Prévention du suicide des adolescents: le programme de la Jason Foundation

La Jason Foundation est une organisation américaine à but non lucratif dédiée à la prévention du suicide chez les jeunes. Fondée en 1997 à la suite du décès tragique de Jason Flatt, un adolescent de 16 ans, l’organisation s’efforce de lutter contre ce qu’elle appelle l’« épidémie silencieuse » du suicide des jeunes .​


🎯 Mission et approche

La mission de la Jason Foundation est de fournir des programmes éducatifs et de sensibilisation gratuits pour aider les jeunes, les éducateurs, les parents et les travailleurs communautaires à identifier et à assister les jeunes à risque de suicide


Ressources pour les formateurs en prévention du suicide

Pour les formateurs, la Jason Foundation propose une série de modules de développement professionnel en ligne, conçus pour fournir des informations sur la sensibilisation et la prévention du suicide chez les jeunes. Ces modules sont adaptés aux enseignants, entraîneurs, autres membres du personnel scolaire, travailleurs de jeunesse, premiers intervenants, parents d’accueil et tout adulte travaillant avec des jeunes ou souhaitant en savoir plus sur le suicide chez les jeunes.

Chaque module aborde des sujets tels que l’étendue du problème du suicide chez les jeunes, les signes de préoccupation, les facteurs de risque, comment reconnaître les jeunes qui peuvent être en difficulté et comment les approcher pour les aider à trouver des ressources d’assistance. À la fin de chaque module, une opportunité d’imprimer un certificat de réussite est fournie .​

Exemple: Les FACTEURS DE RISQUE chez les adlolescents:

« Le suicide ne survient généralement pas de manière soudaine. Un certain nombre de facteurs de stress peuvent contribuer à l’anxiété et au mal-être d’un jeune, augmentant ainsi la possibilité d’une tentative de suicide. Plusieurs de ces facteurs sont décrits ci-dessous.
Dépression, maladie mentale et toxicomanie: L’un des facteurs de risque les plus révélateurs pour les jeunes est la maladie mentale. Les troubles mentaux ou les dépendances sont associés à près de 90 % des suicides. Un jeune sur dix souffre d’une maladie mentale suffisamment grave pour être altérée, mais moins de 20 % d’entre eux reçoivent un traitement. En fait, 60 % des personnes qui se suicident souffrent de dépression. La consommation d’alcool et de drogues – qui obscurcit le jugement, diminue les inhibitions et aggrave la dépression – est associée à 50-67 % des suicides.
Agressivité et bagarres: Des recherches récentes ont mis en évidence un lien entre la violence interpersonnelle et le suicide. Le suicide est associé aux bagarres chez les hommes comme chez les femmes, dans tous les groupes ethniques et chez les jeunes vivant en milieu urbain, suburbain ou rural.
Environnement familial: Au sein du foyer, un manque de cohésion, des niveaux élevés de violence et de conflit, un manque de soutien parental et l’aliénation de la famille et au sein de celle-ci peuvent augmenter le risque de suicide.
Environnement communautaire: Les jeunes fortement exposés à la violence communautaire courent un risque important de comportement autodestructeur. Cela peut se produire lorsqu’un jeune calque son propre comportement sur ce qu’il vit dans la communauté. En outre, de plus en plus de jeunes grandissent sans établir de liens significatifs avec des adultes et ne reçoivent donc pas les conseils dont ils ont besoin pour les aider à faire face à leur vie quotidienne.
Environnement scolaire: Les jeunes qui ont des difficultés en classe, qui ont l’impression que leurs professeurs ne les comprennent pas ou ne se soucient pas d’eux, ou qui ont de mauvaises relations avec leurs pairs sont plus vulnérables au risque de suicide.
Tentatives antérieures: Les jeunes qui ont déjà fait une tentative de suicide risquent d’en faire d’autres. En fait, ils sont huit fois plus susceptibles de faire une autre tentative de suicide que les jeunes qui n’ont jamais tenté de se suicider.
Facteurs culturels: L’évolution des rôles et des attentes des hommes et des femmes, les questions de conformité et d’assimilation, ainsi que les sentiments d’isolement et de victimisation peuvent tous accroître le niveau de stress et la vulnérabilité des individus. En outre, dans certaines cultures (en particulier les cultures asiatiques et du Pacifique), le suicide peut être considéré comme une réponse rationnelle à la honte.
Antécédents familiaux/stress: Des antécédents de maladie mentale et de suicide parmi les membres de la famille immédiate augmentent le risque de suicide chez les jeunes. Les changements dans la structure familiale tels que le décès, le divorce, le remariage, le déménagement dans une nouvelle ville et l’instabilité financière augmentent également le risque.
L’automutilation: Les comportements d’automutilation comprennent les coups de tête, les coupures, les brûlures, les morsures, les effacements et les blessures creusées. Ces comportements sont de plus en plus fréquents chez les jeunes, en particulier chez les jeunes filles. Bien que l’automutilation signale généralement l’apparition de problèmes plus vastes, la raison de ce comportement peut varier de la pression du groupe de pairs à de graves troubles émotionnels. Bien qu’il faille chercher de l’aide pour toute personne qui s’automutile, une réponse appropriée est cruciale. La plupart des comportements d’automutilation n’étant pas des tentatives de suicide, il est important d’être prudent lorsque l’on s’adresse au jeune et de ne pas faire de suppositions.
Crises situationnelles: Environ 40 % des suicides de jeunes sont associés à un événement déclencheur identifiable, comme le décès d’un proche, la perte d’une relation importante, le divorce des parents ou des abus sexuels. En général, ces événements coïncident avec d’autres facteurs de risque.
Troubles de l’alimentation: Bien que les complications médicales liées à la malnutrition soient la principale cause de décès chez les personnes souffrant de troubles de l’alimentation, on pense que le suicide vient juste après. Le comportement suicidaire est élevé chez les personnes souffrant d’anorexie mentale, de boulimie et d’hyperphagie boulimique, les trois troubles alimentaires les plus étudiés.
LGBTQ+: Les jeunes LGBTQ+ ne sont pas exposés à un risque accru de suicide en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre, mais plutôt en raison des mauvais traitements et de la stigmatisation dont ils font l’objet dans la société. Au cours de l’année écoulée, 39 % des jeunes LGBTQ+ ont sérieusement envisagé de se suicider, dont 46 % des jeunes transgenres et non binaires. Les taux de suicide sont plus élevés chez les personnes de couleur que chez les Blancs. Plus de 12 % des jeunes LGBTQ+, dont 14 % des personnes transgenres et non binaires et 7 % des jeunes cisgenres, ont tenté de se suicider l’année dernière.Quarante-six pour cent des jeunes âgés de 13 à 17 ans ont envisagé de se suicider et 16 % ont fait une tentative de suicide l’année dernière. Trente-trois pour cent des jeunes adultes âgés de 18 à 24 ans ont envisagé de se suicider et 8 % ont fait une tentative de suicide l’année dernière. Le projet Trevor est la principale organisation à but non lucratif de prévention du suicide et d’intervention en cas de crise pour les jeunes LGBTQ+. Il fournit des informations et un soutien aux jeunes LGBTQ+ 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, tout au long de l’année.


