Prévention du suicide des adolescents: le programme de la Jason Foundation

La Jason Foundation est une organisation américaine à but non lucratif dédiée à la prévention du suicide chez les jeunes. Fondée en 1997 à la suite du décès tragique de Jason Flatt, un adolescent de 16 ans, l’organisation s’efforce de lutter contre ce qu’elle appelle l’« épidémie silencieuse » du suicide des jeunes .​


🎯 Mission et approche

La mission de la Jason Foundation est de fournir des programmes éducatifs et de sensibilisation gratuits pour aider les jeunes, les éducateurs, les parents et les travailleurs communautaires à identifier et à assister les jeunes à risque de suicide


Ressources pour les formateurs en prévention du suicide

Pour les formateurs, la Jason Foundation propose une série de modules de développement professionnel en ligne, conçus pour fournir des informations sur la sensibilisation et la prévention du suicide chez les jeunes. Ces modules sont adaptés aux enseignants, entraîneurs, autres membres du personnel scolaire, travailleurs de jeunesse, premiers intervenants, parents d’accueil et tout adulte travaillant avec des jeunes ou souhaitant en savoir plus sur le suicide chez les jeunes.

Chaque module aborde des sujets tels que l’étendue du problème du suicide chez les jeunes, les signes de préoccupation, les facteurs de risque, comment reconnaître les jeunes qui peuvent être en difficulté et comment les approcher pour les aider à trouver des ressources d’assistance. À la fin de chaque module, une opportunité d’imprimer un certificat de réussite est fournie .​

Exemple: Les FACTEURS DE RISQUE chez les adlolescents:

« Le suicide ne survient généralement pas de manière soudaine. Un certain nombre de facteurs de stress peuvent contribuer à l’anxiété et au mal-être d’un jeune, augmentant ainsi la possibilité d’une tentative de suicide. Plusieurs de ces facteurs sont décrits ci-dessous.
Dépression, maladie mentale et toxicomanie: L’un des facteurs de risque les plus révélateurs pour les jeunes est la maladie mentale. Les troubles mentaux ou les dépendances sont associés à près de 90 % des suicides. Un jeune sur dix souffre d’une maladie mentale suffisamment grave pour être altérée, mais moins de 20 % d’entre eux reçoivent un traitement. En fait, 60 % des personnes qui se suicident souffrent de dépression. La consommation d’alcool et de drogues – qui obscurcit le jugement, diminue les inhibitions et aggrave la dépression – est associée à 50-67 % des suicides.
Agressivité et bagarres: Des recherches récentes ont mis en évidence un lien entre la violence interpersonnelle et le suicide. Le suicide est associé aux bagarres chez les hommes comme chez les femmes, dans tous les groupes ethniques et chez les jeunes vivant en milieu urbain, suburbain ou rural.
Environnement familial: Au sein du foyer, un manque de cohésion, des niveaux élevés de violence et de conflit, un manque de soutien parental et l’aliénation de la famille et au sein de celle-ci peuvent augmenter le risque de suicide.
Environnement communautaire: Les jeunes fortement exposés à la violence communautaire courent un risque important de comportement autodestructeur. Cela peut se produire lorsqu’un jeune calque son propre comportement sur ce qu’il vit dans la communauté. En outre, de plus en plus de jeunes grandissent sans établir de liens significatifs avec des adultes et ne reçoivent donc pas les conseils dont ils ont besoin pour les aider à faire face à leur vie quotidienne.
Environnement scolaire: Les jeunes qui ont des difficultés en classe, qui ont l’impression que leurs professeurs ne les comprennent pas ou ne se soucient pas d’eux, ou qui ont de mauvaises relations avec leurs pairs sont plus vulnérables au risque de suicide.
Tentatives antérieures: Les jeunes qui ont déjà fait une tentative de suicide risquent d’en faire d’autres. En fait, ils sont huit fois plus susceptibles de faire une autre tentative de suicide que les jeunes qui n’ont jamais tenté de se suicider.
Facteurs culturels: L’évolution des rôles et des attentes des hommes et des femmes, les questions de conformité et d’assimilation, ainsi que les sentiments d’isolement et de victimisation peuvent tous accroître le niveau de stress et la vulnérabilité des individus. En outre, dans certaines cultures (en particulier les cultures asiatiques et du Pacifique), le suicide peut être considéré comme une réponse rationnelle à la honte.
Antécédents familiaux/stress: Des antécédents de maladie mentale et de suicide parmi les membres de la famille immédiate augmentent le risque de suicide chez les jeunes. Les changements dans la structure familiale tels que le décès, le divorce, le remariage, le déménagement dans une nouvelle ville et l’instabilité financière augmentent également le risque.
L’automutilation: Les comportements d’automutilation comprennent les coups de tête, les coupures, les brûlures, les morsures, les effacements et les blessures creusées. Ces comportements sont de plus en plus fréquents chez les jeunes, en particulier chez les jeunes filles. Bien que l’automutilation signale généralement l’apparition de problèmes plus vastes, la raison de ce comportement peut varier de la pression du groupe de pairs à de graves troubles émotionnels. Bien qu’il faille chercher de l’aide pour toute personne qui s’automutile, une réponse appropriée est cruciale. La plupart des comportements d’automutilation n’étant pas des tentatives de suicide, il est important d’être prudent lorsque l’on s’adresse au jeune et de ne pas faire de suppositions.
Crises situationnelles: Environ 40 % des suicides de jeunes sont associés à un événement déclencheur identifiable, comme le décès d’un proche, la perte d’une relation importante, le divorce des parents ou des abus sexuels. En général, ces événements coïncident avec d’autres facteurs de risque.
Troubles de l’alimentation: Bien que les complications médicales liées à la malnutrition soient la principale cause de décès chez les personnes souffrant de troubles de l’alimentation, on pense que le suicide vient juste après. Le comportement suicidaire est élevé chez les personnes souffrant d’anorexie mentale, de boulimie et d’hyperphagie boulimique, les trois troubles alimentaires les plus étudiés.
LGBTQ+: Les jeunes LGBTQ+ ne sont pas exposés à un risque accru de suicide en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre, mais plutôt en raison des mauvais traitements et de la stigmatisation dont ils font l’objet dans la société. Au cours de l’année écoulée, 39 % des jeunes LGBTQ+ ont sérieusement envisagé de se suicider, dont 46 % des jeunes transgenres et non binaires. Les taux de suicide sont plus élevés chez les personnes de couleur que chez les Blancs. Plus de 12 % des jeunes LGBTQ+, dont 14 % des personnes transgenres et non binaires et 7 % des jeunes cisgenres, ont tenté de se suicider l’année dernière.Quarante-six pour cent des jeunes âgés de 13 à 17 ans ont envisagé de se suicider et 16 % ont fait une tentative de suicide l’année dernière. Trente-trois pour cent des jeunes adultes âgés de 18 à 24 ans ont envisagé de se suicider et 8 % ont fait une tentative de suicide l’année dernière. Le projet Trevor est la principale organisation à but non lucratif de prévention du suicide et d’intervention en cas de crise pour les jeunes LGBTQ+. Il fournit des informations et un soutien aux jeunes LGBTQ+ 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, tout au long de l’année.


