I. La première section donne un aperçu des principes, des processus et des considérations en matière d’évaluation du risque de suicide afin de faciliter cette évaluation dans divers milieux de soins de santé.
II. La deuxième section recense les outils d’évaluation du risque de suicide en précisant leurs propriétés psychométriques et en formulant des recommandations d’utilisation.
III. La troisième section établit un cadre pour l’évaluation du risque de suicide, notamment l’utilisation des outils d’évaluation du risque de suicide et des recommandations sur la surveillance de la qualité du processus d’évaluation de ce risque.
IV. La quatrième et dernière section fournit aux organismes de santé des ressources, notamment des concepts clés, des trucs et des diagrammes, qui peuvent être reproduites et affichées dans le milieu de soins. De plus, la méthodologie du projet y est expliquée plus en détail, et les références aux ouvrages cités sont énumérées.

http://www.oha.com/FinalFrenchVersion20o2SuicideRiskAssessmentGuidebook.pdf