Prison listener scheme – Business Behind Bars (2000)

L’expérience australienne des co-detenus de soutien… (+traduction FR)

Harry Papadopoulos, a prisoner in Port Phillip Prison (AUSTRALIA), explains how the prison listener scheme operates. He says that some prisoners self-harm or get distressed by upcoming court cases, family and financial matters. Harry says that they get 250 calls a month.The scheme involves prisoners listening to other prisoners.

JL Pan Ké Shon (2013) Suicides en situation d’enfermement au début du XXIe siècle

Jean-Louis Pan Ké Shon Suicides en situation d’enfermement au début du XXIesiècle, Approche compréhensive à partir de la dernière lettre des suicidés en prison

Revue Sociologie, N°2, vol. 4 | 2013
sociologieLes raisons exprimées dans les dernières lettres de prisonniers s’étant suicidé permettent de mieux comprendre la diversité des situations et des tensions qui conduisent au suicide. L’analyse du contenu de ces lettres révèle sept classes distinctes de suicidés : les prisonniers « à bout », dans l’incapacité de s’adapter à un univers de fortes contraintes, les « ostracisés » malmenés par les autres détenus, les (futurs) » sortants » de prison déstabilisés par l’appréhension d’une réinsertion problématique et du regard des relations hors prison, les « protestataires » instrumentalisant leur suicide de façon vindicative, ceux qui ne peuvent accepter une « rupture » sentimentale, les suicidés « remords‑culpabilité » qui sont affectés par la honte, le remords et la culpabilité, et enfin la classe « injustice » dont le suicide de ses membres représente une échappatoire à l’injustice carcérale ou judiciaire. Les suicides en prison n’entrent donc pas dans un schéma unique des théories sociologiques du suicide mais dans des schémas diversifiés dont rend compte plus aisément la sociologie de la santé mentale, même si le suicide carcéral ne se réduit pas à une dimension individuelle des tensions mentales. Les résultats de cette étude conduisent ainsi à réexaminer les actions préventives des suicides en situation d’enfermement et indirectement interrogent l’accentuation de la propension à incarcérer depuis le début des années 2000.

CODE des PRISONS (1877) Instructions – Suicides par suspension ou strangulation

Instructions – Suicides par suspension on strangulation (21 mars 1877)

pendaison1897Monsieur le Préfet,

bien que des tentatives de suicide dans les maisons d’arrêt de Justice et de correction, grâce à la vigilance des gardiens, ne se produisent pas fréquemment, il m’a paru utile de mettre les agents de ces établissements en position de donner des soins immédiats aux détenus qui ont essayé d’attenter à leurs jours par suspension ou strangulation.
A cet effet, j’ai chargé MM. les Inspecteurs généraux du service sanitaire attachés à mon ministère, de rédiger une instruction spéciale, a la portée des agents de garde et de surveillance des établissements pénitentiaires. Cette instruction contient, dans une forme sommaire, l’indication des principaux moyens a employer, en attendant l’arrivée des médecins, pour essayer de rappeler à la vie les individus qui auraient mis à exécution leurs projets de suicide. J’ai l’honneur de vous en adresser des exemplaires et je vous recommande de veiller a ce que les prescriptions consignées dans cette note soient scrupuleusement observées. J’en fais transmettre au directeur des prisons de votre département un nombre suffisant pour que chaque gardien puisse en avoir un exemplaire entre les mains.
Recevez, Monsieur le Préfet, l’assurance de ma considération très distinguée,
Le Président du Conseil, Ministre de l’Intérieur,
Signé : Jules Simon.

21 mars 1877. – Instruction sur les moyens à employer pour essayer de rappeler à la vie, en attendant l’arrivée du médecin, un homme pendu ou ayant tenté de s’étrangler.

Les moyens suivants doivent être employés dans l’ordre où ils sont indiqués.
  1.  Couper la corde
  2.  Desserrer rapidement le lien
  3.  S’il n’y est, porter le malade à l’air
  4.  Le placer la tête haute
  5.  Frictionner fortement la poitrine
  6.  Faire avec la main, alternativement, sur la poitrine et sur le ventre, de légères pressions, pour établir un mouvement analogue à celui qui se produit par la respiration,
  7.  Chercher à provoquer le vomissement, en introduisant un doigt au fond de la bouche
  8.  Appliquer la bouche sur celle du malade entreouverte et respirer fort, pour introduire de l’air dans sa poitrine
  9.  Si l’on a à sa portée un fer rouge, un charbon allumé, ou même de l’eau bouillante, brûler ou échauder rapidement quelques points peu étendus sur la poitrine.