Application « Ask a Friend »

Protocole spécifique de prévention auprès des adolescents

Le protocole de la Jason Foundation repose sur l’éducation et la sensibilisation comme premières étapes de la prévention. L’organisation vise à établir un « Triangle de Prévention » en fournissant aux étudiants, aux parents et aux enseignants les outils et les ressources pour aider à identifier et à assister les jeunes à risque. Cela est accompli grâce à une unité de programme pour les étudiants et des séminaires d’information pour les enseignants et les parents .​The Jason Foundation, Inc.

Les programmes de la Jason Foundation sont conçus pour être faciles à utiliser et fournir des informations éducatives. Il n’y a aucune intention de diagnostiquer ou de traiter des idées suicidaires. L’objectif est d’autonomiser les jeunes, les éducateurs et les parents pour les aider à reconnaître quand les jeunes souffrent et savoir comment obtenir l’aide professionnelle le plus tôt possible .


 Cadre législatif aux USA: The Jason Flatt Act

La Jason Flatt Act est une législation qui exige que les enseignants et certains membres du personnel scolaire complètent deux heures de formation sur la sensibilisation et la prévention du suicide chez les jeunes pour maintenir ou renouveler leurs qualifications professionnelles. Cette exigence de formation ne s’ajoute pas aux heures de formation déjà requises, mais s’inscrit dans le nombre d’heures déjà nécessaires pour continuer à enseigner. Vingt et un États ont pris l’initiative d’être proactifs dans la prévention du suicide chez les jeunes en adoptant la Jason Flatt Act .

Un génial support de formation intéractif sur la prevention du suicide: Real Talk About Suicide (RTAS)

Le site https://prevent-suicide.org.uk/rtas/ présente le programme Real Talk About Suicide (RTAS), une initiative de l’organisation britannique Grassroots Suicide Prevention. Ce programme vise à renforcer les compétences en matière de prévention du suicide, en mettant l’accent sur la reconnaissance des signes avant-coureurs et la conduite de conversations salvatrices.

Il s’agit d’un film interécatif mettant en scéne une personne en crise suicidaire et un aidant: réguliérement plusieurs options sont proposées à l’aidant sur ce qu’il convient de faire ou de dire: un excellent support de formation!


🎯 Objectif du programme RTAS

RTAS est conçu pour aider les individus à :

  • Identifier les signes indiquant qu’une personne pourrait être en détresse suicidaire.

  • Engager des conversations ouvertes sur le suicide, en surmontant les tabous et les malentendus.

  • Orienter efficacement les personnes en crise vers des ressources et des soutiens appropriés.

Le programme s’adresse à toute personne souhaitant acquérir des compétences en prévention du suicide, y compris les professionnels de la santé, les éducateurs, les travailleurs sociaux et les membres de la communauté.


Fonctionnement et contenu

RTAS propose une approche pédagogique interactive, combinant :

  • Ateliers en présentiel ou en ligne : Ces sessions sont animées par des formateurs expérimentés et incluent des discussions, des études de cas et des exercices pratiques.

  • Ressources numériques : Le programme intègre des outils tels que l’application Stay Alive, qui offre des informations et des stratégies pour rester en sécurité en période de crise.

  • Supports pédagogiques : Les participants reçoivent des documents pour approfondir leur compréhension et faciliter l’application des compétences acquises.Grassroots Suicide Prevention

Les sessions sont conçues pour être accessibles et adaptées aux besoins des participants, favorisant un environnement d’apprentissage sûr et inclusif.


Intégration dans des formations sur la prévention du suicide

RTAS est en anglais. il peutnéanmoins servir de base pour développer de nouvelles initiatives de sensibilisation.

  • Module complémentaire : Utiliser RTAS ou developper une version française comme un module spécifique au sein d’une formation plus large sur la santé mentale ou la prévention du suicide.

  • Atelier autonome : Organiser des sessions RTAS indépendantes pour des groupes ciblés, tels que des étudiants, des personnels ou des citoyens.

  • Formation des formateurs : Former des individus au sein de votre institution pour qu’ils deviennent des animateurs RTAS, assurant ainsi une diffusion continue et adaptée du programme.

En intégrant RTAS, les formations bénéficient d’une approche structurée et éprouvée, renforçant l’efficacité des interventions en matière de prévention du suicide.


Comment accéder au programme RTAS

Pour en savoir plus sur RTAS ou organiser une session de formation, vous pouvez :

Ils offrent des formations adaptées aux besoins spécifiques des organisations et des communautés, avec des options en ligne et en présentiel.


En résumé, Real Talk About Suicide (RTAS) est un programme précieux pour toute initiative visant à renforcer les compétences en prévention du suicide. Son approche interactive et centrée sur la personne en fait un outil efficace pour sensibiliser et équiper les individus à intervenir de manière appropriée et empathique.

Le dispositif SafeTALK (Tell, Ask, Listen, KeepSafe)

Dispositif SafeTALK (Tell, Ask, Listen, KeepSafe) : Guide Détaillé pour les Formateurs en Prévention du Suicide


1. Introduction à SafeTALK

  • Origine :
    Développé par LivingWorks, un organisme international spécialisé dans la prévention du suicide, SafeTALK (pour Suicide Alertness for Everyone: Tell, Ask, Listen, Keepsafe) est un programme de formation grand public conçu pour sensibiliser aux signes de détresse suicidaire et agir de manière proactive.
    Objectifs principaux :

    • Apprendre à repérer les personnes à risque suicidaire.

    • Savoir engager une conversation directe sur le suicide.

    • Orienter vers des ressources d’aide professionnelle.

  • Public cible :
    Toute personne de plus de 15 ans (enseignants, travailleurs sociaux, parents, collègues, etc.), sans prérequis en santé mentale.


2. Principes Fondamentaux

  • Philosophie :

    • « Toute personne peut sauver une vie » : Valoriser le rôle des non-professionnels comme premiers intervenants.

    • Briser les tabous : Rendre le sujet du suicide abordable et dédramatisé.

    • Agir rapidement : Intervenir avant la crise pour éviter le passage à l’acte.

  • Les 4 étapes SafeTALK :

    1. TELL (Reconnaître les signes de détresse).

    2. ASK (Poser une question directe sur le suicide).

    3. LISTEN (Écouter sans jugement).

    4. KEEPSAFE (Connecter la personne à une ressource sécurisée).

3. Structure de la Formation (4 heures)

La formation est interactive, basée sur des études de cas, des vidéos et des jeux de rôle.

Module Contenu
1. Introduction Statistiques sur le suicide, mythes/réalités, objectifs de SafeTALK.
2. Reconnaître les signes (TELL) Signes verbaux (« Je n’en peux plus »), non verbaux (isolement, désintérêt).
3. Poser la question (ASK) Techniques pour aborder le sujet : « Penses-tu au suicide ? » (direct et bienveillant).
4. Écouter activement (LISTEN) Pratique de l’écoute empathique, éviter les jugements ou les conseils simplistes.
5. Sécuriser (KEEPSAFE) Identifier des ressources locales (lignes d’écoute, psychologues, proches).
6. Études de cas Scénarios réalistes (ex. : un collègue en détresse, un adolescent isolé).