Application « Ask a Friend »

Protocole spécifique de prévention auprès des adolescents

Le protocole de la Jason Foundation repose sur l’éducation et la sensibilisation comme premières étapes de la prévention. L’organisation vise à établir un « Triangle de Prévention » en fournissant aux étudiants, aux parents et aux enseignants les outils et les ressources pour aider à identifier et à assister les jeunes à risque. Cela est accompli grâce à une unité de programme pour les étudiants et des séminaires d’information pour les enseignants et les parents .​The Jason Foundation, Inc.

Les programmes de la Jason Foundation sont conçus pour être faciles à utiliser et fournir des informations éducatives. Il n’y a aucune intention de diagnostiquer ou de traiter des idées suicidaires. L’objectif est d’autonomiser les jeunes, les éducateurs et les parents pour les aider à reconnaître quand les jeunes souffrent et savoir comment obtenir l’aide professionnelle le plus tôt possible .


 Cadre législatif aux USA: The Jason Flatt Act

La Jason Flatt Act est une législation qui exige que les enseignants et certains membres du personnel scolaire complètent deux heures de formation sur la sensibilisation et la prévention du suicide chez les jeunes pour maintenir ou renouveler leurs qualifications professionnelles. Cette exigence de formation ne s’ajoute pas aux heures de formation déjà requises, mais s’inscrit dans le nombre d’heures déjà nécessaires pour continuer à enseigner. Vingt et un États ont pris l’initiative d’être proactifs dans la prévention du suicide chez les jeunes en adoptant la Jason Flatt Act .

Un génial support de formation intéractif sur la prevention du suicide: Real Talk About Suicide (RTAS)

Le site https://prevent-suicide.org.uk/rtas/ présente le programme Real Talk About Suicide (RTAS), une initiative de l’organisation britannique Grassroots Suicide Prevention. Ce programme vise à renforcer les compétences en matière de prévention du suicide, en mettant l’accent sur la reconnaissance des signes avant-coureurs et la conduite de conversations salvatrices.

Il s’agit d’un film interécatif mettant en scéne une personne en crise suicidaire et un aidant: réguliérement plusieurs options sont proposées à l’aidant sur ce qu’il convient de faire ou de dire: un excellent support de formation!


🎯 Objectif du programme RTAS

RTAS est conçu pour aider les individus à :

  • Identifier les signes indiquant qu’une personne pourrait être en détresse suicidaire.

  • Engager des conversations ouvertes sur le suicide, en surmontant les tabous et les malentendus.

  • Orienter efficacement les personnes en crise vers des ressources et des soutiens appropriés.

Le programme s’adresse à toute personne souhaitant acquérir des compétences en prévention du suicide, y compris les professionnels de la santé, les éducateurs, les travailleurs sociaux et les membres de la communauté.


Fonctionnement et contenu

RTAS propose une approche pédagogique interactive, combinant :

  • Ateliers en présentiel ou en ligne : Ces sessions sont animées par des formateurs expérimentés et incluent des discussions, des études de cas et des exercices pratiques.

  • Ressources numériques : Le programme intègre des outils tels que l’application Stay Alive, qui offre des informations et des stratégies pour rester en sécurité en période de crise.

  • Supports pédagogiques : Les participants reçoivent des documents pour approfondir leur compréhension et faciliter l’application des compétences acquises.Grassroots Suicide Prevention

Les sessions sont conçues pour être accessibles et adaptées aux besoins des participants, favorisant un environnement d’apprentissage sûr et inclusif.


Intégration dans des formations sur la prévention du suicide

RTAS est en anglais. il peutnéanmoins servir de base pour développer de nouvelles initiatives de sensibilisation.

  • Module complémentaire : Utiliser RTAS ou developper une version française comme un module spécifique au sein d’une formation plus large sur la santé mentale ou la prévention du suicide.

  • Atelier autonome : Organiser des sessions RTAS indépendantes pour des groupes ciblés, tels que des étudiants, des personnels ou des citoyens.

  • Formation des formateurs : Former des individus au sein de votre institution pour qu’ils deviennent des animateurs RTAS, assurant ainsi une diffusion continue et adaptée du programme.

En intégrant RTAS, les formations bénéficient d’une approche structurée et éprouvée, renforçant l’efficacité des interventions en matière de prévention du suicide.


Comment accéder au programme RTAS

Pour en savoir plus sur RTAS ou organiser une session de formation, vous pouvez :

Ils offrent des formations adaptées aux besoins spécifiques des organisations et des communautés, avec des options en ligne et en présentiel.


En résumé, Real Talk About Suicide (RTAS) est un programme précieux pour toute initiative visant à renforcer les compétences en prévention du suicide. Son approche interactive et centrée sur la personne en fait un outil efficace pour sensibiliser et équiper les individus à intervenir de manière appropriée et empathique.

Le dispositif SafeTALK (Tell, Ask, Listen, KeepSafe)

Dispositif SafeTALK (Tell, Ask, Listen, KeepSafe) : Guide Détaillé pour les Formateurs en Prévention du Suicide


1. Introduction à SafeTALK

  • Origine :
    Développé par LivingWorks, un organisme international spécialisé dans la prévention du suicide, SafeTALK (pour Suicide Alertness for Everyone: Tell, Ask, Listen, Keepsafe) est un programme de formation grand public conçu pour sensibiliser aux signes de détresse suicidaire et agir de manière proactive.
    Objectifs principaux :

    • Apprendre à repérer les personnes à risque suicidaire.

    • Savoir engager une conversation directe sur le suicide.

    • Orienter vers des ressources d’aide professionnelle.

  • Public cible :
    Toute personne de plus de 15 ans (enseignants, travailleurs sociaux, parents, collègues, etc.), sans prérequis en santé mentale.


2. Principes Fondamentaux

  • Philosophie :

    • « Toute personne peut sauver une vie » : Valoriser le rôle des non-professionnels comme premiers intervenants.

    • Briser les tabous : Rendre le sujet du suicide abordable et dédramatisé.

    • Agir rapidement : Intervenir avant la crise pour éviter le passage à l’acte.

  • Les 4 étapes SafeTALK :

    1. TELL (Reconnaître les signes de détresse).

    2. ASK (Poser une question directe sur le suicide).

    3. LISTEN (Écouter sans jugement).

    4. KEEPSAFE (Connecter la personne à une ressource sécurisée).

3. Structure de la Formation (4 heures)

La formation est interactive, basée sur des études de cas, des vidéos et des jeux de rôle.

Module Contenu
1. Introduction Statistiques sur le suicide, mythes/réalités, objectifs de SafeTALK.
2. Reconnaître les signes (TELL) Signes verbaux (« Je n’en peux plus »), non verbaux (isolement, désintérêt).
3. Poser la question (ASK) Techniques pour aborder le sujet : « Penses-tu au suicide ? » (direct et bienveillant).
4. Écouter activement (LISTEN) Pratique de l’écoute empathique, éviter les jugements ou les conseils simplistes.
5. Sécuriser (KEEPSAFE) Identifier des ressources locales (lignes d’écoute, psychologues, proches).
6. Études de cas Scénarios réalistes (ex. : un collègue en détresse, un adolescent isolé).

4. Outils et Supports Pédagogiques

  • Matériel fourni :

    • Manuel du participant : Résumé des étapes, exemples de phrases clés.

    • Vidéos pédagogiques : Témoignages, démonstrations de conversations.

