Nouvelle approche pharmacologique de la prevention du suicide avec la Kétamine et l’eskétamine
Kétamine et eskétamine
Des analyses méta montrent que la kétamine et l’eskétamine peuvent réduire rapidement l’idéalisation suicidaire en quelques heures, même chez des patients résistants aux traitements conventionnels Nature.
A meta-analysis of the effects of ketamine on suicidal ideation in depression patients (Shen & al 2025)
Résumé
Le traitement des idées suicidaires chez les patients souffrant de dépression est un problème majeur auquel sont confrontés les services de psychiatrie et d’urgence, et le choix raisonnable des médicaments est particulièrement important. Il a été démontré que la kétamine réduisait rapidement les idées suicidaires, mais la force de l’effet n’est pas claire et il existe peu de preuves médicales fondées sur des données probantes pour étayer cette affirmation. Nous avons effectué une recherche systématique de tous les articles publiés sur PubMed, Cochrane Library, Web of Science, CNKI et EMBASE. Stata 15 et R 4.1.3 ont été utilisés pour la méta-analyse, et les rapports de cotes ont été calculés dans des modèles à effets fixes ou à effets aléatoires en fonction des résultats du test d’hétérogénéité. Notre recherche a abouti à 505 articles ; nous avons analysé 14 études, qui ont inclus 1 380 participants. Les 14 études comprenaient 10 essais contrôlés randomisés (ECR) et 4 études à bras unique. Notre étude suggère que la kétamine a un effet thérapeutique significatif sur les idées suicidaires tout au long du cycle de traitement. Nous avons réalisé des méta-analyses en réseau (NMA) et des méta-analyses par paire pour comparer l’efficacité de la kétamine dans la réduction des idées suicidaires. Une réduction significative des idées suicidaires a été observée au cours du premier jour suivant le traitement (NMA ketamine day1 RR = 10,02, 95%CI = 4,24 à 23,68). En cas de traitement répété, le degré de récupération des idées suicidaires après la dernière dose était significativement plus élevé qu’après la première dose (RR = 0,56, 95 % IC = 0,51 à 0,62). La récupération des idées suicidaires était également significativement meilleure dans le groupe traité que dans le groupe placebo au même moment (NMA ketamine day26 RR = 4,29, 95%CI = 1,41 à 13,08). Il s’agit de la première méta-analyse en réseau à démontrer le rôle de la kétamine dans le soulagement des idées suicidaires. Notre méta-analyse en réseau a également comparé les effets de différents médicaments à différents moments, ce qui n’a pas été fait dans les études précédentes. Ces résultats sont d’une grande importance pour la recherche future sur les drogues et l’utilisation rationnelle des drogues.
Un essai clinique récent chez les jeunes a démontré qu’une perfusion unique de kétamine, combinée à la méthodologie CAMS, diminuait significativement la sévérité de la suicidabilité à court et moyen terme PubMed.
Ketamine treatment in youth for fast reduction of suicidality and engagement in psychotherapy: A randomized placebo-controlled trial protocol (Reilly-Harrington & al 2024)
Résumé
Contexte : Le suicide est l’une des principales causes de décès chez les jeunes. Bien que la kétamine ait démontré des effets anti-suicidaires rapides, son innocuité et son efficacité chez les jeunes n’ont pas été entièrement étudiées. Le Collaborative Assessment and Management of Suicidality (CAMS), un traitement axé sur le suicide dont il a été démontré qu’il réduisait les idées suicidaires et la détresse symptomatique, n’a jamais été étudié en association avec la kétamine.Objectifs : Cette étude cherche à savoir si la perfusion de kétamine, comparée au placebo, réduit rapidement la suicidalité sévère chez les jeunes et les jeunes adultes et améliore l’efficacité du CAMS pour réduire la suicidalité après le traitement aigu et le suivi à 3 mois. Nous cherchons à savoir si les participants qui reçoivent de la kétamine, par rapport au placebo, présentent une diminution de la suicidalité, des tentatives de suicide, des visites aux urgences pour suicidalité et des réadmissions en psychiatrie au cours des 3 mois de suivi.
Méthodes : Cet essai contrôlé randomisé comprend 140 participants (âgés de 14 à 30 ans) hospitalisés pour des idées suicidaires graves ou après une tentative de suicide. Pendant leur hospitalisation, les participants sont randomisés pour recevoir jusqu’à 6 traitements de kétamine ou de placebo. Parallèlement, les participants participent à des séances CAMS, qui commencent pendant l’hospitalisation et se poursuivent après la sortie pour un maximum de 12 séances via la télésanté ou jusqu’à ce que les critères de résolution de la suicidalité soient remplis. Des évaluations de suivi mensuelles sont effectuées pendant 3 mois.
Discussion : Historiquement, les admissions à l’hôpital n’ont pas permis de réduire les comportements suicidaires après la sortie. Nous émettons l’hypothèse que la kétamine, comparée au placebo, entraînera une amélioration rapide de la suicidalité et renforcera l’engagement dans le CAMS, nécessitant beaucoup moins de séances pour résoudre la suicidalité à haut risque après la sortie de l’hôpital. Nous émettons l’hypothèse que le groupe kétamine présentera une diminution de la suicidalité, des tentatives de suicide et des réadmissions par rapport au groupe placebo au cours des trois mois de suivi.
Mots-clés : Adolescents ; CAMS ; Kétamine ; Psychothérapie ; Suicide ; Jeunes adultes.
Une revue systématique des essais cliniques depuis 2020 confirme l’efficacité rapide de la kétamine sur l’idéalisation suicidaire, tout en soulignant le besoin d’études sur la durabilité des effets et le profil de sécurité Nature.
Clinical trials since 2020 of rapid anti-suicidal ideation effects of ketamine and its enantiomers: a systematic review (Sajid & al, 2025)
Résumé
Contexte: Le suicide est un problème de santé publique mondial pour lequel il existe peu de traitements empiriques.Résultats: Les études portent sur l’augmentation par la kétamine d’autres traitements tels que l’électroconvulsivothérapie (ECT), sur diverses voies d’administration – intraveineuse (IV), intramusculaire (IM) et intranasale (IN) – et sur des schémas à dose unique ou à doses multiples. Des doses multiples de kétamine/S-cétamine IV ont entraîné des réductions de l’IS pendant des périodes allant de plusieurs jours à plusieurs semaines, tandis que des doses uniques ont eu des effets plus courts et plus variables. Les doses multiples et uniques de kétamine/S-cétamine IN et les doses uniques de kétamine IV ont produit des résultats anti-SI moins cohérents. L’administration de kétamine/S-cétamine par voie intraveineuse et par voie intraveineuse semble être bien tolérée. La R-cétamine semble produire moins d’effets secondaires, mais des recherches cliniques supplémentaires sont nécessaires pour clarifier ses effets antidépresseurs et anti-SI chez l’homme.
Conclusion: Cette revue confirme les effets anti-SI limités dans le temps de la kétamine et la nécessité d’un traitement personnalisé. Les limites sont l’hétérogénéité des études, les petits échantillons et la rareté des données sur le comportement suicidaire ou la R-cétamine.
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