4. Outils et Supports Pédagogiques

  • Matériel fourni :

    • Manuel du participant : Résumé des étapes, exemples de phrases clés.

    • Vidéos pédagogiques : Témoignages, démonstrations de conversations.

    • Carte de ressources : Liste des contacts d’urgence (ex. : 3114 en France).

  • Rôle du formateur :

    • Manuel du formateur
    • Créer un environnement sécurisant pour libérer la parole.

    • Utiliser des méthodes participatives (questions ouvertes, jeux de rôle).

    • Adapter le contenu au contexte culturel ou professionnel (ex. : écoles, entreprises).


5. Compétences Clés à Transmettre

  1. Repérer les signaux :

    • Comportements à risque (donner ses affaires, propos de mort).

    • Changements émotionnels (désespoir, agitation).

  2. Poser des questions directes :

    • « Est-ce que tu penses à te faire du mal ? », « As-tu envisagé le suicide ? ».

  3. Écouter sans juger :

    • Éviter les phrases du type « Tu as tout pour être heureux ».

    • Valider les émotions : « Je vois que tu souffres, je suis là ».

  4. Orienter vers l’aide :

    • Ne pas rester seul·e avec la situation : contacter un professionnel ou un proche de confiance.


6. Mise en Œuvre Pratique

  • Adaptation au public :

    • En milieu scolaire : Insister sur les signes chez les adolescents (cyberharcèlement, isolement).

    • En entreprise : Intégrer des exemples liés au stress professionnel ou au burn-out.

    • Communautés spécifiques : Personnes LGBTQ+, réfugiés, etc.

  • Étapes pour les formateurs :

    1. Certification préalable : Suivre une formation de formateur SafeTALK (via LivingWorks).

    2. Préparer le lieu : Espace calme, chaises en cercle pour favoriser les échanges.

    3. Gérer les émotions : Prévoir un temps de débriefing après les jeux de rôle.


7. Évaluation et Suivi

  • Indicateurs d’efficacité :

    • Augmentation du nombre de personnes orientées vers des ressources après la formation.

    • Feedback des participants sur leur confiance à intervenir.

  • Outils d’évaluation :

    • Questionnaire pré/post-formation : Mesurer l’évolution des connaissances.

    • Simulations pratiques : Évaluer l’application des étapes SafeTALK.


8. Défis et Solutions

  • Défi 1 : Réticence à aborder le sujet
    Solution : Utiliser des jeux de rôle pour désamorcer la peur de mal faire.

  • Défi 2 : Manque de ressources locales
    Solution : Collaborer avec les acteurs de santé mentale en amont pour établir un réseau.

  • Défi 3 : Émotions fortes pendant la formation
    Solution : Former les formateurs à la gestion des réactions émotionnelles.


9. Ressources Complémentaires


10. Témoignage d’Impact

  • Exemple : Une étude au Canada a montré que 85 % des participants à SafeTALK se sentaient plus aptes à identifier une personne suicidaire et à agir après la formation.


Conclusion : SafeTALK est un dispositif accessible et concret, idéal pour outiller des communautés entières à agir en prévention du suicide. Pour les formateurs, l’enjeu est de combiner rigueur méthodologique et bienveillance, en insistant sur l’importance de ne jamais rester seul·e face à une situation de crise. L’approche proactive et pragmatique de SafeTALK en fait un complément essentiel à des programmes plus approfondis comme l’ASIST (Applied Suicide Intervention Skills Training).

 

Trousse d’outils pour la prévention du suicide (Centre for Suicide Prevention, Canada)

Ce document, intitulé « Trousse d’outils pour la prévention du suicide », est publié par le Centre for Suicide Prevention (filiale de l’Association canadienne pour la santé mentale), vise à guider les proches, aidants ou amis d’une personne confrontée à des pensées suicidaires dans l’élaboration d’un plan de sécurité, outil clé pour prévenir les crises suicidaires. Mis à jour en juin 2020, il explique en détail les principes, étapes et bonnes pratiques pour créer et mettre en œuvre ce plan, en soulignant son approche collaborative et axée sur les forces de la personne.


Résumé de la méthode proposée pour créer un plan de sécurité :

  1. Objectif du plan :
    Aider une personne à anticiper et gérer une crise suicidaire en s’appuyant sur ses ressources personnelles, ses stratégies d’adaptation et son réseau de soutien. Il est conçu hors période de crise, lorsque la personne est en mesure de réfléchir clairement.

  2. Étapes clés :

    • Étape 1 : Identifier les signes avant-coureurs (pensées, émotions, situations ou comportements annonciateurs d’une crise).
      Exemple : Une dispute, des pensées comme « Je n’en peux plus ».

    • Étape 2 : Lister les stratégies d’adaptation internes (activités apaisantes, relaxation, exercice physique).
      Exemple : Respiration contrôlée, promenade à vélo.

    • Étape 3 : Noter les personnes et lieux réconfortants pouvant distraire des pensées suicidaires.
      Exemple : Appeler un ami, aller dans un parc.

    • Étape 4 : Inscrire les contacts de soutien proches (famille, amis) à contacter en cas de besoin.

    • Étape 5 : Répertorier les professionnels et services d’urgence (thérapeutes, hôpitaux, lignes d’écoute).
      Exemple : Numéro des Services de crises du Canada : 1-833-456-4566.

    • Étape 6 : Sécuriser l’environnement en retirant les moyens de suicide (médicaments, armes).

    • Étape 7 : Définir les raisons de vivre (personnes, passions, valeurs).
      Exemple : « Mon chien dépend de moi. »

  3. Mise en œuvre :

    • Le plan doit être accessible (copie papier, téléphone) et révisé régulièrement en fonction des besoins.

    • Les aidants jouent un rôle actif : ils aident à identifier les ressources, rappellent les raisons de vivre et vérifient la sécurité de l’environnement.

  4. Différence avec un contrat de non-suicide :
    Le plan de sécurité se distingue d’un « contrat de non-suicide », jugé peu efficace et coercitif. Il privilégie une approche collaborative, centrée sur l’autonomie et l’espoir, plutôt que sur des promesses contraignantes.


Cette méthode proactive et structurée permet à la personne à risque de s’appuyer sur ses forces, son réseau et des stratégies concrètes pour traverser une crise, tout en impliquant activement son entourage dans un cadre bienveillant et adaptatif.

Extrait: « Bien que certaines personnes songent au suicide très brièvement ou seulement une fois dans leur vie, d’autres y pensent de façon continuelle ou intermittente au fil du temps. Les pensées suicidaires peuvent constituer un véritable fardeau pour les gens, et les tenir en otage. Être en proie à ces pensées, c’est faire l’expérience de l’obscurité absolue, du désespoir, de la douleur, et rien n’a d’importance si ce n’est d’arrêter cette souffrance.

En tant qu’amis et aidants, nous pouvons nous sentir démunis devant l’idée d’aider ou de soutenir ces personnes; nous pouvons croire que notre seule option est d’emmener notre proche aux urgences, qu’un soutien médical d’urgence est nécessaire.