    • Carte de ressources : Liste des contacts d’urgence (ex. : 3114 en France).

  • Rôle du formateur :

    • Manuel du formateur
    • Créer un environnement sécurisant pour libérer la parole.

    • Utiliser des méthodes participatives (questions ouvertes, jeux de rôle).

    • Adapter le contenu au contexte culturel ou professionnel (ex. : écoles, entreprises).


5. Compétences Clés à Transmettre

  1. Repérer les signaux :

    • Comportements à risque (donner ses affaires, propos de mort).

    • Changements émotionnels (désespoir, agitation).

  2. Poser des questions directes :

    • « Est-ce que tu penses à te faire du mal ? », « As-tu envisagé le suicide ? ».

  3. Écouter sans juger :

    • Éviter les phrases du type « Tu as tout pour être heureux ».

    • Valider les émotions : « Je vois que tu souffres, je suis là ».

  4. Orienter vers l’aide :

    • Ne pas rester seul·e avec la situation : contacter un professionnel ou un proche de confiance.


6. Mise en Œuvre Pratique

  • Adaptation au public :

    • En milieu scolaire : Insister sur les signes chez les adolescents (cyberharcèlement, isolement).

    • En entreprise : Intégrer des exemples liés au stress professionnel ou au burn-out.

    • Communautés spécifiques : Personnes LGBTQ+, réfugiés, etc.

  • Étapes pour les formateurs :

    1. Certification préalable : Suivre une formation de formateur SafeTALK (via LivingWorks).

    2. Préparer le lieu : Espace calme, chaises en cercle pour favoriser les échanges.

    3. Gérer les émotions : Prévoir un temps de débriefing après les jeux de rôle.


7. Évaluation et Suivi

  • Indicateurs d’efficacité :

    • Augmentation du nombre de personnes orientées vers des ressources après la formation.

    • Feedback des participants sur leur confiance à intervenir.

  • Outils d’évaluation :

    • Questionnaire pré/post-formation : Mesurer l’évolution des connaissances.

    • Simulations pratiques : Évaluer l’application des étapes SafeTALK.


8. Défis et Solutions

  • Défi 1 : Réticence à aborder le sujet
    Solution : Utiliser des jeux de rôle pour désamorcer la peur de mal faire.

  • Défi 2 : Manque de ressources locales
    Solution : Collaborer avec les acteurs de santé mentale en amont pour établir un réseau.

  • Défi 3 : Émotions fortes pendant la formation
    Solution : Former les formateurs à la gestion des réactions émotionnelles.


9. Ressources Complémentaires


10. Témoignage d’Impact

  • Exemple : Une étude au Canada a montré que 85 % des participants à SafeTALK se sentaient plus aptes à identifier une personne suicidaire et à agir après la formation.


Conclusion : SafeTALK est un dispositif accessible et concret, idéal pour outiller des communautés entières à agir en prévention du suicide. Pour les formateurs, l’enjeu est de combiner rigueur méthodologique et bienveillance, en insistant sur l’importance de ne jamais rester seul·e face à une situation de crise. L’approche proactive et pragmatique de SafeTALK en fait un complément essentiel à des programmes plus approfondis comme l’ASIST (Applied Suicide Intervention Skills Training).

 

Trousse d’outils pour la prévention du suicide (Centre for Suicide Prevention, Canada)

Ce document, intitulé « Trousse d’outils pour la prévention du suicide », est publié par le Centre for Suicide Prevention (filiale de l’Association canadienne pour la santé mentale), vise à guider les proches, aidants ou amis d’une personne confrontée à des pensées suicidaires dans l’élaboration d’un plan de sécurité, outil clé pour prévenir les crises suicidaires. Mis à jour en juin 2020, il explique en détail les principes, étapes et bonnes pratiques pour créer et mettre en œuvre ce plan, en soulignant son approche collaborative et axée sur les forces de la personne.


Résumé de la méthode proposée pour créer un plan de sécurité :

  1. Objectif du plan :
    Aider une personne à anticiper et gérer une crise suicidaire en s’appuyant sur ses ressources personnelles, ses stratégies d’adaptation et son réseau de soutien. Il est conçu hors période de crise, lorsque la personne est en mesure de réfléchir clairement.

  2. Étapes clés :

    • Étape 1 : Identifier les signes avant-coureurs (pensées, émotions, situations ou comportements annonciateurs d’une crise).
      Exemple : Une dispute, des pensées comme « Je n’en peux plus ».

    • Étape 2 : Lister les stratégies d’adaptation internes (activités apaisantes, relaxation, exercice physique).
      Exemple : Respiration contrôlée, promenade à vélo.

    • Étape 3 : Noter les personnes et lieux réconfortants pouvant distraire des pensées suicidaires.
      Exemple : Appeler un ami, aller dans un parc.

    • Étape 4 : Inscrire les contacts de soutien proches (famille, amis) à contacter en cas de besoin.

    • Étape 5 : Répertorier les professionnels et services d’urgence (thérapeutes, hôpitaux, lignes d’écoute).
      Exemple : Numéro des Services de crises du Canada : 1-833-456-4566.

    • Étape 6 : Sécuriser l’environnement en retirant les moyens de suicide (médicaments, armes).

    • Étape 7 : Définir les raisons de vivre (personnes, passions, valeurs).
      Exemple : « Mon chien dépend de moi. »

  3. Mise en œuvre :

    • Le plan doit être accessible (copie papier, téléphone) et révisé régulièrement en fonction des besoins.

    • Les aidants jouent un rôle actif : ils aident à identifier les ressources, rappellent les raisons de vivre et vérifient la sécurité de l’environnement.

  4. Différence avec un contrat de non-suicide :
    Le plan de sécurité se distingue d’un « contrat de non-suicide », jugé peu efficace et coercitif. Il privilégie une approche collaborative, centrée sur l’autonomie et l’espoir, plutôt que sur des promesses contraignantes.


Cette méthode proactive et structurée permet à la personne à risque de s’appuyer sur ses forces, son réseau et des stratégies concrètes pour traverser une crise, tout en impliquant activement son entourage dans un cadre bienveillant et adaptatif.

Extrait: « Bien que certaines personnes songent au suicide très brièvement ou seulement une fois dans leur vie, d’autres y pensent de façon continuelle ou intermittente au fil du temps. Les pensées suicidaires peuvent constituer un véritable fardeau pour les gens, et les tenir en otage. Être en proie à ces pensées, c’est faire l’expérience de l’obscurité absolue, du désespoir, de la douleur, et rien n’a d’importance si ce n’est d’arrêter cette souffrance.

En tant qu’amis et aidants, nous pouvons nous sentir démunis devant l’idée d’aider ou de soutenir ces personnes; nous pouvons croire que notre seule option est d’emmener notre proche aux urgences, qu’un soutien médical d’urgence est nécessaire.

Si la personne présentant un risque suicidaire est actuellement en situation de crise, la salle d’urgence offre en effet le niveau de soins approprié. Autrement, l’élaboration d’un plan de sécurité avec la collaboration d’une autre personne est la meilleure façon de procéder.