Tous ces moyens doivent être successivement tentés, sans se décourager, jusqu’à l’arrivée du médecin.

Conseil de l’Europe (2013) « Annual reports SPACE I & SPACE II 2011 »

Statistiques pénales annuelles sur la population carcérale et sur les mesures et sanctions appliquées dans la communauté (03/05/2013)

Parutions des derniers bulletins statistiques du conseil de l’Europe (voir Space I p136)

http://www3.unil.ch/wpmu/space/files/2013/05/SPACE-1_2011_English.pdf

http://www3.unil.ch/wpmu/space/files/2011/02/Council-of-Europe_SPACE-II-2011-E.pdf

Derniers chiffres concernant les taux de suicides en prison:

SPACE2011_suicide_EU

On constate dans cette compilation annuelle de données sur les prisons européennes que la grande majorité des pays voisins de la France ont des taux moins élevés de suicide, comme l’Allemagne (8,1), l’Italie (8,0) ou encore la Suisse (9,7) .

Parmi les quelques pays ayant des taux plus élevés que la France figurent les Pays-Bas (17) et la Belgique (16,7).

Certains pays comme l’Espagne, la Pologne, l’Ukraine, la Roumanie ou la Bulgarie ont eux des taux déclarés sensiblement inférieurs à la moyenne, et plusieurs petits pays n’ont recensé aucun suicide.

Mais les comparaisons doivent être nuancées, préviennent les auteurs du rapport, soulignant que les différents pays n’employaient pas forcément les mêmes méthodes pour établir les données transmises.

 

SPACE2011_suicide_rate

 

En France, le taux de suicide dans les prisons est deux fois supérieur à la moyenne constatée dans les 47 pays membres du Conseil de l’Europe, selon le rapport SPACE I 2011 publié  à Strasbourg par l’organisation paneuropéenne (publié le 03/05/2013), basé sur les chiffres des années 2010/2011.

 

Il y a eu en France 95 suicides de détenus en 2010, année de référence du rapport sur ce point, soit un taux de 15,5 suicides pour 10.000 détenus, contre une moyenne de 6,7 pour l’ensemble des pays membres.

Référence: Chapitre sur les suicide en prison, Council of Europe, SPACE I 2011

INSERM (2008) Application de l’autopsie psychologique aux suicides survenus en détention

INSERM (2008) Application de l’autopsie psychologique aux suicides survenus en détention

Chaque année, environ 120 personnes détenues décèdent par suicide dans les établissements pénitentiaires français (Baron-Laforet, 2001 ; Administration pénitentiaire, 2002 ; Terra, 2004a). L’opportunité de développer les méthodes de l’autopsie psychologique pour ces décès doit être examinée comme pour les autres milieux de vie et les différentes populations à risque. Parmi les arguments principaux en faveur de cette voie de recherche figurent le caractère inacceptable de la mort par suicide au cours de la détention ainsi que la volonté politique relayée par l’ensemble des professionnels et bénévoles de réduire cette mortalité. En 2001 et 2002, la crise suicidaire avait été détectée pour seulement 25 % des personnes décédées par suicide (Administration pénitentiaire, 2002). Un plan de prévention mis en place à partir de 2004 semble apporter ses premiers résultats en 2006 avec 93 décès par suicide et 96 en 2007.

http://www.ipubli.inserm.fr/

Si le lien est brisé: autopsie_psychologique_suicides_survenus_en_prison

TERRA (2003) Prévention du suicide des personnes détenues

Prévention du suicide des personnes détenues- J.L. Terra – décembre 2003 

Évaluation des actions mises en place et propositions pour développer un programme complet de prévention Rapport de mission à la demande du garde des Sceaux, ministre de la Justice et du ministre de la Santé, de la Famille et des Personnes Handicapées

La prévention du suicide devient de plus en plus une priorité sanitaire partagée, dans laquelle s’engagent de très nombreux acteurs professionnels et bénévoles. La stratégie nationale doit servir cet espoir collectif en permettant la transition entre des actions expérimentales et des actions généralisées. Les efforts conduits et à conduire dans le monde pénitentiaire peuvent être exemplaires.

http://www.ladocumentationfrancaise.fr/var/storage/rapports-publics/034000724/0000.pdf