Si la personne présentant un risque suicidaire est actuellement en situation de crise, la salle d’urgence offre en effet le niveau de soins approprié. Autrement, l’élaboration d’un plan de sécurité avec la collaboration d’une autre personne est la meilleure façon de procéder.

Cette trousse d’outils explique en quoi consiste un plan de sécurité, la manière de créer un tel plan avec une personne potentiellement à risque, le fonctionnement des plans de sécurité, et les raisons pour lesquelles ils font partie des meilleurs outils pour atténuer les comportements suicidaires éventuels. »

 

Programme Yellow Ribbon pour la Prévention du Suicide : Guide Détaillé pour les Formateurs

Programme Yellow Ribbon pour la Prévention du Suicide : Guide Détaillé pour les Formateurs


1. Introduction au Programme Yellow Ribbon

  • Origine :
    Créé en 1994 aux États-Unis par les parents de Mike Emme, un adolescent décédé par suicide, le programme tire son nom du ruban jaune (Yellow Ribbon) attaché à sa voiture, symbole devenu emblématique de la prévention.
    Objectif principal : Briser le silence autour du suicide en encourageant les individus à demander de l’aide et en outillant les communautés pour intervenir.

  • Public cible :
    Adolescents, adultes, professionnels (enseignants, travailleurs sociaux), et communautés (écoles, entreprises, associations).


2. Principes Fondamentaux

  • 3 piliers :

    1. « Demander de l’aide n’est pas une faiblesse » : Promouvoir une culture où exprimer sa détresse est normalisé.

    2. Éducation par les pairs : Les jeunes et les membres de la communauté sont formés pour devenir des relais.

    3. Accès immédiat à des ressources : Fournir des outils concrets (cartes de crise, numéros d’urgence).


3. Composantes Clés du Programme

  • Formations interactives :

    • Ateliers « Ask 4 Help! » : Apprendre à reconnaître les signaux d’alerte (isolement, changements de comportement, propos suicidaires).

    • Techniques d’intervention : Méthode QPR (Questionner, Persuader, Référer) adaptée aux différents publics.

    • Jeux de rôle : Simulations de conversations difficiles pour pratiquer l’écoute active et l’empathie.

  • Outils pédagogiques :

    • Cartes « Ask 4 Help! » : Distribuées aux participants, elles listent des numéros de crise et des conseils pour agir.

    • Kits pour formateurs : Guides illustrés, vidéos témoignages, et supports pour animer des débats.

  • Réseaux de soutien :

    • Pairs ambassadeurs : Identifier et former des leaders naturels dans les écoles/entreprises pour relayer le message.

    • Partenariats locaux : Collaboration avec psychologues, centres de crise, et associations.


4. Mise en Œuvre Pratique

  • Adaptation contextuelle :

    • En milieu scolaire : Intégrer des modules dans les cours de santé mentale, organiser des semaines de sensibilisation.

    • En entreprise : Ateliers sur la gestion du stress, création de cellules d’écoute.

    • Communautés rurales : Utiliser des canaux locaux (radio, églises) pour diffuser le message.

  • Étapes clés :

    1. Diagnostic initial : Identifier les besoins spécifiques du groupe (taux de suicide, facteurs de risque).

    2. Formation des formateurs : Certification Yellow Ribbon (disponible via leur site officiel).

    3. Campagnes de sensibilisation : Événements publics, témoignages de survivants, affiches.


5. Évaluation et Suivi

  • Indicateurs de succès :

    • Nombre de personnes formées/utilisant les cartes d’urgence.

    • Réduction des comportements à risque signalés dans les rapports scolaires ou professionnels.

    • Feedback qualitatif via des groupes de discussion.

  • Outils d’évaluation :

    • Questionnaires pré/post-formation : Mesurer les changements de perception sur le suicide.

    • Suivi des appels aux lignes d’écoute partenaires : Analyser l’impact des campagnes.


6. Défis et Solutions

  • Défi 1 : Stigmatisation persistante
    Solution : Inclure des témoignages vidéo de figures respectées (sportifs, enseignants) ayant surmonté une crise.

  • Défi 2 : Ressources limitées
    Solution : Utiliser des bénévoles formés et des partenariats avec des institutions publiques.

  • Défi 3 : Barrières culturelles
    Solution : Adapter les messages aux spécificités locales (ex. : utiliser des métaphores culturellement pertinentes).


7. Ressources Complémentaires

  • Site officiel : Yellow Ribbon Suicide Prevention Program pour télécharger des guides et des affiches.

  • Littérature recommandée : « Le Pouvoir de Demander de l’Aide » (témoignages et stratégies pratiques).

  • Applications mobiles : Ex. : « Suicide Safety Plan » pour créer des plans de crise personnalisés.


8. Témoignage Inspirant

  • Exemple : Une école du Colorado a réduit de 30 % les idées suicidaires chez ses élèves après avoir formé 20 % des étudiants comme ambassadeurs Yellow Ribbon.


Conclusion : Le programme Yellow Ribbon mise sur l’empowerment collectif et la simplicité des outils pour sauver des vies. Pour les formateurs, l’accent doit être mis sur la bienveillance, la pratique régulière des compétences, et la création d’un réseau solide de soutien.

 

 

 

ASISt: la formation à la prévention du suicide reconnue par l’OMS

Applied Suicide Intervention Skills Training (ASIST) est un atelier interactif de deux jours consacré aux « suicide first aid », développé et diffusé par LivingWorks . Reconnue mondialement et approuvée par l’OMS, SAMHSA et le SPRC, cette formation s’appuie sur plus de 40 ans de recherche et plus de 50 études évaluatives démontrant son efficacité à renforcer compétences, confiance et volonté d’intervenir auprès de personnes à risque LivingWorksacl.gov. Le cœur du modèle est le Pathway for Assisting Life (PAL), articulé en trois phases : Connecting with Suicide, Understanding Choices et Assisting Life. L’intervention vise à reconnaître le risque suicidaire, engager directement la discussion, co-construire un plan de sécurité « SafePlan » et confirmer des actions concrètes pour assurer la sécurité immédiate et à court terme . Plutôt que de se limiter à une évaluation du risque, ASIST privilégie une évaluation de la sécurité, favorisant une approche collaborative et l’empowerment de la personne à risque. Animée par deux formateurs certifiés, la formation mobilise simulations, jeux de rôle et discussions pour un apprentissage expérientiel intensif. Accessible à toute personne de 16 ans et plus, sans prérequis, elle vise familles, professionnels, bénévoles et communautés acl.govTexas School Mental Health.

1. Origine et évolution

1983 : Création de LivingWorks Education Inc. par des professionnels de la psychiatrie, de la psychologie et du travail social, en collaboration avec les gouvernements de l’Alberta et de la Californie et l’Association canadienne pour la santé mentale Wikipédia.
Tradition du gatekeeper training : ASIST naît d’une formation de « gatekeeper » (référer la personne à un professionnel) mais s’en distingue rapidement en passant d’un modèle de simple orientation à un cheminement personnalisé vers la sécurité (PAL) LivingWorks.