Cette trousse d’outils explique en quoi consiste un plan de sécurité, la manière de créer un tel plan avec une personne potentiellement à risque, le fonctionnement des plans de sécurité, et les raisons pour lesquelles ils font partie des meilleurs outils pour atténuer les comportements suicidaires éventuels. »

 

Programme Yellow Ribbon pour la Prévention du Suicide : Guide Détaillé pour les Formateurs

Programme Yellow Ribbon pour la Prévention du Suicide : Guide Détaillé pour les Formateurs


1. Introduction au Programme Yellow Ribbon

  • Origine :
    Créé en 1994 aux États-Unis par les parents de Mike Emme, un adolescent décédé par suicide, le programme tire son nom du ruban jaune (Yellow Ribbon) attaché à sa voiture, symbole devenu emblématique de la prévention.
    Objectif principal : Briser le silence autour du suicide en encourageant les individus à demander de l’aide et en outillant les communautés pour intervenir.

  • Public cible :
    Adolescents, adultes, professionnels (enseignants, travailleurs sociaux), et communautés (écoles, entreprises, associations).


2. Principes Fondamentaux

  • 3 piliers :

    1. « Demander de l’aide n’est pas une faiblesse » : Promouvoir une culture où exprimer sa détresse est normalisé.

    2. Éducation par les pairs : Les jeunes et les membres de la communauté sont formés pour devenir des relais.

    3. Accès immédiat à des ressources : Fournir des outils concrets (cartes de crise, numéros d’urgence).


3. Composantes Clés du Programme

  • Formations interactives :

    • Ateliers « Ask 4 Help! » : Apprendre à reconnaître les signaux d’alerte (isolement, changements de comportement, propos suicidaires).

    • Techniques d’intervention : Méthode QPR (Questionner, Persuader, Référer) adaptée aux différents publics.

    • Jeux de rôle : Simulations de conversations difficiles pour pratiquer l’écoute active et l’empathie.

  • Outils pédagogiques :

    • Cartes « Ask 4 Help! » : Distribuées aux participants, elles listent des numéros de crise et des conseils pour agir.

    • Kits pour formateurs : Guides illustrés, vidéos témoignages, et supports pour animer des débats.

  • Réseaux de soutien :

    • Pairs ambassadeurs : Identifier et former des leaders naturels dans les écoles/entreprises pour relayer le message.

    • Partenariats locaux : Collaboration avec psychologues, centres de crise, et associations.


4. Mise en Œuvre Pratique

  • Adaptation contextuelle :

    • En milieu scolaire : Intégrer des modules dans les cours de santé mentale, organiser des semaines de sensibilisation.

    • En entreprise : Ateliers sur la gestion du stress, création de cellules d’écoute.

    • Communautés rurales : Utiliser des canaux locaux (radio, églises) pour diffuser le message.

  • Étapes clés :

    1. Diagnostic initial : Identifier les besoins spécifiques du groupe (taux de suicide, facteurs de risque).

    2. Formation des formateurs : Certification Yellow Ribbon (disponible via leur site officiel).

    3. Campagnes de sensibilisation : Événements publics, témoignages de survivants, affiches.


5. Évaluation et Suivi

  • Indicateurs de succès :

    • Nombre de personnes formées/utilisant les cartes d’urgence.

    • Réduction des comportements à risque signalés dans les rapports scolaires ou professionnels.

    • Feedback qualitatif via des groupes de discussion.

  • Outils d’évaluation :

    • Questionnaires pré/post-formation : Mesurer les changements de perception sur le suicide.

    • Suivi des appels aux lignes d’écoute partenaires : Analyser l’impact des campagnes.


6. Défis et Solutions

  • Défi 1 : Stigmatisation persistante
    Solution : Inclure des témoignages vidéo de figures respectées (sportifs, enseignants) ayant surmonté une crise.

  • Défi 2 : Ressources limitées
    Solution : Utiliser des bénévoles formés et des partenariats avec des institutions publiques.

  • Défi 3 : Barrières culturelles
    Solution : Adapter les messages aux spécificités locales (ex. : utiliser des métaphores culturellement pertinentes).


7. Ressources Complémentaires

  • Site officiel : Yellow Ribbon Suicide Prevention Program pour télécharger des guides et des affiches.

  • Littérature recommandée : « Le Pouvoir de Demander de l’Aide » (témoignages et stratégies pratiques).

  • Applications mobiles : Ex. : « Suicide Safety Plan » pour créer des plans de crise personnalisés.


8. Témoignage Inspirant

  • Exemple : Une école du Colorado a réduit de 30 % les idées suicidaires chez ses élèves après avoir formé 20 % des étudiants comme ambassadeurs Yellow Ribbon.


Conclusion : Le programme Yellow Ribbon mise sur l’empowerment collectif et la simplicité des outils pour sauver des vies. Pour les formateurs, l’accent doit être mis sur la bienveillance, la pratique régulière des compétences, et la création d’un réseau solide de soutien.

 

 

 

ASISt: la formation à la prévention du suicide reconnue par l’OMS

Applied Suicide Intervention Skills Training (ASIST) est un atelier interactif de deux jours consacré aux « suicide first aid », développé et diffusé par LivingWorks . Reconnue mondialement et approuvée par l’OMS, SAMHSA et le SPRC, cette formation s’appuie sur plus de 40 ans de recherche et plus de 50 études évaluatives démontrant son efficacité à renforcer compétences, confiance et volonté d’intervenir auprès de personnes à risque LivingWorksacl.gov. Le cœur du modèle est le Pathway for Assisting Life (PAL), articulé en trois phases : Connecting with Suicide, Understanding Choices et Assisting Life. L’intervention vise à reconnaître le risque suicidaire, engager directement la discussion, co-construire un plan de sécurité « SafePlan » et confirmer des actions concrètes pour assurer la sécurité immédiate et à court terme . Plutôt que de se limiter à une évaluation du risque, ASIST privilégie une évaluation de la sécurité, favorisant une approche collaborative et l’empowerment de la personne à risque. Animée par deux formateurs certifiés, la formation mobilise simulations, jeux de rôle et discussions pour un apprentissage expérientiel intensif. Accessible à toute personne de 16 ans et plus, sans prérequis, elle vise familles, professionnels, bénévoles et communautés acl.govTexas School Mental Health.

1. Origine et évolution

1983 : Création de LivingWorks Education Inc. par des professionnels de la psychiatrie, de la psychologie et du travail social, en collaboration avec les gouvernements de l’Alberta et de la Californie et l’Association canadienne pour la santé mentale Wikipédia.
Tradition du gatekeeper training : ASIST naît d’une formation de « gatekeeper » (référer la personne à un professionnel) mais s’en distingue rapidement en passant d’un modèle de simple orientation à un cheminement personnalisé vers la sécurité (PAL) LivingWorks.

2. Principes fondamentaux

2.1 Approche centrée sur la personne

ASIST invite la personne à risque à co-construire son SafePlan, en mobilisant ses ressources internes et son réseau social, plutôt qu’à suivre un protocole figé acl.govLivingWorks.

2.2 Importance des attitudes

La formation sensibilise aux attitudes de l’intervenant (jugements, croyances) et leur impact sur la relation d’aide, car celles-ci peuvent faciliter ou entraver l’intervention LivingWorks.

3. Le modèle PAL (Pathway for Assisting Life)

Le PAL est le triptyque d’intervention structurant ASIST, avec trois phases successives LivingWorks :

3.1 Connecting with Suicide

Explorer les invitations (signaux, propos) émis par la personne, instaurer un espace de confiance et nommer directement la question du suicide LivingWorks.