2. Principes fondamentaux

2.1 Approche centrée sur la personne

ASIST invite la personne à risque à co-construire son SafePlan, en mobilisant ses ressources internes et son réseau social, plutôt qu’à suivre un protocole figé acl.govLivingWorks.

2.2 Importance des attitudes

La formation sensibilise aux attitudes de l’intervenant (jugements, croyances) et leur impact sur la relation d’aide, car celles-ci peuvent faciliter ou entraver l’intervention LivingWorks.

3. Le modèle PAL (Pathway for Assisting Life)

Le PAL est le triptyque d’intervention structurant ASIST, avec trois phases successives LivingWorks :

3.1 Connecting with Suicide

Explorer les invitations (signaux, propos) émis par la personne, instaurer un espace de confiance et nommer directement la question du suicide LivingWorks.

3.2 Understanding Choices

    • Hear Their Story : écouter le récit de la détresse et des facteurs ayant mené à envisager le suicide.

    • Support Turning : identifier et renforcer les points de bascule (turning points) vers la vie et vers la recherche de solutions LivingWorksAETC.

3.3 Assisting Life

    • Develop a SafePlan : utiliser le cadre de sécurité ASIST pour définir des aides (facteurs de protection, ressources) et des stratégies répondant aux menaces immédiates.

    • Confirm Actions : convenir, avec la personne, des actions concrètes à mettre en œuvre pour garantir sa sécurité à court terme LivingWorksAETC.

4. Méthodes pédagogiques

  • Durée et format : 14 heures réparties sur deux jours, exclusivement en présentiel, encadrées par deux formateurs certifiés acl.govTexas School Mental Health.

  • Apprentissage expérientiel : simulations réalistes, jeux de rôle, retours guidés et discussions de groupe favorisent la transposition des acquis dans la pratique LivingWorks.

5. Efficacité et reconnaissance

  • Diffusion mondiale : plus d’1 million de personnes formées depuis 1983, dans plus de 70 pays via un réseau de formateurs au Canada, USA, Australie, Norvège, etc. Wikipédia.

  • Preuves d’impact : au moins 50 études et rapports gouvernementaux attestent de l’amélioration des compétences d’intervention et de l’absence d’effets indésirables post-formation LivingWorksacl.gov.

  • Reconnaissance institutionnelle : approuvé par l’OMS, référencé par SAMHSA et inscrit dans le registre des meilleures pratiques du Suicide Prevention Resource Center (SPRC) LivingWorksIncite for Change.

6. Mise en œuvre et public cible

  • Participants : toute personne de 16 ans et plus, sans prérequis – familles, amis, intervenants de première ligne, enseignants, policiers, soignants, bénévoles et professionnels acl.govLivingWorks.

  • Formateurs : doivent compléter un cursus « Training for Trainers » (T4T), suivre un protocole qualité strict et animer régulièrement des ateliers pour maintenir leur accréditation LivingWorks.

En résumé, ASIST propose un modèle unique et collaboratif centré sur la sécurité et l’autonomisation de la personne à risque, combinant rigueur scientifique, méthodes pédagogiques actives et diffusion mondiale pour faire de chaque participant un premier intervenant compétent et confiant.

 

Ressources pour les formations: Le Suicide Prevention Resource Center

Le Suicide Prevention Resource Center (SPRC) est le seul centre de ressources fédéralement soutenu dédié à la mise en œuvre de la National Strategy for Suicide Prevention, financé par la Substance Abuse and Mental Health Services Administration (SAMHSA) du HHS sprc.org. Il offre à la fois consultation, formation et ressources pour renforcer les capacités en prévention du suicide dans les États, les milieux universitaires, les systèmes de santé et auprès des populations à risque sprc.org. Pour animer des formations, SPRC met à disposition un large éventail d’outils : cours en ligne , laboratoires d’apprentissage virtuels, modules de micro-learning, vidéos inspirantes (SPARK Talks), webinaires, ainsi qu’une bibliothèque en ligne et un registre de bonnes pratiques fondé sur des preuves sprc.orgbpr.sprc.org.

1. Rôle de SPRC

1.1 Mission et financement
    • SPRC est soutenu par  SAMHSA et opéré par l’University of Oklahoma Health Sciences Center sprc.org.

    • Il est le seul centre national consacré à l’avancement de la stratégie fédérale de prévention du suicide sprc.org.

1.2 Fonctions principales
    • Renforcement d’infrastructures et de capacités : offre de la consultation, de la formation et des ressources aux niveaux étatique, communautaire et organisationnel pour développer des initiatives de prévention du suicide sprc.org.

    • Support au National Action Alliance for Suicide Prevention : fournit le support administratif et logistique au secrétariat de ce partenariat public-privé dédié à la stratégie nationale sprc.org.

    • Initiative Zero Suicide : propose informations, outils et ressources pour intégrer le modèle Zero Suicide dans les systèmes de soins et de prévention sprc.org.

2. Ressources pour animer des formations

2.1 Cours en ligne (« Online Courses »)
    • Autonomes, ouverts à tous et gratuits, ces modules auto-rythmés couvrent des thématiques clés de la prévention du suicide sprc.org.

2.2 Laboratoires d’apprentissage virtuels (« Virtual Learning Labs »)
    • Conçus pour les responsables d’initiatives (campus, États, collectivités), ces labs aident à surmonter les défis et à développer des plans d’action efficaces sprc.org.

2.3 Micro-learning
    • Brèves capsules de formation pour un renforcement ciblé des compétences et connaissances sprc.org.

2.4 SPARK Talks
    • Vidéos de leaders du mouvement prevention, offrant éclairages et inspiration pratico-pratiques sprc.org.

2.5 Webinaires
    • Sessions en direct ou enregistrées, sponsorisées par SPRC, SAMHSA et partenaires, couvrant une diversité de sujets et de publics sprc.org.

2.6 Bibliothèque en ligne (« Online Library »)
    • Grande collection de guides, fiches pratiques, rapports et articles pour soutenir la planification, l’évaluation et l’intervention en prévention du suicide sprc.org.

2.7 Registre des bonnes pratiques (« Best Practices Registry »)
    • Outil de recherche et de filtrage de programmes et interventions validés, alignés sur les cadres de prévention, pour divers publics et contextes bpr.sprc.org.

2.8 Lignes directrices pour les professionnels cliniques
    • Suicide Prevention and the Clinical Workforce: Guidelines for Training : recommandations pour concevoir des formations adaptées aux professionnels de la santé et des services sociaux sprc.org.

2.9 Formation à la collecte et à l’analyse de données
    • Locating and Understanding Data for Suicide Prevention : cours en ligne abordant les sources de données et leur utilisation pour informer les initiatives locales sprc.org.

3. Soutiens et communautés d’apprentissage

3.1 Consultation et assistance technique
    • SPRC propose du support direct (téléphonique ou par courriel) pour orienter vos choix d’activités et vos plans de formation, ainsi que pour répondre à vos questions méthodologiques sprc.org.

3.2 Communautés d’apprentissage et listes de diffusion
    • Les responsables de prévention étatique et communautaire peuvent rejoindre des listservs et communautés de pratique pour échanger avec des pairs et des experts, via les plateformes animées par SPRC sprc.org.

4. Comment accéder à ces ressources

En combinant ces différents formats et ressources, vous pouvez construire et animer des formations complètes, adaptées à vos publics et contextes, tout en vous appuyant sur des outils et des contenus validés.

Nouvelle approche pharmacologique de la prevention du suicide avec la Kétamine et l’eskétamine

Kétamine et eskétamine

Des analyses méta montrent que la kétamine et l’eskétamine peuvent réduire rapidement l’idéalisation suicidaire en quelques heures, même chez des patients résistants aux traitements conventionnels Nature.

A meta-analysis of the effects of ketamine on suicidal ideation in depression patients (Shen & al 2025)

Résumé
Le traitement des idées suicidaires chez les patients souffrant de dépression est un problème majeur auquel sont confrontés les services de psychiatrie et d’urgence, et le choix raisonnable des médicaments est particulièrement important. Il a été démontré que la kétamine réduisait rapidement les idées suicidaires, mais la force de l’effet n’est pas claire et il existe peu de preuves médicales fondées sur des données probantes pour étayer cette affirmation. Nous avons effectué une recherche systématique de tous les articles publiés sur PubMed, Cochrane Library, Web of Science, CNKI et EMBASE. Stata 15 et R 4.1.3 ont été utilisés pour la méta-analyse, et les rapports de cotes ont été calculés dans des modèles à effets fixes ou à effets aléatoires en fonction des résultats du test d’hétérogénéité. Notre recherche a abouti à 505 articles ; nous avons analysé 14 études, qui ont inclus 1 380 participants. Les 14 études comprenaient 10 essais contrôlés randomisés (ECR) et 4 études à bras unique. Notre étude suggère que la kétamine a un effet thérapeutique significatif sur les idées suicidaires tout au long du cycle de traitement. Nous avons réalisé des méta-analyses en réseau (NMA) et des méta-analyses par paire pour comparer l’efficacité de la kétamine dans la réduction des idées suicidaires. Une réduction significative des idées suicidaires a été observée au cours du premier jour suivant le traitement (NMA ketamine day1 RR = 10,02, 95%CI = 4,24 à 23,68). En cas de traitement répété, le degré de récupération des idées suicidaires après la dernière dose était significativement plus élevé qu’après la première dose (RR = 0,56, 95 % IC = 0,51 à 0,62). La récupération des idées suicidaires était également significativement meilleure dans le groupe traité que dans le groupe placebo au même moment (NMA ketamine day26 RR = 4,29, 95%CI = 1,41 à 13,08). Il s’agit de la première méta-analyse en réseau à démontrer le rôle de la kétamine dans le soulagement des idées suicidaires. Notre méta-analyse en réseau a également comparé les effets de différents médicaments à différents moments, ce qui n’a pas été fait dans les études précédentes. Ces résultats sont d’une grande importance pour la recherche future sur les drogues et l’utilisation rationnelle des drogues.

Un essai clinique récent chez les jeunes a démontré qu’une perfusion unique de kétamine, combinée à la méthodologie CAMS, diminuait significativement la sévérité de la suicidabilité à court et moyen terme PubMed.

Ketamine treatment in youth for fast reduction of suicidality and engagement in psychotherapy: A randomized placebo-controlled trial protocol (Reilly-Harrington & al 2024)

Résumé
Contexte : Le suicide est l’une des principales causes de décès chez les jeunes. Bien que la kétamine ait démontré des effets anti-suicidaires rapides, son innocuité et son efficacité chez les jeunes n’ont pas été entièrement étudiées. Le Collaborative Assessment and Management of Suicidality (CAMS), un traitement axé sur le suicide dont il a été démontré qu’il réduisait les idées suicidaires et la détresse symptomatique, n’a jamais été étudié en association avec la kétamine.

Objectifs : Cette étude cherche à savoir si la perfusion de kétamine, comparée au placebo, réduit rapidement la suicidalité sévère chez les jeunes et les jeunes adultes et améliore l’efficacité du CAMS pour réduire la suicidalité après le traitement aigu et le suivi à 3 mois. Nous cherchons à savoir si les participants qui reçoivent de la kétamine, par rapport au placebo, présentent une diminution de la suicidalité, des tentatives de suicide, des visites aux urgences pour suicidalité et des réadmissions en psychiatrie au cours des 3 mois de suivi.

Méthodes : Cet essai contrôlé randomisé comprend 140 participants (âgés de 14 à 30 ans) hospitalisés pour des idées suicidaires graves ou après une tentative de suicide. Pendant leur hospitalisation, les participants sont randomisés pour recevoir jusqu’à 6 traitements de kétamine ou de placebo. Parallèlement, les participants participent à des séances CAMS, qui commencent pendant l’hospitalisation et se poursuivent après la sortie pour un maximum de 12 séances via la télésanté ou jusqu’à ce que les critères de résolution de la suicidalité soient remplis. Des évaluations de suivi mensuelles sont effectuées pendant 3 mois.

Discussion : Historiquement, les admissions à l’hôpital n’ont pas permis de réduire les comportements suicidaires après la sortie. Nous émettons l’hypothèse que la kétamine, comparée au placebo, entraînera une amélioration rapide de la suicidalité et renforcera l’engagement dans le CAMS, nécessitant beaucoup moins de séances pour résoudre la suicidalité à haut risque après la sortie de l’hôpital. Nous émettons l’hypothèse que le groupe kétamine présentera une diminution de la suicidalité, des tentatives de suicide et des réadmissions par rapport au groupe placebo au cours des trois mois de suivi.

Mots-clés : Adolescents ; CAMS ; Kétamine ; Psychothérapie ; Suicide ; Jeunes adultes.


Une revue systématique des essais cliniques depuis 2020 confirme l’efficacité rapide de la kétamine sur l’idéalisation suicidaire, tout en soulignant le besoin d’études sur la durabilité des effets et le profil de sécurité Nature.

Clinical trials since 2020 of rapid anti-suicidal ideation effects of ketamine and its enantiomers: a systematic review (Sajid & al, 2025)

Résumé
Contexte: Le suicide est un problème de santé publique mondial pour lequel il existe peu de traitements empiriques.

Résultats: Les études portent sur l’augmentation par la kétamine d’autres traitements tels que l’électroconvulsivothérapie (ECT), sur diverses voies d’administration – intraveineuse (IV), intramusculaire (IM) et intranasale (IN) – et sur des schémas à dose unique ou à doses multiples. Des doses multiples de kétamine/S-cétamine IV ont entraîné des réductions de l’IS pendant des périodes allant de plusieurs jours à plusieurs semaines, tandis que des doses uniques ont eu des effets plus courts et plus variables. Les doses multiples et uniques de kétamine/S-cétamine IN et les doses uniques de kétamine IV ont produit des résultats anti-SI moins cohérents. L’administration de kétamine/S-cétamine par voie intraveineuse et par voie intraveineuse semble être bien tolérée. La R-cétamine semble produire moins d’effets secondaires, mais des recherches cliniques supplémentaires sont nécessaires pour clarifier ses effets antidépresseurs et anti-SI chez l’homme.