3.2 Understanding Choices

    • Hear Their Story : écouter le récit de la détresse et des facteurs ayant mené à envisager le suicide.

    • Support Turning : identifier et renforcer les points de bascule (turning points) vers la vie et vers la recherche de solutions LivingWorksAETC.

3.3 Assisting Life

    • Develop a SafePlan : utiliser le cadre de sécurité ASIST pour définir des aides (facteurs de protection, ressources) et des stratégies répondant aux menaces immédiates.

    • Confirm Actions : convenir, avec la personne, des actions concrètes à mettre en œuvre pour garantir sa sécurité à court terme LivingWorksAETC.

4. Méthodes pédagogiques

  • Durée et format : 14 heures réparties sur deux jours, exclusivement en présentiel, encadrées par deux formateurs certifiés acl.govTexas School Mental Health.

  • Apprentissage expérientiel : simulations réalistes, jeux de rôle, retours guidés et discussions de groupe favorisent la transposition des acquis dans la pratique LivingWorks.

5. Efficacité et reconnaissance

  • Diffusion mondiale : plus d’1 million de personnes formées depuis 1983, dans plus de 70 pays via un réseau de formateurs au Canada, USA, Australie, Norvège, etc. Wikipédia.

  • Preuves d’impact : au moins 50 études et rapports gouvernementaux attestent de l’amélioration des compétences d’intervention et de l’absence d’effets indésirables post-formation LivingWorksacl.gov.

  • Reconnaissance institutionnelle : approuvé par l’OMS, référencé par SAMHSA et inscrit dans le registre des meilleures pratiques du Suicide Prevention Resource Center (SPRC) LivingWorksIncite for Change.

6. Mise en œuvre et public cible

  • Participants : toute personne de 16 ans et plus, sans prérequis – familles, amis, intervenants de première ligne, enseignants, policiers, soignants, bénévoles et professionnels acl.govLivingWorks.

  • Formateurs : doivent compléter un cursus « Training for Trainers » (T4T), suivre un protocole qualité strict et animer régulièrement des ateliers pour maintenir leur accréditation LivingWorks.

En résumé, ASIST propose un modèle unique et collaboratif centré sur la sécurité et l’autonomisation de la personne à risque, combinant rigueur scientifique, méthodes pédagogiques actives et diffusion mondiale pour faire de chaque participant un premier intervenant compétent et confiant.

 

Shawn Christopher Shea: Évaluation du Potentiel Suicidaire

Shawn Christopher Shea, psychiatre et expert international en prévention du suicide, a apporté des contributions majeures à la prise en charge clinique du risque suicidaire, en insistant sur l’importance d’une évaluation approfondie et empathique. Ses travaux, notamment développés dans son ouvrage « The Practical Art of Suicide Assessment », offrent des outils concrets aux cliniciens. Voici ses principaux apports et conseils :


1. La méthode C.A.S.E. (Chronological Assessment of Suicide Events)

Shea a développé cette approche structurée pour évaluer le risque suicidaire de manière chronologique et nuancée :

  • Exploration des événements suicidaires actuels: Période de temps : Dernières 48 heures
    • Techniques : Incidents comportementaux (demander des détails spécifiques), questions d’ancrage (fixer le contexte temporel)
    • Objectif : Détailler les pensées ou tentatives suicidaires les plus récentes, en abordant la méthode, la gravité, les intentions, la planification, le rôle de l’alcool/des drogues, les facteurs interpersonnels, le désespoir et les raisons pour lesquelles la tentative n’a pas été menée à terme.
    • Exemples de questions : « Il semble que la nuit dernière ait été difficile. Expliquez-moi ce qui s’est passé, étape par étape. Une fois que vous avez décidé de vous suicider, qu’avez-vous fait ensuite ? »
    • Cette étape fait appel à une approche de type « vidéo verbale » pour garantir des détails complets, comme l’indiquent les écrits de Shea.
  • Exploration des événements récents liés au suicide (Recent Events): Période de temps : 2 mois précédents
    • Objectif : Méthodes supplémentaires et choix de méthodes cachées potentielles
    • Techniques : Supposition douce (supposer des pensées suicidaires pour faciliter la divulgation), incidents comportementaux, déni de la spécificité (poser des questions sur des méthodes particulières), amplification des symptômes (exagérer les déclarations pour encourager la divulgation).
    • Objectif : découvrir toute autre pensée ou projet suicidaire dans le passé récent, en se concentrant sur les méthodes, les actions entreprises et la fréquence, la durée et l’intensité des idées.
    • Exemples de questions : « Au cours des deux derniers mois, avez-vous eu d’autres idées d’overdose  de medicaments? » « Quelles sont les autres façons avec lesquelles vous avez pensé vous suicider ?
    • Cette étape est cruciale pour identifier les schémas et les risques cachés, en utilisant des techniques telles que la négation d’éléments spécifiques si l’on soupçonne une réticence, par exemple : « Avez-vous pensé à vous couper ou à vous poignarder ? »
  • Passé suicidaire : Période de temps: au delà de 2 mois. Analyser les antécédents (tentatives, idées, hospitalisations).

    • Focus : Tentative de suicide antérieure la plus grave et données antérieures critiques
    • Objectif : Identifier les informations susceptibles d’influencer le triage ou le suivi actuel, telles que la tentative la plus grave, la comparaison entre les déclencheurs actuels et passés, le nombre de tentatives passées et le moment des tentatives récentes.
    • Exemples de questions : « Quelle est la tentative de suicide antérieure la plus grave ? » « Les éléments déclencheurs actuels sont-ils similaires aux tentatives passées ? « Nombre approximatif de gestes/tentatives dans le passé ? « Quand la tentative la plus récente a-t-elle eu lieu en dehors de deux mois ?
    • Cette étape permet de rechercher des données historiques pour contextualiser le risque actuel et garantir une formulation complète du risque.
  • Exploration des événements suicidaires immédiats: Durée : Pendant l’entretien et ultérieurement
    • Focus: Idées suicidaires actuelles et futures, désir, intention et planification de la sécurité
    • Objectif : Évaluer l’état d’esprit actuel du client concernant le suicide, y compris le désir par rapport à l’intention, le désespoir, les plans futurs, les raisons de vivre, et élaborer un plan de sécurité.
    • Exemples de questions : « En ce moment même, pensez-vous à vouloir vous suicider ? » Quelle est l’intensité de la douleur, de « dure mais supportable » à « je ne sais pas si je peux continuer » ? « Qu’est-ce qui vous empêche de vous suicider ?
    • Cette étape peut utiliser le contrat de sécurité comme outil d’évaluation, en observant les signaux non verbaux, et est essentielle pour la gestion immédiate des risques.