Conclusion: Cette revue confirme les effets anti-SI limités dans le temps de la kétamine et la nécessité d’un traitement personnalisé. Les limites sont l’hétérogénéité des études, les petits échantillons et la rareté des données sur le comportement suicidaire ou la R-cétamine.

Intelligence artificielle et prédiction du risque suicidaire

Intelligence artificielle et prédiction du risque suicidaire

Les modèles basés sur les dossiers médicaux électroniques (DME) ont montré une performance supérieure aux méthodes de dépistage traditionnelles pour identifier les personnes à risque de suicide Institut National de la Santé Mentale.

Des modèles prédictifs prometteurs pour la prévention du suicide
27 mars 2025 – Point fort de la recherche:

Plus de 40 % des personnes qui décèdent par suicide consultent un professionnel de la santé dans le mois qui précède leur décès, ce qui souligne le rôle essentiel des établissements de santé dans la prévention du suicide. Les chercheurs ont essayé de trouver de meilleurs moyens de détecter rapidement et précisément le risque de suicide dans ces établissements. Une tactique prometteuse consiste à analyser les dossiers médicaux électroniques (DME) pour identifier rapidement les personnes ayant besoin d’aide.

Dans une étude financée par les National Institutes of Health, Emily Haroz, Ph.D. , Roy Adams, Ph.D. , Novalene Alsenay Goklish, D.B.H. , et leurs collègues ont créé de nouveaux modèles de prédiction du risque de suicide en utilisant les données des dossiers médicaux électroniques de l’Indian Health Service (IHS). Ces modèles ont permis de mieux identifier les personnes présentant un risque de suicide que les méthodes de dépistage actuellement utilisées.

Qu’ont fait les chercheurs dans cette étude ?
Les chercheurs ont analysé les données des DSE de plus de 331 000 visites effectuées par plus de 16 000 adultes auprès de prestataires de l’IHS entre 2017 et 2021. Au cours de cette période, 324 personnes ont tenté de se suicider et 37 personnes sont décédées par suicide. Parmi elles, 72% des tentatives de suicide et 50% des décès par suicide ont eu lieu dans les 90 jours suivant le contact avec le système de santé.

Les chercheurs ont créé des modèles qui intègrent les facteurs de risque de suicide trouvés dans les DSE. Ils ont ensuite testé ces modèles pour voir s’ils permettaient de mieux prédire le risque de tentative de suicide ou de décès dans les 90 jours suivant une visite à l’IHS que les méthodes actuellement utilisées. Les méthodes actuellement utilisées comprennent le dépistage du suicide et la prise en compte des antécédents de tentatives de suicide et des diagnostics récents d’idées suicidaires.

Qu’ont constaté les chercheurs ?
Les chercheurs ont constaté que les deux modèles étaient aussi performants l’un que l’autre, identifiant correctement les personnes ayant fait une tentative de suicide ou décédées par suicide dans les 90 jours suivant leur dernière visite médicale dans 82 % des cas. Cela suggère que le test fait bien la distinction entre les personnes à risque de suicide et celles qui ne le sont pas. En revanche, les méthodes de dépistage actuellement utilisées n’ont permis d’identifier correctement les personnes à risque que dans 64 % des cas, ce qui est à peine mieux que le hasard (50 %).

Pourquoi cette étude est-elle importante ?
Le suicide est la onzième cause de décès aux États-Unis, et les populations amérindiennes et autochtones de l’Alaska ont le taux de suicide le plus élevé de tous les groupes raciaux ou ethniques. Les facteurs qui déterminent le risque de suicide sont variés et complexes, d’où l’importance d’identifier les meilleures méthodes d’identification et de prévention du risque de suicide dans des contextes et des populations différents.

Dans cette étude, les modèles basés sur les DSE ont été plus performants que les méthodes existantes de dépistage du risque de suicide. Ces résultats suggèrent que l’utilisation de modèles basés sur les DSE peut être un moyen important de réduire le risque de suicide dans les établissements de soins de santé qui desservent cette population très touchée. (Adams, R., Haroz, E. E., Rebman, P., Suttle, R., Grosvenor, L., Bajaj, M., Dayal, R. R., Maggio, D., Kettering, C. L., Goklish, N. (2024). Developing a suicide risk model for use in the Indian Health Service. npj mental health research, 3(1), 47)

Deep learning et prevention du suicide

Des études récentes utilisent le traitement du langage naturel et le deep learning pour analyser le contenu des réseaux sociaux et détecter les signes avant-coureurs d’idées suicidaires (Abdelmoteleb & al, 2025).

Un examen systématique des évaluations de l’IA indique que ces approches sont prometteuses, mais nécessitent encore des validations externes et des protocoles éthiques stricts pour éviter la stigmatisation ou les faux positifs PubMed

Evaluating the ability of artificial intelligence to predict suicide: A systematic review of reviews (Abdelmoteleb & al, 2025)

Points forts de cette recherche:

  • Les techniques d’apprentissage automatique, en particulier le traitement du langage naturel et l’apprentissage profond, sont très efficaces pour prédire le risque de suicide.
  • Ces méthodes analysent divers ensembles de données, y compris les messages des médias sociaux et les dossiers médicaux électroniques.
  • L’apprentissage automatique surpasse le jugement clinique traditionnel en termes de sensibilité, de spécificité et de précision prédictive.
  • Les approches basées sur l’IA offrent des avancées significatives en matière de détection précoce et de prévention personnalisée du suicide.
  • La poursuite de la recherche et l’examen éthique sont essentiels pour optimiser le rôle de l’IA dans les soins de santé mentale.

Le suicide reste un problème de santé publique crucial au niveau mondial, avec environ 800 000 décès par an. Malgré divers efforts de prévention, les taux de suicide augmentent, ce qui souligne la nécessité de stratégies plus efficaces. Les méthodes traditionnelles d’évaluation du risque de suicide manquent souvent de précision et de capacité prédictive. C’est pourquoi l’intelligence artificielle (IA), et en particulier l’apprentissage automatique (AAM), est apparue comme une solution potentielle. Cet article passe en revue les évaluations systématiques de l’efficacité de l’IA dans la prédiction du risque de suicide, dans le but d’explorer le potentiel de l’IA tout en abordant ses défis et ses limites.
Méthodologie : Une approche de métarecherche a été utilisée pour passer en revue les évaluations systématiques existantes sur le rôle de l’IA dans la prédiction du risque de suicide. Conformément aux lignes directrices PRISMA, une recherche exhaustive a été effectuée dans PubMed et Web of Science pour les publications de 2004 à 2024. Les études pertinentes ont été sélectionnées sur la base de critères d’inclusion spécifiques, et des données ont été extraites sur les caractéristiques de l’examen, les techniques d’IA, les résultats et la qualité méthodologique. L’examen porte sur les modèles d’IA/ML prédisant séparément les idées suicidaires (IS), les tentatives de suicide (TS) et les décès par suicide (DS), à l’exclusion de l’automutilation non suicidaire.