2. Techniques d’entretien

L’approche CASE incorpore sept techniques d’entretien clés pour faciliter la divulgation plus fiable des idéées et methodes suicidaires  :

  • Normalisation : Présenter les pensées suicidaires comme une réponse commune à la détresse, réduisant ainsi la stigmatisation.
  • Atténuation de la honte : Réduire la honte du client à propos de ses pensées suicidaires, encourager l’ouverture.
  • Incident comportemental : Demander des détails spécifiques sur les comportements suicidaires pour ancrer l’évaluation dans des événements concrets.
  • Suggestion douce : Supposer la présence de pensées suicidaires pour faciliter la révélation, par exemple : « De nombreuses personnes dans votre situation ont pensé au suicide, et vous ? »
  • Déni de la spécificité : Poser des questions sur des méthodes spécifiques pour découvrir des idées cachées, par exemple : « Avez-vous pensé à vous couper ou à vous poignarder ? »
  • La question générale : Utiliser des questions générales pour s’assurer que toutes les méthodes sont couvertes, par exemple : « Y a-t-il d’autres moyens que vous avez envisagés ? ».
  • L’amplification des symptômes : Exagérer les déclarations du client pour l’encourager à en dire plus, par exemple : « On dirait que ces pensées vous accompagnent presque tout le temps, c’est bien ça ? ».

Ces techniques sont intégrées tout au long des quatre étapes afin d’améliorer la communication et la précision.

3.L’importance de l’empathie et de la relation thérapeutique

  • Éviter le jugement : Shea insiste sur une écoute sans moralisation, pour que le patient se sente compris.

  • Poser des questions directes : Aborder frontalement le suicide (« Avez-vous pensé à vous donner la mort ? ») sans craindre de « planter l’idée ».

  • Valider la souffrance : Reconnaître la douleur psychique pour établir une alliance thérapeutique solide.


4. Distinguer l’idéation passive de l’intention active

Shea enseigne à différencier :

  • Idées passives (« Je souhaiterais ne plus me réveiller »).

  • Plans concrets (recherche de moyens, préparatifs).
    → Cette distinction guide l’urgence de l’intervention et le niveau de surveillance.


5. Conseils pratiques aux cliniciens

  • Ce schéma représente les trois composantes d’une évaluation approfondie du suicide. L’approche CASE fournit un cadre pour l’évaluation des informations contenues dans le carré rouge (idéation, plan, comportements, désir et intention).

    Ne pas se fier aux checklists : Le risque suicidaire ne se réduit pas à une liste de critères ; il exige une évaluation dynamique.

  • Explorer l’ambivalence : Beaucoup de personnes oscillent entre l’envie de mourir et l’envie de vivre (ex. : « Qu’est-ce qui vous retient encore ? »).

  • Impliquer l’entourage (avec accord de la personne) : Repérer les soutiens possibles et sécuriser l’environnement (retirer les armes, médicaments, etc.).

  • Documenter rigoureusement : Noter les éléments clés de l’évaluation pour guider les futurs intervenants.


6. Critique des mythes sur le suicide

Shea déconstruit des croyances dangereuses, comme :

  • « Parler du suicide encourage le passage à l’acte » → Faux : En parler réduit l’isolement.

  • « Une amélioration soudaine signifie que le risque est écarté » → Faux : Cela peut indiquer une décision prise de mourir.


7. Approche préventive systémique

  • Formation continue : Les cliniciens/intervenants doivent se former régulièrement aux techniques d’entretien.

  • Collaboration interdisciplinaire : Travailler avec psychologues, assistants sociaux et médecins pour un suivi global.


Shea transforme l’évaluation du suicide en un art clinique, combinant rigueur méthodologique (C.A.S.E.) et humanité. Ses conseils aident les professionnels à déstigmatiser la parole sur la mort, à agir avec précision et à sauver des vies grâce à une écoute active et éclairée.

Pour approfondir : « The Practical Art of Suicide Assessment: A Guide for Mental Health Professionals and Substance Abuse Counselors » (Shea, 2002).

Shawn Christopher Shea est psychiatre, Directeur du « Training Institute for Suicide Assessment and Clinical Interviewing » et professeur adjoint de psychiatrie à la Dartmouth Medical School . Il a animé plus de 850 présentations et ateliers dans plus de 20 pays, couvrant la prévention du suicide, l’entretien clinique, la résilience et l’adhésion au traitement .
Contributions majeures: Outre le CASE Approach, Dr Shea a mis au point diverses techniques d’entretien (techniques de validité) et a participé à l’élaboration du programme de formation de l’American Association of Suicidology et à des comités dédiés à l’évaluation du risque suicidaire

Evaluation du potentiel suicidaire (Shawn Christopher Shea)

connaissez vous le livre de Shawn Christopher Shea sur l’évaluation du potentiel suicidaire et la prévention du suicide, qu’on fait traduire JL TERRA et Monique Seguin, et qui  s’intitule :

« The Practical Art of Suicide Assessment: A Guide for Mental Health Professionals and Substance Abuse Counselors »

(2ᵉ édition, Wiley, 2017)

Points clés de l’ouvrage :

  1. Approche pratique : Shea propose des méthodes concrètes pour évaluer le risque suicidaire, en insistant sur l’importance d’entretiens structurés et empathiques.

  2. Méthode CASE (Chronological Assessment of Suicide Events) :

    • Une technique d’entretien en quatre étapes pour explorer les idées suicidaires, les antécédents, les plans et les facteurs de protection.

    • Conçu pour aider les cliniciens à naviguer dans des conversations difficiles tout en établissant une alliance thérapeutique.

  3. Équilibre entre théorie et pratique :

    • Intègre des études de cas, des dialogues cliniques et des conseils pour éviter les pièges courants.

    • Met l’accent sur les nuances culturelles, les comorbidités (dépression, toxicomanie) et les populations vulnérables (adolescents, personnes âgées).

  4. Prévention et intervention :

    • Stratégies pour formuler des plans de sécurité individualisés.

    • Conseils pour collaborer avec les patients, les familles et les équipes pluridisciplinaires.

Public cible :

  • Professionnels de la santé mentale (psychiatres, psychologues, travailleurs sociaux).

  • Étudiants en psychologie ou en médecine.

  • Intervenants en crise ou en milieu hospitalier.

Réception :

  • Considéré comme une référence incontournable dans le domaine, souvent utilisé comme manuel universitaire.

  • Applaudi pour son approche humaniste et pragmatique, alliant rigueur clinique et compassion.

    Pour une mise à jour des données (ex. 3ᵉ édition), vérifiez les publications récentes, car le domaine de la prévention du suicide évolue rapidement.

    📘 Une ressource essentielle pour ceux qui cherchent à sauver des vies grâce à une évaluation rigoureuse et empathique.

    Extrait: 

    1. Parmi les personnes qui tentent de se suicider, un nombre relativement faible mais significatif souffre de psychose active.
    2. Tout signe de psychose justifie une évaluation approfondie du risque létal.
    3. Des hallucinatoires impérieuses, la sensation d’être contrôlé par une entité étrangère et une hyper-religiosité sont des aspects particulièrement dangereux du processus psychotique. Ces aspects devraient être activement explorés par l’investigateur s’ils ne sont pas découverts spontanément.
    4. Des travaux récents indiquent que de nombreux suicides liés à une schizophrénie surviennent en réponse à des épisodes dépressifs et/ou des épisodes de découragement intenses alors que le patient n’est pas dans une phase psychotique.
    5. Des données démographiques comme l’âge, le sexe et le statut marital peuvent représenter des facteurs de risque de suicide.
    6. Des pertes récentes et un soutien social faible peuvent représenter des facteurs de risque de suicide.
    7. L’alcool, la drogue ou toute altération physiologique du système nerveux central, comme un delirium, peuvent augmenter la probabilité d’un suicide ou d’un homicide.
    8. Lorsqu’ils évaluent les dispositifs de soutien immédiatement disponibles pour un suivi en ambulatoire, les cliniciens devraient vérifier soigneusement que ce système de santé mentale est en mesure d’offrir un soutienapproprié.
    9. Des entretiens avec des proches du patient peuvent fournir des informations de valeur.
    10. Les cliniciens ne devraient pas hésiter à revoir un patient en entretien.

    Seena Fazel et al (2023) « Facteurs de risque individuels pour la mortalité par suicide dans la population générale

    L’article de Seena Fazel et al., intitulé « Facteurs de risque individuels pour la mortalité par suicide dans la population générale : une revue parapluie« , publié dans The Lancet Public Health en novembre 2023, fournit une synthèse exhaustive des facteurs de risque individuels pour le suicide. Cette étude, qui compile des méta-analyses, vise à identifier et évaluer les facteurs de risque pour mieux orienter les stratégies de prévention, en particulier pour les formateurs en prévention du suicide. En tant que revue parapluie, elle analyse 33 méta-analyses couvrant 38 facteurs de risque, en se basant sur 454 études primaires, dont 93 % proviennent de pays à revenu élevé.
    Méthodologie
    L’étude a systématiquement recherché dans cinq bases de données bibliographiques, couvrant les publications jusqu’au 31 août 2022, pour inclure des méta-analyses d’études observationnelles sur les facteurs de risque individuels pour la mortalité par suicide dans la population générale. Les facteurs biologiques, génétiques, périnataux et écologiques étaient exclus du champ d’étude. Les tailles d’effet ont été synthétisées et comparées entre domaines, avec des tests de robustesse, notamment pour les effets d’études de petite taille et les biais de signification excessive. Les intervalles de prédiction ont été calculés pour évaluer la réplicabilité, et le risque de biais a été évalué avec l’instrument AMSTAR 2. 
    Résultats principaux
    Les résultats identifient une large gamme de facteurs de risque, classés par domaine et magnitude :
    1. Facteurs de risque forts :
      • Les tentatives de suicide précédentes et l’idéation suicidaire émergent comme des facteurs de risque majeurs, avec des rapports de risque allant de 6 à 16, indiquant un risque très élevé.
      • Ces facteurs sont particulièrement pertinents pour identifier les individus à haut risque, car ils reflètent des antécédents directs de comportement suicidaire.
    2. Troubles psychiatriques :
      • Les troubles psychiatriques, tels que la dépression, les troubles anxieux, les troubles de personnalité ou les troubles liés à la substance, sont associés à un risque très élevé de suicide, avec des rapports de risque entre 4 et 13.
      • Cela souligne l’importance de l’évaluation et de la gestion des troubles mentaux dans les stratégies de prévention.
    3. Maladies physiques et facteurs sociodémographiques :
      • Les maladies physiques comme le cancer et l’épilepsie, ainsi que les facteurs sociodémographiques tels que le chômage, un faible niveau d’éducation ou l’isolement social, augmentent typiquement le risque de suicide d’un facteur deux.
      • Ces facteurs, bien que moins intenses, sont fréquents et nécessitent une attention particulière dans les évaluations de risque.
    4. Autres facteurs de risque :
      • Le contact avec le système de justice pénale, le placement en institution pendant l’enfance, l’accès aux armes à feu et le décès par suicide d’un parent sont également associés à un risque accru de suicide.
      • Ces éléments soulignent l’importance de considérer les antécédents familiaux, sociaux et légaux dans l’évaluation du risque.
    5. Analyses stratifiées par sexe :
      • Les associations entre ces facteurs de risque et le suicide sont généralement similaires pour les hommes et les femmes, bien que des différences subtiles puissent exister et nécessiter des recherches supplémentaires.
    Qualité des preuves et limites
    Malgré l’identification de nombreux facteurs de risque, la qualité des preuves est limitée par plusieurs aspects :
    • Une signification excessive et une hétérogénéité élevée ont été observées, ce qui suggère des biais potentiels dans les méta-analyses.
    • Les intervalles de prédiction indiquent une faible réplicabilité pour près des deux tiers des facteurs de risque identifiés, ce qui signifie que les résultats pourraient ne pas être cohérents dans de futures études.
    • De plus, 93 % des études primaires proviennent de pays à revenu élevé, limitant la généralisation aux contextes à faible et moyen revenu.
    Ces limites soulignent la nécessité de recherches supplémentaires, notamment des études de haute qualité pour établir des liens causaux et améliorer la robustesse des preuves.
    Implications pour les formateurs en prévention du suicide
    Pour les formateurs, cet article offre des enseignements clés pour concevoir et améliorer les programmes de formation en prévention du suicide :
    • Identification des individus à haut risque : Les formateurs devraient souligner l’importance d’identifier les personnes avec des antécédents de tentative de suicide ou d’idéation suicidaire, car ces facteurs sont fortement associés au risque de suicide. Cela peut inclure des exercices pratiques pour enseigner comment poser des questions directes et évaluer ces risques, par exemple en utilisant des modèles comme « Ask, Care, Escort ».
    • Reconnaissance des troubles psychiatriques : Il est crucial de former les professionnels à reconnaître et à gérer les troubles psychiatriques, qui constituent un facteur de risque majeur. Cela peut inclure des modules sur l’évaluation des troubles mentaux, la connexion aux services de santé mentale et la sensibilisation aux signes de détresse psychologique.
    • Approche holistique : Les formateurs devraient inclure dans leurs programmes la considération des maladies physiques et des facteurs sociodémographiques comme contributeurs au risque de suicide. Par exemple, enseigner comment les maladies comme le cancer peuvent exacerber la détresse psychologique, ou comment le chômage peut augmenter l’isolement social, nécessitant une approche intégrée.
    • Sensibilisation aux populations spécifiques : Les formateurs devraient sensibiliser les professionnels aux risques accrus chez les personnes ayant eu des contacts avec le système de justice, celles ayant été placées en institution pendant l’enfance, celles ayant accès aux armes à feu, et celles ayant un antécédent familial de suicide. Cela peut inclure des scénarios de formation pour gérer ces cas spécifiques, comme des simulations de rôle pour intervenir auprès de personnes en détresse avec un passé de placement en institution.
    • Compréhension des limitations : Il est important de communiquer les limitations des preuves actuelles et la nécessité de recherches supplémentaires pour affiner les stratégies de prévention. Les formateurs peuvent encourager une approche prudente, en soulignant que, bien que de nombreux facteurs de risque soient identifiés, leur réplicabilité est limitée, et des études causales sont nécessaires.
    Tableau récapitulatif basé sur les résultats de l’étude :
    Catégorie de facteur de risque
    Exemples
    Impact sur le risque de suicide
    Facteurs forts
    Tentative de suicide précédente, idéation suicidaire
    Rapports de risque de 6 à 16, très élevé
    Troubles psychiatriques
    Dépression, troubles anxieux, troubles de personnalité
    Rapports de risque de 4 à 13, très élevé
    Maladies physiques et sociodémographiques
    Cancer, épilepsie, chômage, faible éducation
    Risque typiquement doublé
    Autres facteurs
    Contact justice, placement enfance, armes, décès parental
    Risque accru, magnitude variable
    Implications dans la formation :
    Implication pour la formation
    Action concrète pour les formateurs
    Identification des individus à haut risque
    Enseigner à poser des questions directes sur l’idéation suicidaire
    Reconnaissance des troubles psychiatriques
    Former à évaluer et connecter aux services de santé mentale
    Approche holistique
    Inclure maladies physiques et facteurs sociaux dans les évaluations
    Sensibilisation aux populations spécifiques
    Simuler des interventions pour des cas spécifiques (justice, enfance)
    Compréhension des limitations
    Communiquer les besoins de recherches supplémentaires
    Cette revue souligne que la mortalité par suicide est un phénomène multifactoriel, nécessitant des stratégies de prévention qui couvrent à la fois des approches individuelles et populationnelles. Les formateurs peuvent utiliser ces informations pour améliorer leurs programmes, en se concentrant sur l’identification des individus à haut risque et sur la compréhension des divers facteurs contribuant au risque de suicide. Cependant, la qualité limitée des preuves actuelles, notamment la faible réplicabilité, appelle à une prudence dans l’interprétation et à des efforts continus pour renforcer la base de données scientifiques.
    L’article offre un cadre précieux pour les formateurs, en mettant en lumière les facteurs de risque clés et leurs implications, tout en soulignant la nécessité d’une approche nuancée et basée sur des preuves solides.