Résultats : Sur les 96 articles initiaux, 23 répondaient aux critères d’inclusion pour l’examen du texte intégral. La plupart des études se sont concentrées sur le développement de modèles de ML pour identifier le risque de suicide, montrant des résultats prometteurs en termes d’amélioration de la précision et de l’efficacité. Ces modèles utilisent diverses sources de données et techniques analytiques. Toutefois, des difficultés subsistent, notamment un risque élevé de biais et des problèmes d’interprétabilité, qui nécessitent une validation et un perfectionnement supplémentaires des méthodes basées sur l’IA.

Conclusion : L’étude souligne le potentiel important de l’IA, en particulier de la ML, pour prédire le risque de suicide et les tentatives de suicide. Bien que les modèles de ML soient prometteurs, des défis tels que les limites des données, les biais et les problèmes d’interprétabilité doivent être relevés. La poursuite de la recherche et l’examen éthique sont essentiels pour réaliser pleinement le potentiel de l’IA dans la prévention du suicide.

Mots-clés : Intelligence artificielle ; apprentissage automatique ; comportement suicidaire ; évaluation du risque de suicide.

Prévention du suicide: Interventions numériques basées sur le web et applications mobiles

Une étude JMIR a évalué un système de notification de suicidabilité numérique destiné aux jeunes, permettant une détection précoce et une réponse rapide des équipes cliniques JMIR.


Une approche numérique pour aborder les idées et les comportements suicidaires dans les services de santé mentale pour les jeunes : Étude d’observation (Chong & al, 2024)

Résumé
Les longs temps d’attente pour les traitements de santé mentale peuvent entraîner des retards dans la détection précoce et la gestion des idées et comportements suicidaires, qui sont cruciaux pour l’efficacité des soins de santé mentale et la prévention du suicide. L’utilisation de la technologie numérique est une solution potentielle pour l’identification rapide des jeunes présentant une suicidalité élevée.

Objectif :
L’objectif principal de cette étude était d’évaluer l’utilisation d’un système numérique de notification de la suicidalité conçu pour détecter et répondre aux besoins suicidaires dans les services de santé mentale pour les jeunes. Deuxièmement, l’étude visait à caractériser les jeunes à différents niveaux d’idées et de comportements suicidaires.

Méthodes :
Des jeunes âgés de 16 à 25 ans ont rempli des évaluations multidimensionnelles à l’aide d’une plateforme numérique, recueillant des informations démographiques, cliniques, sociales, fonctionnelles et sur la suicidalité. Lorsque le score de suicidalité dépassait un seuil prédéterminé, établi en fonction de l’expertise clinique et des politiques de service, un algorithme à base de règles configuré au sein de la plateforme générait immédiatement une alerte pour les cliniciens traitants. Les actions cliniques ultérieures et les temps de réponse ont été analysés.

Résultats :
Au total, 2021 personnes ont participé, dont 266 (11 %) ont déclenché une ou plusieurs notifications d’idées et de comportements suicidaires élevés. Sur les 292 notifications générées, 76 % (222/292) ont été résolues, avec un temps de réponse médian de 1,9 (intervalle 0-50,8) jours. Les actions cliniques entreprises pour traiter la suicidalité comprenaient la création de plans de sécurité (60%, 134/222), des contrôles de sécurité (18%, 39/222), une thérapie psychologique (8%, 17/222), un transfert vers un autre service (3%, 8/222) et la prise de nouveaux rendez-vous (2%, 4/222). Les jeunes présentant des niveaux élevés de suicidalité étaient plus susceptibles de présenter des symptômes plus graves et comorbides, y compris un faible engagement dans le travail ou l’éducation, une psychopathologie hétérogène, une toxicomanie et des maladies récurrentes.

Conclusions :
Le système numérique de notification de la suicidalité a facilité la prise de mesures cliniques rapides en alertant les cliniciens sur les niveaux élevés d’idées et de comportements suicidaires détectés chez les jeunes. En outre, l’évaluation multidimensionnelle a révélé des symptômes complexes et comorbides chez les jeunes présentant une suicidalité élevée. En accélérant et en personnalisant les soins pour ceux qui présentent une suicidalité élevée, le système de notification numérique peut jouer un rôle essentiel dans la prévention d’une progression rapide des symptômes et de leurs effets néfastes sur la santé mentale des jeunes.

Par ailleurs, un examen exploratoire a recensé diverses applications et plateformes web proposant des outils de coping, des modules psychoéducatifs et des contacts d’urgence pour réduire le risque suicidaire PMC.

Résumé
Le suicide est un grave problème de santé publique, en particulier chez les adultes. Les facteurs de risque de suicide comprennent la présence de troubles mentaux, des antécédents de tentatives de suicide, la consommation de substances ou d’alcool et le manque de soutien social. L’impact du risque de suicide comprend la perte psychologique, ainsi que le traumatisme et le stress émotionnel qui peuvent être ressentis par les familles et les communautés touchées. Les interventions numériques sont apparues comme une alternative prometteuse pour la prévention du risque de suicide. Les recherches antérieures se sont concentrées sur les résultats de divers modèles, qui n’ont pas fourni d’informations claires sur l’intervention afin d’éclairer la mise en œuvre de l’intervention.

Cette étude vise à décrire une intervention numérique destinée à réduire le risque de comportement suicidaire chez les adultes. La conception utilisée dans cette étude est celle d’une revue de la portée. Les auteurs ont effectué une recherche documentaire dans les bases de données Scopus, PubMed et CINAHL. Les critères d’inclusion dans cette étude étaient les articles traitant des interventions numériques visant à prévenir le risque de suicide dans les populations adultes, en langue anglaise, en texte intégral, de conception ECR ou quasi-expérimentale, et de période de publication des 10 dernières années (2014-2024). Les principaux mots-clés utilisés dans la recherche d’articles étaient prévention du suicide, intervention numérique et adultes. L’extraction des données s’est faite à l’aide d’un tableau manuel et l’analyse des données a été qualitative et descriptive, avec une approche par le contenu.

Les résultats ont montré qu’il y avait 9 articles qui traitaient des interventions numériques pour réduire le risque de suicide chez les adultes. Les différents types d’interventions numériques utilisés étaient des applications pour smartphone, des modules d’apprentissage en ligne et des interventions basées sur des jeux. Ces interventions offrent un potentiel significatif pour réduire le risque de comportement suicidaire chez les adultes. Les interventions numériques ont un rôle important à jouer dans la réduction du risque de comportement suicidaire chez les adultes en prenant en compte les aspects d’adéquation aux besoins individuels et de compréhension de la culture numérique. Ensuite, le développement des services de santé mentale et des politiques de santé publique présentés doit se faire avec la collaboration des parties prenantes dans les efforts de prévention du suicide.

Mots-clés : adultes, intervention numérique, risque de suicide, prévention du suicide

Surveillance et interventions sur les réseaux sociaux

Dans la même idée, un programme de l’Université de l’Oregon surveille l’activité des jeunes sur les réseaux sociaux et a permis de prévenir plus de 150 tentatives de suicide en cinq ans OHSU News.

ou citons des partenariats entre plateformes sociales et services de santé visent à intégrer des algorithmes de détection et des ressources d’intervention directe au sein des applications pour réduire les délais de prise en charge Association Psychanalytique Américaine.