    Ressources pour les formateurs: manuels étrangers de formation sur la prevention du suicide

    Voici une liste détaillée des manuels de formation en PDF identifiés, avec une description de leur contenu et leur pertinence pour les formateurs :
    • Manuel de formation SAMHSA

      • Description : Ce manuel est conçu pour les formateurs et fournit des outils et des directives pour la prévention du suicide. Il est publié par la Substance Abuse and Mental Health Services Administration (SAMHSA), une agence gouvernementale américaine, et est destiné à équiper les formateurs avec des ressources pratiques.
      • Pertinence : Idéal pour les formateurs cherchant un guide général pour structurer des sessions de formation, avec des approches basées sur des preuves.
      • Audience cible : Formateurs, professionnels de santé mentale, intervenants communautaires.
    • Ressource de prévention du suicide du CDC

      • Description : Ce document, intitulé « Suicide Prevention Resource for Action« , n’est pas un manuel de formation à proprement parler, mais il fournit des stratégies basées sur des preuves pour la prévention du suicide. Il inclut des approches comme le renforcement des soutiens économiques, la création d’environnements protecteurs et l’identification des personnes à risque, avec des exemples de programmes comme ASIST et QPR.
      • Pertinence : Utile pour les formateurs comme ressource pour concevoir des modules basés sur des stratégies éprouvées, bien qu’il ne soit pas un manuel de formation direct.
      • Audience cible : Formateurs, responsables de santé publique, éducateurs.

     

    • Options de formation Zero Suicide

      • Description : Ce document est une référence pour les équipes d’implémentation Zero Suicide. Il liste diverses options de formation, catégorisées par audience (personnel clinique, services d’urgence, tous les individus), avec des détails comme la description du programme, le format, la durée et l’audience cible, ainsi que des URL pour plus d’informations. Par exemple, il inclut des formations comme « Counseling on Access to Lethal Means (CALM) » (2 heures, en ligne, pour les professionnels de santé) et « Applied Suicide Intervention Skills Training (ASIST) » (15 heures, en personne, pour les membres de la communauté).
      • Pertinence : Utile pour les formateurs cherchant à sélectionner des programmes de formation adaptés, bien qu’il ne soit pas un manuel de formation lui-même.
      • Audience cible : Équipes d’implémentation, formateurs, professionnels de santé.

    • Lignes directrices VA pour la thérapie comportementale cognitive (CBT) pour la prévention du suicide

      • Description : Ce document fournit des lignes directrices cliniques pour la thérapie comportementale cognitive (CBT) dans la prévention du suicide. Il inclut des éléments de formation pour les professionnels de santé, avec des protocoles et des recommandations basées sur des recherches.
      • Pertinence : Utile pour les formateurs formant des cliniciens, avec un focus sur les interventions thérapeutiques.
      • Audience cible : Professionnels de santé, formateurs en santé mentale.
    • Formation ASIST (Applied Suicide Intervention Skills Training)

      • Description : Ce programme est largement reconnu pour enseigner les compétences d’intervention en cas de risque de suicide. Il s’agit d’un programme de formation de 2 jours qui enseigne aux participants comment reconnaître les signes d’alerte, aider les individus à risque à rester en sécurité, répondre de manière appropriée et orienter vers des ressources.
      • Pertinence : Très pertinent pour les formateurs cherchant un programme structuré et éprouvé pour la formation des intervenants.
      • Audience cible : Intervenants communautaires, professionnels de santé, membres du public âgés de 16 ans et plus.
    • Formation ACE Base+1

      • Le programme ACE Base +1, est une mise à jour significative du programme de formation à la prévention du suicide et à l’intervention face à une crise suicidaire de l’United States Army. Développé en collaboration entre les Defense Centers for Public Health-Aberdeen et l’Institut de recherche de l’Army Walter Reed (WRAIR), ce programme s’appuie sur des recherches actuelles, des réglementations de l’Army, des directives de santé publique du CDC (Centers for Disease Control and Prevention) et des politiques du Bureau du département de prévention du suicide. Il représente une avancée dans les efforts de prévention du suicide au sein de l’Armée, en intégrant des améliorations dans le contenu, les méthodes de formation et la conception globale, alignée sur les initiatives nationales et du Département de la Défense.
    Ces manuels couvrent une gamme de sujets, allant des stratégies générales de prévention du suicide aux formations spécifiques pour des publics ciblés. Par exemple, le manuel SAMHSA et le toolkit sont idéaux pour les formateurs cherchant des ressources générales, tandis que les lignes directrices VA et la formation ASIST sont plus adaptées aux professionnels de santé et aux intervenants cliniques. La ressource CDC offre un cadre stratégique qui peut être intégré dans les programmes de formation.
    Pour les formateurs, il est important de sélectionner les ressources en fonction de leur audience cible. Par exemple, pour des formations communautaires, ASIST et Zero Suicide pourraient être prioritaires, tandis que pour des contextes cliniques, les lignes directrices VA et le manuel SAMHSA seraient plus appropriés. Il est également recommandé de consulter les sites web des organisations mentionnées pour des mises à jour et des ressources supplémentaires, car la disponibilité des PDF peut varier.
    Récapitulatif des manuels, avec leur description et leur audience cible :
    Ressource
    Description
    Audience cible
    URL
    Manuel de formation SAMHSA
    Outils et directives pour la prévention du suicide
    Formateurs, professionnels de santé mentale
    Ressource CDC
    Stratégies basées sur des preuves, utile pour concevoir modules
    Formateurs, responsables de santé publique
    Options de formation Zero Suicide
    Liste des formations, catégorisées par audience
    Équipes d’implémentation, formateurs
    Toolkit SAMHSA santé émotionnelle
    Manuels pour personnel des établissements pour personnes âgées
    Personnel des établissements, formateurs
    Lignes directrices VA CBT
    Directives cliniques avec éléments de formation
    Professionnels de santé, formateurs cliniques
    Formation ASIST
    Programme de 2 jours pour interventions en cas de risque
    Intervenants communautaires, professionnels